13.
La tunique d'infamie
Michel del Castillo
3.76★
(120)
Voir excellente chronique d'oran en 2017 ..."Puissante lecture , qui invite à réflexion, qui m'a transportée dans le temps, à la fin du XVI, au XVII, et au XX, et dans l'espace , en Espagne : Grenade, Soria- sur les traces de Machado - , dans les Alpujaras, Salamanque, Compostelle, Lugo, Cordoue, Madrid, Valladolid … et dans les Flandres : Bruges, Furnes… en compagnie de Miguel del Castillo, le narrateur du roman, habité viscéralement depuis sa naissance (« Il avait vécu en moi depuis la minute de ma naissance, attendant l'instant propice pour se révéler ») par Don Manrique Gaspar del Rio, né en 1584 à Grenade, évêque de Palencia, ancien juge au Conseil suprême de l'Inquisition.
Tout au long du récit nous partageons leurs dialogues et les confidences de Manrique , longs monologues-confessions.
Miguel del Castillo , fidèle biographe de Manrique (« Je respirais son odeur, je percevais son souffle, j'éprouvais sur ma peau la brûlure de son regard »), est aussi son alter ego (« un fantôme haut et livide »), dédoublement obsessionnel de personnalité, un Je qui en se dédoublant devient « un double je » .
La tunique d'infamie – San Benito - c'est cette casaque dont on revêtait l'hérétique lors de la procession solennelle des autodafés , avant sa montée au bûcher, sur laquelle on inscrivait son patronyme et que l'on suspendait ensuite dans les églises et les cathédrales, à la vue de tous, pour perpétrer la mémoire de l'infamie, de telle sorte qu'une parentèle , une fois souillée, le demeurait jusqu'à la fin des temps, une exclusion sociale à perpétuité . (....) "