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Citations de Kazuki Sakuraba (77)


Quelle créature maladroite que l'homme. Moi aussi, quand je me retourne, je sais bien quelle insignifiante et stupide personne je suis, cela ne sert à rien, je n'arrive pas à en sortir. Il est bien difficile de changer. Grandir est une épreuve terrible. Mais je vais quand même vivre, et à fond, encore.
(p. 409)
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Le monde a rétréci. Même dans la montagne, un endroit secret, ça n'existe plus.
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Maman n'est jamais devenue adulte. Elle n'était plus une enfant, mais elle n'était pas une adulte, comme tant de femmes de sa génération.
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On ne savait pas où le monde allait, alors pour ne pas dévaler la pente on ne pensait qu'à s'accrocher avec les dents quand ça secouait.
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Victorica... est certainement encore dans une des tours de la bibliothèque... en train de profiter du chaos... entre la fontaine du savoir et ses livres étalés en cercle.
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Il lui tendit la carte sans gêne. Man’yô la reçut comme elle put. Des caractères qu’elle ne savait pas lire malgré toute l’envie qu’elle en avait étaient alignés sur le papier.
— Je ne sais pas lire…, dit Man’yô en rougissant.
Le jeune homme rougit à son tour.
— Ah, tu ne vas pas à l’école…
— Si, j’y suis allée. Mais je ne sais pas lire et je ne sais pas faire les additions. Ça ne rentre pas dans ma tête.
— Ah bon…
Le jeune homme resta un moment sans rien dire. Puis, quand le thé mousseux de Man’yô arriva, il lui dit d’une petite voix :
— Ne sois pas gênée, bois, je t’en prie.
Alors, comme s’il parlait tout seul, il se mit à lire le menu.
— Thé mousseux, thé d’algues konbu, thé torréfié hôjicha, café, thé anglais. Yôkan aux marrons. Yôkan à la patate douce. Yôkan aux haricots noirs. Daifuku aux haricots cinq couleurs…
Man’yô eut un petit rire. Rassuré, le jeune homme reprit sa lecture du menu depuis le début. Puis, rajustant d’une main ses longs cheveux, ses lèvres fines et rouges tremblantes :
— Restez donc jusqu’à ce que la pluie s’arrête, mademoiselle Tada Man’yô.
— Merci…, fit Man’yô en inclinant la tête.
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Le thé bukupuku, ou « thé mousseux », est une spécialité de la région du San’in. Dans un bol, mettez une petite quantité de haricots de cinq couleurs différentes cuits dans le sirop, versez ensuite du thé vert. Fouettez jusqu’à ce que la mousse fasse bukupuku. Mangez les haricots avec une pique de bambou et buvez le thé.
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Je n’avais aucune… – non, aucun d’entre nous, les élèves moyens – n’avait d’ambition particulière. Notre professeur principal nous le reprochait et nous faisait la morale assez souvent sur le sujet. Et que nous devrions brûler d’enthousiasme pour devenir ce que nous voulions devenir, et qu’on dirait même pas que vous êtes jeunes, bon sang… Et c’est quoi, avoir l’air jeune ? Apathie et dépression, ça ne suffit pas pour poser le diagnostic de cette maladie ? Le champ à couvrir était si vaste, et nos emplois du temps tellement chargés. Une saison angoissante, voilà le sentiment que j’ai gardé de mon adolescence, comme si nous étions à bord de petits bateaux au milieu de la brume. Et c’est ce qui me portait à être gentille avec mes camarades, sachant qu’ils étaient exactement comme moi dans leur petit bateau. Nous étions gentils les uns avec les autres, nous efforçant de passer au moins l’instant présent le plus agréablement possible. Avoir la bonne disposition d’esprit, voilà ce qui était le plus important. Quand nous entrions dans un champ de relations humaines, nous nous efforcions de saisir correctement l’atmosphère, pour ne pas être surpris à flotter. Nous nous motivions mutuellement pour que les conversations s’engagent, et quand la sauce prenait, l’effort nécessaire pour maintenir la tension un moment avec nos amis pouvait nous laisser assez fatigués. Les sentiments pesants et vagues, dont nous aurions eu envie de parler mais que nous ne savions pas dire, étaient en permanence refoulés au fond de nos cœurs où nous les entendions gémir.
Il y avait bien une chose pour laquelle nous étions prêts à nous enflammer. Une seule. L’amour. Pour l’amour seulement il était autorisé de se consumer sans limites, un accord tacite était passé entre camarades sur ce chapitre.
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Le gros de la population scolaire se plongea plus profondément dans la Guerre des concours. Celui qui était assis à côté de vous n’était plus un ami, mais un ennemi qu’il s’agissait de dégommer à coups de pied avant qu’il prenne votre place. Avoir de bonnes notes et gagner dans cette société tendue vers l’éducation étaient considérés comme la chose la plus importante. Une fois leur maison individuelle acquise grâce à un prêt bancaire, les parents mirent toutes leurs économies dans les frais de scolarité de leurs enfants. Et pas seulement les garçons, cette fois. Les filles aussi investissaient toute leur énergie dans les études. Peu après, la loi sur l’égalité des opportunités d’emploi fut promulguée et, quelques années plus tard, on vit le nombre des députées au Parlement faire un bond – dans les rangs de l’opposition tout au moins. Ce mouvement reçut le nom de « Madonna sensation ». Les filles devaient encore crapahuter pour se faire une place, mais elles remportèrent aussi des victoires dans la Guerre des concours, elles aussi pouvaient devenir des gagnantes et supporter les principaux piliers de la société.
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Mais la jeunesse est belle justement parce qu’elle passe.
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Une saison angoissante, voilà le sentiment que j’ai gardé de mon adolescence, comme si nous étions à bord de petits bateaux au milieu de la brume. Et c’est ce qui me portait à être gentille avec mes camarades, sachant qu’ils étaient exactement comme moi dans leur petit bateau.
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Les entreprises, désireuses de tâter des secteurs d'activité qui n'étaient pas les leurs, accumulèrent les dettes. Les prix de l'immobilier se mirent à grimper, contrôlés en sous-main par des requins. le gros de la population acheta à crédit des appartements dans des immeubles de standing, portait des vêtements de stylistes célèbres. Les diplômés de l'université étaient très recherchés par le secteur industriel, mais cela ne concernait que la capitale. Les gens du San'in, virent tout cela par la fenêtre de la télévision, cette commodité de la civilisation.
Rien de particulier ne changea à Benimidori.
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J'avais de quoi manger sans problème, je n'avais rien à faire, mais étais-je libre? C'était quoi, la liberté, pour nous? La liberté, pour une femme, qu'est-ce que c'est?
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Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grand-chose. Mais quand tu n’es plus jeune, la vie continue quand même.
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Sans réelle ambition, sans non plus le désir débordant de dépenser un argent fou pour quoi que ce soit, ni vraiment d'intérêt pour m'amuser dans les grandes largueurs. Je n'étais pas davantage prête à m'investir dans une carrière pour devenir quelqu'un dans une entreprise au point d'y perdre mon identité. Je n'avais aucune envie d'acquiescer ou de courber la tête pour des choses auxquelles je ne croyais pas. Ce qui ne m'empêchait pas de sentir, comment dire... la suffocation de ces journées qui m'entraînaient vers l'âge adulte. Je souffrais de penser que j'aurais dû m'appeler "Liberté". J'avais de quoi manger sans problème, je n'avais rien à faire, mais étais-je libre ? C'était quoi la liberté, pour nous ? La liberté, pour une femme, qu'est-ce que c'est ?
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Et pendant tout ce temps, longtemps, longtemps, la connaissance qui fait tourner le monde, sans cesser un instant, passa des lèvres de Yôji pour s'écouler dans le cerveau vierge, profond comme une grotte, de Man'yô.
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Le feu devint une fine ligne violette, tremblotante, qui s’éleva lentement dans le ciel nocturne jusqu’à une hauteur extraordinaire. La fumée était comme une corde, solide, violette, mystérieuse, et si vous l’agrippiez et que vous grimpiez à cette corde, vous pouviez monter jusqu’à l’infini.
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Car pour les collégiens et lycéens de cette époque, les bandes de loubards, la violence scolaire et tout ce qui allait avec ne constituaient que la moitié de l’histoire. La majorité des élèves était surtout prise dans une rude bataille connue sous le nom de « Guerre des concours ». Les hommes forts, les ouvriers de Benimidori, ceux qui avaient travaillé à la reconstruction de l’après-guerre, commençaient à ressentir la futilité du travail. Ils avaient rêvé d’une vie stable avec une maison individuelle en banlieue acquise grâce à un prêt immobilier. En d’autres mots, ils avaient rêvé de quelque chose de permanent. Ils souhaitaient que leurs enfants s’élèvent dans le nouveau système méritocratique et atteignent un statut social supérieur au leur.
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Maman est une femme des villages. Je suis une femme des montagnes. Et Man’yô avait beau avoir été ramassée et élevée par cette femme des villages, bonne et douce, la femme des montagnes qu’elle était ne lui ressemblerait jamais.
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C'est toujours comme ça : commencer quelque chose, pérenniser quelque chose, c'est toujours difficile.
(p. 386)
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