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Critiques de Julien Gracq (353)
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André Breton : Quelques aspects de l'écrivain

Sur André Breton, la première grande œuvre critique de Julien Gracq.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/03/05/note-de-lecture-andre-breton-quelques-aspects-de-lecrivain-julien-gracq/


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Au Château d'Argol

surréaliste et romantique, un début de carrière d'écrivain, étonnant et envoutant
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Au Château d'Argol





Narration neo - romantique " noire " , et exploration narrative du Néo - Tragique contemporain Hégélien : unité des contraires , et differenciation radicale de ces mêmes contraires , antagonisme du point de leur écart differentiel.



Dialecticité et négativité aux prises avec l ' inconscient , inconscient collectif ( le décor archéo - historique monumental d' Étrangeté Dépaysante , traces matérielles d' une énigme ou d' un mystere de relations historiques factuelles et soustraites ) et inconscient groupusculaire ( le trio des jeunes " activistes ", à l ' Échangisme fusionel rendu " impossible " , par leur subjectivation propre , et réciproque ) , la dialectique retorse de leur vis - à - vis en miroir pour chacun, ( le groupe et le Site ).



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Au Château d'Argol

"Au château d'Argol" en 1938, tout comme "Un beau ténébreux" en 1945, sont les deux "oeuvres de jeunesse" de l'auteur : pour "Argol", il s'y ébattait dans toutes les libertés de ses 28 ans et sa vénération pour l'oeuvre d'André Breton (lui-même grand admirateur du "Moine" de Matthew Gregory LEWIS) : il faut donc pardonner à l'auteur - du moins pour ces deux oeuvres - leurs imperfections stylistiques manifestes... et le côté "expérimental" (chaotique ?) de maints passages de l'oeuvre. Ceci dit, les images mouvantes de la chapelle des abîmes (avec l' "océan de feuilles" émeraude bruissant derrière les vitraux brisés) comme les scènes de chevauchées sur la grêve bretonne noyée de pluie sont les images-mêmes de l'Imaginaire romantique et de la "Matière de Bretagne" - que je trouve, pour ma part, inoubliables... Mais peut-être doit-on commencer l'exploration du "Continent Gracq" - véritable PanGée - par son merveilleux (et désormais "classique") "Un balcon en forêt" (1958) et arriver ensuite - paisiblement - à la perfection minérale et météorologique de "Le Rivage des Syrtes" (1950)... Amitié à tous !
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Au Château d'Argol

Au Château d’Argol /Julien Gracq

Albert sur le conseil avisé de son meilleur ami vient d’acheter sans l’avoir jamais visité le petit château d’Argol en Bretagne et tandis qu’il chemine lentement sur le sentier tortueux y menant, il savoure étrangement l’angoisse naturelle du hasard.

Albert est le dernier rejeton d’une famille noble et riche et a vécu toute son enfance entre les murs solitaires d’un manoir de province. Le démon de la connaissance s’est rendu maître depuis longtemps de cet esprit curieux. Figure angélique et méditative faite pour pénétrer les arcanes les plus subtils de la vie, il passe pour dédaigner les femmes et consacre son temps à la recherche philosophique. Hegel est son idole.

Le château se dresse à l’extrémité d’un éperon rocheux et domine une solitude sylvestre tout alentour qui parait à Albert triste et sauvage telle un bois dormant dont la tranquillité absolue étreint son âme. Dès la visite intérieure il remarque que la plus grande partie des salles et les aîtres en général semblent dépourvus de toute destination précise et lui procurent une sensation bizarre de malaise, simplement meublés de cathèdres de chêne. Le sol est jonché de fourrures en abondance d’once et d’ours blanc.

Le chapitre descriptif évoquant le château et son environnement est sublimement écrit par Julien Gracq dont on ne vante plus la qualité et la beauté inégalées du style.

Peu à peu une ambiance de vacances s’installe et Albert se laisse aller au charme de cette demeure étrange tout en se consacrant à la logique hégelienne, la Bretagne lui prodiguant toutefois ses séductions pauvres, ses fleurs humiliées, ses genêts, ses ajoncs, ses bruyères couvrant les landes.

Surviennent deux visiteurs attendus, Herminien son ami le plus cher qui étonne toujours par une singulière aptitude à percer à jour les mobiles les plus troubles de la conduite humaine, et une certaine Heide qui en une seconde peuple tout le château de sa radieuse et absorbante beauté. Albert ignore tout de la nature des rapports entre Herminien et Heide. Et il va aller de surprise en surprise quand Heide s’approche de lui…

« Les solitudes qui environnaient le château se refermèrent vigilantes sur les hôtes dont le séjour parut très vite devoir revêtir une durée indéfinie… »

Confortablement installée Heide « se repaissait avec une inconscience animale de l’air vif et exaltant et de la pureté des eaux vives », avec Albert en point de mire paraissant revêtir une robe de fraîcheur et d’innocence.

La présence d’Albert lui semble s’élargir aux limites extrêmes de son domaine enchanté après que le premier soir sur la terrasse elle lui a donné un baiser dont l’audace la plonge encore dans une parfaite stupéfaction.

Une force irrépressible pousse Heide et Albert l’un vers l’autre, Heide s’abandonnant comme une esclave soumise, « élevant vers lui comme une prière les trésors d’un corps qui lui est entièrement dévoué. » Mais Albert, insensible , méprise un triomphe pour lequel il n’a pas combattu tandis qu’Herminien espionne la belle séductrice suivant de l’œil et de la pensée chacun de ses pas et s’interroge , ignorant la pauvreté extrême des sentiments d’Albert pour Heide, livré qu’il est chaque soir à une imagination destructrice.

L’hallucinante séquence du bain de mer à trois, nus, est révélateur de ce jusqu’où sont capables d’aller dans l’autodestruction les trois personnages.

Puis vinrent les jours de longues pluies bretonnes s’abattant sur Argol frappant d’un lourd désœuvrement les hôtes du château, la parole se faisant rare et peu significative. On s’évitait avec persistance, le malaise planait… Lorsque réapparurent les rayons du soleil ouvrant toute grande la forêt et ses embûches aux trois hôtes d’Argol, Albert solitaire s’enfonça dans les halliers bordant le ruisseau et allongé glissa dans une profonde rêverie avec cependant la sensation indéfinissable et prochaine d’un danger…L’enchantement avait disparu et soudain il crut voir l’impensable au bord du ruisselet. Fantasme ou réalité ?

La mort rôde autour du château et même dans le château et tout trois vont y être confrontés dans un final assez violent, la haine alternant avec l’amour, avec le thème de Parsifal en toile de fond.

Ce roman surréaliste paru en 1938 est le premier du genre et le premier roman de Julien Gracq. Et déjà le style extrêmement travaillé et poétique fait merveille tout au long de ce dédale de situations étranges et surprenantes et préfigure la vague gothique. La violence des sentiments est rarement explicite et le lecteur devra lire entre les lignes de ce qui est suggéré. De longues descriptions en harmonie avec les sentiments des personnages parcourent ce récit au caractère onirique. Pas de dialogue . Sont ici posées les premières pierres qui permettront l’écriture du Rivage des Syrtes dix ans plus tard, le chef d’œuvre de Julien Gracq.







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Au Château d'Argol

C'est avec Au Château d'Argol que je découvrais la plume de Julien Gracq et, pour ainsi dire ... je trouve cela sublime! D'abord surpris par un style un peu mystérieux et envoûtant, l'oeuvre m'a totalement conquis comme les passions ont conquis nos trois personnages. On rentre de suite avec Herminien, Albert et Heide tout en gardant une certaine distance par le côté un peu surréaliste du roman. De ce fait, nous sommes balancés constamment entre le regard des personnages et celui de la nature même, qui occupe une place d'honneur dans l'oeuvre. En effet, le génie de Gracq a parfaitement réussi à faire ressentir aux lecteurs les sensations et les sentiments de notre trio rien que par les mouvements flous et parfois sombres de la nature environnant ce château si mystérieux et de son atmosphère parfois pesante. Bref, un chef d'oeuvre à découvrir sans hésitation!
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Au Château d'Argol

Sentir l'intensité de l'instant. Celui qui précède dans le cimetière de la lande rase, celui qui s'étire dans la tourmente nocturne de la tempête qui fait rage ou celui qui s'abandonne dans l'écume des vagues ou sur la mousse contre un arbre, proche de l'onde enténébrée, celui qui se perd dans les méandres d'un château habité plus qu'habitable :



« un esprit exercé ne pouvait voir là qu'un raffinement de la fatalité qui leur prodiguait ces traîtreux réconforts comme le vin mêlé d'épices et d'aromates dont on fortifie le corps des suppliciés pour redoubler en eux l'acuité de nouvelles tortures et leur en faire pénétrer jusqu'au fond les poignantes délices. Dans l'après-midi une torpeur que le soleil faisait peser sur les cours et les appartements du château annonçait à leurs nerfs aiguisés par l'attente le prélude d'un jeu mortel. »



Les ingrédients du roman gothique sont là : le château témoin d'une majesté passée isolé par l'insondable forêt, l'imminence d'un péril mortel, des lieux appesantis de solitude, «une horloge de fer [...] le bruit grinçant et régulier de son mécanisme, qui ne pouvait au milieu de ces solitudes se rapporter en quoi que ce fût pour l'âme à la mesure d'un temps vide en ces lieux de substance » – Baudelaire ou Poe ne sont jamais très loin – .



La beauté fatale de Hyde semble nouer l'intrigue. Herminien est son amant. A moins que ce ne soit Albert ? Peut-on croire à l'existence d'Herminien ? ou bien Albert et Herminien se confondent ? La sensualité de l'écriture – au sens premier du terme – rend certains passages d'un érotisme troublant, et le point de bascule vers l'insoutenable n'est pas toujours repérable au moment où il est franchi.



1938. Voilà, le premier roman de Gracq dont lui-même n'avait pas idée une heure avant de l'écrire, et pourtant. Tout ce qu'il développe plus tard est là. Les phrases à la respiration lente et le vocabulaire sophistiqués font de Gracq un auteur « à part » mais selon moi le trouble vertigineux dans lequel nous plonge ce roman fasciné en vaut la peine, comme une expérience de lecture elle aussi, à part.
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Au Château d'Argol

Voici un livre très particulier. Il est court (moins de cent pages) mais ne se laisse pas lire vite. L'histoire de se laisse pas non plus appréhender à la première lecture et je crois qu'il faut la lire et la relire pour commencer à l'apprivoiser.

Les phrases sont longues, belles, ciselées, tellement ensorcelantes qu'elles vous envoûtent, vous charment jusqu'à l'oubli. On s'étonne en lisant Julien Gracq qu'il puisse produire ces sentiments et ces atmosphères avec les mêmes mots qui nous servent à communiquer : la langue est toute puissance et se plie délicieusement aux audaces et aux caprices de l'auteur qui sait la manier.

Si j'ai regretté que les personnages apparaissent trop aristocratiques, ils m'ont inspiré des images de dessins animés, un peu dans le genre japonais. J'ai vu des personnages exagérément grands et minces avec des couleurs claires ou alors des gris et du noir à mesure qu'on s'enfonce dans l'histoire et la forêt (ou le château et son passage secret).

Au bout du compte, ai-je aimé ce livre ? Oui, mais je ne l'adore pas comme, par pudeur on se retient vis-à-vis de ce (ceux, celles) qu'on ne connaît pas encore assez. Peut-être faut-il lui aussi qu'il apprécie ses lecteurs/lectrices. Il y a des livres qu'on aime relire, d'autres qu'on ne relira jamais, voilà peut-être une histoire qui ne se raconte que dans la relecture ... Reste à déterminer le temps optimal entre deux visites au Château d'Argol ; à moins qu'on y reste à jamais enfermé passant sans échappatoire de la fin au début du livre pour enfin tout comprendre.
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Au Château d'Argol

Amour et amitié intenses, forêt, grève et manoir bretons, attente et drame. Saisissante beauté.



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Au Château d'Argol

Au château d’Argol ouvre le tome 1 de la pléiade consacrée à Julien Gracq, un auteur dont je n’avais lu que l'exquis rivage des Syrtes. Ecrit en 1938 et refusé par Gallimard avant d’être accepté par José Corti, c’est aussi le premier roman de l'auteur qui a déjà quand même 29 ans.

J’avais lu le rivage des Syrtes dans un ouvrage publié chez José Corti chez qui si j’ai bonne mémoire, il faut toujours séparer les pages au couteau...du coup quand on est encore à ça, je ne me pose même pas la question de savoir si cet éditeur dispose d’un département ‘ebooks’. Autant demander à une quincaillerie de se doter d’un site internet.

Argol est décrit comme un château de type médiéval perché sur une falaise rocheuse au milieu d’une forêt armoricaine à l'extrémité du Finistère. On ne sait pas trop quand l’action se situe mais j’opterais pour le 19e siècle. Sur les conseils d’un ami, Albert, le héros de cette histoire hilarante, achète ce château et il y arrive un jour sans armes ni bagages et est tout de suite envoûté par cette bâtisse imposante.

Au début, on a plus ou moins dans l’idée qu’on va lire un roman assez conventionnel d’autant que les descriptions du château et de la nature environnante abondent. Les choses se compliquent lorsqu’Albert reçoit la visite de son grand ami Herminien (une sorte de Gambetti en moins fantasque). Ce dernier est accompagné d’une fille prénommée Heide (à qui j’ai donné le visage de l'actrice Jean Seberg). Herminien et Albert entretiennent une grande complicité intellectuelle et philosophique en particulier et mènent des discussions interminables. Heide y participe vaguement. De toute façon, on a bien compris que sa raison d’être dans cette histoire est de foutre le bordel. C’est le troisième élément, l’intrus, la femme et la fin des haricots.

Subrepticement, le roman glisse vers le surréalisme et les balades en forêt se transforment en quête mystique . Les trois tristes lurons après une baignade suicidaire en mer perdent de la consistance pour devenir comme des esprits. On ne sait pas trop si Albert tombe amoureux de Heide, on ne comprend pas trop le comportement de Herminien. Un jour, alors que le conflit cordial bat son plein, les deux amis se retrouvent dans une chapelle nichée dans la forêt et Herminien se met à jouer de l’orgue. C’est un moment clé du roman mais je ne saurais dire en quoi. Ensuite, Albert retrouve Heide nue et blessée au bord d’une rivière et Herminien qui s’était absenté revient et se fait mal en descendant de son cheval.

Mais qu’importe, le récit se défait des faits et flotte par delà les landes et les rivages avant de se faufiler dans les couloirs sombres du sinistre château. Puis les corps se fragilisent et les trois tristes s’affaiblissent, le huis clos se termine mal mais on est presque soulagé que cet enfer armoricain se termine.

Je signale à toutes fins utiles que ce roman comprend des descriptions interminables..mais admirables et qu’il ne contient aucun dialogue. Le tout donne l’impression que l’auteur a voulu, pour son entrée en littérature, en mettre plein la vue.

Pour l’anecdote, si le château d’Argol est sorti de l’imagination de Gracq, le bourg d’Argol situé à l’entrée de la presqu’île de Crozon existe bien et selon wikipedia signifierait ‘en perdition’.

Globalement, je déconseille fortement la lecture de ce déroutant mais trop ennuyant roman.



lecture : janvier 2015, la pléiade tome 1. note : 2/5
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Au Château d'Argol

C’est le charme de Julien Gracq, de nous faire croire que quelque chose se cache derrière ces écrits mystérieux où rien ne se passe ou presque, ces longues attentes ponctuées de minuscules incidents. Mais y a-t-il vraiment quelque chose ? Peu importe… Tant que le lecteur en a le sentiment !



Mais le château d’Argol m’a paru désespérément vide. Si j’ai été saisi par la beauté du lieu, et surtout de la massive forêt de chênes qui le borde, il n’a pas réveillé en moi le malaise sombre et l’étrange animalité qu’il est censé provoqué chez ceux qui l’habitent. Les distractions intellectuelles d’Albert, de son ami Herminien et de la belle Heide ne m’ont pas plus inspiré, et leurs personnalités m’ont semblé trop floues, mal définies.



Les descriptions sont magnifiques, de minuscules incidents méticuleusement décrits se mettent en place avant le dénouement et l’explosion de violence finale ; tous les ingrédients du ‘Rivage des Syrtes’ sont là. Mais paradoxalement, je n’y ai pas retrouvé la puissance des sentiments qui habitent ce dernier et lui confèrent sa grandeur. L’attente et l’ennui, plus forts que l’amour et la haine ? Ou simplement le sentiment d’une première esquisse n’ayant fait que préparer l’œuvre finale…
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Au Château d'Argol

Une lecture commune pour découvrir Julien Gracq… Je n'ai pas eu le plaisir attendu même si ça commençait plutôt bien. le style de Gracq est très descriptif sur la nature, le château, l'orage… les figures de style et autres métaphores donnent une grande ampleur à l'histoire. Seulement, plus on avance, plus ça alourdit l'ensemble, les actions ne sont jamais vraiment explicites, peu (pas ?) de dialogues entre les personnages. Dommage, l'évocation donnait bien envie de visiter ce château en Bretagne. Premier roman de Gracq, catégorisé comme surréaliste par André Breton, il a fait pratiquement l'unanimité dans notre petit club de lecture : très (très) moyen. Heureusement qu'il est court… !
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Au Château d'Argol

Je découvre Julien Gracq et ce premier roman est bien surprenant.

Je comprends André Breton qui a dit d'après Wikipédia qu'il s'agissait du premier roman surréaliste. Il est vrai que les surréalistes pratiquaient l'écriture automatique. Les auteurs écrivaient machinalement ce qui leur passait par la tête et cueillaient, comme des fleurs étranges, ce qui poussait de leur inconscient. Cette description ressemble "Au château d'Argol".



Le début de ce court roman qui date de 1938, est une sorte de fable campagnarde. Albert a acheté une demeure en Bretagne sans l'avoir vu. Julien Gracq raconte la découverte de ce bien par son propriétaire. Il va cheminant dans la campagne et découvre un château surprenant, un peu fantastique comme dans celui de la Belle et la Bête de Jean Cocteau.

On imagine la forêt semblable au conte, comme dans un rêve. Albert ne restera pas longtemps seul puisque son ami Herminien dit le docteur Faust viendra le retrouver ainsi que la belle Heide.

À partir de ce moment-là tout devient étrange. Il y a de longues descriptions de paysages, des promenades d'Albert et de Heide amoureux, des trois amis qui nagent au large comme s'ils voulaient se noyer mais aussi des moments plus tragiques autour de la mort et de Heide retrouvée violée. Ce n'est pas écrit comme cela, uniquement suggéré et c'est comme si l'espace et le temps étaient déréglés. On se demande s'ils sont dans la réalité ou s'il s'agit de songes ou de fantasmes.

Julien Gracq évoque une surnaturelle exaltation comme dans une Gravure de Dürer et il est très difficile de suivre l'histoire.

Je n'ai donc pas tout compris mais ce que je retiens ce sont les envolées lyriques avec de très longues phrases, un style très particulier, un peu vieillot, mais qui se reconnaît par son originalité.





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Au Château d'Argol

Voilà pour moi un bien curieux texte : des phrases qui se répandent, ruissellent longuement ; des expressions devenues soporifiques - disons convenues pour le moins, à force d'être lues ; des impressions "gothiques" qui m'évoquent des pages écrites par Matthew G. Lewis, par Edgard A. Poe ou par Lautréamont ; un souffle de Verlaine et Rimbaud dans l'ambiguïté fondamentale des amitiés et des rapports humains.



La lecture ne m'en a pas été aisée, mais le désagrément d'être freiné, conduit par la syntaxe employée a été compensé par l'athmospère romantique, noire, saturée de désir et de désespoir qui a éveillé les souvenirs doux-amers d'une mélancolie d'adolescent.

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Au Château d'Argol

Objectivement, c'est sûr que c'est bien écrit, que les descriptions sont très belles et que le Château d'Argol appartient à la littérature... mais il m'est tombé très vite des mains.



Il manque quelque chose pour me plaire, alors que Gracq présente ce livre en disant qu'on y retrouvera peut-être des Mystères d'Udolphe, du Château d'Otrante et de la Chute de la maison Usher, trois oeuvres que j'ai adorées... J'ai été noyée dans une description qui ne me touchait pas, je me suis embourbée.



Tenterai-je tout de même Le Rivage des Syrtes? Sans doute...
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Au Château d'Argol

Passé l' "avis au lecteur", ce livre est d'une puissance forte. Il tient en tension le lecteur par de longues phrases très travaillées et poétiques au service de descriptions exceptionnelles de la nature et de minuscules incidents qui font toute l'intrigue du livre. Il ne faut pas s'attendre à une intrigue folle et à des personnages bien définis mais se laisser embarquer dans les mystères du château d'Argol.
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Au Château d'Argol

J'ai lu ce roman de Julien Gracq trois fois, au moins. C'est dire combien ce livre, par son mélange savamment pesé de mystère et de suspense, me fascine. Et le plus incroyable, c'est que je ne me lasse pas de relire certains passages, de temps à autres.

Trois personnages apparaissent, puis disparaissent, au fil du récit : Albert et Herminien, deux amis de longue date, appartenant tous deux à cette espèce fort rebutante que sont les philosophes (rires). Puis, entre ces deux-là s'immisce une certaine Heide qui, comme l'on pouvait s'y attendre, ne manquera pas de renverser l'ordre établi, à force d'affections et de baisers volés. La machine s'enraye, pour faire place à la Mort, titre du dernier chapitre du roman.



Ce n'est pas tant le canevas que je trouve merveilleux (d'ailleurs il n'a rien de si original), que la présence, surabondante, omniprésente, de la nature, ainsi que cette inépuisable variété dont le narrateur fait preuve pour décrire le lien instinctif qui lie le déchaînement des éléments à celui des passions. La rage de la tempête et celle des émotions ne m'ont jamais paru si bien concorder que sous la plume de Gracq. Quelle sensualité que celle de la Nature dans ce roman, nature qui est peut-être, en définitive, le seul véritable personnage.



Une pure merveille, et que je vous recommande chaleureusement ! :)
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Au Château d'Argol

Une bonne tranche de rigolade.Dans un style vif et léger,un roman à la bonne franquette,par un auteur qui ne se prend jamais au sérieux.Offrez le à tous vos amis !

(Et pour atteindre les 250 caractères,si comme moi vous aimez le verbe sembler et adorez la locution "en tout état de cause",

il y en a)
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Au Château d'Argol

Belle écriture aux phrases un peu longues, mais n'ai malheureusement pas tout compris à l'intrigue!.. Dommage, pour moi.
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Au Château d'Argol

AU CHÂTEAU D’ARGOL de JULIEN GRACQ

Albert issu d’une famille riche et noble vient d’acheter le château d’Argol sans le visiter sur les recommandations d’un ami. En arrivant à pied il découvre les murs de grès bleu, le toit en terrasse, les fenêtres basses, un intérieur tout blanc, des couvertures jetées éparses, des tapisseries murales et des vitraux aux fenêtres. Un fort orage secoue la forêt de Storrvan qui entoure le château alors qu’Albert se promenait. En rentrant, il découvre un pli de son ami Herminien qui lui annonce sa visite avec Heide qu’Albert ne connaît pas. En attendant il reprend son étude sur Hegel, l’analyse de la chute de l’homme. Bonheur de retrouver Herminien et choc de découvrir Heide qui remplit à elle seule le château, la forêt et les environs, à peine terrestre, presque surnaturelle, chaque salle semble être commandée par sa voix. Il y a entre Herminien et Heide une sorte de reconnaissance mutuelle mais lorsque Heide et Albert vont monter sur la tour et qu’elle l’embrassera fougueusement, tout va se transformer.

Récit sans dialogue, attente d’une apparition merveilleuse, on baigne, dans ce premier roman de Gracq, en plein surréalisme, avec un héros marqué par Hegel qui attend la chute pour sa rédemption dans un paysage dont la description préfigure les drames. Impressionnante écriture.
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