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EAN : 9782246827955
352 pages
Grasset (19/01/2022)
3.28/5   104 notes
Résumé :
Hiver 1959-1960, une petite ville de l’État de New York. Ruben Blum est historien, fils de parents (névrosés et excentriques) d’origine russo-ukrainienne, gendre de beaux-parents (plus névrosés et excentriques encore) d’origine germanique, et père d’une jeune fille qui a hérité de la folie familiale. Il enseigne à l’université de Corbin où il est le seul professeur de confession juive, ce qui fait de lui, par de sombres raccourcis, la personne idéale pour évaluer la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Le narrateur Ruben Blum est historien et enseigne à l'université de Corbin, petite ville américaine. Il est le premier et l'unique professeur juif de l'établissement. Alors, lorsqu'y postule un certain Ben-Zion Nétanyahou, spécialiste de l'Inquisition ibérique et juif lui aussi, c'est lui, Ruben, qui, en cette fin de l'année 1959, se retrouve chargé de l'accueillir et d'évaluer sa candidature.


Une longue et déconcertante introduction, dont à ce stade on a du mal à apprécier la froide ironie sous-jacente, tant le narrateur se prend au sérieux de ses multiples et doctes digressions, commence par planter le décor compassé de ces dignes et éminents cerveaux que les contraintes économiques et la relative confidentialité de leur université empêchent, à leur grand dam, de se consacrer exclusivement à leurs domaines d'expertise, à vrai dire si pointus qu'ils semblent presque les seuls à en apprécier le caractère essentiel. Au sein du délicat échafaudage de prééminences et de dignités que constitue le cercle de ces si distingués professeurs, Ruben Blum est de fait celui qui a le plus à faire pour convaincre de sa respectabilité, avec une préoccupation majeure : se fondre dans la masse des non-Juifs. Cet objectif lui est d'autant moins facile à atteindre que, côté familial – et là, c'est franchement drôle -, il lui faut constamment composer avec ces incontrôlables électrons que représentent ses parents et ses beaux-parents, ancrés, chacun à leur manière, dans leurs idées et dans leurs traditions, mais aussi avec son adolescente de fille, obsédée notamment par la forme – trop juive ? - de son nez.


Tout à ses préoccupations quant à la bonne manière de se sortir de cette embarrassante nouvelle mission qui ne le renvoie que trop à sa « spécificité » personnelle, le narrateur est pourtant loin d'imaginer la tornade qui s'apprête à lui tomber dessus. Car, non seulement Ben-Zion Nétanyahou est un personnage irascible et indomptable, que ses idées radicalement sionistes placent aux antipodes des aspirations à l'intégration de Ruben, mais il débarque en famille, avec sa femme et ses trois redoutables jeunes garçons, en ce qui ne va pas tarder à ressembler à une guignolesque invasion de sauterelles. le moins que l'on puisse dire est que les Nétanyahou ne vont pas passer inaperçus, et encore moins paraître à leur avantage, dans cette petite ville paisible et ce milieu universitaire, il faut le dire, un peu confit dans la naphtaline.


Cette comédie de moeurs centrée sur un intellectuel juif américain en proie à des affres tragi-comiques fait bien sûr penser à Woody Allen. Malheureusement alourdie par quelques longueurs indigestes, elle tire sa vraie originalité du fait réel dont elle s'inspire, et sa plus grande ironie du destin de l'un des trois garnements : Bibi, ou encore Benyamin Nétanyahou...

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Pour celles et ceux qui, comme moi, ne sont pas exactement des fans de Benyamin Netanyahou, rassurez-vous le "Bibi" du Parti Likoud d'Israël ne débarque dans le récit de Joshua Cohen qu'à la page 204 des 347 pages du roman et, comme l'histoire est située en 1960, il n'a donc que 10 ans.

Si le nom du titre m'a pour cette raison fait hésiter à lire cette oeuvre, c'est finalement son Prix Pulitzer 2022, ainsi que certaines appréciations dithyrambiques par ses confrères comme Colm Tóibin, Nicole Krauss,... et la presse internationale, qui m'ont persuadé.

Je ne le regrette absolument pas, parce que l'auteur bénéficie d'une culture exceptionnellement vaste, d'une érudion rare et de l'art de la formulation originale.

Par ailleurs, le livre couvre un thème, le sionisme dit révisionniste, et son apôtre, Vladimir Ze'ev Jabotinsky (1880-1940), un sujet humain et historique qui me passionne depuis fort longtemps. Surtout depuis la lecture de l'excellente biographie par Shmuel Katz "Lone Wolf" (loup solitaire) de 1996, aujourd'hui hélas quasiment introuvable ou vendu à un prix prohibitif.

L'auteur s'est inspiré d'une histoire que le grand critique littéraire et professeur à l'université de Yale, Harold Bloom (1930-2019), lui a racontée de façon anecdotique.

Dans la version de Joshua Cohen, Bloom est devenu Ruben Yudi Blum, le seul professeur d'origine juive dans une université plutôt obscure de l'État de New York, qui est supposé régler la nomination comme nouveau lecteur la candidature d'un certain Ben-Zion Netanyahou.

Contrairement à Ruben Blum qui est une extrapolation, le Ben-Zion ou Benson Netanyahou, né à Varsovie comme Mileikowsky en 1910 et mort à Jérusalem 102 ans plus tard, en 2012, est un personnage réel et le père du Premier ministre d'Israël, Benyamin Netanyahou.

L'auteur nous présente une belle confrontation humoristique, quasi loufoque, entre le clan Blum, Ruben, sa femme Edith Steinmetz et sa fille Judith et la tribu Netanyahou, Benson et son épouse Tsila (1912-2000) et leurs 3 fils : Yonatan (1946-1976) - qui deviendra un héros national en Israël - Benyamin et Iddo, qui a été professeur comme son père aux États-Unis et a aujourd'hui 70 ans.

L'ouvrage est intéressant pour son évocation des conditions de vie et les problèmes d'intégration des immigrés juifs dans la grande métropole qu'est New York, qui compte actuellement à peu près 2 millions de citoyens juifs.

Il y a également une intéressante approche historique de l'expulsion des Juifs d'Espagne en 1492 et 4 ans après du Portugal.

Je n'irai pas aussi loin que le Washington Post qui considère que Joshua Cohen est "le plus grand auteur américain vivant", il ne faut quand même pas banaliser les mérites d'un Paul Auster, John Irving, Bret Easton Ellis, Philip Roth, etc.... Mais je suppose qu'il est bien parti, à seulement 42 ans, pour s'élever dans le futur au niveau d'un Hemingway ou Steinbeck.

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Ruben Blum est historien dans une université américaine. Marié à Edith qui s'ennuie comme bibliothécaire, ils ont une fille, Judith. Un jour il est convoqué dans le bureau de son chef de département. A force d'économies, le budget alloué n'est pas entièrement dépensé, il risque d'être réduit l'année suivante. La décision est donc prise de recruter le professeur Ben-Zion Nétanyahou, spécialiste de la condition juive en Ibérie au moyen-âge. Ce dernier arrive avec sa femme Tsila et leurs trois enfants, à bord de ce qui peut s'apparenter à une Zastava, à la page 200 de cette fiction.
Ce qui fait tout l'intérêt de cette histoire, s'il y en a un, c'est que le cadet des trois mômes insupportables n'est autre que Bibi, Benyamin Nétanyahou, futur ex-premier ministre d'Israël.
Cet ouvrage est bien écrit et, parait-il, drôle, car il est émaillé du savoureux humour juif. Ainsi l'auteur écrit-il : "…Non seulement la date était écrite à l'européenne, mais son zéro était barré, comme le veut la pratique en Europe, où les femmes ne s'épilent pas et ne portent aucun sous-vêtement, et où tous les enfants fument et boivent du vin. "
A sa sortie le roman de Joshua Cohen est salué par la critique, ainsi que l'ensemble de son oeuvre, et récompensé par le prix Pulitzer de la fiction 2022. A se demander si l'élite intellectuel américaine et moi-même avons lu le même livre.
En résumé, une histoire qui ne mérite pas le temps que l'on s'y attarde.
Traduction de Stéphane Vanderhaeghe.
Editions Bernard Grasset, 347 pages.
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Le Pr Ruben Blum enseigne l'histoire à l'université de Corbin, petite ville située dans le nord de l'état de New-York. Il est le seul enseignant de confession juive dans l'établissement et un jour le Pr Morse, son supérieur (à qui on octroie un poste supplémentaire dans le département d'Histoire) lui demande d'étudier la candidature du Pr Ben-Zion Nétanyahou, spécialiste de l'Ibérie, à la période de l'Inquisition et de la persécution des Juifs à l'époque.

Il est chaudement recommandé par le « doyen » d'une autre université qui ne peut pas lui renouveler son contrat. Quoi de plus naturel que de confier à un Juif l'enquête en vue d'embauche d'un autre Juif (de toute manière, comme dit la belle-mère de Ruben, quel que soit le choix, cela se retournera contre lui !).

Ruben se lance dans l'étude de la thèse de Nétanyahou, ainsi qu'à son curriculum vitae, son parcours en Israël en particulier, où il semblerait qu'il soit peu apprécié (de même que ses travaux…)

Cette lecture fut très difficile pour moi, je suis passée complètement à côté de l'humour juif que me promettait le résumé. le côté excentrique de Ruben Blum (inspiré du Pr Bloome) m'a amusée car il me faisait penser à Woody Allen que j'adore (ce qui m'a permis de ne pas refermer le livre définitivement). C'est drôle de le voir se confronter à sa femme Edith et à sa fille Judy, et surtout, ses parents Juifs russes/ukrainiens loufoques, ses beaux-parents Juif exilés de Rhénanie qui le sont tout autant, chacun campant sur ses positions (géographiques ou autres).

Lorsque Ben-Zion Nétanyahou débarque avec femme et enfants pour la conférence qu'il doit donner à l'université, cela devient franchement insupportable car leur sans-gêne, la manière dont il s'incruste, les gamins qui cassent tout sur leur passage. Parmi les gamins, vous l'aurez compris, nous avons Jonathan, alias Yoni, Benjamin alias Bibi (qu'on retrouvera plus tard hélas à la tête d'Israël) et Iddo, le plus jeune, souffre-douleur de ses aînés.

A ce moment-là, le roman est passé à un cheveu de la case « tombé des mains » mais étant donnée ma curiosité notoire, j'ai persévéré car c'est vraiment un épisode de la vie de la famille Nétanyahou aux USA …

J'ai lu avec attention les arguments présentés par Nétanyahou, dans sa thèse, car l'Histoire de la Reconquista, Isabelle la Catholique, l'Inquisition m'intéresse depuis longtemps. Je suis tombée amoureuse de l'Andalousie au premier regard. D'où ma gêne…

En voyant la tornade Ben-Zion Nétanyahou ses propos révisionnistes, sa réinterprétation pour ne pas dire sa réécriture de l'Histoire, et son épouse hystérique, je me suis dit que Bibi ne s'en était pas trop mal tiré : comment devenir un adulte responsable quand on a un père qui ne reconnaît jamais ses torts : c'est de la faute des autres… Il va soutenir ce père et ses thèses jusqu'au bout en fait…

Un grand merci, au passage, à Woody Allen car si je n'avais pas pensé à lui, caché sous les traits de Ruben Blum, j'aurais peut-être lâché prise.

J'aime beaucoup Philip Roth à qui l'on compare Joshua Cohen, d'où ma déception. Étant donné qu'il est considéré comme « un des meilleurs écrivains de sa génération », j'essaierai de lui donner une autre chance, car la défiance est surtout liée à la famille Nétanyahou, alors un autre thème me plairait peut-être.

J'ai quand même retenu une scène assez drôle : Judy, qui déteste son nez et dont l'entourage refuse la chirurgie esthétique se fait fracasser ledit nez par son grand-père qui ouvre brutalement la porte de sa chambre (elle l'a fait exprès bien-sûr) ;

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur.

#LesNétanyahou #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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L'ironie mordante de ce livre, hommage aux romans judéo-familiaux du siècle dernier, le rend férocement drôle même si les digressions didactiques au sujet des dissensions politiques israéliennes alourdissent l'ensemble. Certes presque indispensables à la compréhension fine de la farce à l'oeuvre, elles auraient néanmoins pu être plus incisives – mais, sans doute sont-elles, elles aussi, des parodies, cette fois des papiers issus du milieu universitaire que moque Joshua Cohen (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/02/03/les-netanyahou-joshua-cohen/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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critiques presse (10)
LaCroix
13 septembre 2022
Un roman hilarant fondé sur une anecdote réelle : la visite de la famille de l'ancien premier ministre israélien sur un campus américain à la fin des années 1950.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LaTribuneDeGeneve
13 septembre 2022
Le récit grotesque de ce choc des idéologies dévoile une fois encore le génie narratif de Joshua Cohen, son sens du grotesque, son goût du paradoxe et de la dérision – Saul Bellow et Philip Roth ne sont jamais loin – dans un mix irrésistible de fictions et de réalités biographiques.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LaLibreBelgique
25 août 2022
Prix Pulitzer, Joshua Cohen interroge, avec "Les Nétanyahou", la diaspora juive américaine.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
RevueTransfuge
12 mai 2022
Prodige des lettres américaines, Joshua Cohen s’est mesuré à deux personnages juifs hors-norme : Benjamin Nétanyahou à travers le père de celui-ci au destin à la fois tragique et pathétique, et Harold Bloom, le monstre sacré de la critique conservatrice américaine.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
LeDevoir
17 avril 2022
Joshua Cohen, oui, est une sorte de virtuose à l’intelligence vive et à l’érudition bien assimilée, dont l’ironie est corsetée dans des phrases denses, pleines de tours et de détours.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeFigaro
21 mars 2022
Un certain humour, à la fois ravageur et contenu, irrigue les pages du sixième roman de l’auteur new yorkais, malgré une mise en place un peu poussive.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeDevoir
24 janvier 2022
« Le plus grand auteur américain vivant », s’il faut en croire le Washington Post, y livre une satire du monde universitaire à partir d’un épisode invraisemblable de l’histoire personnelle des Nétanyahou, la famille de l’ancien premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeMonde
21 janvier 2022
L’écrivain américain se livre à une impitoyable satire de la diaspora juive américaine, en confrontant l’un de ses représentants au sioniste radical Ben-Zion Nétanyahou.
Lire la critique sur le site : LeMonde
SudOuestPresse
20 janvier 2022
Avec humour, l’écrivain américain nous plonge dans un épisode invraisemblable de l’enfance de Benjamin Nétanyahou, l’ex-Premier ministre d’Israël.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Bibliobs
17 janvier 2022
Dans « Les Nétanyahou », l’écrivain américain part d’un épisode de l’enfance de Benyamin Nétanyahou pour parler d’identité et de sionisme. Et en plus, c’est drôle !
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Tandis que l’épouse rameutait la marmaille, le mari repoussa sa capuche pour dévoiler le visage que je connaissais, ou pensais reconnaître, d’après le portrait miniature collé à l’emporte-pièce dans le coin supérieur droit de son CV. Il avait pris un coup de vieux. Devait avoir près de la cinquantaine à l’époque, son visage, une dure noix aux traits vaguement mongols, deux yeux minuscules tels des noyaux d’olive et une paire d’oreilles charnues, en conques d’huître absolument énormes, sillons nasogéniens fortement marqués dont je ne dirais pas qu’ils formaient les lignes d’un sourire ni d’un rire, car la bouche aux lèvres pincées était en elle-même dépourvue de la moindre trace d’humour. Sur sa tête poussaient deux touffes de cheveux pareilles aux deux bosses d’un chameau de Bactriane, le dôme les séparant, un œuf lumineux de calvitie parsemée de taches de rousseur. Les premiers mots qu’il m’adressa furent « Pr Blum, je suppose ?
— Ravi de vous rencontrer.
— Pr Ben-Zion Nétanyahou.
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En général, l’amour est périssable et ne négocie en face à face ; les histoires de haine, en revanche, ont tendance à se décliner selon des typologies immortelles, chaque changement d’identité se traduisant en termes toujours plus pointus, de sorte que les distinctions en vigueur dans le Vieux Monde entre mes parents, Juifs d’origine russe/ukrainienne, et les parents d’Edith, originaires de Rhénanie, devinrent, une fois transplantées dans le Nouveau, une suite de rivalités sécularisées…
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Mon éducation m'avait plutôt appris à réagir aux provocations en imitant Jésus-Christ - qu'on m'accusait régulièrement d'avoir crucifié, d'ailleurs.
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Je veux dire, que je savais situer le XV e siècle, quelque part entre le XIV e et le XVI e en gros, mais ça revenait dire que je savais trouver les Miel Pops au supermarché quelque part au rayon céréales entre les Chocapic et les Rice Krispies.
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Non, j'affirme simplement que pour ma génération, un Juif avait de la chance de passer pou un Blanc, que la couleur la plus ouvertement honnie était le rouge, que l'écriture inclusive n'était pas encore à l'ordre du jour, et que pour chaque minorité à la mode, autant que la plus sûre des protections, était à l'assimilation - et sûrement pas à la différenciation.
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Videos de Joshua Cohen (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joshua Cohen
Dans "Les Nétanyahou", l'écrivain américain Joshua Cohen revient sur un épisode anecdotique de l'enfance de "Bibi" Netanyahou : le recrutement du père dans une université américaine. Une anecdote métaphorique questionnant le sionisme et l'identité juive-américaine avec humour.
Dans ce nouvel ouvrage inspiré de faits réels, l'héritier de la tradition littéraire juive-américaine de Saul Bellow et Philip Roth recouvre la réalité d'un voile de fiction. le critique littéraire Harold Bloom — dont les souvenirs inspirent le roman — devient Ruben Blum, un historien américaniste spécialiste de la taxation. Avec son épouse Edith et leur fille Judith, les Blum forment une famille américaine moyenne d'origine juive mais ayant délaissé le traditionalisme religieux pour l'académisme et la modernité. Exit les fêtes religieuses passées au temple, place à la télévision en couleurs et au réfrigérateur. Une famille presque parfaitement assimilée.
Or le livre s'ouvre sur le rappel désagréable qu'ils ne le sont pas tout à fait. Ruben Blum devra accueillir un aspirant-professeur venu d'Israël, un certain Ben-Zion Netanyahou, au seul prétexte qu'il est le seul Juif de son université. le plongeon dans les recherches de Ben-Zion Netanyahou est un moyen pour Joshua Cohen d'évoquer l'histoire du sionisme et ses courants variés. Notamment le "sionisme révisionniste" de Ben-Zion qui, plus tard, inspira la politique d'un certain Benyamin Netanyahou, aux commandes d'Israël pendant douze ans.
Puis, dans la deuxième moitié du livre, la rencontre entre les Blum et les "Yahou" donne à voir un choc des cultures entre les Juifs d'Israël et les Juifs de la diaspora américaine — une occasion de plus pour sonder l'identité particulière des juifs-américains.
A mi-chemin entre le roman de campus et le roman historique, Joshua Cohen creuse sa page d'une encre humoristique corrosive et terriblement actuelle. Et ce alors que "Bibi" Netanyahou ne quittait le poste de premier ministre qu'en juin 2021, après un règne ayant porté le sionisme révisionniste à son apogée.
Olivia Gesbert invite à sa table l'auteur Joshua Cohen pour présenter son dernier livre.
#JoshuaCohen #Netanyahou #Littérature _____________
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