les êtres humains sont des arbres mal plantés, ils ne tiennent debout que s’il y en a un pour soutenir l’autre. La vie est bancale, quand on n’a que soi à s’occuper.
C'est incroyable d'être mort quand on a été vivant.
Ce jour-là, je n'ai pas pu m'empêcher de frapper Thérèse à tour de bras.
Plus elle chialait et plus je cognais.
C'était la première fois que ça m'arrivait de taper sur une fille, et il fallait que ça tombe sur Thérèse, qui ne m'avait rien fait, si ce n'est du bien, qui m'avait chouchouté, dorloté, et fait des pompiers de haute volée. Une vraie mère pour moi, mère comme jamais ma mère n'avait été mère.
(...)
Et merde!
"Naïf", c'est un mot gentil pour dire "con". (p.40)
Le père Latuile était gourmand comme un chat.
Un jour, pourtant, dans une gouttière, il était tombé sur un chat (de gouttière) plus gourmand que lui, plus gourmand que tous les chats.
- Moi, quand ma Jacqueline était de ce monde, j'étais tiré à quatre épingles.
Tom me regarde en plissant les yeux : il essaie de m'imaginer amoureux et tiré à quatre épingles. Je dis :
- Qu'est-ce que tu crois ? Avant d'être vieux, on est jeune. Avant d'être sale, on est propre. Avant d'être mort, on est vivant... (p.28)
— Il y a trop de malheur dans le monde ! Quand c’est pas la guerre, c’est la famine ou le chômage. Et si on a de quoi dans son assiette, on crève de solitude ou de silicose. Ou de jalousie ! Qu’est-ce qu’ils ont dans le crâne, les êtres humains ? Ils sont de passage sur cette terre : ça devrait être des vacances, la vie !
Chez les êtres humains, c’est ce qui m’impressionne le plus, les yeux. Ça ne ment pas, les yeux. Dans les yeux, on voit tout de suite les lâches, les faux-jetons, les aigris, les moins-que-rien. On voit aussi quand on a affaire à quelqu’un de bien.
Les initiales d'Etienne-Thomas, c'est comme par hasard E.T. En américain "Iti". Le film du Gaumont. Et si la grenouille extraterrestre était sortie de l'écran avec une belle tête bouclée ?
Je dois faire une drôle de tête ; il dit :
- Vous me regardez comme si je venais d'une autre planète, monsieur. (p.17)
Quand on naît pauvre, on le reste toute sa vie, même avec un portefeuille bien rembourré, un yacht et trois châteaux. Alors, moi, avec ma simple pension de retraité de la SNCF ! Voilà que je me mets à le vouvoyer : — Qu’est-ce que vous faisiez dehors à une heure pareille ?