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Critiques de Julia Deck (360)
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Propriété privée

Sans intérêt ! Présenté comme une irrésistible satire de la vie des bobos en résidence écologique, ce livre n'est rien de plus que le récit poussif d'une embrouille entre voisins. Ennuyeux, prétentieux, je m'interroge sur les critères qui ont valu à ce « roman » d'être publié. Quelles réflexions suscite-t-il ? Quelles émotions déclenche-t-il ? Quelle opinion défend-t-il ? Aucune. le néant. La promiscuité pavillonnaire pouvait être le prétexte à une comédie cruelle, à la limite de l'étude anthropologique. Raté. D'autres écrivains plus inspirés s'en chargeront. Et s'il fallait se passionner pour la déprime du citadin emporté par la fièvre verte, autant lire « Sous le compost » de Nicolas Maleski qui, à défaut d'être transcendant, était original dans son usage de la langue. D'ailleurs, l'auteure tournant en rond, s'essaye au polar dans les cinquante dernières pages et on se dit que, ça y est, ça va enfin décoller cette histoire, que toutes ces élucubrations de couples adultérins, de mères de familles névrosées, de pères qui virent leur cuti, avaient pour but de brouiller les pistes et de nous emporter dans une intrigue plus subtile. Même pas ! Un crime qui n'en est pas un. Un mobile qui n'en est pas un. Un suspect qui n'en est plus un. Comme disait ma grand-mère, tout ça finit en eau de boudin. Pour vous donner une idée du niveau, l'auteure décrète que son héroïne, dans son jardin, cultive des soucis (les plantes). S'en suivront des métaphores télescopées, des allusions poisseuses et des bons mots réchauffés. Je referme ce bouquin avec le sentiment d'avoir été trompée sur la marchandise et de ne pas être compatible avec Les Éditions de Minuit qui se complaisent à faire des montagnes avec des riens du tout.

Bilan : 🔪🔪

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Monument national

Ce titre populaire de « monument national » pourrait revenir à un certain nombre de célébrités et il est évoqué lorsque le dit monument fait ses adieux définitifs à ce bas monde. Dans ce roman, les pistes sont brouillées mais malgré tout, l’ombre d’un géant plane sur le texte, au point qu’il est parfois difficile de s’accrocher au portrait du personnage fictif ré-inventé. Trop d’indices pour ne pas percevoir la malice de Julia Deck.

Notre monument, donc, la soixante alourdie de quelques années de gloire et d’abus, vit dans son château de la couronne-est de la capitale, avec sa troisième épouse, et toute une armada d’employés qui résident sur place.



De son côté, Cendrine vit des jours mornes à la caisse du U qui l’emploie pour retrouver en fin de journée son garnement de fils. On apprend que la jeune femme vit sous une fausse identité.



Comment les histoires de deux mondes si différents pourront-elles se rejoindre ? C’est tout le sujet du roman.



C’est drôle, caustique, enlevé, on ne s’y ennuie pas deux minutes, tant les portraits des personnages sont ciselés avec un humour grinçant.



Comme dans Propriétés privées, Julia Deck a l’art de mettre le focus sur les fragilités et les bassesses de nos groupes sociaux. Avec légèreté mais fermeté.



Un excellent moment passé en compagnie de ce monument national.
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Monument national

Un acteur vieillissant, monument du cinéma français, habite avec sa troisième épouse, de plusieurs décennies sa cadette, leur château de la périphérie parisienne. Un nombreux personnel de maison les entoure, de l’intendante au coach et du chauffeur au jardinier, sans oublier Cendrine, la nouvelle nurse, auparavant caissière de supermarché, qui vit sous une fausse identité et par qui les ennuis pourraient bien commencer.





Les indices sont légion, et l’histoire a beau avoir été réinventée avec force imagination, le lecteur amusé ne peut bien vite se retenir de voir planer sur ce vaudeville l’ombre d’une de nos gloires nationales et de sa famille déchirée par un héritage contesté. Mais, alors que se multiplient les clins d’oeil à l’actualité et qu’apparaissent en clair d’autres personnalités réelles venues se mêler aux protagonistes fictifs, se dessine bientôt une véritable satire sociale, joyeusement enlevée et mâtinée de ce qu’il faut de suspense pour un moment de lecture aussi réjouissant qu’addictif.





C’est ainsi que, sous les dehors légers d’une comédie qu’elle semble s’être follement amusée à écrire, Julia Deck use malicieusement de son regard cynique et mordant, tout autant que de sa plume fort joliment ciselée, pour se moquer de nantis tellement déconnectés des réalités, dans leur bulle stratosphérique, que, tels le corbeau de la fable, ils en restent stupéfaits et incrédules de se voir contester leur fromage par le premier « gilet jaune » venu.





Une comédie réjouissante, bien ficelée et pas ennuyeuse pour deux sous, dont l’humour satirique, à propos de nos hypocrisies sociales, m’a rappelé celui de L’os de Lebowski de Vincent Maillard.


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Propriété privée

Après avoir apprécié le premier roman de Julia Deck, Viviane Elisabeth Fauville, il était logique de découvrir Propriété privée. Pas de déception, on retrouve ce ton sarcastique sans en avoir l’air, cette ironie douce-amère et l’art de construire une intrigue sur des détails qu’on aurait tort de considérer comme insignifiants.



Le décor est une zone semi-urbaine, un petit lotissement, on dit plutôt une résidence pour faire plus chic, où se crée une communauté un peu forcée, et rapidement chahutée par la promiscuité.



Il faut dire que le couple idéal présenté au départ dévoilera ses failles peu à peu. De chat crevé en pelouse dévastée, au gré des alliances mouvantes, le drame finira par arriver.





Ça se lit comme un thriller , avec un crescendo jubilatoire, et l’on est pas loin de l’ambiance de Desperate Housewives. Espionnage domestique et médisance argumentée viendront à bout du processus.





Même impression que dans le premier roman de Julia Deck, dont les personnages sont à la fois odieux et attachants, et l’humour ravageur.
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Propriété privée

Une tornade ce livre !

Lu d'une traite, Julia-Deck y explore avec talent les inconvénients et les avantages de devenir propriétaires aux confins de la grande ville , où poussent les écoquartiers , mais pas que ...



La narratrice et son mari choisissent une petite commune en plein essor , tout à faits sûrs de réaliser un bon investissement .

Elle est urbaniste, lui dépressif: la cinquantaine, suivi par une psychiatre.



Les voisins : les Lecoq , Durand - Dubreuil, Benani, Taupin , y sont si heureux!

Une maison, un jardin aux portes de Paris , du vert , du neuf, de l'espace, des énergies renouvelables.

Que demander de plus ?

Las! Rien n'est simple .

Le rêve s'effondre , les voisins sont inquisiteurs, bruyants, moqueurs .

Le couple s'épuise ...



L'apparence lisse s'effrite , les travaux s'éternisent , un chat est retrouvé tripes à l'air dans l'allée commune.

L'enfer se déclenche avec un micro - short....

Qui est coupable ?

Qui les mène en bateau?

L'auteure instille subtilement par petites touches l'absurde et la paranoïa .



Elle fait voler en éclat les couples bobo et les joies inimitables du voisinage .



Détails révélateurs, conversations anodines, dialogues ciselés, non- dits , on grince des dents, on sourit ....jaune.



Le ton est acerbe et direct , les phrases courtes.



La satire sociale féroce à l'allure de thriller domestique «  explosif »d'une habileté redoutable tient le lecteur en haleine ..



Implacable, caustique , cynique et cruel!





Les maux et difficultés d’aujourd’hui !







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Monument national

Le dernier roman de Julia Deck, c’est avant tout un décor bien planté : un château à Rambouillet légèrement en ruine, une star de cinéma monument national (toute ressemblance…), une jeune épouse (plus si jeune), une fille première née (partie tenter à LA une carrière de chanteuse), une seconde fille adoptée (et son frère imaginaire) ainsi qu’une foultitude de domestiques (la gouvernante et son mari, le couple de jardinier, le chauffeur tombeur de ces dames, la nounou et le coach sportif).

Vous ajoutez à tout cela le confinement, quelques individus du 93, le président et sa femme, et vous obtenez une satire sociale des plus cyniques, totalement réjouissante. Le trait est bien sûr parfois un peu outré (mais plus c’est gros….).

La plume est mordante, le tout diantrement divertissant, et si vous avez lu propriété privée, c’est encore mieux 😉
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Propriété privée

Les Caradec, un couple de quinquagénaires parisiens décident de déménager et surtout de devenir propriétaires d’une maison. Elle travaille dans l’urbanisme, lui soigne sa dépression et ses troubles compulsifs. Tous deux très discrets, modernes, urbains, choisissent une grande banlieue dotée des commodités et surtout du RER et au milieu de la verdure.



Leur maison confortable, énergie renouvelable, vendue sur plan mais mitoyenne. Et oui vous avez lu le mais ? Tout est dans ce mot. Les Caradec s’installent font connaissance avec leurs voisins, profitent de la nature et de leur tranquillité jusqu’à l’installation de leurs voisins les plus proches.



Vous le connaissez tous ce voisin sans gêne qui se gare devant chez vous, s’essuie les pieds terreux sur votre paillasson, met la musique ou la télé à un niveau sonore qui fait que vous vivez chez lui. Vous avez la maison et la promiscuité.Vous vous rendez compte que si les fenêtres restent ouvertes il faut parler à voix basse, dans le jardin, vous entendez la vie des autres. Mais il est trop tard.



La farce ne fait que commencer. Ces habitants vont aller très loin dans les incivilités et autres réjouissances jusqu'à la disparition d’une voisine.



Imaginez un collègue ou un ami vous racontant comment son projet tombe à l’eau, sa famille explose et votre petite voix sous susurre qu’il y a plus malheureux que vous et qu’en fin de compte tout ne va pas si mal dans votre vie et vous aurez le ton de l’auteure.



Lisez l’histoire des Caradec, un style vif, pétillant, cruel, réaliste et vous resterez locataires !
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Monument national

Machinations à Rambouillet



Julia Deck nous régale avec une tragi-comédie qui réunit sous un même toit, un château à Rambouillet, la famille recomposée d'une vedette de cinéma et le personnel de maison, pas toujours recommandables. Cohabitation et confinement vont provoquer des étincelles.



Ce pourrait être l'histoire d'un domaine avec château et piscine situé en lisière de la forêt de Rambouillet. Ce pourrait encore être l'histoire de la tribu qui y vit, malgré l'état de délabrement assez avancé du lieu. Le maître des lieux s'appelle Serge Langlois, ancienne gloire du cinéma français, peu avare d'anecdotes. Sa troisième épouse Ambre, qui a trente ans de moins que lui et s'occupe d'entretenir la légende en postant régulièrement des photos sur son compte instagram suivi par un demi-million d'abonnés. Leurs trois enfants, des jumeaux adoptifs, Joséphine la narratrice et son frère Orlando, rebaptisé Ory et Virginia, la demi-sœur qui a à peu près l'âge d'Ambre. Fille de Carole, la première épouse de Serge, elle va prendre la direction de Los Angeles où elle rêve de devenir chanteuse. Avec eux vit un personnel encore assez fourni composé de Ralph, le chauffeur, Anna la nurse, Madame Éva l'intendante, Hélène la cuisinière et Julien le jardinier.

Ce pourrait enfin être l'histoire de ceux qui vivent à quelques dizaines de kilomètres de là, dans le 93, à commencer par Cendrine Barou, caissière au Super U. Elle vit là sous un nom d'emprunt avec son fils, après avoir fui le domicile conjugal. Elle partage ses journées avec Aminata, splendide femme qui officie à l'autre caisse. Les deux femmes vont être invitées par le bel Abdul, danseur athlétique dont l'heure de gloire aura été d'apparaître dans un clip de MC Solaar. Mais la liaison qu'il aura avec Aminata sera aussi courte que sa carrière artistique. Tandis qu'Aminata trouve en Mathias, son patron qui a pris fait et cause pour les gilets jaunes, un nouvel horizon, Abdul se convertit en coach sportif.

Mais, vous l'avez compris, ce sont toutes ces histoires qui vont converger pour donner l'un des romans les plus truculents de cette rentrée.

C'est en lisant un entrefilet dans Madame Figaro que Sophie de Mézieux a l'idée de recourir aux services d'Abdul, bientôt suivie par sa voisine Ambre. Le coach sportif ne va tarder à gagner sa confiance et, assez vite, va s'installer au château. Après quelques semaines, on décide d'organiser une fête et d'inviter les amis d'Abdul. C'est ainsi que la petite troupe du 93 arriva au château. Un événement loin d'être anodin puisque lorsque Anna sera congédiée, Ambre va proposer à Cendrine de prendre sa place. Le loup était dans la bergerie.

Du coup cette pièce de boulevard va virer au polar. Les événements s'emballent et personne n'en sortira indemne. La joyeuse comédie basée sur la rencontre de classes sociales différentes laisse place à une guerre sans merci. D'autant qu'un vieux fait divers refait surface, que convoitise et cupidité s'en mêlent et que, pour avoir sa part de gâteau chacun, ou presque, est prêt à remiser sa morale au placard.

Julia Deck s'amuse et nous amuse. On se régale de sa machiavélique construction où se croisent Brigitte et Emmanuel Macron, les émissions de Christophe Hondelatte et certains éléments biographiques de Johnny Halliday. Jusqu'à un épilogue à la Agatha Christie. Après Propriété Privée et Viviane Élisabeth Fauville, la romancière poursuit dans la satire sociale avec le même mordant, ajoutant cette fois au pathétique une note tragique. Pour notre plus grand plaisir!


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Propriété privée

Ah là là ! Etre propriétaire n’entraine que des problèmes ! Ce n’est pas la narratrice de ce roman qui me contredira. Enfin, nuançons : être propriétaire dans un nouveau quartier avec de nouvelles familles « bobo », cela ne peut poser que des problèmes. Sous leur apparence très conviviale, très « soyons amis et tutoyons-nous », ils cachent bien leur jeu.



Les Caradec s’installent donc dans cet endroit à la lisière de Paris. Monsieur est malade, genre dépression profonde accompagnée de troubles mentaux, et ne supporte plus se déplacer. Madame (la narratrice) est architecte et travaille souvent chez elle. Les voilà donc dans l’impasse, cultivant les soucis.

Commérages, regards en biais, chuchotements entendus font vite place à poussière effroyable, chat crevé, et disparition. La police s’en mêle et tout s’emballe.



J’ai passé un bon moment dans cette rue où règne l’hypocrisie la plus totale. L’intimité y est difficile, et la moindre petite scène de ménage se partage. Et pourtant, il se cache encore des secrets…

Cela fait du bien de côtoyer des gens tordus, cela détend, je trouve. Je parle des personnages de fiction, cela va sans dire !

Si le ton employé m’a quelque peu gênée (il me donnait l’impression de ne pas pénétrer dans l’esprit des gens ni même dans celui de la narratrice, mais cela est totalement voulu par l’auteure, je suppose), j’ai quand même apprécié vivre quelques jours au côté de cette espèce particulière qu’on ne rencontre pas qu’à Paris !

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Viviane Elisabeth Fauville

Une femme se balance sur sa chaise à bascule, berçant tranquillement son bébé, essayant de remettre ses souvenirs dans le bon ordre. Qu'a-t-elle fait aujourd'hui ? Parfois, tout est si confus… Elle a pris le métro, pour se rendre dans son ancien appartement, celui qu'elle partageait avec son mari qui a demandé le divorce. C'est la concierge qui lui a ouvert la porte, le temps pour elle de récupérer le courrier. Sauf qu'à défaut de courrier, ce sont les couteaux, cadeau de mariage de sa mère, qu'elle met dans son sac. Une crise d'angoisse l'amène à prendre un rendez-vous d'urgence avec son psy. Que faire de sa fille, pendant ce temps ? Tout est si confus. Et quand cet abruti lui a demandé d'être une gentille fille, elle s'est rappelée des couteaux, ces couteaux cadeau de mariage de sa mère, qui est morte à présent, et qui sont toujours dans son sac…





Viviane Elisabeth Fauville, c'est moi, c'est toi, c'est elle, c'est vous… Facile en tout cas de se reconnaitre dans cette femme quarantenaire et jeune maman, cadre supérieur et en cours de divorce. D'ailleurs, l'auteure ne s'y trompe pas et n'hésite pas à utiliser alternativement le vous, le je, le tu, etc… Ce procédé qui déstabilise le lecteur déstructure également la narration, à l'image de l'esprit Viviane.



Ce petit livre intelligent évoque avec beaucoup de brio les difficultés d'être une femme aujourd'hui. Etre une mère aimante, c'est possible. Une épouse comblée, ça arrive. Avoir une carrière brillante, pourquoi pas. Ce qui est compliqué, bien sûr, c'est de se transformer en Wonder Woman qui mène tout de front à la perfection. Sans compter l'injonction sociétale à "se réaliser", à être heureuse. Car à moment donné, il y a toujours une petite poussière qui vient enrayer la belle logistique qui ne tient finalement qu'à un fil. Dans ce cas, on peut consulter un psy. Ca arrive, et des fois aussi, c'est utile. D'autre fois, on peut tomber sur un charlatan, qui nous prend de haut et dont l'objectif est d'assécher votre compte en banque.

Des fois, rien ne va plus, mais on ne peut pas rester assise sur sa chaise à bascule, en regardant son bébé dormir. Alors on la laisse dormir toute seule dans sa chambre, en vérifiant qu'elle n'aura pas froid et en s'assurant par des moyens que les autres réprouveraient qu'elle ne se réveillera pas. Et on fait des choix. De préférence les plus mauvais. On ne fait pas exprès, mais il y a des moments où l'on n'est plus capable de prendre du recul, de réfléchir aux conséquences de ses actes. Et puis on s'auto-flagelle, en forçant la rencontre avec ceux qui fréquentaient le psy poignardé, sa femme, sa maitresse, d'autres encore…



Viviane Elisabeth Fauville, c'est moi, c'est toi, c'est elle, c'est vous ; c'est un peu de nous, un nous possible, un nous en devenir, si jamais un grain de poussière venait à enrayer la belle logistique de notre vie qui ne tient finalement qu'à un fil.



Une très belle découverte !
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Viviane Elisabeth Fauville

Elle a un petit grain, notre Viviane qui donne son titre au roman : comme l’attestent ces pertes de connexion inopinées avec la réalité quotidienne . Et puis il faut quand même être fêlée pour envisager de tuer son psychiatre à coups de couteau, et, qui plus est, de suivre, espionner et même interroger toutes les personnes suspectées dans cette enquête ! À croire qu'elle ne fait pas une coupable convaincante....Dans son univers incohérent, les relations mère fille sur 3 générations sont très particulières, à la limite de la maltraitance, amplifiant l'atmosphère de suspicion autour de l'héroïne. Mais que cache cette enquête parallèle et les curieuses relations qu'elle noue avec les proches de la victime?



Une des originalités du roman est l'utilisation successive de différents pronoms personnels, qui modifie au fur et à mesure la focale et la distance du lecteur par rapport au personnage en scène. Le résultat est très intéressant.



Très agréable lecture, par la construction, l'analyse psychologique des personnages, et la chute, mais chut!


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Propriété privée

Do-Mi-Si-La-Do-Ré



Julia Deck réussit avec «Propriété privée» une satire sociale mordante en mettant en scène un couple accédant à la propriété dans un écoquartier de la banlieue parisienne. Une fable allègre autant que grinçante.



Pour de nombreux parisiens, le rêve prend la forme d’une maison à soi, loin de la pollution et du bruit, avec un coin de jardin et la nature à proximité. Pour les Caradec, ce rêve s’accomplit: ils ont trouvé une propriété dans la banlieue parisienne, un pavillon situé dans un écoquartier qui leur offre «ce qui se fait de mieux» pour eux qui ont la fibre écologique. Nonobstant le fait qu’il faut, comme tous ceux qui ont déjà vécu un déménagement le savent, trouver ses marques dans ce nouvel environnement, la phase de stress semble désormais passée.

Seulement voilà, ils ne sont pas les seuls à prendre possession de leur nouveau pavillon. Au-delà de la clôture et à peine huit jours après eux les Annabelle et Arnaud Lecoq s’installent avec leur progéniture et leur chat. Une communauté qui ne va pas tarder à s’agrandir avec les Bohat et les Benani, avec les Lemoine, les Durand-Dubreuil dit les Dudu et les Taupin et qui vont faire de ce soi-disant coin de paradis un enfer.

Pour la narratrice, qui travaille dans un cabinet d’architecture et s’occupe notamment de la rénovation de quartiers et d’immeubles, il est difficile de reconnaître que leur choix n’était pas judicieux. Pour son mari Charles, qui déprime, la situation empire de jour en jour, au point de l’obséder. Le gros chat roux des Lecoq va concentrer son mal-être. Il faudra toutefois attendre près d’une demi-année avant que l’animal soit retrouvé éventré, provoquant l’émoi du microcosme. Un fait divers qui ne va pas panser les plaies des Caradec, bien au contraire. Ils n’en peuvent plus des enfants bruyants, des travaux intempestifs, des déclarations aussi péremptoires que mal venues, du manège de l’un pour dissimuler qu’il a une relation adultère et de tous ces petits non-dits qui s’accumulent. Quand tout, y compris le compost, devient source de nouveaux tracas, il faut jeter l’éponge…

Petits détails, dialogues ciselés, conversations à l’apparence anodines se transformant en poison : Julia Deck n’a pas son pareil pour appuyer là où ça fait mal et faire de cette fable vitriolée une formidable satire sociale. On se régale et on tremble, on jubile et on compatit. Une belle réussite !


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Viviane Elisabeth Fauville

Elle s'appelle Viviane, c'est moi, c'est nous, c'est vous. Bref, l'auteure nous plonge immédiatement dans le fil du roman en nous identifiant tout de suite à cette femme, âgée de 42 ans, mère d'une petite fille, ayant un bon emploi mais qui et malheureusement en train de se séparer de son mari.



Viviane est déprimée, elle ne se sent pas bien et en veut particulièrement à son psychiatre qui ne lui fournit pas les réponses qu'elle attend de lui mais se contente de lui retourner ses propres questions. "Mais pourquoi fait-il cela ? " aurait-elle envie de hurler, si bien qu'elle envisage de le tuer à coups de couteaux...ce qu'elle fait ! du moins...



Bref, je ne vous en dis pas plus ! Ce livre est assez déconcertant car la romancière passe tantôt du "vous", au "nous", puis au "elle"...bref elle fait tout pour nous emmêler les pinceaux, à nous, lecteurs. J'avoue que c'est ce qui m'a le plus déconcerté dans cette lecture mais après avoir lu les deux dernières pages, je dis tout simplement "Chapeau" et vous encourage à le découvrir et surtout, à ne pas abandonner trop tôt. Ce serait dommage !
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Propriété privée

Dans ce court roman, il est question d'un couple d'âge mûr, dont le mari est malade, qui emménage dans un quartier résidentiel de villas mitoyennes.

Pendant peu de temps tout va bien, jusqu'à ce qu'un jeune couple sadique s'installe à côté.

Même si les relations humaines dans toute leur noirceur (un peu trop pour moi d'ailleurs) sont bien analysées, je n'ai pas su apprécier ce récit résolument moderne.

La fin cadre avec l'ambiance générale.

Il se lit comme une sorte de thriller mélancolique et je n'ai éprouvé aucune empathie pour tous les personnages sans exception, ce qui rend difficile la poursuite d'une lecture.

Je n'ai pas non plus aimé la deuxième et troisième personne du singulier employés par la narratrice et son mari.

Mais ce n'est que mon opinion personnelle...
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Monument national

Voilà une fable déguisée en roman et pour le moins un peu foldingue.

Dans un château des Yvelines vit un acteur célèbre des années 60, Serge, sa troisième épouse, Ambre, une ex jeune miss instagramée et leur petite fille adoptée aux yeux bridés, c'est elle la narratrice . Y revient parfois une fille plus âgée née d'un premier mariage et très attirée par l'argent de papa, sa carrière de chanteuse aux EU semble quelque peu foireuse.

Ces gens riches et célèbres sont entourés de domestiques , ils sont cinq, mais pour montrer sa grandeur d'âme , leur patron les invitent à prendre ensemble l'apéritif chaque jour.

Par un hasard que seule la littérature peut engendrer viennent s'agréger ,alors que l'on attend la visite des Macron , quelques échantillons remarquables du 93.

Bref, notre vieil acteur sera rattrapé par une crise cardiaque, d'où notaire, héritage, et la le vaudeville vire au thriller.

Le testament ne correspond pas aux attentes, et le château de cartes s'effondre autour de tous les personnages.

Aucun n'est épargné, un humour sarcastique fuse , plus de codes.

La petite fille observe l'effondrement d'une société bâtie sur le principe de l'héritage, où tout sonne faux, où le pathétique et l'absurde et parfois une certaine solidarité peuvent se côtoyer.

Tonique, explosif, avec une belle construction, j'oublierai pourtant vite ce roman.

Toute ressemblance avec des personnages existants ne pourrait qu'être fortuite....
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Viviane Elisabeth Fauville

Si Flaubert avait écrit ce roman, il aurait sans doute dit : "Viviane Élisabeth Fauville, c'est moi".

Ce personnage est troublant. Troublant de réalisme et de vraisemblance. Troublant parce qu'au bord de la folie, ou déjà dedans : à vous de voir. En tout cas, on ressent que cette fêlure qui apparaît chez cette femme ordinaire pourrait nous toucher nous aussi à un moment donné de notre vie.

Vivre un mauvais évènement au mauvais endroit au mauvais moment, et hop, tout peut basculer.

Une des forces de ce court roman est que l'on ne regarde pas Viviane Élisabeth de l'extérieur, mais de l'intérieur. On tourne autour, puis l'on entre en elle, jusqu'à devenir elle, à partager ses pensées.

C'est très bien fait et ça nous bouscule dans nos certitudes... et si cela m'arrivait ?

Personne n'est à l'abri : nous sommes tous Viviane Élisabeth Fauville.
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Monument national

Un château, façon Petit Trianon en forêt de Rambouillet.

Dans ce château, la famille Langlois. le père Serge, star du cinéma national vieillissant, la jeune troisième épouse, Ambre, de son vrai prénom Adrienne, leurs deux enfants adoptifs Joséphine, la narratrice et son frère Ory.

Dans ce château, il y aussi le personnel : madame Eva l'intendante, Ralph, le chauffeur, la cuisinière et son mari le jardinier. Deux pièces rapportées vont s'inviter au château. Abdul ancien danseur de hip hop de Viviane la fille d'un premier lit de Serge devient coach à demeure d'Ambre et introduit Cendrine, une grosse fille négligée flanquée de son fils hyper actif Marvin qui remplacera la nurse renvoyée.

Voilà, tout ce petit monde peut affronter le confinement du printemps 2020.

Il n'y a qu'un hic. Tout le pognon qui permet à ces braves gens de vivre sur un pied d'inégalité tranquille est planqué à Trinidad.

Raconté du point de vue de la fillette on voit le bel équilibre de fissurer rapidement, la mort de Serge ne faisant qu'attiser les tensions surtout quand on découverte la teneur du testament.

C'est assez drôle notamment les allusions absolument pas forfuites à un autre monument national mort récemment (il y a d'ailleurs un mix entre deux monuments nationaux). Il manque cependant un petit quelque chose pour que je sois vraiment emballée, des informations sur les motivations de Cendrine au début, une chute un peu capillotractée.

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Monument national

« C’est ainsi que, huit jours plus tard, Cendrine débarqua chez nous. Un éclair dut zébrer le ciel, ou était-ce mon imagination qui me fit voir des orages là où il n’y avait que notre nouvelle nurse sur le seuil du château, la poignée de sa grosse valise à roulettes dans une main, la menotte de son fils Marvin dans l’autre ? »



Serge Langlois est un acteur vieillissant, une gloire du cinéma français. Il vit en compagnie de sa seconde femme, Ambre, des enfants qu'ils ont adoptés, Joséphine et Orlando dans un château de la région parisienne ; c'est une sorte de copie du Petit Trianon.



Les domestiques sont nombreux : une cuisinière et son mari, un chauffeur, une nurse, une intendante et son mari. Plus d'autres personnages ajoutés au fil du récit, comme cette Cendrine qui aura un rôle déterminant dans la suite des événements...



Ce roman est vif, pétillant, léger. Il hésite entre satire politique et roman noir. Mais pour moi le plaisir de lecture a bien été au rendez-vous. Sa narratrice, la petite Joséphine, est drôlement éveillée pour son âge, comme une sorte de Zazie chez les riches !
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Propriété privée

Une ambiance à la desperate housewives dans ce cours roman (thriller ?) social (et/ou) domestique où chaque voisin espionne la maison d'à côté à qui mieux mieux. Sous son vernis impeccable, chaque famille a ses petits secrets dans ce lotissement propret et se livre une guerre des plus insidieuse. Un roman d'atmosphère caustique, à la fin un peu abrupte à mon goût.
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Propriété privée

Rien de bien nouveau sous le soleil.

Un début « in medias res », une première phrase d'accroche censée ferrer le lecteur, un « je » et un « tu » bien mystérieux (les joies du Nouveau Roman), le petit thriller qui se met doucement en place (tout le monde appréciera), des personnages dont on dévoile progressivement la sombre nature (ah… la complexité de l'âme humaine), une petite satire sociale qui va bien (faut bien se moquer un peu des bobos, de leurs écoquartiers, de leurs Biocoop et de leur fixette sur leur empreinte environnementale…)

A vrai dire, tout ça m'a semblé un peu « fabriqué », un peu « déjà vu » et un peu trop dans l'air du temps …

Le sujet en deux mots : las de Paris, les Caradec s'installent en banlieue parisienne, dans un écoquartier tout neuf. Ils découvrent progressivement des voisins bruyants, lourdingues, intrusifs et parfois sympas…Des voisins, quoi. Fini le bel anonymat parisien. Il faut partager sa vie avec les Lecoq (Arnaud et Annabelle), leur môme qui chiale et leur sale chat roux, les Taupin, les Lemoine, les Benani, les Bohat et quelques autres.

Bref, l'idéal que l'on s'était imaginé part bien vite en fumée...

Cela dit, si cette promiscuité est un peu pénible, elle est largement compensée par le bonheur de vivre dans des meubles en matériaux durables, une nouvelle cuisine à quatorze mille euros sans l'électroménager et un gazon bien vert et qui pousse bien dru.

Seulement, un autre bémol va venir s'ajouter au fléau des voisins et de leur sale chat poilu : le coûteux échangeur thermique, censé récupérer la chaleur des eaux usées pour compléter le travail des panneaux solaires, ne fonctionne pas correctement et personne ne comprend d'où vient la panne. Et évidemment, ça énerve tout le monde !

Et en plus, y a le chat, le chat qu'il faut zigouiller.

Derrière chaque être humain se cache une bête effrayante et capable de tout.

Voilà le décor.

Bon …

Une fresque sociale un peu mordante, un petit thriller qui peine à retenir l'attention du lecteur, des personnages un brin caricaturaux, une écriture qui rappelle vaguement le Nouveau Roman…

Certes, c'est amusant, caustique, quelques formules sont assez drôles.

Ça se lit.

Mais ce n'est pas indispensable.


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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