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Critiques de Julio Ramon Ribeyro (5)
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Proses apatrides

Julio Ramón Ribeyro est un observateur solitaire. Assis à la terrasse d'un café ou accoudé à son balcon parisien, il contemple le monde. Souvent ce monde l'amuse. Mais parfois ce monde le déçoit. Alors il s'en détourne et parle avec son chat.

"Proses apatrides" est un ensemble de 200 textes, très courts, écrits sur plusieurs décennies, des années 50 aux années 80. Ce sont de petits fragments de vie colorés, comme des instantanés (une conversation avec sa concierge, un voyage en métro), auxquels se mêlent des réflexions plus personnelles, plus profondes. On rit souvent et on désespère parfois en lisant ces "Proses apatrides". Dès le début, les textes se teintent de mélancolie, un "desengaño" qui va s'accentuer tout au long du recueil. Les derniers fragments, écrits alors que Julio Ramón Ribeyro est malade et vieillissant sont bouleversants. Au fil de ma lecture, j'ai pensé à Cioran, à Montaigne, à La Bruyère et ses fameux caractères, à Paul de Roux et à d'autres encore. Mais en refermant ces "Proses apatrides", je me suis dit que je venais de lire un livre qui ne ressemble à aucun autre. Comment mettre une étiquette sur une oeuvre qui est à la fois manuel de philosophie, journal et recueil de poésie? 

"...ce que j'ai écrit a été une tentative pour ordonner la vie et me l'expliquer, tentative vaine qui a abouti à l'élaboration d'un inventaire d'énigmes." écrira-t-il dans le fragment 199.

Chronique douce-amère et désenchantée d'une vie qui nous échappe, ces "Proses apatrides" peuvent nous conduire en de sombres contrées intérieures. L'antidote se trouve au fragment 200:

"La seule manière de continuer à vivre est de maintenir tendue la corde de notre esprit, l'arc bandé, en visant le futur." 

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Proses apatrides

A la fois réflexion philosophique et littéraire, d'une impeccable facture, ces textes courts de Julio Ramon Ribeyro sont éblouissants, élaborés autour d'une structure à la fois harmonieuse et solide, d'une forme aussi percutante que sobre, interrogeant le sens de la vie et celui de la création.

Ici, pas de fiction. L'auteur intériorise son observation du réel et joue habilement de la psychologie individuelle, peuplant ses textes de personnages ou d'objets aussi dégradés que leur environnement, où l'idéalisme s'absente au profit de la frustration, dans un scepticisme ou un fatalisme souvent teinté d'humour noir.



Le langage pur, sincère, ni ostentatoire ni faussement érudit, est inouï d'élégance et de fulgurance.

Entre livre de sagesse, interrogation d'esthète et cadeau surprise, Julio Ramon Ribeyro fait d'une pensée parcellaire un livre total.

Aucun genre littéraire ne peut s'emparer de ces singulières Proses apatrides. Proses fragmentaires fugaces, ironiques, mélancoliques, méditatives, cinglantes : les réunir est pour l'auteur le meilleur moyen de les extraire de leur solitude comme de la sienne.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Proses apatrides

J’aime les pensées fulgurantes, elliptiques, syncopées, celles qui avancent par brusques embardées et secrètes épiphanies. Composé de fragments, d’aphorismes et de brefs récits, Proses apatrides, du péruvien Julio Ramon Ribeyro,(1929-1994), est un livre d’une poésie impérieuse et singulière. L’auteur alterne réflexions sur les mystérieux messages de son chat ou le triste aspect de “ces plantes en pot rachitiques qui semblent avoir eu des coiffeurs pour jardiniers”, anecdotes savoureuses et portraits cinglants… Au fil des pages affleure pourtant la mélodie des regrets, des routes manquées, de la vie qui file entre les doigts. Chez ce moraliste subtil, la légèreté est la politesse de la mélancolie. Un autoportrait en creux d’une rare élégance.
Lien : http://horstemps.blog.lemond..
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Proses apatrides

Ce livre est l'un des plus beaux que j'ai pu lire cette année. Il rassemble 200 textes courts qui sont autant des réflexions sur la littérature, sur la vie de tous les jours, sur les relations homme-femme... Il ne s'agit ni d'un roman ni de nouvelles. Ces proses sont "apatrides" car elles ne relèvent pas d'un genre particulier.



Ces pensées ont souvent été mûries pendant plusieurs décennies et nous sont livrées dans une langue délicieuse. Ribeyro en évoquant des instants fugaces parvient à toucher l'essentiel. Les grands auteurs arrivent à vous donner des "nouvelles de vous-même". Ils arrivent à mettre en mot des pensées ou des préoccupations que vous pouviez avoir de façon imprécises et ils les évoquent en faisant voler en éclat la prison des mots.



Une découverte!
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Proses apatrides

Ce sont 200 paragraphes fragmentaires , assez courts , écrits sur une période de 30 ans, de une acuité, d’une profondeur, d’une sensibilité presque douloureuses et très mélancoliques. Il se dégage une tristesse, une ironie vectrice d’intelligence, un pessimisme existentiel qui laissent le coeur lacéré et l’âme à vif. On pourrait dire que ces textes fragmentaires répandent 200 éclats d’un miroir que l’on aurait brisé. Julio Ramón Ribeyro se proclamait un hédoniste raté. Le titre de ce livre figure aujourd’hui sur l’ épitaphe de sa tombe.
Lien : http://pasiondelalectura.wor..
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