AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Ancien élève de l’École normale supérieure de Fontenay Saint-Cloud, ancien membre scientifique arabisant de l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO, Le Caire), agrégé d’histoire, Julien Loiseau est maître de conférences en histoire de l’Islam médiéval à l’Université Paul-Valéry Montpellier-3.
En 2009, il a coordonné L’"Histoire du monde au XVe siècle" (Paris, Fayard, sous la direction de Patrick Boucheron). En 2010, il a publié "Reconstruire la Maison du sultan. Ruine et recomposition de l’ordre urbain au Caire, 1350-1450" (Le Caire, Ifao). Il contribue régulièrement au magazine L’Histoire.



Source : http://cemm.upv.univ-montp3.fr http://www.lesclesdumoyenorient.com
Ajouter des informations
Bibliographie de Julien Loiseau   (5)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Quelle diversité culturelle anime le monde islamique des origines à nos jours ? Julien Loiseau, professeur d'histoire du monde islamique, et chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur les mondes arabes et musulmans, nous invite à découvrir la diversité des cultures, des pouvoirs, et des échanges commerciaux qui animent la civilisation islamique depuis ses débuts. Arts de l'Islam, un passé pour un présent, est un ensemble d'expositions exceptionnelles organisées dans 18 villes de France, du 20 novembre 2021 au 27 mars 2022. Pour admirer toutes ces oeuvres, rendez-vous dès le 20 novembre à : Angoulême, Blois, Clermont-Ferrand, Dijon, Figeac, Limoges, Mantes-la-Jolie, Marseille, Nancy, Nantes, Narbonne, Rennes, Rillieux-la-Pape, Rouen, Saint-Denis, Saint-Louis (La Réunion), Toulouse et Tourcoing ! Cet évènement est une co-production Rmn-Grand Palais - musée du Louvre. Plus d'informations sur : https://expo-arts-islam.fr/ #ArtsIslam Abonnez-vous à notre chaine YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCyAiVPzrW_o5PuNl6UH3JNg

+ Lire la suite

Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Julien Loiseau
La vie de Saladin est une invitation à renouer avec « l'histoire-bataille », ce type de narration dont les historiens se sont pourtant éloignés depuis longtemps pour mieux mettre en lumière les forces profondes d'une société ou les mentalités d'une époque. Mais c'est qu'au Proche-Orient, au temps de Saladin, la guerre est devenue un métier, qu'elle confère à ceux qui la mènent un statut social, qu'elle réorganise même la société autour de ses impératifs, drainant les richesses au profit d'une aristocratie de guerriers étrangers, hérissant les villes de puissantes forteresses où ces derniers établissent leurs quartiers. C'est aussi que Saladin lui-même fut avant tout un guerrier, qu'il n'hérita d'aucun trône, qu'il ordonna sa vie autour d'une activité guerrière incessante, que même la prise de Jérusalem, son horizon onirique, n'interrompit pas. C'est enfin qu'on serait bien en peine de savoir ce que furent ses pensées et même sa personnalité, tant l'image que donnent de lui ses biographes, jusque dans l'intimité de la maladie, des larmes ou de la mort, se confond avec le portrait d'un souverain musulman idéal. Au-delà des descriptions physiques convenues, qui décrivent le corps comme un reflet de l'âme, on ne sait pas même à quoi ressemblait Saladin, lequel vécut en un temps qui ignorait, aussi bien en Orient qu'en Occident, le portrait réaliste. Ce qui retient aujourd'hui le travail des historiens, c'est le personnage public de Saladin qu'ils tentent de démêler de sa légende, à partir des riches récits qu'en ont laissé plusieurs de ses contemporains dont certains le servirent et le côtoyèrent de près, à l'image de son secrétaire lmad al-Din al-Isfahani (1125-1201).
Commenter  J’apprécie          250
Julien Loiseau
Une secte issue du chiisme isma’ilien, les Nizarites, qui s’était emparé de places fortes en Iran et en Syrie, menait depuis plus d’un siècle une lutte acharnée contre les pouvoirs sunnites mais aussi contre les Francs, pratiquant l’assassinat politique – le mot français « assassin » vient d’ailleurs de l’arabe « hashishiyin », autre surnom des Nizarites, lié à leur usage supposé du haschisch. A deux reprises, en 1175 et 1176, Saladin survécut à une tentative d’assassinat, commanditée sans doute par le régent du jeune fils de Nir al-Din, mort un an plus tôt.
Commenter  J’apprécie          210
Julien Loiseau
L’évolution des techniques de combats – le développement de la cavalerie lourde en particulier –, dans laquelle la confrontation avec les Francs joua un rôle important, favorisait la professionnalisation de la guerre, pour le plus grand profit des Turcs, hommes libres connus pour la rudesse de leurs mœurs ou, mieux encore, esclaves soldats (mamluk) sélectionnés pour leurs prédispositions martiales et formés aux arts militaires. L’origine kurde de Saladin le distinguait des autres guerriers de son temps, tout en le prédisposant aux mêmes vertus guerrières que les Turcs ; mais la solidarité ethnique joua en faveur des siens – le règne de Saladin et plus encore celui de ses descendants, les Ayyoubides (jusqu’en 1260) offrit en effet le prestige et les profits du pouvoir à de nombreux lignages kurdes. En un temps marqué en Orient, dès avant la croisade, par la très forte militarisation du pouvoir, par la formation d’aristocratie guerrières de cavaliers et l’avènement de souverains turcs, la carrière de Saladin aurait bien pu ressembler, sans un concours de circonstances bien particulier, à celle de nombreux autres chefs de guerre.
Commenter  J’apprécie          170
Julien Loiseau
Héros de la guerre contre les croisés, souverain chevaleresque et magnanime dans les romans médiévaux en Occident, modèle de sultan résolu et pieux dans les livres d'histoire en Orient ; et, depuis la fin du XIXe siècle, précurseur des causes successives que furent le panislamisme ottoman, le nationalisme arabe et la libération de la Palestine. Rarement personnage historique aura vu sa légende rayonner au-delà du monde qui était le sien, sa renommée traduite en autant de langues, sa paternité revendiquée par des héritiers aussi différents, alors même que son héritage (militaire, politique, dynastique) a bien vite été remis en question. Saladin (1138-1193), de son vrai nom Salah al-Din (« Rectitude de la foi ») Yusuf ibn Ayyub eut pour destin de vivre dans un monde qui changeait, où se défaisaient les anciennes certitudes, où des forces neuves s'ébranlaient, parmi lesquelles les croisades ne furent sans doute pas les plus décisives, sauf pour forger sa légende au feu d'un exploit retentissant — la prise de Jérusalem aux Francs en 1187 — et le faire entrer définitivement dans la mémoire de l'Occident.
Commenter  J’apprécie          160
Julien Loiseau
Saladin naquit en 1137 ou 1138 en Irak, à Tikrit (qui fut aussi huit siècles plus tard la ville natale de Saddam Hussein, ce que ne manqua d'exploiter le raïs irakien). L'empire de l'Islam, gouverné par le calife de Bagdad, n'était plus alors qu'un lointain souvenir. Certes, la dynastie sunnite des Abbassides régnait toujours officiellement à Bagdad. Mais l'ouest de l'empire — l'Espagne et le Maghreb — lui avait définitivement échappé deux siècles auparavant. Plus près de ses terres, la dynastie chiite des Fatimides (qui disait descendre du Prophète par sa fille Fatima) régnait sur la riche Égypte et sa nouvelle capitale, Le Caire, en revendiquant elle aussi le califat universel ; pourtant le calife fatimide n'était plus qu'une marionnette aux mains de son ministre, le vizir. Les Fatimides avaient en outre reculé dans cet espace disputé qu'était alors le Bilad al-Sham (la Syrie au sens large, de la Méditerranée à l'Euphrate et de la Palestine aux contreforts de l'Anatolie) et qui sera le principal théâtre de la carrière de Saladin. C'est là en effet que s'était portée la première croisade, partie d'Occident en 1096, donnant naissance au comté d'Édesse, à la principauté d'Antioche et au royaume de Jérusalem (tombée en 1099), les trois premiers États latins d'Orient. Mais un quart de siècle plus tôt, l'ombre d'une puissance plus redoutable encore s'était déjà portée sur la Syrie-Palestine : celle des Turcs seldjoukides venus d'Asie centrale, qui avaient rêvé de reconstituer l'empire de l'Islam et d'y rétablir le sunnisme, avaient subjugué le calife de Bagdad (qui avait forgé pour eux le titre souverain de sultan) et régnaient peu ou prou depuis l'Iran jusqu'à la Syrie. En ces années 1130 cependant, le domaine seldjoukide avait été divisé entre les membres de la famille, dont les princes rivaux voyaient bien souvent leur pouvoir confisqué par leur tuteur (l'atabeg) choisi au sein de l'armée.
À Mossoul grandissait alors le pouvoir de l'un de ces atabegs turcs, Zengi, qui gouvernait la Haute-Mésopotamie au nom du sultan seldjoukide. C'est à son service qu'entrèrent le père et l'oncle de Saladin, deux hommes de guerre kurdes originaires de Dvin (en Arménie). Quelques années plus tard, en 1144, Zengi s'emparait d'Édesse, infligeant aux Francs leur première défaire significative, laissant entrevoir pour la première fois depuis la chute de Jérusalem la possibilité d’une reconquête. Zengi assassiné, ce grand dessin fut relevé par son fils, Nur al-Din (« Lumière de la foi »), qui pendant près de trente ans (1146-1174) reconstitua patiemment autour de lui l’unité de la Syrie, faisant reconnaître son autorité de Mossoul à Alep et bientôt à Damas, au nom de guerre sainte (jihad) contre le Francs.
Commenter  J’apprécie          134
Julien Loiseau
Dans l’Orient où grandit Saladin (après Tikrit, à Baalbek au Liban puis à Damas), la distribution des rôles dans la société et plus encore dans les milieux du pouvoir obéissait à des critères ethniques. Les Arabes, qui avaient mené les grandes conquêtes des VIIe – VIIIe siècles, et avaient donné à l’empire de l’islam ses premières dynasties, ne portaient plus les armes. La maîtrise de la langue et la culture arable ouvrait en revanche les fonctions religieuses et les métiers de l’administration, où excellaient aussi les Persans – à l’image d’Imad al-Din al-Isfahani, qui fut le secrétaire de Saladin et l'un des principaux témoins de son règne. Les derniers souverains arabes (Abbassides à Bagdad, Fatimides au Caire) portaient encore le vieux titre de calife ; mais leur prestige ne tenait plus qu'à leur ascendance illustre et à leur autorité religieuse et légale. Le métier des armes, qui ouvrait la voie au pouvoir réel, au titre de roi (malik) voire à celui de sultan (conféré en principe par le calife de Bagdad), était désormais confié à (ou accaparé par) des guerriers venus des confins du monde civilisé : montagnes, déserts, steppes.
Commenter  J’apprécie          90
Julien Loiseau
Au-delà de l’unification politique de la Syrie-Palestine, entreprise par Nur al-Din et parachevée par ses soins, la carrière militaire de Saladin lai durablement la défense de l’Islam à la maîtrise de l’Egypte. Désormais, et pour plusieurs siècles, c’était au Caire, où Saladin avait fait édifier de nouveaux remparts et une puissante citadelle, qui régnait le souverain le plus puissant de la région, le seul à même de repousser la menace des ennemis de l’Islam, les Francs et bientôt, celle bien plus terrible encore des Mongols.
Commenter  J’apprécie          50

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Julien Loiseau (91)Voir plus

Quiz Voir plus

La Sphinx mystère (1) ... 🦙🦙

Cette Sphinx d'Argent parcourt le monde. Londres, Madrid, Lomé, Paris, New Delhi, ...❓..., Yaoundé !!

berlin
boston
lima
oslo

1 questions
83 lecteurs ont répondu
Thèmes : Devinettes et énigmes , jeux de langage , cache-cache , pérou , pseudo , baba yaga , sphinxCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}