Quant à moi, la réalité me heurte de plein fouet. Le plus beau baiser de ma vie celui qui m'a fait vibrer, transporter, chanceler comme jamais n'est qu'une imposture. Je ne peux plus me cacher, je ressens quelque chose pour Ladislas. Mon corps le sait et même si j'ai voulu convaincre mon cerveau du contraire, mon corps lui se délecte du moindre contact de Ladislas.
Chapitre 2 :
«… Ce dernier fronce les sourcils, il me regarde, puis se baisse vers la louve qui se roule carrément à ses pieds dans une position de soumission. Il continue à nous observer toutes les deux alors j’écarte les bras dans une posture d’incompréhension totale.
– Espèce de lâcheuse, m’exclamé-je en contemplant l’inconnu frictionner vigoureusement le ventre gris de la louve.
L’homme lève les yeux de Louve pour les tourner sur moi. L’intensité de son regard rend ma gorge sèche et mes tétons au garde-à-vous. Cette misérable robe ne cache rien de mes réactions physiologiques. Le gredin semble s’en amuser avant d’ouvrir la bouche.
– Elle sait qui je suis, elle.
Je le dévisage, stupéfait, et je n’ai pas le temps de répliquer, car mon réveil sonne. …»
Le dicton dit que l’amour est aveugle, la preuve vivante de cette expression se tient devant moi. Habituellement, le prince est un homme réfléchi, posé, mais dès que Marissa entre dans la danse, il perd tout sens commun.
— L’amour, ce n’est pas ça. C’est censé être un sentiment doux, réconfortant, épanouissant, chaleureux.
Ladislas me regarde avec une sorte d’amusement. Rien de positif, comme s’il se moquait de moi, se sentait supérieur à moi. Comme s’il connaissait quelque chose dont j’ignore tout.
— C’est ta vision de l’amour, Alice. Il peut aussi se montrer destructeur, enflammé, dévastateur, enivrant.
— Ça s’appelle la passion, Ladislas, pas l’amour !
Chapitre 2 :
«… Lorsqu’enfin j’y parviens, une silhouette massive se glisse dans mon véhicule. Caël, sur le siège passager, me dévisage, puis prend la parole :
– Mon petit bouton rose, jusque-là, j’avais juste des doutes. À présent, je suis certain que tu sais qui je suis. Sinon, tu n’aurais pas détalé comme une biche effrayée.
Sans que je la contrôle complètement, ma voix monte instantanément dans les aigus.
– Je ne connaissais pas votre identité avant qu’on me dise votre nom. Je veux que vous descendiez de ma voiture ! Maintenant !
Ma voix est devenue tellement stridente que seuls les dauphins doivent me comprendre. En face de moi, Caël affiche un sourire amusé, puis continue son discours décousu :
– Donc, tu comprends qu’en pénétrant sur mon territoire, tu aurais dû venir me présenter tes respects. Tu connais le prix de cet oubli, je suppose ?
Je secoue la tête. Je ne saisis même pas de quoi il parle. Ce dernier m’adresse un immense rictus avant de poursuivre :
– Tu m’appartiens pendant trente jours.
Cette fois, je panique totalement quand Caël se rapproche de moi pour replacer une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. L’angoisse m’enserre dans un étau. …»
Prologue :
«… Je l’entends.
Pour la première fois, j’entends son chant et je sais qui elle est. Elle est mon âme, elle est mon cœur, elle est ma destinée.
L’Appel, je n’y ai jamais cru. Un conte de fées pour que les petits loups restent tranquilles en attendant la femelle qui les comblerait. Dans mon entourage, seuls une dizaine de mâles ont perçu l’Appel. Une légende, une faribole, une bizarrerie de plus chez les loups-garous et un vaste sujet de blagues dans mon cas. Enfin jusqu’à maintenant.
Sans aucun contrôle, je quitte ma peau d’homme pour celle de loup si vite que j’éclabousse mes compagnons du liquide transparent qui accompagne nos transformations.
— Pouah, hurle Taylor en essuyant sa langue avec sa manche.
Normalement, cette vision me plongerait dans un fou rire, mais pas aujourd’hui. Je n’ai pas le temps de me préoccuper de mes sentiments. Le loup et moi sommes d’accord. Il nous la faut. Maintenant ! Je lève mon museau et renifle longuement l’air. …»
Chapitre 1 :
«… Il m’embrasse sur la joue rapidement, puis s’écarte de moi, les sourcils froncés. Il se penche sur mon cou avant de me humer.
— T’étais où hier ? me demande-t-il d’un ton agressif.
Je suis extrêmement surprise, car jamais au cours de nos trois ans de relation, Marco ne s’est montré jaloux. Une de ses principales qualités, à mes yeux.
— Je te l’ai dit la semaine dernière. L’enterrement de vie de jeune fille d’Isa.
— C’était où ? répète-t-il la mâchoire serrée.
— À Paris dans le dix-septième, un club qui s’appelle…
— L’Absinthe, disons-nous en même temps.
Je n’ai pas le temps de lui demander comment il connaît ce club qu’il court au salon, puis se dirige vers l’entrée. Marco ouvre un placard et prend une valise avant de se précipiter à l’étage.
— Mais qu’est-ce qui se passe ? l’interrogé-je.
Je le rejoins dans notre chambre alors qu’il fourre ses affaires dans le bagage.
— Il se passe que tu as déconné, Ella. Je sens son odeur partout sur toi ! Il sait forcément ce que tu es, et quand il va te trouver, il va me tuer ! Putain, on ne plaisante pas avec Caël !
Son discours incohérent m’effraye. J’ignore totalement qui est cette personne. …»
Chapitre 1 :
«… — S’il y a la moindre égratignure, je te le ferai payer, jeté-je en me dirigeant vers la voiture de Beck.
— Moi aussi, je t’aime, Faustine McCarthy.
Je me retourne et le dévisage de mon air le plus farouche tandis que lui m’adresse un sourire franc qui n’a absolument rien d’ironique. Dès que l’on se quitte, il me le dit. Ses trois putains de mots. Que l’on soit seuls, avec ses Bêtas ou même devant Nancy. La première fois, j’ai cru qu’elle allait s’évanouir de bonheur. Moi, ça me met en boule. Il n’a pas le droit de le dire. En réalité, je ne peux pas l’en empêcher, et ça me rend dingue.
— Va te faire foutre ! crié-je.
Je rentre dans le SUV de Beck et claque la porte. Je dépose avec attention ma hache sur le sol. Alek continue à me sourire et m’adresse même un coucou avec sa main. Je lui réponds par un doigt d’honneur.
— Quand allez-vous cesser ces gamineries que j’arrête de dormir sur ton canapé ? soupire Beck en mettant le contact.
— Quand ton connard d’Alpha comprendra-t-il que je ne suis pas son âme sœur ?!
Pour seule réponse, Beck lève les yeux au ciel en soupirant. …»
Prologue :
«… Je suis un Alpha, et pas n’importe lequel, je suis le petit-fils de King Black, je descends d’une grande lignée d’emmerdeurs. Je joue en ligne majeure des enquiquineurs, alors que Faustine n’évolue qu’avec les juniors.
Rien, je dis bien rien, ne me fera renoncer à elle.
Maintenant, je dois seulement lui faire avouer qu’elle m’aime autant que moi je l’aime. La nuit, dans les brumes de son monde intérieur, un espace que possèdent toutes les sorcières, elle me laisse la frôler, la mordre, l’embrasser, l’aimer. Elle répète que ce qui se passe dans son monde intérieur n’a aucune valeur dans la réalité. Que Faustine continue à se bercer d’illusions. Nos étreintes ont autant de valeur dans son monde intérieur que sur la montagne où se cramponne son minuscule chalet. Elle va devoir rendre les armes et enfin s’avouer son amour pour moi. Qu’importe le temps ou l’énergie que cela me prendra.
Elle est ma destinée. …»
Chapitre 1 :
«… Dans les yeux de mon interlocuteur, je vois ma transformation. Mes deux ailes blanches s’allongent dans mon dos tandis que mes yeux prennent une teinte parme limite fluorescente. Les cinq démons devant moi sont bouche bée. J’agite mes ailes, j’ai toujours du mal à bien les positionner. Ayperos, aux ailes reptiliennes, n’a jamais été capable de m’expliquer comment m’en servir. Pour lui, seul un ange pourrait me l’enseigner, et je préfère rester loin de ces fanatiques.
— Je comprends mieux, chuchote Alarios, pourquoi vous rendez Caël fou.
J’ai à peine le temps de réagir que le démon s’exclame :
— Magnifique, si nous allions dîner et profiter des nuits new-yorkaises ? .…»
Chapitre 1 :
«… Je pense que ma peau ne s’est pas couverte d’autre chose que de frissons durant cette période.
— Je crois qu’on a quelques responsabilités, avoué-je en me retournant face à lui avant de promener mes doigts sur son torse dénudé. Mais je suis convaincue que tu peux me faire oublier tout ça !
— Mon bouton de rose, soupire-t-il à son tour en embrassant ma main vagabonde. Si nous ne partons pas aujourd’hui, une armée va venir nous chercher. Tes anges, mes démons, mon père, tes grands-parents, un véritable défilé.
Je hausse les épaules, à la fois fatiguée d’imaginer le poids des responsabilités qui va nous tomber dessus et ravie de revoir ma famille, notre clan. …»