Citations de Justine Jotham (14)
De loin, je regarde le coq qui suit docilement l'homme en direction de l'arène et essaie de voler pour le rattraper.
Pauvre gladiateur à qui on a coupé les ailes. Pauvre coq condamné à combattre les siens pour le plaisir des plus forts. (p. 97).
Merci ! Merci ! Un autographe ? Attendez que je réfléchisse...Hors de question ! Et puis quoi encore ! Sauf, bien sûr, si vous avez quelques dizaines de millions de dollars à dépenser. Je suis une vedette, moi...Hein ? Pardon ? Plait-il ? Vous allez voir si je suis un « vulgaire poisson rouge à un euro à la foire du village » ! Je vous prie de me parler sur un autre ton où je vais vous montrer de quel bois je me chauffe...
D'accord, mon imagination est à peu près aussi débordante qu'une baignoire dans laquelle on aurait mis un cachalot. Toutefois, il faut considérer ce scénario comme plausible.
A l'école, c'était la routine de première de la classe : devoirs excellents, rédactions couronnées de succès, rallyes maths remportés les doigts dans le nez, etc. Sauf que les élèves n'étaient pas aussi élogieux que maman et les maîtres. Ils étaient plutôt du genre à me trouver des petits noms sympas comme Grosse-Tête, Citron-pressé, Je-sais-tout, l'Intello, Einstein, l'Hydre à dix-têtes, Cerveau-Bionique...
- Faites attention à vous. Vous portez la promesse d'un monde meilleur. Ce n'est pas la moindre des responsabilités.
- Don Quichotte m'a annoncé son départ. Il ne savait ni le lieu ni la durée de son exil/ Il était juste certain de ne pas vouloir vivre dans un pays sans liberté et sans littérature. En me faisant ses adieux, il m'a demandé ce que je comptais faire. Alors, je lui ai montrée les plans que j'avais élaborés. Il a tout de suite compris que je n'y parviendrais jamais seul, et il a proposé de me prêter main-forte. A deux, nous avons abattu ce travail en une nuit. Nous pouvions être fiers. Mais le plus dur restait à faire : choisir quels livres je garderais. Et d'une, je ne pouvais pas tous les conserver ; et de deux, ils étaient tous répertoriés. Un véritable dilemme. J'en ai éliminé quatre-vingt(dix-neufs de mes registres, et nous les avons montés ici.
La littérature, ce sont les livres, la beauté, l'art, le bonheur, le savoir. Un monde fait de héros qui ne changent pas et ressuscitent aussi souvent qu'on lit leur histoire.
Ensuite, le tour de mon patron est venu : "Plus d'boulot pour toi, Phil, aujourd'hui." Quand je me suis repointé le lendemain, il a précisé : "Ah ! Mince, je me suis mal fait comprendre. Si j'ai dit aujourd'hui, je voulais dire "désormais".
Le pire, c'est pour ceux qui ont de quoi regretter.
Des péchés, sur cette Terre, par ma souffrance, j'ai dû en nettoyer ! Bien sûr, ça ne se voit pas comme ça, à l’œil nu, il y avait tant à faire... Il aurait fallu qu'on soit plus nombreux que ça à récurer cette misérable terre souillée et maculée par les vices et le mal.
Finalement, je suis, tout autant que Jésus, l’agnus dei. Tout à fait, pourquoi je n’aurais pas le droit à ce titre ? Des péchés, sur cette Terre, par ma souffrance, j’ai dû en nettoyer ! Bien sûr, ça ne se voit pas comme ça, à l’œil nu, il y avait tant à faire… Il aurait fallu qu’on soit plus nombreux que ça à récurer cette misérable terre souillée et maculée par les vices et le mal.
J’avais une longueur d’avance et voilà que tous m’ont rattrapé. Ce marathon-là, ils auraient aimé le perdre.
Et moi dans tout ça ? Toute ma vie, j’ai ressemblé à un ludion. Déplacé de-ci de-là, au gré des envies de chacun ; des miennes jamais.
Finalement, moi qui étais prêt à mourir il y a vingt minutes encore, j’avoue que tout compte fait, j’aimerais bien tenir encore ces derniers 9 jours, 11 heures et des poussières, par simple curiosité. Dit comme ça, je sais que ça peut paraître terrible, mais il se peut que ça soit beau, grandiose même : une sorte de jaillissement venu du ventre de la terre, un feu d’artifice en noir et gris, des couleurs sombres seulement, un mélange de terre, de béton, d’eau, de lave en fusion… Je vais peut-être vite déchanter…