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Critiques de Juliette Adam (II) (61)
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Nos mains dans la nuit

Une si longue absence



Avec son second roman Juliette Adam replonge en enfance. Bouleversée par le retour d’Émilie, cette «meilleure» amie si fascinante et si mystérieuse, elle va tenter de comprendre comment sa vie s’est construite à l’aune de celle de sa voisine.



Pour parler de Zoé et d'Émilie, il vaut peut-être mieux commencer par dire quelques mots de leurs mères. Lisa avait 18 ans lorsqu'elle a fait la connaissance de Morgane. À compter de ce moment, les deux femmes ne sont plus quittées, même si leur parcours professionnel était bien différent. Elles ont trouvé une colocation dans un appartement situé dans une ville côtière de Bretagne et tandis que Lisa partait à Rennes pour y suivre des cours de journalisme, Morgane travaillait à Bricorama. Quand un homme est entré dans leurs vies respectives, elles ont trouvé deux pavillons qui se faisaient face. Mariage et enfants ont suivi. Et Zoé est née avec une semaine d'écart d'Émilie, dans le même hôpital. Les deux filles ont alors grandi ensemble, même si là encore, leurs personnalités étaient bien différentes. Pour Zoé, la fille et la mère ont quelque chose de fascinant, d’étincelant. «Elle portait une telle lumière en elle. J'avais l’impression qu’elle pouvait venir à bout des ténèbres les plus tenaces, éclairer les profondeurs, tenir à distance la noirceur. Morgane me faisait l’effet d’un ange qui errait sur terre depuis bien trop longtemps et qui pourtant n’arrivait toujours pas à s’en lasser. Elle me montrait qu’on pouvait vivre autrement, qu'un ailleurs était possible, sans même avoir à partir.» Ajoutons que l’aura d’Émilie gagne encore un intensité grâce à son don de voyance. Ses prémonitions s'avéraient souvent justes, annonçant le décès prochain d'une grand-mère ou encore la catastrophe de Fukushima. Mais au fil des jours les liens se distendent entre la première de classe et la marginale. Jusqu'à ce jour où, de retour de voyage, Zoé découvre un panneau «maison vendue» sur le pavillon d'en face et apprend que ses voisines sont parties «dans le sud».

Commence alors une longue période sans nouvelles. Malgré tous les efforts déployés par Zoé, elle n'entendra plus parler de son ami, ni de sa mère.

Et soudain, comme le chapitre initial nous l'a appris, Émilie est de retour, comme si elle avait toujours été là, retrouvant son ami dans le salon de thé où elle travaille régulièrement.

Juliette Adam rend parfaitement bien l'état d'esprit de sa narratrice, entre l'émerveillement et l'incompréhension. Elle sent qu'elle est manipulée, mais veut croire que leurs liens sont très forts. En fait, elle est aveuglée par un attachement qui vire à l'obsession, qui l'empêche de construire une vie qui ne tiendrait pas compte d'Émilie. Le tout sur fond de mystère, de ce trou noir – cette si longue absence – dont elle va tenter de comprendre la cause.




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Nos mains dans la nuit

Au départ, tout fonctionne à merveille entre la famille de Zoé et celle d’Émilie, leurs mères, Lisa et Morgane sont les meilleures amies du monde et ce depuis leur rencontre. Elles ont tout vécu ensemble, jusqu’à leur grossesse, donnant parfois l’impression que leur amitié presque amoureuse tant elle est fusionnelle flirte avec la toxicité.



Le père de Zoé est marin, donc souvent absent, son frère Raphaël dont elle fut proche durant l’enfance a brusquement pris ses distances, avant de se perdre dans les amitiés dangereuses, la petite délinquance…



Émilie n’a pas connu son père, elle ne sait même pas de qui il s’agit. Elle est « différente » comme on dit, hypersensible, elle ne supporte pas qu’on la touche, elle est harcelée à l’école, car elle fait des rêves prémonitoires qui poussent les autres à la traiter de sorcière. Brave petit soldat Zoé veille.



Tout ce fragile équilibre explose un jour, sans crier gare Émilie et sa mère sont parties sans laisser d’adresse. Zoé a très bien compris qu’il s’est passé quelque chose de grave entre leurs mères, mais c’est l’omerta avec tous les dégâts que cela engendre. Peu à peu elle va rejeter cette mère qu’elle juge coupable.



Alors qu’elle était très bonne élève, sociable, aimée de tous, elle est tellement désorientée par ce départ, qu’elle devient l’ombre d’elle-même, se lancera dans des études de théâtre sans conviction, vivant de petits boulots ; seul son ami Tristan arrive à la maintenir en vie (mode survie plutôt) en lui proposant même de jouer dans le court-métrage qu’il commence à tourner.



Lorsqu’elles se revoient quelques années plus tard, travaillant dans le même café-restaurant, Émilie est réticente, néanmoins, des liens se retissent mais il est hors de question que Zoé en parle à sa mère.



Juliette Adam nous raconte une très belle histoire d’amitié, sur fond de secrets, de vies bouleversées, de liens familiaux qui se tendent jusqu’à l’extrême. Elle analyse avec beaucoup de sensibilité les liens entre les deux jeunes filles, les différences, l’hypersensibilité de l’une, l’autre qui se transforme en mère Térésa, hyper-protectrice avec les autres, se négligeant elle-même, la présence symbolique ou physique du père, les couples trop fusionnels, sur fond de dépression…



Elle parle également avec finesse de la fascination de Zoé pour la mère d’Émilie, tellement plus flamboyante que sa propre mère, et des difficultés que cela peut entraîner, tant pour se construire que pour la possibilité de pardonner.



J’ai beaucoup aimé ce roman, les personnages sont bien analysés, ont de la profondeur, l’auteure ne sombre jamais dans la mièvrerie, ou la romance. Juliette Adam parle très bien de la fragilité des êtres, de leurs fêlures, qui finalement viennent faire écho aux nôtres, dans ce monde moderne si compliqué.



Je n’ai pas lu son premier roman, car j’étais un peu réticente, je méfie toujours un peu des filles ou fils de… et il se trouve que j’aime bien le style d’Olivier Adam dont j’ai lu plusieurs romans, et je n’ai pas eu le réflexe de comparer, je me suis laissée porter par le récit et j’ai passé un bon moment.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fayard qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.



#Nosmainsdanslanuit #NetGalleyFrance !
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Tout va me manquer

[RENTREE LITTERAIRE]

L’histoire de ce roman repose sur la rencontre percutante de 2 personnages, Chloé et Etienne. On pourrait aussi l’intitulé quand Mercredi Addams rencontre Snoopy.



D’un coté, on a Etienne, 25 ans qui travaille dans un magasin de jouets et qui vit avec son grand père atteint de la maladie d’Alzheimer. Etienne est plutôt une personne timide, solitaire, rêveur, maladroit avec les filles et qui s’ennuie. Il ne prend pas vraiment sa vie en main pour accomplir les choses qu’il a vraiment envie. Il faut le pousser pour qu’il réalise ce qu’il aime faire comme la musique.

De l’autre coté, on a Chloé, une jeune étudiante plutôt sanguine, explosive, impulsive, une vraie bombe à retardement. Elle fait tout pour se faire remarquer.

Ils vont se rencontrer pour la première fois au carnaval annuel. Poussé par son grand père Etienne s’y rend déguisé en Snoopy. Alors qu’il se baladait, une femme déguisée en Mercredi Addams le percute de plein fouet, le fait basculer et lui donne une gifle. Elle l’avait pris pour quelqu’un d’autre. L’histoire aurait pu en rester là mais dans les jours qui vont suivre, ils ne vont pas arrêter de se croiser. Est-ce un signe ? Est ce vraiment un hasard ?

Leur seul point commun, c’est qu’ils sont à leur manière tous les deux inadaptés à la vie en société mais ils vont pouvoir se soutenir, s’apporter beaucoup l’un à l’autre et faire un bout de chemin ensemble.



On pourrait penser que l’on part sur une rencontre qui va mener sur une histoire d’amour mielleuse mais on n’est pas dans se registre. L’auteure apporte autre chose avec ces deux personnages principaux. Les personnages secondaires : le professeur de Chloé, son amie Nina, leurs parents avec lesquels les relations sont compliquées,… apportent également une autre dimension. Juliette Adam joue tout au long du roman sur l’opposition, l’opposition avec ses personnages, dans les moments parfois gais, fantaisistes, d’autres au contraire graves dramatiques.

Il s’agit du premier roman de cette jeune femme de 18 ans. Elle a vraiment une plume douce et poétique. Un premier roman qui est vraiment prometteur.



Vous pouvez le retrouver en librairie dès le 19 aout 2020

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Vers les Lueurs

Ils sont cinq, tous brisés par la vie. Ils vont être accueillis dans un endroit pas comme les autres par une femme pas comme les autres.



Ce roman choral est bouleversant et la plume de l’autrice aussi simple soit-elle réussie à nous transporter au cœur de cette maison à l’abri des grands arbres.



Ici on nous parle d’amitié, d’amour mais surtout de pardon et de reconstruction. Il n’y a pas d’âge pour se sentir vide et cabossée par la vie.



J’ai été très émue par l’histoire de ses cinq adolescents et par leurs faiblesses. Je suis passé par beaucoup d’émotions et ça restera une lecture que je n’oublierais pas.
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Jaune tournesol

Comment ne pas être interpellée par un ouvrage avec une couverture si lumineuse... Tout ce jaune soleil, cela fait tellement de bien dans la grisaille ambiante !



Et de grisaille...il en est question dans cet album, car notre petite héroïne, Soline, inquiète ses parents...en effet, elle n'est toujours pas devenue grise, alors qu'elle grandit ! Elle aurait du perdre depuis longtemps sa couleur jaune ! Mais non ! Soline s'émerveille de tout ! Vite, il faut consulter un médecin. Ce sera le docteur Amer qui va s'occuper de son cas !



C'est une jolie fable sur notre perception du monde qui s'offre à nous à travers l'histoire de Soline. Soline si lumineuse, qui refuse de se laisser gagner par la morosité ambiante !



C'est doux et lumineux, le dessins est délicat. Un appel à continuer à s'émerveiller des petites choses de la vie !
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Tout va me manquer

Étienne est seul, même s’il tient désormais le magasin de jouets de son grand-père et vit dans l’appartement qu’il partage avec cet homme atteint de la maladie d’Alzheimer. Malgré Paco, ce petit frère si attachant, et avec une mère absente et un beau-père transparent. Seul et sans amis, sans même une petite amie ou une copine pour partager ses moments de solitude. Car il faut l’avouer, ce jeune homme un peu sauvage n’est pas très doué pour entrer en relation avec les autres.



Chloé est seule, dans cette étrange vie qu’elle mène, à la fac, avec son amie Nina, farouche, indomptable, impétueuse, explosive et parfois même violente.



Ces deux jeunes gens solitaires se croisent sur un malentendu un soir de Carnaval. Depuis ils se frôlent à nouveau sans se parler vraiment, s’explorent sans se dévoiler. Car Chloé est un vrai mystère, elle qui apparait sans bruit aux côtés d’Étienne, où qu’il aille, elle qui fuit puis cherche sa compagnie. Cette jeune femme insaisissable, qui semble aussi fragile que parfois violente et déterminée intrigue et inquiète Étienne.



Passant sans arrêt du rire aux larmes, de la gaité à la plus profonde détresse, ce roman fait le portrait émouvant et sombre d’une jeunesse en mal de repères. En mal de vivre aussi et qui crève de solitude à l’heure des réseaux sociaux et de la communication à outrance. Perdus dans leurs galères et leurs complexités internes, peuvent il seulement se comprendre et se trouver ?

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/08/28/tout-va-me-manquer-juliette-adam/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Vers les Lueurs

Léo quitte Saint-Lunaire avec son éducatrice Soraya pour passer l'été chez Aïcha dans une belle maison du sud de la France. Ses parents sont morts et il s'est produit un drame l'été précédent. Il va y retrouver Alice qui a quitté Hendaye car elle a aussi besoin de répit après que ses parents lui aient annoncé une terrible nouvelle ; en effet, elle est malade. Il y a aussi Stephan, un jeune homme plein de colère qui a perdu son amie de cœur, Louise et Sarah qui a quitté Paris après un drame familial. Aïcha accueille aussi pour cet été la petite Camille, sept ans, qui vient de Bordeaux, elle vit dans ses rêves de princesse. Ces jeunes vont se rencontrer, se découvrir et peu à peu dévoiler leur histoire pour mieux la dépasser.



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Juliette Adam a déjà publié deux romans en littérature générale, Tout va me manquer et Nos mains dans la nuit. Elle semble être la fille d'Olivier Adam et, comme son père, elle rend hommage à leur petite commune de Saint-Lunaire en Bretagne. Dans des interviews sur YouTube, elle déclare s'intéresser aux troubles de l'humeur et à la dépression, tout comme son père et aussi aux amours contrariées.



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Juliette Adam livre ici un roman choral de quatre adolescents et une enfant qui passent l'été chez une psychologue dans une belle maison du sud de la France. Le roman est découpé en trois parties. La première montre l'arrivée des personnages et leur installation dans leur havre d'été, leurs occupations et leurs premiers échanges. Nous devinons leurs fragilités et le suspense est maintenu par les questionnements sur l'histoire de chaque personnage. Chacun est fortement caractérisé entre le jeune homme sensible, intellectuel, artiste, bisexuel, le jeune homme issu des quartiers populaires, casquette à l'envers, ayant des difficultés avec les mots, souvent en colère, vulgaire et adoptant des stéréotypes masculinistes. De même, les deux jeunes femmes sont différentes, l'une est poétique, rêveuse et parfois hallucinée tandis que l'autre est à fleur de peau et rebelle. Au milieu, il y a le rôle de la petite fille qui charme par ses répliques candides comme dans tout roman pour la jeunesse.



La deuxième partie se déroule en une nuit durant laquelle chaque protagoniste dévoile son secret.



Enfin, dans une troisième partie, la belle harmonie vole en éclats, chaque personnage se retrouve face à ses démons et lutte pour les affronter. Juliette Adam y ajoute un épisode un peu étrange, il faut bien l'avouer, d'une attaque de la villa par des militants d'extrême droite.



C'est un premier roman Young Adult de Juliette Adam. Il y a tous les thèmes du moment, les troubles de l'humeur et les troubles psychiques, la dysphorie de genre, la diversité sexuelle etc. Il y a quelques écueils dans la vraisemblance romanesque, nous peinons à comprendre comment une psychologue peut accueillir ainsi dans une vaste maison entourée d'un grand parc aussi librement des jeunes suivis par l'aide sociale à l'enfance ou en grande détresse psychique. Si les personnages ont une langue bien voire trop différenciée, le langage de la petite fille est parfois voire souvent peu adapté à une enfant de sept ans et les répliques peuvent apparaître quelque peu décalées d'autant que nous percevons la volonté d'avertissement sur la dysphorie de genre.



Juliette Adam propose différentes narrations dont quelques chapitres en vers libres. Elle donne à voir des existences malmenées, il y a des accents de sincérité et nous suivons avec émotion le parcours de chacun des personnages mais nous espérons que personne ne soit suivi de manière aussi naïve par un psychologue dans la réalité ! C'est un peu terrifiant ! L'intention du roman reste généreuse mais l'ensemble apparaît maladroit si bien qu’il est difficile d'adhérer totalement à l'histoire.

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Tout va me manquer

Si je devais qualifier d'un mot cette nouvelle entrée dans le monde de la littérature, je dirais "prometteuse", surtout que si j'en juge par la date de naissance de l'auteure et que je calcule bien, ce roman est écrit par une jeune fille de 18 ans.

Prometteur parce qu'il y a une certaine ambition dans la mise en place de la narration, une envie de ne pas donner dans la facilité, une volonté de transcender le réel et de l'enrober dans un voile de charme et de grâce. La solitude d'Etienne est touchante, jamais plombante grâce à un traitement tout en légèreté. Son pas de deux avec Chloé, dans le premier tiers n'a rien à envier aux meilleures comédies romantiques. Et puis, avec une sacrée dose de maturité l'auteure fait peu à peu évoluer l'ambiance, sème le doute dans l'esprit du lecteur. C'est assez captivant. Cette interrogation sur la réalité des autres derrière le masque social ; cette frontière si fine entre la fantaisie et la folie...

Honnêtement jusqu'à la fin de la 2ème partie, c'est à dire les trois quart du livre, j'étais bluffée. Et puis, malheureusement, la troisième partie est très en-dessous, un peu comme si l'auteure n'avait pas vraiment su comment terminer... c'est plus heurté, moins évident dans les transitions et la narration, un peu tiré par les cheveux. Soudain, toute la maturité perçue auparavant semble disparaître. C'est dommage mais après tout, c'est effectivement un premier roman qui laisse transparaitre de jolies qualités et donne envie de voir ce que cette jeune femme produira par la suite.

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Tout va me manquer

Quatrième lecture dans le cadre du Prix du Roman Fnac 2020



Etienne, trentenaire qui vit avec son grand-père et qui a repris, dans la foulée, sa place dans son magasin de jouets, rencontre un jour de manière rocambolesque Chloé, jeune femme exubérante, qui s’avèrera bien plus que simplement cela, lui donnant une nouvelle raison d’exister, même si ce ne sera pas de tout repos pour le jeune homme habitué à sa solitude…



J’avoue que je n’aurais pas spontanément sélectionné ce roman pour mes lectures de la rentrée, c’est aussi l’intérêt de sortir de son sentier littéraire battu que de proposer sa candidature à des prix comme celui de la Fnac. Et je ne ressors, malheureusement, pas vraiment convaincue par ce premier roman.



Tout d’abord, l’intrigue est plutôt courue d’avance : « je t’aime moi non plus » à la sauce XXIème siècle, avec un dénouement très attendu – mais je pense qu’il est bien préparé en amont par Juliette Adam, ce qui lui donne un caractère plus intéressant, finalement -. Ensuite, en ce qui concerne le style, j’ai été gênée par de nombreuses maladresses, syntaxiques notamment, qui montrent à mon sens que la plume de l’auteure, bien que l’on sente qu’elle a quelque chose, manque encore de fermeté. Enfin, j’ai eu cette fâcheuse impression de lire des miscellanées de divers auteurs déjà lus, quant aux évènements, situations, tournures de phrases… comme si l’inspiration première n’avait pas encore été suffisamment digérée pour faire voix narrative complètement personnelle.



Pour résumer, je dirais que Tout va me manquer a les défauts de ses qualités, qui n’ont pas forcément quelque chose de surprenant pour un premier roman. C’est un roman qui a la fraîcheur d’une jeune plume, qui se lit de ce fait plutôt facilement, et dans laquelle l’on sent que celle-ci est prometteuse ; mais, en même temps, cette plume n’a pas, je trouve, encore réussi à s’affirmer pleinement en tant que telle pour parvenir à me convaincre.
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Jaune tournesol

Les chiens ne font pas des chats: je retiens moins Maurèen que Juliette Adam, fille d'Olivier Adam et de Karine Reysset. Cet album est très agréable par ses illustrations lumineuses et son texte charmant: Soline, petite fille jaune tournesol tient à sa couleur alors que les adultes sont gris; une vision bien sympathique de cette petite fille qui découvre le monde avec émerveillement et s'accroche à son enfance.
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Nos mains dans la nuit

J'aime les histoires de femmes entre elles. De tout ce qui se joue dans les amitiés féminines. Dans ce roman de Juliette Adam, il y a les mères et les filles. Les pères sont peu présents voire carrément absents. Lisa, Morgane, Zoé et Émilie c'est un quatuor où tout le monde finira par jouer solo. Un peu sorcière, un peu paumée, chacune tente de tracer un chemin en s'appuyant sur l'une puis sur l'autre.



Il n'y a aucune idéalisation. Dès le début, on pressent que quelque chose ne va pas. Que les affinités sont déséquilibrées. Que ça ne peut pas tenir à ce rythme, à cette intensité. Que la rupture est proche. Des amitiés sur ligne de crête. Ces deux femmes se regardent dans leur rôle de mère. Et les deux filles sont-elles vraiment amies ? L'une admire l'autre, la craint, cherche à percer le mystère de sa solitude. Un départ précipité et tout sera à jamais changé.



Juliette Adam souligne le difficile passage à l'âge adulte. L'émancipation qui passe par une rupture plus ou moins assumée avec la mère. Par le moment encore plus délicat où il faut regarder ses parents en adultes. Elle le fait avec beaucoup de finesse. Sans être totalement emportée, j'ai malgré tout aimé mon séjour sur une plage bretonne en compagnie de femmes en quête d'elles-mêmes. Et d'hommes au second plan qui ne savent pas si leur place est là où ailleurs.



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Vers les Lueurs

Cinq adolescents se retrouvent réunis le temps d’un été chez Aïcha. Chacun cherche à se reconstruire d’un traumatisme mais lequel ? C’est au fil des chapitres que le lecteur découvrira leur passé respectif en même temps qu’il découvrira la manière dont Aïcha, par les interactions des uns avec les autres, essaye de les aider à se reconstruire.

Roman choral, Vers les lueurs est un récit introspectif et intimiste. La qualité de l’ouvrage tient à l’écriture soignée de Juliette Adam. On sent chez elle la volonté de donner à chaque personnage une identité et une psychologique propres, singulières, dont le style d’écriture sera le reflet. C’est très réussi. J’ai bien aimé aussi le suspense autour de l’histoire individuelle de ces ados, dont on n’aura le fin mot qu’après les avoir déjà longuement côtoyés dans l‘ambiance apaisante créée par Aïcha.

Malheureusement j’ai quand même des limites à apporter à cette lecture. Le début m’a paru très confus car Juliette Adam ne veut pas trop en dire sur le passé de ses personnages mais au risque de ne pas forcément comprendre toutes les intentions d’Aïcha. J’ai aussi eu du mal avec le côté hyper introspectif – psychologique de l’histoire, au détriment d’un manque d’action. L’histoire confronte les personnages, relate leurs interactions mais autour d’eux, peu de péripéties et le passage d’un personnage à l’autre à pour travers de faire progresser que très lentement l’histoire. Ce monde extérieur qui se confronte à eux, comme le précise la quatrième de couverture, m’a paru être très secondaire et pas assez exploité.

Je conseillerai donc ce roman surtout à des lecteurs qui ont envie de lire un roman psychologique, axée sur les problématiques de mal-être.
Lien : https://www.lirado.fr/vers-l..
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Nos mains dans la nuit

On peut être « fille de » et avoir un talent fou. En effet, il s’agit du deuxième roman que je lis de Juliette Adam et je suis de nouveau sous le charme. J’ai même eu d’ailleurs un gros coup de coeur pour ce roman qui m’a fait passer par de multiples émotions… Le genre de lecture que l’on ponctue par des « mais qu’est-ce que c’est bien » ou des « c’est un régal », et pour laquelle on laisse le reste tomber sans hésiter, pour quelques heures privilégiées… Zoé est une jeune étudiante, venue passer l’été en famille, dans la ville côtière où elle a grandi. Elle travaille pour la énième année consécutive comme serveuse dans un salon de thé. La solitaire Zoé, ancienne enfant populaire, devenue une jeune fille pleine de doutes, est constamment traversée de pensées parasites et d’inquiétudes. Emilie, son ancienne voisine, presque sa soeur, qui était là pendant sa jeunesse a déménagé brutalement il y a quelques années, et a littéralement disparu. Le mystère autour de ce départ précipité hante depuis son esprit. Mais Zoé s’inquiète aussi beaucoup pour son frère, instable, pour sa mère, fragile psychologiquement et s’interroge sur ce père, qui semble absent même lorsqu’il est là. Heureusement, son ami Tristan l’entoure de son amitié, avec son projet de court métrage, et sa certitude pour ses talents d’actrice. Lorsqu’Emilie refait tout à coup son apparition, tout est chamboulé. Zoé va-t-elle enfin avoir des réponses ? Va-t-elle de nouveau pouvoir respirer et profiter d’une jeunesse, qui pour l’instant semble lui échapper ?… J’ai été émue par ce personnage, et par les paysages que Juliette Adam nous fait traverser. Elle s’intéresse là à une période extrêmement fragile de la vie. Etre jeune adulte, c’est parfois regarder ainsi son passé comme un objet un peu encombrant, vaciller sur un présent étroit et beaucoup douter de l’avenir, cette chose informe et incertaine. Ce roman est sans concessions mais également d’une grâce certaine. C’est poignant et troublant. Un très beau roman.
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Tout va me manquer

Je n'ai pas réussi à entrer véritablement dans cette histoire. Le style 'écriture ne m'a pas convenu, des maladresses malgré un ton tonique, une certaine lourdeur dans les pages. C'est un premier roman et on le sent dans le style. L'auteure est prometteuse car il y a des éléments qui m'ont plu mais cela reste à concrétiser, approfondir.



J'aime lire de nouveaux auteurs, découvrir un premier roman mais il arrive que la jeunesse se fasse sentir et que l'on sente la promesse d'un devenir pas encore concrétisé dans ce premier titre. Tel a été le.cas pour ce roman de Juliette Adam.



Merci à #netgalleyfrance et @fayard de m'avoir donné la possibilité de lire ce roman.

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Vers les Lueurs

Léo, Alice, Stephan, Camille et Sarah sont cabossés par la vie, par leurs histoires familiales souvent difficiles. Ils doivent se reconstruire pour pouvoir avancer dans la vie. Aïcha, psychologue de formation, leur permet de le faire le temps d'un été, en les accueillant chez elle pour des vacances. Loin de leur environnement, ces 5 ados/enfants vont avoir l'occasion de nouer des liens, de s'ouvrir aux autres et de finalement se reconstruire un peu...

J'ai beaucoup aimé ce roman que j'ai lu d'une traite !

Il y est question d'acceptation de soi, de résilience, d'amitié, d'amour, de quête d'identité mais aussi de familles néfastes pour l'épanouissement de chacun.

Les chapitres alternent entre tous les personnages pour donner différents points de vue sur un même événement.

J'ai apprécié le fait que leurs histoires personnelles et les raisons pour lesquelles ils se retrouvent là n'interviennent que dans le dernier quart du roman. Cela maintient un certain mystère et, pour l'histoire de la petite Camille par exemple, je ne m'en doutais pas du tout.

La fin reste ouverte et laisse au lecteur le choix d'imaginer la vie que chaque protagoniste peut avoir après ce séjour salvateur.

Une très belle lecture !
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Tout va me manquer

Je suis très attirée par les primo-romans car ils sont souvent empreints de fraîcheur, ils ouvrent une porte sur un monde à découvrir, ils apportent un vent de nouveauté. Malheureusement, je n'ai rien retrouvé de tout cela dans ce premier roman de Juliette Adam et je me suis forcée à aller jusqu'au bout de ce pensum par respect pour cette auteure de 18 ans.

Les personnages (Etienne, 25 ans, gauche, timide, maladroit, asocial et Chloé, étudiante, fantasque, imprévisible, mal dans sa tête, asociale également) auraient pu être attachants mais leur mal-être, leur colère contre leur vie, contre la vie en deviennent étouffants.

L'omniprésence de "putain, chier, merde...censés exprimer de fortes émotions m'a très vite agacée malgré une belle plume par moments.

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Tout va me manquer

Bonjour madame Adam,

Pourquoi avez vous été si pressée de sortir un livre ? Clairement, il vous reste du chemin à faire. Pour l'instant, ce roman a très peu de personnalité. Un premier roman doit être au contraire empreint de ce que vous êtes. A la place, on est condamné à un remake d'un livre que l'on a déjà lu cent fois. Vous vous laissez embarquer dans des phrases d'une immense lourdeur, et une syntaxe pour le moins fébrile. Fayard ne savent plus ce qu'ils font.
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Vers les Lueurs

“Je crois bien qu’on a tous oublié qu’on était tous cassés à l’intérieur.”

Si vous aimez les récits adolescents qui abordent les traumatismes et la capacité à se reconstruire, vous devriez vous pencher sur Vers les lueurs.



Dans ce roman choral, on va suivre 4 adolescents et une fillette, abîmés par la vie, qui vont tenter de s'apprivoiser en espérant guérir, le temps d'un été, dans la maison d'Aïcha, psychologue. Pour chacun d'eux, c'est un été de la dernière chance même s'ils ont tous secrètement la certitude de ne pas mériter d'aller mieux.



Il est parfois compliqué de se repérer dans un roman choral mais Juliette Adam a fait un gros travail sur les voix de chacun des personnages, leur donnant un style et une façon de penser qui les rendent identifiables de suite. On se prend d'affectation pour eux, on a envie de les secouer, de les réconforter, de les aider.



On suit ainsi leur quotidien durant cet été en Provence, leurs interactions. Comme on passe de chapitre en chapitre dans leurs pensées, on découvre peu à peu leurs failles, leurs craintes et on apprend à voir au-delà de ce qu'ils veulent paraître. Chacun a sa façon d'aborder la souffrance psychique et c'est au contact des autres qu'ils vont peu a peu réussir à avancer.

On voit la capacité du groupe et celle d'une personne bienveillante pour les aider à aller mieux, l'importance du temps, de la parole.



J'apprécie beaucoup ce genre de récit et cette lecture a été une bonne lecture sans être un coup de coeur pour autant. J'ai beaucoup apprécié les messages véhiculés mais il m'a manqué d'être plus impliquée dans leur reconstruction. L'autrice n'aborde que sur la fin les évènements et les traumatismes qui les ont frappés et dans la mesure où on a peu de retranscription des discussions entre Aïcha (qui est psychologue) et ces jeunes, on reste en position de spectateur plutôt qu'être pris par l'émotion à mon gout. Cela reste toutefois une belle histoire que je vous invite à découvrir.

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Jaune tournesol

Lors de ma visite quasi hebdomadaire à la bib municipale, je suis tombée par hasard sur ce très joli album avec une couverture jaune pétant qui m'a sauté aux yeux (paf! aie!). J'adore ce petit chat blanc qui tranche sur tout ce jaune. Cela fait un moment que j'ai envie d'encadrer des couvertures que je trouve belles pour décorer mon coin bibliothèque, ça sera la première! Et vu le contenu, encore un livre emprunté puis acheté, pour le garder toujours, le relire, le transmettre.



Bref, revenons à nos tournesols! Soline est une petite fille qui aime la vie, le monde et surtout le jaune car c'est ça couleur. Et oui, en grandissant elle la perdra apparemment, comme ses parents qui ont viré du rose et rouge cerise au gris mais pour le moment, elle vit sa vie d'enfant pleine de couleur. Le temps passe mais Soline reste jaune. Le Dr Amer (quel nom bien choisi) la force alors à grandir en lui montrant que le monde est imprévisible, jamais comme on le voudrait, que parfois on est perdu, seul et parfois même, on perd tout. Mais Soline, contre vents et marées, trouve le monde tout simplement beau.



Le passage à l'âge adulte signifie-t-il vraiment l'obligation d'abandonner ses rêves, sa personnalité, ses goûts et de devenir tout gris, amer et triste? Certes on a d'autres soucis (car oui les enfants ont leurs soucis aussi), on évolue, on se heurte à d'autres difficultés mais garder et prendre soin de son enfant intérieur, même si ça peut ne pas être évident, est essentiel. Je ne vis pas dans un monde de Bisounours et je suis bien consciente que je suis privilégiée ainsi que mon enfant, bien consciente des atrocités du monde (présent, passé et, soyons optimiste, ahem non, futur) et du fait que beaucoup d'enfants, d'adultes ne peuvent tout simplement plus espérer. Dans le meilleur des mondes, j'aspire juste à plus d'authenticité, de simplicité, de bienveillance quand cela est possible.



Quant au contenu visuel, chaque page de cet album est un enchantement et un trésor de détails! Soline est jaune/orange fluo dans des paysages magnifiques et oniriques aux couleurs douces. On la suit dans des contrées extraordinaires, tel un voyage initiatique entre l'enfance et l'âge adulte dont on peut ne pas ressortir tout gris. Beaucoup de poésie et de positif, c'est beau.



Un album sur le fait de garder son âme d'enfant, son émerveillement devant la pluie, les coccinelles ou les feux d'artifice. Imaginer des piscines de grenadine, des pingouins à bonnet qui font du patin à glace et des bébés fennecs au milieu de fleurs roses dans le désert. C'est tout moi, ça l'a toujours été même dans les ténèbres alors ça va, j'ai de belles couleurs devant moi!

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Tout va me manquer

Voilà un livre qui m'a été offert et que je n'aurais certainement pas choisi moi-même.

Comme c'était un cadeau, je l'ai lu, mais j'ai trouvé que le cadeau était "empoisonné".

Je n'ai perçu aucune sympathie pour les deux personnages.

En fait je suis restée complètement en dehors, alors que l'ouvrage était ouvert.

J'ai mis une-demi étoile pour le papier et l'encre.
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