Citations de Julie Kenner (172)
Mais l'instant passa. Evan se retourna pour regarder le lac obscur au loin.
Le silence s'installa un moment. Puis il dit, à voix basse, d'un ton neutre :
- Il m'arrive de penser à sauter, moi aussi.
- Suicidaire ? dis-je malicieusement.
Il se retourna vers moi et je ne vis dans ses yeux ni du désir ni de la chaleur, mais de la détermination pure et dure.
- Non. Arrogant.
Mes sourcils se froncèrent de confusion.
- Je suis assez arrogant pour penser que je peux contrôler ma propre chute, clarifia-t-il.
- Mais tu ne peux pas, dis-je, en pensant à ma sœur. A ma vie. A mon oncle. Personne ne peut.
Son sourire s'élargit encore, si sexy que c'en était presque douloureux. Il avait aussi l'air désespérément triste. Il tendit la main et caressa doucement ma joue.
- Tu verras.
Et le soleil continue de se lever, nous inondant de la lumière du matin...Parce que le soleil ne se couchera jamais entre Damien et moi. Ni aujourd’hui, ni demain.
Ses mots flottent dans l’air, comme une de ces enclumes de dessin animé qui
défient les lois de la pesanteur et attendent simplement le moment de
retomber pour écraser le pauvre coyote.
« Merci. » Le mot est modeste. L’émotion, elle, est grande.
Il n’y a pas une mariée au monde qui ne veuille pas que son mariage soit exactement comme elle l’avait rêvé.
C’est tellement plus facile de choisir une couleur quand on la voit sur un mur.
A quoi cela sert-il d’avoir des règles si on ne les enfreint pas de temps à autre ?
Je lui souris, et à cet instant rien au monde ne pourrait nous faire du mal. Ce n’est que liberté et bonheur, et j’aimerais que cela dure à jamais. Que nous continuions de rouler éternellement tous les deux, jusqu’à la fin du monde.
La vérité est malléable, et quand je serai dans ce tribunal, la vérité sera ce que la cour décidera qu’elle soit.
Les derniers vestiges d’un cauchemar déjà oublié qui me frôlent comme l’ourlet déchiré du linceul d’un fantôme suffisent à me remplir de terreur, mais s’évanouissent comme une brume sans substance quand je tente de les saisir.
Un empire entier exige son attention, et pourtant, en cet instant, je suis tout son univers.
Il n’y a pas de place dans ma vie pour l’imprévu. Tu ne l’as peut-être pas remarqué, mais j’ai besoin de tout contrôler.
Tout le monde ne peut pas avoir l’existence idyllique de certain milliardaire de notre connaissance.
Foncer n’est pas toujours la meilleure solution. Parfois, un peu de réflexion et de discrétion est bienvenu.
Comme c’était merveilleux de recevoir la lettre d’un amant, de l’ouvrir et de voir son cœur sur la page, dans son écriture ferme et solide. Il y a dans les textos et les mails une immédiateté qu’on ne peut nier, mais ils ne peuvent reproduire l’intimité d’une lettre.
On ne peut pas voler impunément sa viennoiserie à une femme.
Je suis comme un interrupteur : il suffit qu’il me touche pour qu’un courant électrique me parcoure et m’illumine.
On ne peut ni capturer ni posséder la foudre.
Cela dit, je ne suis pas du genre couchers de soleil et pétales de rose. Au contraire, j’ai toujours pensé que le monde était un endroit pitoyable, plus souvent sens dessus dessous que sécuritaire et parfaitement compréhensible. La plupart du temps, c’est surtout un monde de merde. Le monde chaleureux et réconfortant que l’on voit dans les pubs à la télé ? Dont toutes les grands-mères prétendent se souvenir ? Il n’existe pas vraiment. Je crois qu’il n’a jamais existé.
C’est dur, peut-être. Mais c’est souvent le cas, avec la vérité.
Ce coup au cœur se transforma en véritable douleur alors qu’il haussait les épaules en silence. Il allait très bien, du moins tant qu’il vivait dans l’instant présent. Ce n’était difficile que lorsque les nuits sombres et solitaires arrivaient, un rappel qu’il ne pouvait jamais véritablement se rapprocher de quelqu’un, car cela reviendrait à peindre une cible dans son dos...