Avis sur Rois de cendres à 3:17
- Sans toi je crèverais de faim et je ne finirais jamais mes devoirs. Donc pour être parfaitement honnête, ton amitié est non négociable, expliqua Jack alors qu'August déposait une assiette devant lui.
- C'est rassurant. Content de savoir que je suis ton cuisto et ton père à la fois.
- Réjouis-toi, tu n'as pas à assister aux réunions parents-profs, rétorqua Jack avec un clin d'œil.
Une action mauvaise est-elle justifiable si son résultat implique plus de bien que de mal ?
Ils n’avaient que dix-sept ans. Le monde était si grand et eux si petits : il n’y a personne pour empêcher des choses horribles de leur arriver.
August se sentit jeune, à rouler ainsi dans le noir, au milieu de nulle part. Pas d'habitations, pas de bâtiments, personne. Seulement des kilomètres de route, des prairies, des voitures et la respiration de Jack, endormi à ses côtés. Ils n'avaient que dix-sept ans. Le monde était si grand et eux si petits : il n'y avait personne pour empêcher des choses horribles de leur arriver.
- Félicitations.
Ce mot résonna dans ses os comme s’il avait été prononcé par des géants, ou par des dieux. Rien n’égalait la gloire des grâces du roi d’Osier, la paix du retour après avoir défendu son honneur. Les paroles qui traversaient son esprit étaient archaïques, ridicules, pressantes et plus réelles que tout.
Ce n'est pas parce que je ne vois plus le royaume qu'il n'existe plus. Tant que l'un de nous s'en souviendra, il comptera. C'est nous qui décidons quand le jeu prend fin, pas eux. Ni personne d'autre. Tu es tellement bête, August. Tu est tellement bête et je t'aime tellement.
À peine garé près du champs, August sauta de voiture et se mit à courir. Les mauvaises herbes s'aggripaient à son jean alors qu'il traversait les broussailles. Heureusement, il n'avait pas neigé ici. Jack le suivait d'un pas leste.
Ce n'était pas une course.
Essoufflé dans l'air glacial, August accéléra vers le milieu du champs, et Jack s'esclaffa.
Ils continuèrent à toute allure, basket dérapante sur l'herbe humide, cœurs à cent à l'heure, gorges en feu.
Coincé. Il le savait. Il était coincé.
Les grands bras de Jack l'aggripèrent par derrière et lui écrasèrent les poumons [...]
- Appelle-moi "seigneur". Respecte ton roi.
August se contenta de rire, mais d'une main puissante dans le dos, Jack l'écrasa violemment par terre.
Oh. Alors c'était comme ça.
Il résista encore longtemps, mais ça n'était que de la résistance, pas de la rébellion.
- Tu m'écrases, seigneur, dit-il, rassemblant toute son audace.
Il haletait bruyamment dans la poussière.
Les yeux gris de Jack avaient l'air bleu pâle dans la lumière claire.
C'est pourtant simple, bordel. Pourquoi personne ici n'arrive à se fourrer ça dans le crâne ? Jack est mon unique constante. Mon point fixe.
August appartenait à Jack. En quelque sorte.
C’était difficile à expliquer, mais ce sentiment lui était aussi familier que son propre nom.
Tu ne peux pas t'en tirer en permanence grâce à l'image que tu donnes de toi. Un jour, les gens verront au-delà de tes belles fringues et de ta coiffure et découvriront qui tu es vraiment. Tu as eu beaucoup de chance. Mais ce n'est que de la chance. Tu ne peux pas compter dessus.