Jude Watson

A présent, je sais que l'on fait un pas, puis un second, et que l'on ne peut plus s'arrêter. Je sais ce que ça signifie de vouloir quelque chose. Je sais que faire un seul pas est impossible. Mais, à l'époque, je ne m'en rendais absolument pas compte.

Ça ne les avançait pas beaucoup.

- Voici sa dernière carte de vœux. Il y a un message pour vous dedans.

Elle l'a tendit également à Amy. Dan approcha sa chaise pour mieux voir.

C'était une carte du musée des Beaux-arts de Boston où ils étaient souvent allés ensemble, un tableau représentant l'arrivée des Rois mages chargés de cadeaux à la crèche.

- ... Il faut qu'on aille voir les bas-reliefs qui racontent le voyage de la reine au pays de Pount.

Regarde ce qu'a écrit Grace : "À ne pas rater : Même dans l'Égypte antique les reines faisaient leurs courses de Noël !" #Amy

- Et c'est où exactement le pays de Pount ? À côté du royaume de Virgile ? # Dan

Si seulement il pouvait chasser cette impression qu'en grimpant à son bord il allait plonger dans l'un de ces grands drames que seuls les Cahill savaient causer.

Il venait de mettre un nom sur cette énergie féroce qui unissait la foule : la cupidité.

Obi-Wan le croyait de tout son cœur, mais ses mots sonnaient faux. Il était dévoué corps et âme à la cause Jedi. Cependant, ces quelques heures en compagnie des jeunes lui avaient dévoilé une autre forme d'engagement qui le dérangeait autant qu'elle l'émouvait.

Maintenant, Qui-Gon mesurait son erreur. Il n'avait pas su cerner à temps les défauts de Xanatos. Il l'avait laissé faire. Il s'était voilé la face. En tant que Maître, il avait échoué par excès de confiance envers son apprenti. L'affection qu'il lui portait l'avait aveuglé.

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Il s'était détourné et j'ai découvert son visage sous le clair de lune. J'en ai eu le souffle coupé; Il n'était pas simplement beau comme un acteur de cinéma.

Cheveux blond foncé, nez parfaitement droit. "Un cadeau du ciel ", aurait dit Margie.

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La piscine, illuminée, était d'un bleu inimaginable, un bleu comme je n'en avais jamais vu dans ma vie, ni dans le ciel, ni dans l'océan, ni une robe. Un bleu d'une pureté absolue. Admirer son intensité m'apaisait, de même qu'admirer la façon dont les feuilles de palmier s'y reflétaient en oscillant grâce à l'éclairage de nuit.

-Je vais t’avouer une chose : l’armée me fait du bien. Tu es crevé, tu te fais engueuler à longueur de journée, tu ne sais plus ce que tu fous, mais tu n’es jamais en rogne. Impossible de sortir du rang, tu vois ce que je veux dire ?
-Mon père m’a dit que l’armée ferait de Jamie un homme. Ça m’a rendue folle de rage.
Billy s’est appuyé contre la fenêtre, son profil se découpant contre la lumière grise.
-Je sais, ça paraît idiot, comme si l’armée pouvait te métamorphoser, te transformer. Sauf que parfois, c’est vrai. Je me retrouve avec des types qui n’ont rien à voir avec moi, qui viennent de bleds dont je n’ai jamais entendu parler. En plus, je vais peut-être traverser l’océan. Mon horizon va s’élargir. Le monde est dix fois plus vaste que ce que j’imaginais.

Elle avait la foi, et la foi ne vous abandonne jamais. L'espoir, lui, est à double tranchant. Il peut vous lâcher à tout moment : c'est à vous de serrer les dents et de tenir.

Ainsi fonctionnent les familles : chacun sait comment l'autre aime son thé, mais personne n'est capable de lire dans le coeur de l'autre.

Le pire - peut-être même pire que tout ce qui est arrivé après - c'est qu'aujourd'hui, si je devais recommencer à zéro, je ne changerais rien.

Maman m’a apporté la robe en la tenant dans ses bras comme un nouveau-né et, délicatement, elle me l’a passée au dessus de la tête. Elle a accroché les agrafes dans le dos et arrangé la jupe d’une main professionnelle. Mrs Grayson a choisi une paire de sandales blanches à talons. J’ai glissé mes pieds dedans mais je chancelais.
- Ne baisse jamais les yeux, m’a lancé Mrs Grayson. Tiens-toi droite !
Je me suis redressée et j’ai relevé le menton.
- Bien !
- Regarde-toi maintenant, a ajouté maman.
J’ai levé les yeux vers le miroir. Je m’attendais à voir une seconde version de maman et, d’une certaine façon, j’espérais que la robe serait avantageusement mise en valeur sur moi. Hélas, ce n’était pas le cas.
- Souris, m’a dit Mrs Grayson. (J’ai souri.) Voilà, tu es superbe.
Elle était sérieuse, pas comme Joe. D’ailleurs, soudain, j’ai pris conscience que lorsqu’il me disait que j’étais jolie, il m’associait toujours à maman, comme si j’étais le lot de consolation et elle le vrai prix. « Bien sûr que tu es jolie, ma fille, tu as vu ta mère ? »
J’ai croisé le regard de Mrs Grayson dans le miroir et j’ai eu la surprise d’y saisir un petit air triste.
- C’est ton tour, Evelyn. A toi de saisir ta chance, m’a-t-elle chuchoté à l’oreille.
Juste une danse. Un seul tour de piste. C’est tout ce que je demandais.

De temps en temps, nos chevilles se frôlaient, ou l'extrémité de nos doigts de pied. J'avais l'impression de vivre l'instant le plus intense, le plus réel, le plus beau de ma vie. Je faisais corps avec cette nuit chaude et noire. Cette nuit qui n'était que souffle et brise. Et moi, j'étais à fleur de peau.

C'est alors que je l'ai vu. Il était assis de l'autre côté de la piscine, vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon kaki. Il avait baissé l'appuie-tête de sa chaise longue et il était allongé sur le dos, le visage tourné vers le ciel noir, une cigarette aux lèvres. Il s'est redressé sur les coudes en observant la piscine comme si elle lui appartenait.

Quand Alice est tombée au fond du terrier, ce fut au ralenti. Elle a eu le temps de remarquer tous les détails autour d'elle - " Tiens, une tasse de thé ! Et une table ! " -, si bien que le paysage lui paraissait plus ou moins normal. Jusqu'au moment où elle a brusquement atterri au pays des merveilles, et ce fut une folle aventure.
Moi aussi, j'ai remarqué certains détails au cours de ma chute.

Fermer ta bouche et ouvrir tes oreilles, tu dois, répétait-il. Alors tu pourras entendre ce que cherche vraiment ton cœur. ( Yoda )

Une vague de soulagement la submergea. Immédiatement balayée par une question pressante : comment allait-elle les sortir de là ?

Elle percevait la voix de Ian, mais elle était incapable de saisir ce qu'il disait.
"Parents... assassinés... Parents... assassinés... "
Les mots résonnaient dans sa tête. Bizarrement, elle eut le sentiment de l'avoir toujours su. Se pouvait-il qu'elle ait refoulé cette information pendant toutes ces années, par peur de regarder la réalité en face ?
Un incendie...des brins d'herbe mouillée contre mes chevilles... Dan qui s'agrippe à ma jambe, tout tremblant... de la fumée et des flammes qui s'élèvent dans la nuit...

Que lui arrivait-il ? Cette image terrifiante venait de surgir de sa mémoire. Elle ferma les yeux et secoua la tête, comme pour la chasser de son esprit.