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Nationalité : France
Biographie :

Karen Lad - le blog
http://karenlad.blogspot.fr/


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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Ne rien montrer.
Ne rien ressentir.
Ne rien attendre des autres.
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— Comment tu fais ça ?
— Quoi ?
— Ne jamais quitter ce ton neutre.
Sans attendre de réponse, il commença à descendre, puis sauta à mi-hauteur. Il se réceptionna souplement devant moi.
— Je t’ai observée ces derniers jours. Tu quittes rarement ton air impassible, tu parles en général peu ou pas, et quand tu le fais, c’est toujours sur ce ton horrible.
Je le regardai, ne sachant trop comment réagir à cette remarque.
— Tiens, là, tu fais ton air inexpressif.
Je baissai la tête.
— Ce n’est pas un reproche.
Il se tut, mais je le sentais curieux, et désireux d’obtenir une réponse.
— Sais-tu ce qu’est un zambo de compagnie ? murmurai-je.
— Eh bien…
— Un zambo de compagnie est un faire-valoir qui a pour qualités principales d’être silencieux, discret, invisible même, qui ne doit éprouver aucun sentiment ennuyeux, et qui connaît sa place dans la hiérarchie en tant que créature insignifiante.
— Ce que tu n’es pas.
— C’est ce que j’ai appris à faire semblant d’être.

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À midi, nous nous retrouvâmes tous pour le repas.
Après le dessert, pendant le café, j’allai relever le courrier et le ramenai à la cuisine. Je fouillai dans la dizaine de lettres que nous avions reçues.
— Alors ? me demanda Franck.
— Toujours rien de Charlie, répondis-je d’un ton déçu.
— C’est quand même bizarre, commenta Simon en fronçant les sourcils, et cela commence à devenir inquiétant.
— Ils devraient être là depuis au moins quinze jours.
— Peut-être ne sont-ils pas pressés de rejoindre l’envahissant clan du Hameau ? avança Samuel sans trop y croire lui-même.
— Tu es sûre d’avoir bien compris ce que t’a dit Charlie au téléphone, Elie ? m’interrogea Franck, une fois de plus.
— Elle a affirmé qu’ils seraient là tous les deux dans une dizaine de jours, et c’était il y a plus de trois semaines. Depuis ils sont totalement injoignables. Il leur est arrivé quelque chose.
Vermeil toussota, il ne connaissait ni Charlotte, ni Keir, puisqu’il était arrivé au Hameau après leur départ.
— Si Charlie et Keir sont vos amis, et que vous vous inquiétez pour eux, pourquoi n’allez-vous pas simplement les chercher ?
— Je pense qu’il n’y a pas trop de soucis à se faire, relativisa Franck. Charlie est avec Keir, et Keir est un Dréagan. Je ne vois pas vraiment ce qu’il pourrait leur arriver.
— Mais ce n’est pas parce que nous sommes incapables d’imaginer ce qui a pu leur arriver, qu’il ne leur est rien arrivé, rétorquai-je sèchement.
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- Je ne voudrais pas vous déranger, mais on vous attend, cracha une voix qui maîtrisait manifestement mal son agacement.
Samuel était appuyé contre le chambranle de la porte, derrière nous, bras croisés et son regard brillait de colère. Si je n'avais pas les sens assez affûtés pour entendre Samuel se déplacer, le Loup lui, les possédait. Un coup d'oeil à son visage me confirma mes soupçons. Il me sourit, franchement amusé, et je compris que bien évidemment, il savait exactement depuis quand le Tigre était là.
- Depuis quand?
- Très peu de temps.
Donc, Samuel - s'il avait vraiment bridé son ouïe - n'avait entendu que la fin de la conversation. Cela avait l'air d'être le cas.
Keenan se mit debout et me tendit la main pour m'aider à me lever. Samuel fut à mes côtés à une vitesse prodigieuse.
- C'est bon, le Loup, mêle-toi de tes affaires. Je m'occupe d'elle.
Il me tira sans ménagement de ma chaise. Je m'arrachai promptement à son étreinte, et me dirigeai vers la cuisine.
- Je peux encore me lever toute seule. Et je sais même marcher. Il va vraiment falloir que tu te calmes, Seigneur Shere Kahn.
- Ne m'appelle plus comme ça, gronda-t-il.
- Ne te conduis plus comme ça, lui répondis-je du tac au tac.
- Eh ! Vous êtes encore en train de vous disputer ? intervint Rose qui sortait de la cuisine. Et c'est nous les ados dans cette famille ?
J'entendis Keenan rire derrière moi.
- Et quelle famille !
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Jak s'étira en bâillant de nouveau.
- Je me sens en forme et plutôt cool, répondit-il. Bon, j'ai faim. Ce n'est pas la peine de m'accompagner, je connais la maison. Qu'est-ce que je vais trouver là-haut? Boeuf, mouton, volaille? Et puis, je m'en fiche, tout m'ira.
Son exubérance nous libéra et nous nous détendîmes complètement en le regardant monter allègrement l'escalier. Il tendit la main vers la porte, mais avant qu'il n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit, celle-ci s'ouvrit à la volée. Le battant claqua bruyamment contre le mur. Nous vîmes alors un Tigre furieux se ruer dans la cave et se saisir de Jak.
Samuel dardait un regard plein d'animosité sur le lycan qui faisait manifestement de gros efforts pour se maîtriser.
- Je ne l'ai pas touchée, siffla Jak.
Ils se toisèrent jusqu'à ce que Samuel recule d'un pas et relâche le bras de Jak.
- Et c'est là que chacun pisse pour délimiter son territoire, murmura Mihael.
- Tais-toi, chuchotai-je.
- Ta confiance me touche, le Tigre, attaqua Jak.
- Je t'assure Elie, c'est là que... aïe!
Je venais de pincer Mihael pour le faire taire.
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Impuissante, je sentis la nausée enfler et monter en moi.
Je retins un affreux juron et me précipitai à la salle de bain. Je me penchai au dessus du lavabo, sentant les muscles de ma gorge s’écarter, et mon voile du palais se soulever pour laisser passer le flot bilieux.
Mon diaphragmme se contracta, en vain. Cela me laissa pantelante, comme à chaque fois. Mes muscles se relâchèrent subitement et je m’appuyai contre le mur pour me laisser glisser jusqu’au sol. Je plongeai la tête entre mes mains, désemparée. Ekar ne m’avait dit qu’une seule chose lorsque je lui avais parlé de ces malaises étranges.
"Cela peut être un signe de mort chez une Soigneforme."
De mort ?
"Quelqu’un que tu aimes."
Une personne que j’aimais allait peut-être mourir.
Samuel ? Rose ? Franck ? Simon ? Keir ou Charlotte ? Isaac ?
"Ou alors un être que tu as soigné."
Cela ne rendait pas les choses plus claires.
De qui pressentais-je la mort ?
Ekar ne savait pas.
Je ne savais pas.
Mais je me doutais que ce n’était pas la mort imminente d’un écureuil au fond des bois qui me mettait dans cet état. Celui, ou celle, qui allait mourir, avait été proche de moi à un moment donné, j’en étais certaine.
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Cela fait plus d'un mois que je t'ai dans les pattes, alors un peu plus, un peu moins... je devrais pouvoir le supporter. Même si tu es un aimant à problèmes.
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Le vieux mur trembla sous mon poids, et j’entendis craquer une poutre au-dessus de moi. Tout se passa si vite que je ne sais plus exactement comment les choses s’enchaînèrent. Je crus entendre une voix murmurer, en écho à la mienne :
— Fichue maladroite !
Je fus violemment poussée par une main invisible, et une des poutres pourries, accompagnée de pierres, tomba à l’endroit exact où je me tenais une seconde auparavant.
— Mais… comment… il y a quelqu’un ? suffoquai-je.
Le souffle coupé par la surprise et par la peur, je cherchai mon sauveur du regard.
Il n’y avait personne d’autre que moi.
Comment était-ce possible ?
Hébétée et encore étourdie par la brusque montée d’adrénaline qui m’avait envahie, je vérifiai une nouvelle fois.
— Hé, ho ! Vous êtes là ? criai-je d’une voix mal assurée.
J’étais seule.
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Ne plus être enfermé dans un corps humain, gagner en puissance, en vitesse... Cela devait être extraordinaire.
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Il m’avait dévisagée si avidement lorsque Evan nous avait présentés l’un à l’autre que j’en avais été complètement déstabilisée. Je n’avais ouvert la bouche que trois fois depuis qu’il était arrivé, et à chaque fois je m’étais humiliée.
Bégayante, incohérente, je finis par me réfugier dans le silence.
L’ambiance de ce dîner était oppressante.
Pourquoi avais-je peur de lui ?
Je ne le connaissais pas. Je ne l’avais jamais rencontré et il ne m’avait pratiquement pas adressé la parole depuis qu’il était là.
Ma réaction était insensée, inexplicable, et totalement instinctive.
Evan ne s’apercevait de rien, mais notre hôte, lui, était tout à fait conscient des sentiments qu’il provoquait en moi. Il paraissait même s’en délecter.
Je l’observai plus d’une fois à la dérobée, ne trouvant le courage de le faire que lorsque son attention était fixée ailleurs.
C’était un homme à la fois fascinant et repoussant.
Ses cheveux étaient gris acier, alors qu’il devait avoir la trentaine. Ses yeux, également gris, d’une nuance très claire, me glaçaient quand j’avais la malchance de croiser son regard. Il était rasé de près, avait le front haut, le nez droit et la bouche cruelle. Dès que je posais les yeux sur lui, mon imagination travaillait comme celle d’une enfant de cinq ans qui croit fermement en l’existence des monstres. Quand il souriait, comme en cet instant, sa lèvre supérieure se retroussait et dévoilait alors une rangée de dents blanches carnassières et bien alignées.
Sous son costume gris, son corps était mince et musclé. Il avait une voix d’une beauté incroyable, grave, chaude et très attirante, mais il s’exprimait sur un ton froid comme la banquise. Ses intonations coupantes révélaient son manque de coeur et de générosité.
Je m’ébrouai pour chasser le malaise persistant que me causait sa proximité, et ce faisant, j’attirai malencontreusement son attention. Il se tourna vers moi et me sourit tout à coup, d’un sourire qui n’atteignait pas ses yeux, tant son regard était calculateur. Je réprimai un nouveau frisson de répulsion.
Il était tout simplement inhumain.
Je savais, d’instinct, qu’il était mauvais et dangereux.
Il était le mal incarné.
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