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Critiques de Joshua Cohen (52)
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Les Nétanyahou

Le narrateur Ruben Blum est historien et enseigne à l’université de Corbin, petite ville américaine. Il est le premier et l’unique professeur juif de l’établissement. Alors, lorsqu’y postule un certain Ben-Zion Nétanyahou, spécialiste de l’Inquisition ibérique et juif lui aussi, c’est lui, Ruben, qui, en cette fin de l’année 1959, se retrouve chargé de l’accueillir et d’évaluer sa candidature.





Une longue et déconcertante introduction, dont à ce stade on a du mal à apprécier la froide ironie sous-jacente, tant le narrateur se prend au sérieux de ses multiples et doctes digressions, commence par planter le décor compassé de ces dignes et éminents cerveaux que les contraintes économiques et la relative confidentialité de leur université empêchent, à leur grand dam, de se consacrer exclusivement à leurs domaines d’expertise, à vrai dire si pointus qu’ils semblent presque les seuls à en apprécier le caractère essentiel. Au sein du délicat échafaudage de prééminences et de dignités que constitue le cercle de ces si distingués professeurs, Ruben Blum est de fait celui qui a le plus à faire pour convaincre de sa respectabilité, avec une préoccupation majeure : se fondre dans la masse des non-Juifs. Cet objectif lui est d’autant moins facile à atteindre que, côté familial – et là, c’est franchement drôle -, il lui faut constamment composer avec ces incontrôlables électrons que représentent ses parents et ses beaux-parents, ancrés, chacun à leur manière, dans leurs idées et dans leurs traditions, mais aussi avec son adolescente de fille, obsédée notamment par la forme – trop juive ? - de son nez.





Tout à ses préoccupations quant à la bonne manière de se sortir de cette embarrassante nouvelle mission qui ne le renvoie que trop à sa « spécificité » personnelle, le narrateur est pourtant loin d’imaginer la tornade qui s’apprête à lui tomber dessus. Car, non seulement Ben-Zion Nétanyahou est un personnage irascible et indomptable, que ses idées radicalement sionistes placent aux antipodes des aspirations à l’intégration de Ruben, mais il débarque en famille, avec sa femme et ses trois redoutables jeunes garçons, en ce qui ne va pas tarder à ressembler à une guignolesque invasion de sauterelles. Le moins que l’on puisse dire est que les Nétanyahou ne vont pas passer inaperçus, et encore moins paraître à leur avantage, dans cette petite ville paisible et ce milieu universitaire, il faut le dire, un peu confit dans la naphtaline.





Cette comédie de mœurs centrée sur un intellectuel juif américain en proie à des affres tragi-comiques fait bien sûr penser à Woody Allen. Malheureusement alourdie par quelques longueurs indigestes, elle tire sa vraie originalité du fait réel dont elle s’inspire, et sa plus grande ironie du destin de l’un des trois garnements : Bibi, ou encore Benyamin Nétanyahou...


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Les Nétanyahou

Pour celles et ceux qui, comme moi, ne sont pas exactement des fans de Benyamin Netanyahou, rassurez-vous le "Bibi" du Parti Likoud d'Israël ne débarque dans le récit de Joshua Cohen qu'à la page 204 des 347 pages du roman et, comme l'histoire est située en 1960, il n'a donc que 10 ans.



Si le nom du titre m'a pour cette raison fait hésiter à lire cette oeuvre, c'est finalement son Prix Pulitzer 2022, ainsi que certaines appréciations dithyrambiques par ses confrères comme Colm Tóibin, Nicole Krauss,... et la presse internationale, qui m'ont persuadé.



Je ne le regrette absolument pas, parce que l'auteur bénéficie d'une culture exceptionnellement vaste, d'une érudion rare et de l'art de la formulation originale.



Par ailleurs, le livre couvre un thème, le sionisme dit révisionniste, et son apôtre, Vladimir Ze'ev Jabotinsky (1880-1940), un sujet humain et historique qui me passionne depuis fort longtemps. Surtout depuis la lecture de l'excellente biographie par Shmuel Katz "Lone Wolf" (loup solitaire) de 1996, aujourd'hui hélas quasiment introuvable ou vendu à un prix prohibitif.



L'auteur s'est inspiré d'une histoire que le grand critique littéraire et professeur à l'université de Yale, Harold Bloom (1930-2019), lui a racontée de façon anecdotique.



Dans la version de Joshua Cohen, Bloom est devenu Ruben Yudi Blum, le seul professeur d'origine juive dans une université plutôt obscure de l'État de New York, qui est supposé régler la nomination comme nouveau lecteur la candidature d'un certain Ben-Zion Netanyahou.



Contrairement à Ruben Blum qui est une extrapolation, le Ben-Zion ou Benson Netanyahou, né à Varsovie comme Mileikowsky en 1910 et mort à Jérusalem 102 ans plus tard, en 2012, est un personnage réel et le père du Premier ministre d'Israël, Benyamin Netanyahou.



L'auteur nous présente une belle confrontation humoristique, quasi loufoque, entre le clan Blum, Ruben, sa femme Edith Steinmetz et sa fille Judith et la tribu Netanyahou, Benson et son épouse Tsila (1912-2000) et leurs 3 fils : Yonatan (1946-1976) - qui deviendra un héros national en Israël - Benyamin et Iddo, qui a été professeur comme son père aux États-Unis et a aujourd'hui 70 ans.



L'ouvrage est intéressant pour son évocation des conditions de vie et les problèmes d'intégration des immigrés juifs dans la grande métropole qu'est New York, qui compte actuellement à peu près 2 millions de citoyens juifs.



Il y a également une intéressante approche historique de l'expulsion des Juifs d'Espagne en 1492 et 4 ans après du Portugal.



Je n'irai pas aussi loin que le Washington Post qui considère que Joshua Cohen est "le plus grand auteur américain vivant", il ne faut quand même pas banaliser les mérites d'un Paul Auster, John Irving, Bret Easton Ellis, Philip Roth, etc.... Mais je suppose qu'il est bien parti, à seulement 42 ans, pour s'élever dans le futur au niveau d'un Hemingway ou Steinbeck.



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Les Nétanyahou

Ruben Blum est historien dans une université américaine. Marié à Edith qui s’ennuie comme bibliothécaire, ils ont une fille, Judith. Un jour il est convoqué dans le bureau de son chef de département. A force d’économies, le budget alloué n’est pas entièrement dépensé, il risque d’être réduit l’année suivante. La décision est donc prise de recruter le professeur Ben-Zion Nétanyahou, spécialiste de la condition juive en Ibérie au moyen-âge. Ce dernier arrive avec sa femme Tsila et leurs trois enfants, à bord de ce qui peut s’apparenter à une Zastava, à la page 200 de cette fiction.

Ce qui fait tout l’intérêt de cette histoire, s’il y en a un, c’est que le cadet des trois mômes insupportables n’est autre que Bibi, Benyamin Nétanyahou, futur ex-premier ministre d’Israël.

Cet ouvrage est bien écrit et, parait-il, drôle, car il est émaillé du savoureux humour juif. Ainsi l’auteur écrit-il : "…Non seulement la date était écrite à l’européenne, mais son zéro était barré, comme le veut la pratique en Europe, où les femmes ne s’épilent pas et ne portent aucun sous-vêtement, et où tous les enfants fument et boivent du vin. "

A sa sortie le roman de Joshua Cohen est salué par la critique, ainsi que l’ensemble de son œuvre, et récompensé par le prix Pulitzer de la fiction 2022. A se demander si l’élite intellectuel américaine et moi-même avons lu le même livre.

En résumé, une histoire qui ne mérite pas le temps que l’on s’y attarde.

Traduction de Stéphane Vanderhaeghe.

Editions Bernard Grasset, 347 pages.

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Les Nétanyahou

Le Pr Ruben Blum enseigne l’histoire à l’université de Corbin, petite ville située dans le nord de l’état de New-York. Il est le seul enseignant de confession juive dans l’établissement et un jour le Pr Morse, son supérieur (à qui on octroie un poste supplémentaire dans le département d’Histoire) lui demande d’étudier la candidature du Pr Ben-Zion Nétanyahou, spécialiste de l’Ibérie, à la période de l’Inquisition et de la persécution des Juifs à l’époque.



Il est chaudement recommandé par le « doyen » d’une autre université qui ne peut pas lui renouveler son contrat. Quoi de plus naturel que de confier à un Juif l’enquête en vue d’embauche d’un autre Juif (de toute manière, comme dit la belle-mère de Ruben, quel que soit le choix, cela se retournera contre lui !).



Ruben se lance dans l’étude de la thèse de Nétanyahou, ainsi qu’à son curriculum vitae, son parcours en Israël en particulier, où il semblerait qu’il soit peu apprécié (de même que ses travaux…)



Cette lecture fut très difficile pour moi, je suis passée complètement à côté de l’humour juif que me promettait le résumé. Le côté excentrique de Ruben Blum (inspiré du Pr Bloome) m’a amusée car il me faisait penser à Woody Allen que j’adore (ce qui m’a permis de ne pas refermer le livre définitivement). C’est drôle de le voir se confronter à sa femme Edith et à sa fille Judy, et surtout, ses parents Juifs russes/ukrainiens loufoques, ses beaux-parents Juif exilés de Rhénanie qui le sont tout autant, chacun campant sur ses positions (géographiques ou autres).



Lorsque Ben-Zion Nétanyahou débarque avec femme et enfants pour la conférence qu’il doit donner à l’université, cela devient franchement insupportable car leur sans-gêne, la manière dont il s’incruste, les gamins qui cassent tout sur leur passage. Parmi les gamins, vous l’aurez compris, nous avons Jonathan, alias Yoni, Benjamin alias Bibi (qu’on retrouvera plus tard hélas à la tête d’Israël) et Iddo, le plus jeune, souffre-douleur de ses aînés.



A ce moment-là, le roman est passé à un cheveu de la case « tombé des mains » mais étant donnée ma curiosité notoire, j’ai persévéré car c’est vraiment un épisode de la vie de la famille Nétanyahou aux USA …



J’ai lu avec attention les arguments présentés par Nétanyahou, dans sa thèse, car l’Histoire de la Reconquista, Isabelle la Catholique, l’Inquisition m’intéresse depuis longtemps. Je suis tombée amoureuse de l’Andalousie au premier regard. D’où ma gêne…



En voyant la tornade Ben-Zion Nétanyahou ses propos révisionnistes, sa réinterprétation pour ne pas dire sa réécriture de l’Histoire, et son épouse hystérique, je me suis dit que Bibi ne s’en était pas trop mal tiré : comment devenir un adulte responsable quand on a un père qui ne reconnaît jamais ses torts : c’est de la faute des autres… Il va soutenir ce père et ses thèses jusqu’au bout en fait…



Un grand merci, au passage, à Woody Allen car si je n’avais pas pensé à lui, caché sous les traits de Ruben Blum, j’aurais peut-être lâché prise.



J’aime beaucoup Philip Roth à qui l’on compare Joshua Cohen, d’où ma déception. Étant donné qu’il est considéré comme « un des meilleurs écrivains de sa génération », j’essaierai de lui donner une autre chance, car la défiance est surtout liée à la famille Nétanyahou, alors un autre thème me plairait peut-être.



J’ai quand même retenu une scène assez drôle : Judy, qui déteste son nez et dont l’entourage refuse la chirurgie esthétique se fait fracasser ledit nez par son grand-père qui ouvre brutalement la porte de sa chambre (elle l’a fait exprès bien-sûr) ;



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur.



#LesNétanyahou #NetGalleyFrance !
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Les Nétanyahou

L'ironie mordante de ce livre, hommage aux romans judéo-familiaux du siècle dernier, le rend férocement drôle même si les digressions didactiques au sujet des dissensions politiques israéliennes alourdissent l'ensemble. Certes presque indispensables à la compréhension fine de la farce à l’œuvre, elles auraient néanmoins pu être plus incisives – mais, sans doute sont-elles, elles aussi, des parodies, cette fois des papiers issus du milieu universitaire que moque Joshua Cohen (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/02/03/les-netanyahou-joshua-cohen/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Les Nétanyahou

Nétanyahou, un patronyme qu’on associe immédiatement à Benjamin, le Premier ministre d’Israël, de surcroît associé à un titre de roman, la piqûre de la curiosité avait déjà fait son effet.

Sur la base d’une anecdote véridique glanée par Joshua Cohen auprès d’un ancien professeur à la retraite, le roman s’articule autour du séjour de Ben-Zion Nétanyahou et de sa famille dans une petite ville du nord de l’État de New York en 1959. Sollicitant un poste de professeur d’histoire à l’université de Corbindale, Nétanyahou, imbu de sa personne et de ses connaissances sur la judéité au Moyen Âge, ne cache pas son caractère aigri et ses mauvaises manières à son hôte, Ruben Blum, le narrateur de l’histoire. Ce pauvre Blum, chargé du poids de la famille (l’épouse Tsila et les enfants Jonathan, Benjamin et Iddo), regrette bientôt sa générosité lorsqu’il voit sa femme Edith en pâtir et sa fille Judith en connaître les excès.

Le ton irrévérencieux bouscule joyeusement les thèmes sérieux abordés. Malgré quelques passages didactiques un peu assommants, j’ai beaucoup apprécié ma lecture. L’idée à l’origine du roman constitue en fait sa plus grande force. Joshua Cohen a su l’utiliser au mieux et sa prose a fait le reste. Un prix Pulitzer amplement mérité.

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Les Nétanyahou

Ruben Blum, premier et unique enseignant juif de l'université de Corbin, est requis pour évaluer la candidature d'un postulant, juif lui aussi, en la personne de Ben-Zion Nétanyahou. Tel est le point de départ des « Nétanyahou », annoncé comme une satire de la communauté juive américaines, entre tentations sionistes et désir de se fondre dans le paysage. Pourtant, avant de parvenir aux scènes familiales et cocasses, le lecteur doit s'infliger toute une série de réflexions ironico-culturello-historiographiques assez indigestes ou servies dans une traduction qui, sans être maladroite, loin de là, fait cependant parfois un usage assez curieux des temps verbaux et ne va pas dans le sens de la clarification du propos. Peut-être aussi suis-je trop inculte notamment en matière d'Inquisition, d'histoire des Juifs américains, etc…

En revanche, lorsque Joshua Cohen dépeint sa famille, sa belle-famille et la déferlante Nétanyahou, on se prend très souvent à sourire. L'auteur a indéniablement un don pour saisir tel travers ridicule, tel défaut pittoresque, telle mesquinerie si profondément ancrée dans un caractère qu'elle ne cherche même plus à se cacher. Bien entendu, j'ai automatiquement pensé à Woody Allen, mais peut-être est-ce en raison de l'indigence de ma culture en matière de satiristes juifs américains.

Une lecture dont je ressors donc mitigée, car j'ai parfois eu l'impression d'avoir affaire à des morceaux de virtuosité n'ayant que fort peu le plaisir du lecteur en ligne de mire.



Un grand merci cependant à Babelio et aux J'ai lu, pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de la masse critique de Babelio.

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Les Nétanyahou

La comparaison avec Philip Roth n’est pas usurpée… Le récit de la famille Nétanyahou (dont le futur 1er ministre israélien alors âgé de 10 ans) qui débarque chez ce professeur d’Histoire, seul juif de son université dans les années 60 est à la fois drôle , grinçant et riche d’enseignements !
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Les Nétanyahou





Le titre complet est LES NETANYAHOU ou le récit d’un épisode somme toute mineur, voir carrément négligeable, dans l’histoire d’une famille très célèbre



Si vous achetez ce livre pour avoir des détails sur la politique israélienne récente, ou sur les affaires concernant Benhamin Netanyahou vous allez être déçu! Cet « épisode » se déroule dans une petite ville américaine en 1959/1960. Bibi, le Nétanyahou le plus célèbre aujourd’hui, avait alors 10 ans et personne n’imagine sa future carrière. D’ailleurs, le Nétanyahou qui occupe le devant de la scène est son père Benzion venu postuler pour un poste d’enseignant au sein d’une petite université américaine.



Il s’agit donc d’un roman drolatique dans la veine de ceux de Philip Roth, de Samuel Bellow, ou des films de Woody Allen, de cet humour juif newyorkais qui oscille entre nostalgie et farce.



Le narrateur, Ruben Bloom, est un universitaire, un historien, le seul juif de l’université Corbin. A ce titre, le directeur de son département le charge de faire partie de la commission de recrutement et d’accueillir Benzion Netanyahou.



Ruben Blum est un personnage fictif inspiré du critique de lettres américaines, Harold Blum, ami de l’auteur. La visite de Benzion Netanyahou a vraiment eu lieu ( peut-être pas toutes les péripéties).



Les parents, et beaux-parents de Ruben Blum offrent les spécimens de Juifs Newyorkais. Les Blum, modestes tailleurs d’origine russo-ukrainiennes, pratiquants tandis que les Steinmetz, les parent d’Edith d’origine de Rhénanie sophistiqués. Rivalité entre le Bronx et Manhattan :



« Cette antipathie entre Blum et Steinmetz, un marxiste pourrait l’explique en termes de lutte des classes , comme la tension entre travailleurs et possesseurs : les Blum (mon père taillait le tissu, ma mère le repassait) confectionnaient les vêtements, les Steinmetz fournissaient la matière : les cousins d’Edith étaient dans le textile, ses parents dans la passementerie… »



Les visites des uns et des autres sont des épisodes amusants.



Il est bien sûr question des Netanyahaou: le grand-père, Rabbi Mileikowski partisan de Jabotinsky « sioniste révisionniste« , et à la fin du livre de Benyamin et de ses frères. Ruben Bloom se documentant sur les travaux et les recommandations de Benzion a reçu divers avis dont une longue lettre détaillant la carrière de ce dernier et faisant apparaître son rôle politique : chercher à étendre l’idéologie sioniste révisionniste dans la société américaine, y compris chez les chrétiens pour en faire des alliés. Les recherches du Professeur Benzion concernent l’Espagne médiévale, ses thèses seraient assez fumeuses, selon certains, très orientées idéologiquement.



sa fonction de représentant principal de Jabotinsky aux États-Unis….[…]



Bref, voici un homme qui travailla sans relâche pour bâtir non seulement une carrière, mais un État – l’État juif



[…]

A plusieurs reprises, Nétanyahou a fait preuve d’une tendance à vouloir politiser le passé juif et à faire de ses

traumatismes un outil de propagande.



Aux yeux de Jabotinsky, mais surtout aux yeux du jeune Nétanyahou, l’Europe était finie – l’Europe semait la

mort –, seule l’Amérique représentait l’avenir.



La carrière du fils serait largement inspirée de celle de son père. Cet aspect du livre m’a beaucoup intéressée.



Et j’ai bien ri à toute la partie cocasse.










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Les Nétanyahou

Dans la catégorie "je candidate à la place enviée de meilleur auteur juif new yorkais", Joshua Cohen fait un strike avec ce roman en cochant toutes les cases : extrêmement drôle, intelligent, brillant même, profond, avec un regard bien à lui sur la judéité.

"Les Nétanyahou" jouent avec brio avec les clichés du genre, à commencer par le narrateur, petit prof timoré dans une université en marge de l'Ivy League qui va nous raconter comment, à la fin des années soixante, il va être désigné pour évaluer la candidature d'un professeur d'histoire médiévale alors que lui-même est spécialisé en fiscalité, au simple motif que tous deux sont juifs. Une entrée en matière qui donne déjà prétexte à une désopilante critique de l'antisémitisme latent de la société américaine sous Einsenhower, mais on va passer un cran au-dessus quand débarque avec son encombrante famille le professeur en question, Nétanyahou de son nom, qui va faire vivre un véritable cauchemar à notre pauvre fiscaliste, tant par ses manières de rustre que par ses thèses iconoclastes et fortement inscrites dans le jus sioniste de l'époque sur les relations entre Juifs et église chrétienne. Evidemment, Nétanyahou n'est pas un nom choisi au hasard...

Si Joshua Cohen a l'élégance de citer les maîtres du genre, de Philip Roth à Woody Allen, il n'en a pas moins sa patte singulière à travers une plume époustouflante de finesse et de drôlerie. J'ai adoré cette très sérieuse bouffonnerie!
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Les Nétanyahou

Que dire... J'ai été abusée par les critiques parlant d'humour, par celles parlant de critique du système universitaire, du sionisme etc.. J'ai été abusée aussi par le prix Pulitzer.

Le récit est lourd, voire lourdissime et d'humour il n'en est point.

L'arrivée des Netanyahou dans la vie des Blum pour que le père puisse mener son entretien d'embauche, le tout dépeint 60 ans après les faits, est une anecdote totalement inintéressante.
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Les Nétanyahou

Une lecture qui n’a pas répondu à mes attentes. Ce Pulitzer 2002 n’est pas le meilleur que j’ai lu.



1959. Ruben Blum est un juif américain qui enseigne à l’université de Corbin, New York. Il fait partie d’un jury chargé de recruter l’israélien Ben-Zion Netanyahou. Ce dernier a une réputation bien établie d’érudit de la littérature hébraïque et de l’histoire juive médiévale. Il est aussi un sioniste révisionniste et un ‘faucon’ dans le jeune état d’Israël comme le sera plus tard, son fils Benyamin, plusieurs fois et actuel premier ministre.



Les Netanyahu débarquent sans avertir chez les Blum. Une famille envahissante qu’on n’aimerait pas inviter !!!

Ben-Zion est exaspérant, sa femme hystérique, ses 3 enfants grossiers et turbulents dont Benyamin alors âgé de 10 ans.



Cette histoire mi-fictive mi-réelle, était censée être drôle, divertissante, enrichissante mais je l’ai trouvée pénible à lire, mal racontée. L’auteur essaye de toucher à tout mais l’écriture est brouillonne sans fil rouge. Le titre n’est-il pas un stratagème pour hameçonner le lecteur ?



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Les Nétanyahou

Les Netanyahou de Joshua Cohen



Ruben Blum est professeur d’université, historien spécialisé en économie. Il n’est pas en poste depuis très longtemps, mais exceptionnellement on lui demande de faire partie d’un jury de recrutement pour un nouveau professeur dans le département d’histoire. Il doit étudier la candidature de Ben-Zion Netanyahou. Son arrivée est précédée de lettres de recommandation assez douteuses sur leur sincérité, annonçant déjà un personnage troublant. Quand Ben-Zion Netanyahou se présente chez Ruben Blum, il n’est pas seule mais accompagnée de sa femme et de ses trois fils, une famille bruyante et sans pudeur, aux antipodes de celle de Ruben Blum très rangée et discrère.

La rencontre entre Ruben, juif non croyant qui essaie de se fondre dans le décor, et Ben Zion, le professeur juif envahissant et un peu brut, est grandiose. L’histoire prend une tournure explosive.

J’ai beaucoup rit. Les mises en scène partent dans des cacophonies hilarantes.

Pour mettre en valeur tout cet humour, l’auteur a un style au rythme effréné avec une ponctuation ou les points sont rares, cédant la place aux virgules. J’ai été parfois un peu perdue dans le tourbillon de pensées de Ruben, j’ai dû retourner sur certaines lignes pour reprendre le fil mais ses réflexions sont très pertinentes et nous offrent un tableau très fin de la société américaine de son époque, l’identité juive et l’image qu’on leur prête. On est en 1960, la deuxième guerre mondiale et le génocide des juifs ne sont pas si lointain. l’Amérique découvre les notions de discriminations.

Derrière cet humour et ce qui pourrait s’apparenter à un sketch, il y a des touches de références à l’Histoire et au traumatisme.

J’avais tout de suite été attirée par la référence à Philip Roth dans la présentation du livre et à la lecture, je n’ai pu que l'apprécier.

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Les Nétanyahou

Joshua Cohen implante son nouveau roman, Les Netanyahou, au sein d’une communauté universitaire d’une province américaine où le narrateur, Ruben Blum professeur d’histoire, vit avec femme et enfants, en affirmant appartenir à la communauté juive. Se situant de septembre 1959 à janvier 1960, le roman Les Nétanyahou détaille la confrontation entre deux façons de vivre son engagement. Ruben Blum est issu d’une lignée émigrés de l’Europe de l’Est, un peu foutraque, habitué à être reconnu dans sa différence.



Pour accéder à sa titularisation, les autorités de l’université demande à Ruben Blum de vérifier la pertinence des travaux d’un autre universitaire et accessoirement de l’accueillir. La thèse à vérifier porte sur la communauté crypto-juive dans l’Ibérie à l’ère de l’Inquisition. En historien sérieux, il explore ce texte dont le sujet lui est parfaitement inconnu. Il y relève de nombreuses incohérences.



Lorsque le thésard Ben-Zion Nétanyahou, arrive avec sa famille directement d’Israël, la famille du narrateur leur ouvre leur maison. Il est le père de l’ancien premier ministre israélien, surnommé bibi par le microcosme de ses amis.



Ainsi Joshua Cohen confronte ces deux familles, l’une terriblement ancrée dans les traditions et l’autre, plus libérée des contingences religieuses à l’image d’un Woody Allen au début de son art cinématographique.



Seulement, Joshua Cohen a oublié de donner à son lecteur le petit vadémécum pour comprendre les références, les histoires drôles, etc. Du coup, sans celui-ci, je suis restée au bord de ce récit, incapable d’en savourer toutes les pépites. Dommage !
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Votre message à été envoyé

J’ai reçu ce livre à mon anniversaire et j’avoue que j’avais hâte de le lire juste pour sa jolie couverture !



Votre message a été envoyé de Joshua Cohen, auteur américain, m’a d’abord un peu déstabilisé. Je m’attendais à un roman « classique » mais j’ai finalement découvert au cours de ma lecture que le livre était divisé en quatre chapitres (quatre messages, comme l’évoque beaucoup plus clairement le titre anglais « Four new messages ») n’ayant rien à voir entre eux !



Dans sa globalité, ce livre offre une réflexion à la fois drôle, mordante et intelligente sur plusieurs « maux » de notre époque : Internet, la pornographie, les fast-foods représentés par McDonald... Mais l’auteur aborde aussi la question de la place de l’écrivain et de son imagination dans notre monde ultra connecté.



J’ai beaucoup aimé la deuxième nouvelle dans laquelle l’écrivain semble incapable d’écrire un roman noir assez cliché, obnubilé par le fait qu’il refuse que son personnage s’arrête au Macdo et également conscient que les lumières du M sont un passage obligatoire dans notre monde. Le style y est à la fois terriblement drôle et incisif, et m’a fait m’interroger sur ma propre façon d’écrire — tout comme la nouvelle suivante dont la fin est brillante.



Mais c’est cependant le dernier « message » qui m’a le plus marqué : Joshua Cohen, sous la forme d’un conte, décrit la vie d’un lit né dans une forêt de Russie et qui traverse les siècles jusqu’au notre... Où il sert aux ébats d’un homme et d’une femme tournant dans un porno amateur de mauvais goût.



S’il m’a dérouté au début, Joshua Cohen m’a finalement séduite grâce à sa plume provocante et sa façon d’écrire notre monde... Grinçant, noir, mais aussi poétique à sa manière, ce livre est sans conteste à découvrir !
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Les Nétanyahou

Un peu déçu par la lecture de ce roman, écrit par Joshua Cohen, qui appartient à la nouvelle génération des auteurs juifs de la côte est américaine.

Le roman est bâti autour d'un épisode historique des années 50 : la réception par un professeur d'université juif du père de Benjamin Nentanyahou, à la recherche d'un poste d'enseignant.

Si l'épisode donne lieu à quelques pages assez drôles, si le contexte permet de comprendre certaines subtilités du sionisme et éclaire le personnage du futur premier-ministre israélien (celui-ci n'occupant qu'une place secondaire dans le roman), si la question de l'identité juive est traitée avec une certaine ironie, l'ensemble reste assez lourd et indigeste. Il y avait matière à faire un nouvelle brillante nouvelle, mais peut-être pas un roman entier. En matière de roman de campus, je préfère l'humour d'un David Lodge.

La conclusion aurait peut-être était moins forte si la 4ème de couverture avait été moins dithyrambique.
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Le paradis des autres

Rire et fabuler avec une tendre intelligence à propos de tragique : un concentré d’humour yiddish new-yorkais, déjanté au service d’une fable fantastique née d’un attentat-suicide à Jérusalem.



Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/08/19/note-de-lecture-le-paradis-des-autres-joshua-cohen/
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Les Nétanyahou

« Les Netanyahou » est un roman de Joshua Cohen, traduit par Stéphane Vanderhaeghe (2022, Bernard Grasset, 352 p.). C’est aussi un roman qui a reçu le Prix Pulitzer de la fiction en 2022, ce qui n’est pas rien.

C’est « le récit d'un épisode somme toute mineur, voire carrément négligeable, dans l'histoire d'une famille très célèbre » comme le souligne le sous-titre. Et ce récit nous est conté par Ruben Blum, historien et il le précise « oui c’est ça : historien », Quoique le narrateur prétende devenir historique, mais c’est une distinction comme pour les sels chimiques en ferreux ou ferriques, cela dépend de leur degré d’oxydation. Tout est question de vie et d’incarnation. « Les goys croient au verbe fait Chair, mais les Juifs croient en la Chair faite Verbe ». Si on n’avait pas compris qu’il s’agit d’un livre illustrant l’humour juif… Et pourtant cet historien a été anciennement en poste à l’Université Corbin, dans la petite ville de Corbindale dans l’Etat de New York, pas très loin du lac Erié vers l’intérieur des terres.

Il est un jour convoqué chez le Pr Morse, George Lloyd de son prénom, le directeur du département. C’était, on l’a compris, « le chef monarchique » et Blum « sa liaison loyalo-sémite doublée de l’espion lâché au milieu de ses collègues américanistes ». Le directeur lui conseille de s’intéresser à Ben-Zion Nétanyahou, « le fils de Sion ». Pourquoi pas, c’est aussi le premier professeur juif recruté à Corbin.

On arrive donc au sujet du roman. Tout cela au bout d’une cinquantaine de pages. Mais c’est sans compter sur les anecdotes liées à sa judéité et à sa condition de New Yorkais. « Lorsque j’étais enfant, il y avait ce manchot scrofuleux qui se postait toujours devant la station du métro aérien situe sur Tremont Avenue, où de son unique main il faisait tinter les piécettes qu’il mendiait dans son gobelet en carton. Bien des années plus tard, je suis retombé sur lui dans un bus de Manhattan. Il portait deux sacs de chez Macy’s, un au bout de chacun de ses deux bras, dans chacune de ses deux mains ». Bel exemple de bonnes intentions après intercession auprès de « l’Eglise des Présomptions » dont « nous faisons partie […] tous autant que nous sommes : goys ou juifs, même combat ». Le combat est d’autant plus inégal selon que l’on est familier de la ville, New York et de ses quartiers, souvent définis par un culte ou une religion.

Il reconnait une enfance tiraillée « entre la condition américaine d’être libre de choisir et la condition juive d’avoir été choisi ». Que dire alors de la rivalité entre les Blum et les Steinmetz ? le Bronx et Manhattan. « Cette antipathie entre Blum et Steinmetz, un marxiste pourrait l'explique en termes de lutte des classes ».

Donc, le professeur Ruben Blum va s’intéresser à l’histoire des Juifs, en commençant par l’Espagne et l’Inquisition « point de non-retour » pour le catholicisme médiéval. « La raison en était la suivante : aussi longtemps que les catholiques auraient besoin d’un peuple à haïr, les Juifs devaient rester un peuple condamné à souffrir ». Le roman passe du stade humoristique et satirique au stade polémique.

Puis arrivent les lettres de recommandation. Toutes élogieuses, comme il se doit. Y compris celle d’ « un maitre de conférences en assyriologie, aryennologie, philologie et linguistique indo-européennes ». On y apprend aussi que le Pr Ben-Zion Nétanyahou « depuis des semaines et des semaines, n’a cessé d’inonder les membres de notre communauté enseignante de télégrammes sollicitant des lettres de recommandation devant vous être adressées ». Comme quoi « aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années ». Il suffit de naître du bon côté de l’Esplanade des Mosquées. Même prises avec du recul, même si c’est de l’ironie, et on des raisons de penser que si c’en est, on n’est pas très loin de la vérité, cela laisse un drôle de fumet dans les narines.

Ce qu’il y a d’intéressant dans ce livre, c’est qu’il est à lire au second degré, voire à un degré encore plus haut. Initialement présenté comme « un roman désopilant sur les familles dysfonctionnelles et les facéties de l’Histoire ». En fait, à lire entre les lignes, on s’aperçoit qu’il renferme un ostracisme, pour ne pas employer un mot identique, de trois lettres plus court, latent tout au long du texte. Déjà, la distinction entre goys (on devrait dire goyim) et Juifs laisse penser qu’il existe des différences notables entre les espèces humaines. L’implication de la religion dans la vie quotidienne, no seulement personnelle, mais surtout sociétale, même si elle est dénoncée de façon humoristique. Trop de désopilance tue la désopilance.

A moins que le poste du Pr Ben-Zion Netanyahou soit une copie conforme du Prix Pulitzer.

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Les Nétanyahou

Quand même ! Il faut bien reconnaître que c'est du lourd !

Quand je parle de lourd (et même de lourdingue), je fais allusion à l'humour et au style.

Le professeur Blum, seul professeur juif dans une petite université américaine, est chargé de jauger la candidature d'un impétrant, le professeur Ben-Zion Nétanyahou.

Oui, il s'agit bien du père de Benjamin Netanyahou, alors âgé de 10 ans.

Une drôle de famille : Ben-Zion, sioniste révisionniste (opposition ferme à la politique mandataire britannique et rejet de la politique "conciliatoire"), une mère hystérique et trois fils-tornades sans aucune éducation.

Pauvre professeur Blum qui ne veut se fâcher avec personne

et surtout pas avec son supérieur, le professeur Morse !

Je suis un peu fatiguée que l'on fasse toujours allusion à Woody Allen dès qu'il s'agit d'humour juif.

Prix Pulitzer de la fiction 2022. Étonnant...
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Les Nétanyahou

Deux livres en un : d'une part le récit sympathique du prof d'université (et sa famille), à qui il revient d'étudier le bien fondé de la candidature de l'aspirant professeur Nethanyaou, personnage ô combien étrange (ainsi que sa famille). D'autre part, une étude assez exhaustive de la thèse de ce dernier (les juifs d'Espagne au 15eme siècle) et des différents mouvements sionistes du 20ème siècle. Donc on oscille entre un récit d'une certaine drôlerie (le fameux humour juif) - description des personnages, univers (l'université, les familles) et situations - et un pavé où il faudrait prendre des notes pour être sûr de comprendre ce qu'on est en train de survoler.

Ce qui est drôle n'est pas très nouveau dans le registre "université et humour juif" et le reste est carrément indigeste.

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