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Critiques de Kev Walker (45)
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New Avengers Marvel Now, tome 4

Cette fois ça y est, le moment fatidique est arrivé.



Je ne vais pas recommencer à expliquer toute cette histoire qui mélange les épisodes de Avengers et New Avengers. Disons simplement que le groupe de « héros sages » auto-intitulé Illuminati est à l’heure du choix :

Soit détruire l’autre Terre qui entre en collision avec la leur, un véritable génocide.

Soit laisser faire et voir sa propre Terre, son propre univers, réduit en miettes.

Choix impossible pour qui a pour deux sous d’éthique et de morale.

Choix encore plus impossible quand l’autre Terre est protégée par un groupe de héros ressemblant à la Ligue de Justice tout aussi noble.



Les Illuminati se font connaître, essaient de trouver une solution. Mais ça part en sucettes et en gnons.

Qui va oser appuyer sur le bouton ? Dr Strange ? Black Panther ? Reed Richards ? Qui va sacrifier son âme pour commettre le pire et le meilleur ?



Jonathan Hickman va au bout de l’insupportable suspense… ou presque. Il y en a un parmi les Illuminati qui a moins de scrupules que les autres… qui a toujours fleurté avec la ligne séparant les « bons » des « vilains ».

Je ne vais pas vous dire qui… et quoi encore ?



Toutefois, le tournant du scénario désamorce le choix et le fait retomber dans quelque chose de plus commun. On peut dire que Hickman n’a pas osé, ou n’a pas eu le droit, de sacrifier l’âme des héros Marvel. Dommage dans un sens.



Mais les incursions d’autres Terre continuent. Hickman gère. Et cette fois, plus question de scrupules ; pour faire le sale boulot, il faut des salopards, c’est aussi simple que ça.



C’est le dernier New Avengers qui va donc fusionner avec Avengers qu’il est devenu impossible de séparer. Comment tout cela tournera-t-il ?

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Avengers Time Runs Out, tome 4

Ouf, j’arrive enfin à la clôture de mes billets sur Avengers, Time runs out. J’aurais mis presque deux mois quand même.



Je vais faire court cette fois, parce que faire long signifierait dévoiler tous les secrets, révéler toutes les fins de l’ensemble de cette pelote de fils d’intrigue qui enserrent le multivers Marvel.

D’abord, ce multivers est presque désintégré.

On apprend comment Dr Strange et Fatalis ont réussi à manœuvrer les intrigants Prêtres noirs et les Swans, et comment ils se retrouvent seuls avec l’Homme Molécule face à la menace des Beyonders qui sont les responsables ultimes de tout ce bazar.

Comment la Suicide Squad menée par Thor et Hyperion finit.

Comment la Terre s’oppose à l’armada des empires galactiques venue la détruire.

Pourquoi cela ne sert plus à grand-chose au fond.

Et histoire de terminer par l’absurde, Iron Man et Captain America vident leur querelle personnelle alors que le multivers crie son agonie.



Cette série conclue donc le long arc des incursions développé pendant des années sur les titres Avengers et New Avengers. Jonathan Hickman l’aura menée de main de maître. Le scénario a été pensé dès le départ, j’en veux pour preuve les éléments presque anodins évoqués à un moment quelconque venant résoudre des problèmes à la fin. On se demande bien ce que l’on pourrait écrire après ça.

Un nouveau reboot je suppose.

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Avengers Time Runs Out, tome 1

Avengers Time Runs Out réunit enfin les séries Avengers et New Avengers qui, de fait, parlent du même sujet depuis un moment : la collision des univers, la destruction du multivers. Ça pouvait être compliqué de suivre les deux séries séparément. Panini a décidé de tout réunir sous un seul titre en essayant de maintenir la chronologie des événements (les séries américaines continuant de coexister, ce que je n’avais pas compris au début).



Huit mois ont dont passé. Et la première impression est que ce sont des années qui se sont écoulées. Il a dû s’en passer des choses, pour que l’on retrouve Thor sans son marteau, Hyperion avec une barbe de six mois (incroyable ce qu’il ressemble à un asgardien) et Captain America qui a carrément pris vint ans, tout ridé et les cheveux blancs.

La bonne nouvelle est que l’univers Marvel familier n’a pas disparu (puisqu’on le lit). Il est finalement maintenu en vie par les méchants – la Cabale de Thanos qui a efficacement et avec une joie cruelle remplacé les hésitants Illuminati dans le rôle de la destruction des univers qui menacent le leur. Namor, qui les a réunis, a des scrupules (si, si !). Il va demander l’aide de Fatalis qui le renvoie chez maman. Fatalis a ses propres plans, comme d’habitude.



Bon, ça n’empêche pas les Illuminati de chercher une solution plus globale et d’être pourchassé sans pitié pour cela. Red Richards monte des plans implacables avec peu de pourcentage d’échec pour échapper à la coterie du Shield à présent dirigé par un Captain America qui n’a plus qu’une idée en tête : faire payer Richards, Hulk, la Panthère Noire, le Fauve et consort (mais surtout Tony Stark). Il est psychologiquement brisé par l’oubli que lui ont imposé les Illuminati. Il a recruté Jane Richards qui semble décidée à stopper son mari. Elle m’a presque fait peur avant que je ne comprenne ce qu’il en était vraiment (malin, Red).



Un troisième groupe de héros se monte autour de Solaaar (dont je ne savais pas qu’il était si blindé de tunes) qui souhaite arrêter cette lutte fratricide insensée à une époque où tout risque de s’effondrer. Solaar veut envoyer Thor et Hyperion à l’autre bout du multivers où il pense trouver le coupable de tout cela.



Je vous l’avais dit, il se passe tout un tas de trucs. Une déception : la succession des dessinateurs qui multiplient les incohérences mineures, comme la coupe de cheveu de Hulk qui passe alternativement d’une longueur presque rock n’roll à une coupe mohican.

Pour le reste, c’est bien accrocheur.

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Avengers Time Runs Out, tome 3

Voyons, voyons, voyons ; comment résumer tout ce trafic ? Faudrait que je demande un peu de sa dope à Jonathan Hickman pour y arriver, sob !



Alors déjà les diverses factions d’Avengers ont accepté une trêve. Car on arrive à court de temps là. Sur l’infinité d‘univers existants, il n’en reste plus qu’une vingtaine. Ça craint du boudin. Du coup ils décident d’abord… d’éliminer les seuls qui s’occupent de sauver leur univers face aux autres lors des incursions : la cabale de Thanos. Bon, ils s’y prennent comme des bouchers et ils aiment ça, mais c’est pas les bons sentiments qui vont les sauver. Si on avait laissé faire Cap America, l’univers Marvel nominal serait déjà en morceaux.

Bref le plan est de faire sauter la cabale avec la bombe qui va désintégrer le prochain univers qui va faire sa petite incursion. Et Black Panther compte bien en profiter pour régler sa petite vendetta face à Namor. Y’a pas, ils sont tous atteints.



Puis on apprend qui est à la source de tout ce bordel. Rien d’autres que les Beyonders. Vous vous souvenez des Guerres Secrètes. Ben le personnage ultra puissant qui bouffe des Galactus comme des cacahuètes était un Beyonder enfant ! Ça craint du foie gras !

Ces types ont décidé que l’expérience multivers, y’en avait marre. Ils ont déjà dézingué comme qui rigole tous les « Cosmiques » du multivers : les Célestes, Eternité, le Tribunal Vivant, etc.

Pour l’espoir on repassera.



Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule. Les grands empires civilisés de l’univers Marvel se sont rendus compte que c’est le bordel, que la Terre en est en quelque sorte le point focal, et que dans ce cas on réfléchit pas, on ventile, on disperse façon puzzle. C’est une armada de vaisseaux spatiaux qui approche.



Bon, la critique arrive tard mais j’ai pas décroché de la journée quand j’ai lu la série. Seul défaut : le changement constant de dessinateur qui ne font pas gaffe à suivre ce que fait le voisin. Du coup on a un Hulk qui un jour a les cheveux longs, le lendemain un coupe iroquois, etc. beu !

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ABC Warriors - Zenda 1 : Les guerriers du K..

Des pieds nickelés furieux ont été lâchés sur le cosmos. A leur tête, un mékanisme prosélyte dément aux circuits imprimés gravement mandelbrotés par des fractales khaotiques au-delà des limites du délire autorisé par tous les pétards de la terre - mais aux fumées des feuilles cannabinolées ces vagabonds galactiques préfèrent la fumée qui sort de leur carabines aux canons surdimensionnés. Quand à ce chef, il n'a pas vraiment toute sa tête et il n'est pas vraiment le chef, peut-être est-il juste un (très) mauvais génie, un inspirateur plus qu'un commandant. Et s'ils ont quelque part, quelque chose qui ressemble au nickel, ce n'est pas seulement sur les pieds, c'est bien sur tout leur corps qui est en pure ferraille. Ces guerriers de métal, donc, sont prévus pour combattre dans les pires conditions : guerre atomique, bactériologique ou chimique (A-B-C). Autant dire qu'ils résistent à tout. Et que rien ne leur résiste... Ou presque... Ou pas longtemps... Bah ! et même : se faire dérouiller quand on est en métal, ça ne peut pas vraiment faire de mal.



Ils débarquent sur Hécate, une planète déjà sous influence du Khaos peuplés de maras, cavales hystériques, de nains à la vie consciente apathique et immobile mais au sommeil agité de la violence la plus incontrôlable et de pas mal d'autres personnages qui semblent avoir été conçus à l'envers du standard habituel de la réalité communément admise. Le tout sous l'autorité de l'empire qui essaye de faire valoir son autorité justement au travers des taxes, de la religion, de la science, du pouvoir politique, entre autres choses, trop longues à énumérer ici. Les trois lunes de cette planète doivent entrer en conjonction et pendant cette triple éclipse, la déesse du Khaos pourrait faire changer bien des choses. A cette occasion, Deadlock, le prophète-automate du Khaos qui a entrainé les ABC Warriors dans cette histoire, compte faire une offrande de sept têtes humaines qu'il doit cueillir sur les cous les plus représentatifs de l'autorité et de la raison. La cueillette se fait tout au long de ce volume et du suivant, La 7eme tête, avec beaucoup d'originalité dans la violence la plus sadique, la plus gratuite et la plus absurde possible que l'artiste Kev Walker concrétise par des illustrations étourdissantes - véritables tableaux moitié grotesque, moitié caricature expressionniste et moitié hyper-réalisme effronté - bon, ça fait beaucoup de moitiés mais c'est le khaos alors une de plus une de moins quelle importance ?



Ps : à lire avec du Motor Head ET du Gun 'n Roses (sans les roses) en fond sonore, bien sûr. Au pire, les Sex Pistols. Rien n'est plus à l'opposé d'un quatuor de musique de chambre ou même de musique symphonique façon Wagner que cette bd couillue et "rabelaisienne" (si Rabelais avait été anglais et avait pris "Marquis de Sade" pour nom de plume).
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Avengers Time Runs Out, tome 2

Cette fois on commence à entrevoir le bout du tunnel multiversel.



D’abord, un autre larron est entré dans la bagarre. Par expérience, on sait qu’il vaut mieux ne pas le sous-estimer : c’est le Dr. Fatalis. A nouveau acoquiné à l’Homme -Molécule, comme au bon vieux temps des Guerres Secrètes, il a sa propre approche pour stopper la chute du multivers.



Ensuite la Suicide Squad (pas la vraie hein, elle est chez DC) envoyée à l’autre bout du multivers pour claquer le supposé responsable de tout ce fourbi – Thor (sans son marteau puisqu’il est indigne depuis quelque temps) et Hyperion en tête – tombe en fait sur les Prêtres Noirs, donc l’une des forces les plus destructrice d’univers. Et on apprend enfin qui est à leur tête… un héros connu. Paf le pavé ! Je n’en dirai pas plus.



Et c’est aussi l’affrontement final entre les Illuminati restant et les Avengers de Cap America, ce dernier dévoré d’envie de vengeance presque au point de faire passer la fin de l’univers au second plan. Bataille physique et stratégique pleine de rebondissements où chaque camp sort un atout de sa manche chacun son tour. Mais à ce jeu on ne bat pas Red Richards, même s’il n’avait pas prévu l’arrivée des Casques Bleus : les Avengers de Solarr.

Pat à la fin ? Il serait temps de s’occuper du vrai problème non ?



Jonathan Hickman est quand même un scénariste un peu dingue. Penser un truc pareil est assez dément. Théoriquement, ce qui se passe là obligerait à arrêter tous les autres titres Marvel, mais j’imagine que le Grand Economiste est beaucoup plus puissant que Galactus en la matière.

La suite dans le tome qui suit.

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Star Wars - Docteur Aphra, tome 4 : Un plan..

De nouveau emprisonnée, le Dr Aphra met en place un plan qui ne peut qu'être foireux, demandant de l'aide à sa petite amie haut gradée de l'Empire et celle de son ex, une Rebelle...

Un trio forcément explosif et plein de surprises dans ce 4eme volet !!!
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James Bond les origines : Silverfin (BD)

Charlie Higson et Kevin Walker proposent une adaptation en bande dessinée du premier roman (composé par Charlie Higson) des aventures du jeune James Bond : Silverfin. Alors que de nombreux romans, nouvelles, récits de l’agent 007 n’ont pas étés traduits en français, ces romans et même cette adaptation l’ont été (par Casterman en l’occurrence).



Le format est assez atypique car il est loin du format habituel de la bande dessinée et se rapproche davantage du comics avec un nombre de pages plus important, un couverture de qualité (avec rabats). L’édition propose des pages de bonne qualité, avec un glaçage qui donne un côté brillant à l’ensemble. Tout cela est franchement bien composé. Le découpage en chapitre prend également ses distances avec les comics pour opter pour une approche plus proche du roman.



N’ayant pas lu le roman, je ne me prononcerai pas sur le fonds. J’ai toujours été réticent à lire ces romans "jeunesse" que je considère être une manière de travestir 007 en version Harry Potter alors que les films se prostituent à la mode Jason Bourne. La lecture de cette bande dessinée achevée, le doute s’installe…



Nous retrouvons ici un jeune James Bond, déjà orphelin, dans l’après Grande Guerre, malmené à Eton. Cette partie convenue ne dure pas très longtemps et laisse rapidement la place à une histoire intéressante où il va être question d’anguilles, de château, de manipulations non éthiques. Bien entendu il va y avoir un grand méchant, un joli brin de fille (deux avec la tante), et une figure tutélaire qui va servir de modèle… Tout un programme !



Les dessins se révèlent en revanche un peu faiblards. Les personnages sont carrés ou plus ronds (notamment pour les figures féminines). Le trait est également très peu fluide pendant les scènes d’action, ce qui est franchement regrettable. En revanche la mise en scène est dynamique : cartouches et planches son utilisés à bon escient. Dommage qu’il s’agisse d’un one shot, car il y a ici un potentiel intéressant à exploiter.



Même si les dessins ne sont pas vraiment réussis, cette adaptation se révèle finalement plaisante et risque de vous donner envie de découvrir la série écrite par Higson. Les adeptes du célèbre agent secret découvriront ici quelques références plus au moins cachées, assez sympathiques…
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Star Wars - Docteur Aphra, tome 2 : L'énorme ..

Ayant conservé un artefact d'une valeur inestimable, Aphra organise une enchère de tous les dangers en invitant les pires criminels de la Galaxie, espérant ainsi obtenir un sacré magot et purger sa dette vis à vis de Krrsantan...

Ce ne sera pas le seul souci, ses droïdes sanguinaires, avisés de liberté, rappellent un danger encore plus immense dans la partie...

Action, art du compromis, combats de titans, la vie du Docteur Aphra n'est pas la plus tranquille... Pour notre plus grand bonheur !!!
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Avengers Time Runs Out, tome 4

• Avengers Time Runs Out, tome 4

• Jonathan Hickman (Scénario), Mike Deodato Jr & Stefano Caselli (Dessin)

• Panini Comics



Après un run assez conséquent sur les Avengers (6 tomes d'Avengers, 4 tomes de New Avengers, Infinity) Time Runs Out est la dernière ligne droite de Jonathan Hickman avant son évent Secret Wars.

Et si jusque la les série Avengers et New Avengers avaient droit chacun à leur propre bouquin, désormais, les deux séries sont rassemblés en un seul tant elles sont liées.



Dernier tome du run de Hickman, et on sent que l'event Secret Wars n'est plus très loin.

Ayant déjà lu Secret Wars il y a quelques années, j'avais apprécié l'évent qui peut tout à fait se lire seul, mais il faut avouer que de lire ce tome qui fait office de "prélude" est un gros plus qui me permet de recoller les morceaux et de kiffer d'autant plus ce que je lis.



Je dois avouer que le run de Hickman n'aura pas toujours été une partie de plaisir pour moi.

Certains tomes ont étés dur à lire et certains me sont même presque tombés des mains.

Pourtant, je conseillerais à quelqu'un qui comme moi à du mal, de s'accrocher et de lire jusqu'au bout.

Ce n'est pas sans raison que Hickman est qualifié d'architecte. Il a construit son run sur la durée et il mérite qu'on le lise jusqu'au bout.

En faisant cela, je garde mon avis sur certains tomes que j'ai trouvés moins bons, mais il faut avouer qu'en ayant une vue d'ensemble, ces tomes se retrouvent quelques peu réhabilités. Attention, je ne me mets pas à les trouver exceptionnels, mais je comprends qu'ils étaient finalement nécessaires pour aller là où l'auteur voulait nous emmener.



Au final, le run de Hickman sur les Avengers aura été une bonne aventure et il restera comme une référence sur les plus grands héros de la Terre.
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James Bond les origines : Silverfin (BD)

C'est clair qu'on pouvait s'attendre à mieux d'un récit qui décrit les origines d'un personnage aussi mythique que James Bond. Oui, il s'agit bien de l'espion qui traverse toutes les époques et qui se décline en autant de personnages proférant le fameux : "Bond ! My name's Bond".



Dans ce récit, il se retrouve dans un collège très british car il est envoyé par sa tante et son oncle qui l'élève suite au décès accidentel de ses parents. Un accident d'alpinisme paraît-il. L'histoire s'ancre dans l'époque de l'entre-deux-guerres. Il y a encore les stigmates de la Première Guerre Mondiale à laquelle a participé l'oncle qui était déjà lui-même espion au service de Sa Majesté. Il tente de faire passer un message à ce petit bout en devenir: ne jamais devenir espion. On sait d'ores et déjà comment il va finir ...



On aurait sans doute aimé une approche plus psychologique et moins naïve dans le traitement. On sera forcément un peu déçu par la banalité de ce scénario qui innove point.



On a en effet l'impression d'assister à un récit à la Sherlock Holmes du style très vieille Angleterre. Cela se laisse lire mais il ne faut pas s'attendre à de réelles surprises. C'est sans doute trop classique. Je resterai néanmoins indulgent car je suis plutôt fan de la série du célèbre agent 007.
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Avengers Arena, tome 2

Ce tome fait suite à Avengers Arena, tome 1 : Alliés mortels (épisodes 1 à 12) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome car les 3 trois forment une saison entière. Celui-ci contient les épisodes 13 à 18, initialement parus en 2013/2014, écrits par Dennis Hopeless, à l'exception de l'épisode 13 écrit par Christos Gage. Kev Walker a dessiné les épisodes 14, 15, 17 et 18, avec un encrage de Jason Gorder. Les épisodes 13 et 16 ont été dessinés par Karl Moline, avec un encrage de Mark Pennington assisté par Rick Magyar et Moline. La mise en couleurs a été réalisée par Jean-François Beaulieu. Les couvertures ont été réalisées par Kalman Andrasofszky (é13), Mike Deodato junior (é 14 & 15), Francesco Francavilla (é 16 & 17) et Dave Johnson (é18).



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Épisode 13 - Arcade est en train de se féliciter tout seul dans sa salle de commande, de l'excellent déroulement de son jeu sur Murder Island. Il est interrompu par l'intelligence artificielle Locke 2.0 qui lui indique qu'elle a besoin de l'autorisation pour enclencher le processus de diversion. En effet, à l'Académie des Avengers, Molly Hayes est en train de se plaindre auprès d'Hank Pym qu'il ne fait rien pour retrouver Nico Minoru et Chase Stein. Deux autres élèves interviennent pour essayer de la faire taire, mais Hank Pym décide de réfléchir un peu à ces disparitions, en en parlant à Tigra (Greer Grant).



Pendant que l'équipe créatrice de la série fait une pause, Christos Gage traite une facette du récit : qu'ont fait les compagnons, camarades et responsables des adolescents qui ont disparu ? Ont-ils lancé des recherches ? Il choisit de faire peser cette responsabilité sur les épaules d'Hank Pym, dans une phase responsable. A priori le lecteur aimerait surtout connaître la suite des affrontements sur Murder Island, mais dans le même temps il comprend que cet aspect de la disparition des héros adolescents doit être abordé. Il regarde donc Hank Pym faire le tour des connaissances des disparus et se rendre compte que les élèves disparus continuent de communiquer par textos ou vidéo sur les réseaux sociaux. Le lecteur apprécie leurs facéties juvéniles, et il revoit plusieurs superhéros le temps d'une case ou deux. Karl Moline réalise des dessins dans un registre descriptif un peu simplifié. Il s'investit pour reproduire exactement chaque costume de superhéros ce qui permet de les identifier rapidement. Il représente les décors avec une bonne régularité et un niveau de détails suffisant. Il n'y a que les expressions des visages qui manquent de nuances, voire qui sont franchement surjouées. Le lecteur tourne les pages avec un bon rythme, appréciant de savoir ce que font les autres pendant la disparition des adolescents sur l'île, mais sans ressentir de grandes émotions à la lecture de cet interlude.



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Épisodes 14 à 18 - Plusieurs des adolescents enlevés par Arcade se sont retrouvés sur une plage du quadrant 3 au jour 28 : Cullen Bloodstone, Aiden (Anachronism), Nara et Cammi (Cammille Benally). Nara décide d'aller piquer une tête. Bloodstone commence à s'en prendre à Cammi, lui indiquant qu'il est peut-être temps qu'elle se serve de sa cervelle. Puis il s'en prend à Aiden qui s'est interposé. Les 2 jeunes gens en viennent aux mains. Nara les sépare en sortant de l'eau, et éloigne Aiden. Bloodstone décide de raconter son histoire à Cammi, comment son père Ulysses Bloodstone l'a laissé par inadvertance dans une dimension inhospitalière. Plus loin dans la forêt, Hazmat avance en compagnie de X-23, et elle a l'impression d'apercevoir Mettle à quelques mètres de là. Il s'agit d'un piège tendu par Arcade. Ce dernier lâche sur le quadrant un gaz qui dépose des phéromones qui agissent comme un déclencheur des instincts meurtriers de X-23. Tous les survivants ont intérêt à se mettre à l'abri le plus rapidement possible.



Le lecteur est bien sûr revenu pour le dernier acte de ce Battle Royal à la sauce Marvel, c’est-à-dire fortement édulcoré. En outre, il sait très bien que n'importe quelle mort d'un superhéros adolescent n'aura au final aucune conséquence. Il attend donc plutôt les scènes de massacre, et l'explication de savoir comment les uns et les autres vont s'en sortir. Dans les 2 premiers épisodes, Dennis Hopeless donne de l'épaisseur à 2 nouveaux personnages qui racontent comment ils sont devenus ce qu'ils sont : Cullen Bloodstone et Nara. Comme pour les autres nouveaux personnages de la série, il pioche dans la mythologie de l'univers partagé Marvel (Ulysses Bloodstone pour le premier, le royaume d'Atlantis de Namor pour la deuxième), tout en montrant comment ces enfants ont été traumatisés par des circonstances indépendantes de leur volonté. Ces 2 épisodes bénéficient des dessins toujours aussi expressifs et dynamiques de Kev Walker, ainsi que de la riche mise en couleurs de Jean-François Beaulieu. Le sable de la plage est d'un beau jaune mordoré, et le ciel est celui de l'été, avec un soleil chaud sans être accablant. La transparence bleutée de l'eau donne envie de s'y baigner. Le monstre qu'affrontent ces jeunes superhéros semble avoir été conçu par Chris Bachalo, avec une forme d'exubérance savoureuse. Walker sait bien jouer sur les poses iconiques à commencer par les grands yeux emplis de confiance de Cullen, la silhouette de X-23 émergeant du brouillard de marqueurs, le gros monstre pas beau et plein de dents, et bien sûr le pauvre amoureux prostré sur le corps sans vie de son amoureuse.



Du coup, le contraste est difficile en passant à l'épisode 16 dessiné par Karl Moline. Ce dernier réalise des dessins moins épurés, avec plus de traits d'encrage, sans pour autant donner l'impression d'inclure plus d'informations visuelles. Il représente les décors de manière plus appliquée, avec un niveau de détails supérieur, mais sans leur donner beaucoup d'originalité. Les personnages perdent une partie de leur dimension iconique pour se rapprocher d'êtres humains plus réalistes, avec la limite qu'il s'agit d'individus disposant de superpouvoirs, donc peu plausibles à la base. Par comparaison, le lecteur éprouve l'impression de revenir dans un comics de superhéros plus classique, qui a perdu de son éclat. Dans le même temps, le scénariste accélère le mouvement, avec quelques-uns des adolescents qui ont pu s'introduire dans le centre de commande d'Arcade et les autres qui commencent à se taper dessus avec plus de vigueur, juste parce que le terme des 30 jours devient très proche. Le lecteur peut se sentir un peu floué d'une partie essentielle, s'il a lu le manga Battle Royal de Masayuki Taguchi et Koushun Takami. Finalement, il n'a pas assisté à la l'évolution psychologique des adolescents, chacun adoptant un comportement de plus en plus radical.



Le lecteur retrouve donc avec plaisir les dessins de Kev Walker pour les 2 derniers épisodes. L'artiste commence très fort avec un visage en train de brûler sous l'effet des radiations d'Hazmat. Il se rend compte que les personnages apparaissent beaucoup plus vivants, avec les expressions un peu appuyées par le dessinateur, y compris quand l'un d'eux se met à vomir un fluide par jet. Il voit toute la force des dessins quand Kammi plonge sa main dans le corps d'un de ses camarades pour y récupérer un joyau. Jean-François Beaulieu ajoute un halo de couleurs émis par le joyau à la fois vif et sinistre. Quelques pages plus loin, il voit Nico Minoru resplendissante avec l'énergie violette qui émane de ses mains, et ses pupilles entièrement violettes également. Quelques pages plus loin, Arcade s'amuse bien avec les différents pièges dissimulés dans la plage, et Walker s'amuse bien à en représenter la démesure, avec une forme d'humour bon enfant, dépourvu de moquerie ou de raillerie. Effectivement, le lecteur n'est pas dupe et il voit bien que l'artiste s'économise sur les décors jusqu'à n'en dessiner aucun pendant les scènes de dialogue dans le poste de commandement. Mais l'entrain visuel de la comédie dramatique l'emporte sur ces arrière-plans vides.



Le temps est venu pour Dennis Hopeless de boucler son intrigue. Comme l'avait supputé le lecteur, les morts tombés au champ d'honneur ont du mal à provoquer une émotion, soit parce que ce sont des personnages créés pour l'occasion (dont jetables), soit parce qu'il s'agit de personnages dont il sait qu'ils ne resteront pas morts longtemps. Sans surprise non plus, le plan d'Arcade ne se déroule pas comme prévu, et il n'en retire pas tout le bénéfice prévu. Enfin, les adultes arrivent pour tout nettoyer. De ce point de vue, la conclusion est assez anti-climatique, du fait de personnages qui ne parviennent plus à exister, l'auteur étant totalement accaparé par la nécessité de boucler son intrigue.



Ce dernier tome baisse un peu en intensité par rapport aux deux premiers. Le lecteur savait bien qu'il n'assisterait pas à un Battle Royale, mais la fin en est vraiment très éloignée. Kev Walker se déchaîne sur les épisodes qu'il dessine, y prenant visiblement un réel plaisir. De son côté, Dennis Hopeless prend plaisir à développer ses nouveaux personnages, mais il se retrouve contraint de terminer son intrigue, et de passer à autre chose. 4 étoiles. Ces jeunes vengeurs reviennent dans Avengers Undercover (en VO), également écrit par Dennis Hopeless.
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New Avengers Marvel Now, tome 4

La mise en couleurs est réalisée par Frank Martin, pour tous les épisodes. Il faut impérativement avoir commencé la lecture de la série par le premier tome, et lire en parallèle la série Avengers également écrite par Jonathan Hickman.



ATTENTION - Ce commentaire révèle des éléments de l'intrigue des tomes précédents.



Black Bolt (Blackagar Boltagon) continue de guérir sous l'œil attentionné de Maximus Boltagon. T'challa subit les critiques des fantômes des précédents porteurs du costume de Black Panther. Tony Stark essaye d'intimider Black Swan. Les New Avengers doivent tenter d'enrayer une nouvelle incursion. L'équipe se compose de Mister Fantastic, Hulk, Black Panther, Iron Man, Namor, Black Bolt, Beast et Doctor Strange. Mais sur cette Terre parallèle se trouve un autre groupe de superhéros, composé de Boundless, Doctor Spectrum, Sun God, The Rider, The Jovian et The Norn.



Avec la série "New Avengers", Jonathan Hickman a trouvé un danger qui pousse tous les héros dans leur dernier retranchement. Il a imaginé le concept des incursions qui fait que 2 terres appartenant à des dimensions différentes en viennent à se percuter. D'un côté ce principe est d'une efficacité redoutable ; de l'autre le lecteur aurait pu craindre qu'il ne relègue les personnages au second plan.



Comme dans la série "Avengers", Hickman écrit sa série sur la base d'un concept (les incursions) qui génère un risque de destruction de la planète sans cesse renouvelé. Mais les Avengers ne peuvent pas utiliser 2 fois le même procédé pour sauver la Terre 616. Du coup, chacun de ces héros doit s'investir et s'impliquer toujours plus, pour pouvoir imaginer de nouvelles solutions. Sous cet angle, le lecteur peut craindre une forme de répétition, et une prépondérance de l'intrigue dans la narration.



Avec cette nouvelle incursion, le pire (ou presque) se produit : non seulement la Terre qui menace la nôtre est habitée par des êtres humains, mais en plus elle est défendue par de valeureux superhéros qui souhaitent eux aussi sauver leur propre Terre. Le lecteur se doutait bien que cette configuration allait survenir. Il lui reste à découvrir comment le scénariste gère son intrigue. Surprises garanties. Non seulement Hickman évite la redite, mais en plus il élève à nouveau le niveau des enjeux.



Avec ce tome, le lecteur trouve également la confirmation de ce qu'il avait commencé à observer dans le tome précédent. Les personnages ne sont pas oubliés, et les superhéros ne sont pas interchangeables. Chacun d'entre eux réagit à sa manière pour essayer de trouver une parade à l'anéantissement, et pour essayer de contourner les règles du jeu. Par exemple, Tony Stark imagine des armes de destruction toujours plus puissantes, tout en essayant de faire pression sur Black Swan pour trouver un moyen qui n'implique pas la destruction d'une planète. Hickman montre comment Stark paye le prix de cette stratégie toujours plus destructrice, sans solution pérenne. Il suffit de faire la comparaison avec le comportement de Doctor Strange, pour voir apparaître les différences entre les 2 caractères.



Avec un peu de recul, le lecteur se rend aussi compte que le récit d'Hickman est d'une noirceur absolue. Il ne s'agit pas simplement de voir comment les superhéros éviteront une nouvelle fois la destruction. À chaque occurrence d'une incursion, ils compromettent un peu plus leurs idéaux, y renoncent pour pouvoir éviter l'anéantissement. Au fur et à mesure, ils commettent des actes de plus en plus répréhensibles sur le plan moral. La noirceur provient du fait que chaque réussite rend la suivante plus difficile (il reste moins de solutions potentielles) et que cette spirale semble sans fin, menant forcément à l'échec à plus ou moins long terme.



Enfin le lecteur peut déceler un autre niveau de lecture. Hickman met donc en scène une version alternative du Squadron Supreme, composé à la base de décalques transparents des superhéros DC. Ici par exemple, Sun God est l'équivalent de Superman et The Norn est l'équivalent de Doctor Fate. La confrontation entre les superhéros des 2 Terre peut donc aussi être vue comme un commentaire sur la concurrence que se livrent Marvel et DC.



L'intrigue est d'une telle force que les artistes sont relégués au rang de simple dessinateur. Valerio Schiti s'acquitte consciencieusement de sa tâche. Quel que soit le nombre de personnages dans une case, ils sont tous aisément identifiables. La mise en scène est un peu convenue pour les scènes de dialogue. Il a souvent recours à des cases de la largeur de la page, avec uniquement le buste d'un seul individu au milieu, en train de parler, sans forcément d'arrière-plan. Heureusement, le langage corporel est juste ce qui permet de donner plus de conviction à ce type de case.



Sa mise en scène des conflits physiques est plus élaborée et implique fortement le lecteur. Schiti est capable de gérer les manifestations des superpouvoirs, les coups donnés et encaissés, pour tous les personnages présents. Il sait rendre compte de la force et de l'impact (en particulier l'utilisation de l'engin de destruction massive à la fin de l'épisode 21). Il arrive également à gérer et intégrer les hommages aux superhéros DC dans ces mêmes séquences, comme par exemple l'apparition d'ankhs à proximité de The Norn.



Kev Walker utilise une mise en page identique à toutes les pages (à l'exception de 2) : des cases de la largeur de la page. Majoritairement, Walker évite le défaut de Schiti : ses cases comprennent plus que le buste d'un personnage en train de parler. Il en découle des séquences en grand écran, avec un niveau d'informations visuelles satisfaisant. Par contre l'emploi systématique de cette mise en page crée un décalage d'intention lors des dialogues intimistes entre personnages, qui prennent une ampleur de grand spectacle, sans rapport avec la teneur de l'échange, ou l'intimité du moment.



Dans ce tome, Jonathan Hickman augmente l'enjeu d'un cran, et révèle la personnalité de chaque superhéros, tout en s'amusant avec un méta-commentaire sur la rivalité entre Marvel et DC. Ces épisodes se lisent d'une traite, avec un suspense à couper le souffle, et des héros pris dans un paradoxe infernal. Plus ils se conduisent en héros et plus ils mettent leur savoir-faire en pratique, plus ils sacrifient leurs valeurs et plus ils courent à l'échec. Chaque victoire leur fait transgresser leurs principes, et les rapproche d'une défaite inéluctable.
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Avengers Time Runs Out, tome 4

Ce tome comprend les épisodes 43 et 44 de la série Avengers, ainsi que les épisodes 31 à 33 de la série New Avengers. Ceux sont les derniers épisodes de ces 2 séries, initialement parus en 2015, tous écrits par Jonathan Hickman. Le récit continue dans Secret Wars, également écrit par Jonathan Hickman, avec des dessins d'Esad Ribic



New Avengers – Épisode 31 (dessins et encrage de Kev Walker) – À la tête des Black Priests, Doctor Strange a réussi à remonter la piste des Black Swans, jusqu'à atteindre Rabum Alal. Épisode 32 (dessins et encrage de Mike Deodato) – Thor, Hyperion, Nightmask et Star Brand font face à une première apparition des Beyonders. Épisode 33 (dessins et encrage de Mike Deodato) – Doctor Doom (Victor von Doom) et Molecule Man (Owen Reece) ont une longue discussion. En parallèle, l'histoire des Black Swans est révélée.



Avengers - Épisode 43 (dessins et encrage de Kev Walker) – Les Avengers doivent décider du sort de Tony Stark. Gladiator (Kallark) annonce aux terriens que l'armada extraterrestre s'apprête à détruire la Terre dans l'heure qui suit. Épisode 43 (dessins et encrage de Stefano Caselli, avec Kev Walker) – Tout finit comme cela a commencé : par une franche discussion entre Steve Rogers et Tony Stark.



Le premier épisode sert à ramener l'un des Avengers à découvrir l'identité d'un acteur découvert dans les derniers stades de l'intrigue : Rabum Alal. Ainsi le scénariste connecte ensemble ce personnage, un élément des Avengers, et les Black Swans. Le deuxième épisode introduit les Beyonders. Le troisième explique le rôle d'Owen Reece. Les 2 derniers précipitent les événements vers Secret Wars.



Ainsi tous ces épisodes servent la Grande Intrigue pour amener tout ce joli monde vers le crossover 2015. Comme dans les tomes précédents, les artistes ont fort à faire pour donner de la consistance à cette intrigue. Ils doivent à la fois savoir concevoir des mises en scène visuelles pour les passages d'exposition sous forme de dialogue, et donner forme aux concepts échevelés du scénario, sans compter les affrontements physiques (qui font partie de l'ordinaire des comics de superhéros). Globalement ils s'en sortent tous bien, chacun avec leurs points forts, et leurs particularités.



Kev Walker impressionne le lecteur par la clarté de ses cases, la qualité des costumes (les détails sur ceux des Prêtres Noirs), l'ampleur de l'armada de vaisseaux extraterrestres et leurs détails, la consistance des décors, ou encore le rythme visuel qu'il sait donner à chaque séquence. Comme dans les tomes précédents, il persiste à donner des visages juvéniles aux personnages, ainsi que des expressions exagérées (les visages étonnés font grincer des dents par la fausseté de l'expression).



Mike Deodato donne à voir une réalité plus noire que celle de Kev Walker, plus en phase avec le ton solennel et dramatique du scénario. Les 2 épisodes qu'il dessine lui permettent de s'économiser sur les décors (dans l'espace, ou dans des zones désertiques), par contre il fournit un effort plus important pour donner une forme visuelle aux concepts exposés.



Pour le dernier épisode, Stefano Caselli (et Kev Walker) réalise du comics de superhéros traditionnel, avec des visages à nouveau un peu juvéniles. Par contre il excelle à rendre compte de l'ampleur des séquences, qu'il s'agisse de l'armada extraterrestre ou des scènes de destruction.



Pour être complet, il faut mentionner l'incroyable consistance de la prestation de Frank Martin, le metteur en couleurs. Il aurait mérité que son nom figure sur a couverture, tellement son travail participe à donner du volume et de la consistance à chaque épisode, quel que soit le dessinateur. Son apport est d'autant plus évident que les arrière-plans se vident. Il construit alors des ambiances, voire des impressions de décors, juste par le biais des couleurs. Dans des cases plus denses en information visuelle, son travail permet d'en améliorer la lisibilité, et conserver la même ambiance tout au long d'une même séquence.



Avec cette dernière partie, avant Secret Wars, Jonathan Hickman a tenu son pari d'utiliser les séries Avengers et New Avengers pour le plus grand crossover jamais écrit pour Marvel (de par son ampleur). Il a impliqué des dizaines de personnages, plusieurs pans des diverses mythologies du multivers partagé de l'univers Marvel. Il a ramené des superhéros qui n'avaient plus le droit de cité (ceux du New Universe). Il a bâti une intrigue tentaculaire, dont toutes les pièces s'assemblent, apportant une justification aux comportements étranges (ceux des Black Swans par exemple). De ce point de vue, ce dernier tome achève de manière convaincante et spectaculaire ces 2 séries. 5 étoiles.



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À bien y regarder, le lecteur constate que les échanges entre les personnages évoquent à plusieurs reprises un autre niveau de lecture. Pour commencer, le travail d'Hickman n'a rien de superficiel. Alors qu'il met ici en scène Doctor Doom, le lecteur familier de Marvel constate que le scénariste n'a rien oublié de ce qui le place à part des autres supercriminels. Plutôt que de jouer sur sa qualité de chef d'état (caractéristique souvent employée), il se souvient que Doom est également un praticien des arts occultes, et qu'il dispose d'un outil très particulier (une machine à remonter dans le temps). À l'évidence, ces références pointues aux spécificités des personnages et à leur historique ne peuvent pas être appréciées par tous les lecteurs.



Jonathan Hickman impressionne également par sa compréhension des personnages. Le duel final entre Tony Stark et Steve Rogers apparaît comme un procédé habile pour boucler la boucle, et revenir à la scène d'ouverture du premier épisode de la série Avengers, quand Tony Stark présente sa machine Avengers à Steve Rogers. Mais c'est également l'occasion pour le scénariste de faire émerger un nouveau point de vue sur le caractère irréconciliable des philosophies de vie de ces 2 personnages. Tony Stark a menti et il l'a fait sciemment.



C'est bien joli tout ça, mais ça ne constitue pas une thématique philosophique, ou un point de vue sur la société. Pourtant à plusieurs reprises, le lecteur remarque que les dialogues dépassent le simple niveau de l'échange d'information. Par exemple, dans l'épisode 33 des New Avengers, Doom interpelle Owen Reece, en lui indiquant qu'il le connaît bien, car il connaît son histoire. Ce à quoi Reece répond : "Vous savez ? Que savez-vous exactement ? Des récits rapportés de seconde main qui sont devenus une forme d'origine. Une histoire acceptée qui renferme magiquement tout ce que j'étais et tout ce que vous pensez que je deviendrai ?". Il y a là une remarque pertinente sur le fait que les relations interpersonnelles se développent à partir de l'image très partielle que l'un se fait de l'autre. À condition d'être attentif, le lecteur peut donc remarquer quelques observations sur la nature humaine.



À un autre niveau, toute cette histoire a commencé avec Reed Richards déclarant aux Illuinati : "Tout meurt". Dans l'épisode 32 des New Avengers, Nightmask observe que tous les systèmes sont défaillants, qu'ils s'enrayent. Tout au long de ces séries, la fin de toute chose a plané, comme une issue inéluctable (du fait des Incursions). En parallèle, tout au long de la parution de ces épisodes, l'éditeur Marvel a sous-entendu que tout son multivers partagé se dirigeait vers sa fin programmée, débouchant peut-être sur sa réinitialisation totale, à partir de zéro (en termes comics, un reboot).



Avec ce contexte en tête, le lecteur regarde différemment ce récit qui s'achemine vers l'extinction potentielle des superhéros Marvel (du moins sous cette forme). Lorsqu'il voit apparaître les Beyonders qui déclarent avoir le pouvoir d'anéantir les réalités, il y voit à la fois les responsables éditoriaux (qui peuvent décider du sort d'un personnage, et l'imposer à un scénariste), mais aussi les lecteurs dont les goûts (au travers des achats) peuvent décider de la vie et de la mort d'une série. Ce niveau de lecture est renforcé par un Beyonder déclarant à Hyperion : "je crée les étoiles, je les détruits". Hyperion étant un superhéros de type solaire, le lecteur comprend que le Beyonder peut le détruire comme il l'a créé, que les étoiles qu'il évoque peuvent s'entendre comme les superhéros Marvel.



Avec cette métaphore en tête, ce tome, encore plus que les précédents, évoque le fait que les lecteurs et les critiques estiment régulièrement que ces superhéros sont usés, que les auteurs les ont vidé de leur substantifique moelle, qu'il n'y a plus rien à en tirer. L'intrigue menant à leur anéantissement devient un métacommentaire sur les médias spécialisés dans les superhéros, qui les déclarent moribonds depuis des décennies, qui ne voient comme unique salut leur effacement, et leur remplacement par des versions plus neuves, plus en phase avec aujourd'hui.



Du coup, le lecteur contemple d'un autre œil, les actions d'Owen Reece, la créature qui se rebelle contre ses créateurs, et Doctor Doom qui énonce leur faiblesse (They are linears, compréhensible uniquement dans le flux de la lecture).



Sous réserve d'accepter ce niveau de lecture, ce dernier tome constitue à la fois une aventure tonitruante, et un regard analytique porté sur la pérennité des héros de papier et leur rapport avec leur public. Jonathan Hickman y incorpore également un paradoxe insoluble. D'un côté, ces 2 séries ne servent que de prélude à la potentielle extinction finale de ce multivers. De l'autre côté, le scénariste repousse les frontières de ce multivers à chaque épisode, en y intégrant de nouveaux personnages (Marvel en a profité pour ressortir des mondes et des héros jamais dépoussiérés, comme Weirdworld, ou Skull the slayer).
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Avengers Time Runs Out, tome 4

Time Runs Out T01 à T04 :



Ces 4 tomes sont un très bon crus avec un entrecroisement des séries Avengers et New Avengers. On se retrouve plusieurs mois après les évènements de Original Sin et on semble bien loin du statut quo. Hickman a fait vivre ses personnages dans ce laps de temps et on doit recoller les morceaux petit à petit.



La tension entre les avengers et les illuminatis est à son apogée et les incursions et une probable fin du monde ne sont pas là pour aider la chose. Hickman maltraite les personnages, leur idéologie, leur passé et ca fait plaisir de voir ce chamboulement dans un univers aussi carré que celui de la maison des idées. Tout en se contraignant à aboutir à l'évent que sera Secret Wars, Time Runs Out est surprenant sur beaucoup de points et cela a été un plaisir de lecture.
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ABC Warriors - Zenda 1 : Les guerriers du K..

Découvert au hasard d'une critique élogieuse, je lis ce Comic dont la couverture rappelle une partie de Warhammer.

Imaginons un monde intergalactique gouverné d'une main de fer par l'Ordre de l'Empire. Celui ne recule devant rien pour apaiser sa soif de richesse et de pouvoir. Il impose une religion dirigée par des moines soldats impitoyables qui ne font pas trafic d'indulgences mais d'années d'éternité. Un souverain doit disposer de percepteurs efficaces et les siens redoublent d'imagination car ils n'hésitent pas à faire payer un impôt sur l'air (ce qui soi-disant pourrait aussi nous arriver un jour). Des grandes firmes assoient une finance rentable en pillant allègrement les mondes découverts et n'hésitent pas à entreprendre de réels végicides.

Tout irait pour le mieux en faveur de l'intelligentsia si une poignée de robots surnommés les ABC Warriors (Blackblood, Deadlock, Morrigun, Mongroll, Mek-Quake, Hammerstein (aux traits inspirés de Druillet avec ses yeux rouges) et Pineapples) ne se mettaient à vénérer le saint Khaos et à punir de façon jubilatoire les envoyés les plus zélés du pouvoir...
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Avengers Time Runs Out, tome 3

Ce tome comprend les épisodes 40 à 42 de la série "Avengers " et 29 & 30 de la série "New Avengers", initialement parus en 2015, tous écrits par Jonathan Hickman. Ces épisodes sont dessinés par Stefano Caselli (dessins & encrage d'Avengers 40 & 42), Kev Walker (dessins & encrage de New Avengers 29), Mike Deodato (dessins et encrage d'Avengers 41), Dalibor Talajic (dessins de New Avengers 30, avec un encrage de Rick Magyar).



Le tome commence avec un trombinoscope qui recense 44 personnages, répartis en 5 groupes (Illuminati, SHIELD Avengers, New Avengers, Mighty Avengers et Cabal) et 3 personnages non alignés. 2 autres groupes d'Avengers viendront encore s'ajouter dans le cours du récit (avec un nouveau trombinoscope mis à jour pour chacun des épisodes). Alors que la majeure partie des Avengers se retrouve sur le même champ de bataille, Steve Rogers (un peu vieilli) exige des explications de la part de Reed Richards qui a beaucoup à dire. Pendant ce temps-là, l'un des membres de la Cabale s'apprête à trahir les autres.



Le nombre de Terre s'amenuisant à vitesse grand V, la Terre 1610 est à son tour concernée par les Incursions ; il s'agit de la Terre des Ultimates. Sans surprise, le Reed Richards 1610 s'attend à ce phénomène et il est prêt.



Avec quasiment 70 épisodes au compteur, Jonathan Hickman a bâti une intrigue d'une envergure hallucinante. Loin de donner l'impression de baisser en régime, le récit continue sur sa lancée, en dévastant tout sur son passage. Il faut que le lecteur soit bien investi dans le récit pour en apprécier tous les détails. L'ampleur de la narration (du nombre de personnages à l'enjeu total des Inversions) continue de s'étendre, avec le retour d'un espion qui ramène des informations sur d'autres éléments, ajoutant encore une dimension à l'intrigue.



Le prix à payer pour cette extension incessante est que certaines situations ne disposent pas d'avancée dans ce tome (pas de nouvelles du Doctor Strange), et que d'autres ne bénéficient que de 3 pages (Owen Reece emmenant Doctor Doom en promenade) sans réelle résolution. Par contre, le lecteur éprouve la grande satisfaction de découvrir enfin la raison pour laquelle Iron Man et Watcher avaient vu le corps gisant du Living Tribunal dans l'épisode 8 des New Avengers (voir New Avengers 2 - Infinity), paru de cela près de 2 ans avant. À force de tout englober, Jonathan Hickman se heurte à d'autres projets Marvel de grande ampleur (contredisant en particulier un événement survenu dans Rage of Ultron de Rick Remender). La caractérisation de Thanos laisse toujours à désirer, Hickman le gardant vraisemblablement sous le coude, dans l'attente du grand final.



Passé ces petits points d'accroche difficilement évitables dans un projet d'une telle échelle, le lecteur voit T'challa enfin résoudre son conflit contre Namor respectant les valeurs que lui a transmises T'chaka son père. Il retrouve Izzy Kane (Smasher) et son fils qui doit assumer ses responsabilités au sein de la Garde Impériale. Ces retours sur investissement débutent dès la première scène quand Steve Rogers déclare sur un ton peu amène qu'il se souvient parfaitement, renvoyant à la première scène du premier épisode de la série New Avengers.



Le lecteur qui a suivi la carrière de Jonathan Hickman chez Marvel voit son plaisir doubler car le scénariste récolte également le fruit de ce qu'il a construit dans les autres séries qu'il a écrites. Ainsi l'épisode 40 d'Avengers est intitulé "Les 3 rois", évoquant les souverains des cités dans "Fantastic Four". De la même manière, il apprécie de revoir Hickman écrire Reed Richards 1610, car il était apparu dans une saison des Ultimates, écrite par Hickman.



À l'évidence, il faut des dessinateurs courageux pour illustrer des épisodes mettant en scène une telle distribution, des combats de grande ampleur et des décors de science-fiction. C'est Stefano Caselli qui ouvre et ferme le bal. Caselli réussit à réaliser des cases claires et bien ordonnées, quel que soit le nombre de personnages. Son découpage présente une grande lisibilité. Il sait donner l'ampleur nécessaire aux moments monumentaux (par exemple une flotte hétérogène d'invasion spatiale faisant chemin vers la Terre 616). Enfin les personnages présentent des visages fermés et sévères en phase avec la tonalité du récit. Caselli n'insuffle pas de nuances supplémentaires par rapport au scénario, mais il le met en scène avec conviction.



Kev Walker prend la suite de Caselli, avec des dessins un peu moins denses, et des visages un peu plus ronds. Walker est moins inspiré que Caselli pour la mise en scène (beaucoup de cases composées de têtes en train de parler), des décors moins détaillés, et des visages moins sérieux. Par contre il se montre inspiré pour visualiser des concepts délicats, telle que l'environnement dans lequel Owen Reece emmène Doctor Doom.



Avec Mike Deodato, le sérieux revient, les cases comprennent des aplats de noir plus massifs. Thanos retrouve un physique massif et un langage corporel qui en impose. Namor redevient impérial, avec un soupçon de mépris. Il donne une forme très séduisante et très convaincante aux concepts des Ultimates. Sans être très aussi impliqués que dans d'autres séries, Mike Deodato réalise du bon travail par rapport à ce qu'il fait d'habitude, du très bon travail par rapport à d'autres dessinateurs.



Avec Dalibor Talajic, les dessins se rapprochent de l'ordinaire des superhéros, avec des décors présents de manière chroniques, des postures plus basiques, et une mise en scène plus ronronnante. Heureusement la mise en couleurs est assurée par Frank Martin pour ces 5 épisodes. Cet artiste chromatique assure la continuité de ton tout au long du tome. Il complète avec efficacité les dessins de Talajic.



Avec ce troisième tome intitulé "Time runs out", Jonathan Hickman apporte la preuve que la structure de sa série a été pensée dans les moindres détails, qu'il maîtrise toujours autant l'univers partagé Marvel (et même le multivers partagé), qu'il a encore une foultitude de surprises sous le coude, que tout le temps passé à démarrer ces 2 séries trouve sa justification dans la vitesse acquise, et le retour sur investissement dans tous les fils narratifs. Le lecteur est emporté dans ce maelstrom hallucinant, au potentiel de divertissement énorme, à l'ampleur sans égal, aux changements innombrables, aux personnages haut en couleurs, aux machinations tentaculaires, etc. Il bénéficie de dessinateurs de bons niveaux, dont certains réussissent à se hisser à la hauteur du scénario, ce qui n'est pas une mince affaire.



Du fait de l'ampleur du récit, Hickman ne dispose pas de toute la place nécessaire pour exposer certaines motivations, ou certaines actions moins prioritaires. Cette tâche a été confiée au scénariste Frank Barbiere dans la série "Avengers world".
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Avengers Time Runs Out, tome 1

Ce tome fait suite au tome 6 de la série Avengers (épisodes 18 à 23 de New Avengers) et au tome 4 de la série New Avengers (épisodes 29 à 34). Il contient les épisodes 35 à 37 de la série "Avengers", et 24 & 25 de la série "New Avengers", initialement parus en 2014, tous écrits par Jonathan Hickman.



Le récit commence 8 mois après les événements de Original Sin. Les Ex Nihili constatent que de plus en plus d'étoiles meurent, et que tout semble lié à la Terre de l'univers 616, et aux Avengers. Sunspot et Manifold vont chercher Cannonball et Smasher (Izzy) chez les Shi'ar.



Hyperion et Sunspot supervisent la construction d'une machine dans la Terre Sauvage, avec l'aide de l'AIM. Maria Hill et le SHIELD suivent l'intrusion d'un individu très intelligent dans ce qui fut la tour des Avengers à New York. Ailleurs les membres de la Cabale ont pris les choses en main, et s'occupent avec entrain et zèle de repousser les Incursions. Starbrand continue de superviser l'entraînement d'Adam. Iron Man a disparu sans laisser de trace. Etc.



Ce n'est pas la première fois qu'un éditeur choisit de faire faire un saut dans le temps à une intrigue, pour augmenter le niveau ludique du récit, le lecteur essayant de recoller les morceaux pour deviner ce qui a pu se passer pour en arriver là (DC Comics l'avait fait avec maladresse dans une opération baptisée "One year later").



Jonathan Hickman utilise ce dispositif narratif avec la grâce qui lui est coutumière. Le lecteur assidu de l'univers partagé Marvel peut constater la cohérence avec les autres séries (un bras en moins pour Thor, une armure blanche pour Iron Man), tout en notant les modifications significatives (l'AIM travaillant pour Sunspot, par exemple).



Après avoir prouvé avec intelligence que les mondes parallèles et les différents futurs ouvrent des plages de liberté infinies pour les scénaristes, même sur des personnages propriétés d'une maison d'édition, Hickman prouve qu'il est capable de trouver une plage de liberté aussi grande sur la Terre principale de l'univers partagé Marvel, avec un simple décalage de quelques semaines. Le lecteur n'est pas dupe, il sait bien qu'il s'agit d'un futur peut-être potentiel, ou que tous les changements seront effacés lors du prochain crossover de grande ampleur (Secret wars, été 2015). Il n'en reste pas moins que les séries Avengers échappent ainsi au crossover du moment Avengers & X-Men: Axis et qu'Hickman peut introduire des changements significatifs.



Comme dans les tomes précédents, le scénariste poursuit son intrigue au long cours, avec les Incursions et les Bâtisseurs, sans oublier les personnages. Ainsi Namor, Doctor Doom, 2 membres des Fantastic Four, et un rescapé de la série "Incredible Hercules" bénéficient de moments où leur personnalité s'exprime pleinement. Il utilise également le saut en avant de 8 mois pour pouvoir étendre la surface de son intrigue à l'échelle de la Terre 616, en incluant des superhéros d'autres séries (les Fantastic Four par exemple). Le lecteur éprouve la sensation (assez rare au vu du nombre de comics mensuels Marvel) de lire un récit global, sans pour autant qu'il s'agisse d'un crossover.



Néanmoins pour arriver à cette sensation, Hickman doit arrondir certains angles. Ainsi seul le lecteur familier du personnage issu de la série "Incredible Hercules" comprendra les étranges équations qui flottent autour de lui. De même le comportement de Thanos est trop commun, difficile de croire qu'il accepte de s'associer à une bande de supercriminels, sans en être le chef, pour atteindre un objectif autre que le sien.



De même pour tenir le rythme de parution, les responsables éditoriaux font appel à divers dessinateurs, afin de maintenir également un certain niveau de qualité visuelle. Le premier épisode est divisé en 4 parties dessinées par Jim Cheung, Paco Medina, Nick Bradshaw et Dustin Nguyen. Les pages de Cheung sont toujours aussi élégantes, les autres dessinateurs réalisent des pages détaillées, mettant bien en valeur la majesté des personnages, l'étrangeté des décors, malgré des dialogues parfois copieux.



Le lecteur passe ensuite à un épisode dessiné et encré par Valerio Schitti. Il a tiré le mauvais numéro, c’est-à-dire l'épisode comportant le plus de dialogues et le moins d'action. Il s'en sort avec compétence (costumes cohérents, arrières-plans réguliers), mais sans réussir à insuffler un véritable rythme à ces échanges (heureusement très intéressants pour eux-mêmes).



L'épisode suivant est dessiné par Stefano Caselli. Son trait est un peu plus sec que celui de Schitti, et sa mise en scène un peu plus alerte. Du coup, le lecteur n'a pas l'impression de lire une suite de dialogues où les dessins n'apportent qu'une précision sur l'apparence des personnages, et sur les localisations. Les expressions des visages apparaissent également plus justes, plus parlantes.



L'épisode suivant est dessiné par Kev Walker. La comparaison avec les 2 dessinateurs précédents montrent que Walker est très doué pour donner l'impression de décors en arrière-plan, alors que très régulièrement ils sont réduits à la plus simple expression. Son trait rend les personnages beaucoup plus vivants, pour des dialogues très animés.



Le dernier épisode est dessiné par Mike Deodato. Le lecteur retrouve avec plaisir ses dessins réalistes, avec de fortes ombres portées, pour une approche sombre et sérieuse. Seule la tendance systématique de Deodato à cambrer à l'outrance les personnages féminins vient un peu faire baisser le niveau d'immersion.



Avec ce tome, Jonathan Hickman regroupe les 2 séries Avengers pour faire converger les différentes intrigues, sans rien perdre en densité narrative, ou découvertes. Il tire parti de l'avancée de 8 mois en avant, avec maestria, à la fois pour introduire des changements, et pour montrer les ramifications de ces intrigues à l'échelle de la Terre 616. Il n'oublie pas d'intégrer quelques moments pour s'attarder sur quelques personnages. C'est l'histoire qui constitue la locomotive de la narration, les dessinateurs étant relégués au simple rang de metteurs en images. Ces dernières sont de bonne qualité, avec une capacité réelle à s'adapter à la nature de chaque séquence.
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Avengers Time Runs Out, tome 2

Ce tome fait suite à Time runs out, volume 1 (épisodes 35 à 37 de "Avengers", et 24 & 25 de "New Avengers") qu'il est indispensable d'avoir lu avant. Il contient les épisodes 38 & 39 de la série "Avengers", et 26 à 28 de la série "New Avengers", initialement parus en 2015, tous écrits par Jonathan Hickman. Par ordre de lecture, l'épisode 26 de New Avengers est dessiné et encré par Kev Walker, le 38 d'Avengers par Stefano Caselli, le 27 de New Avengers par Szymon Kudranski. Les épisodes 39 d'Avengers et 28 de de New Avengers sont dessinés et encrés par Mike Deodato (aidé de Mike Perkins pour le 28).



Arrivé à ce stade du récit, c'est très compliqué. Tony Star est prisonnier de Yabbat Tarrut (Black Swan) qui évoque un mystérieux Rabum Alal pour qui elle donnerait sa vie. Valeria Richards fait le point avec Victor von Doom qui garde un œil sur Owen Reece. Corvus Glaive et Proxima Midnight (2 membres du Black Order, voir Infinity) supputent les motifs de la stratégie de Thanos.



À ce niveau du récit, les stratégies et les actions des différentes factions en lice les amènent naturellement à plusieurs confrontations, entre le Shield (et Steve Rogers), les Avengers de Reed Richards (dont un Captain Britain), les Avengers de Roberto da Costa, une nouvelle équipe de New Avengers, et encore plein de monde.



Tout a commencé avec Avengers world et Everything dies, en 2013. Jonathan Hickman a conçu son récit sur 2 ans à l'échelle de plus de 60 épisodes. À l'évidence, un lecteur qui entrerait dans cette histoire par ce tome n'aurait aucune chance d'en comprendre les enjeux, ni même comment les personnages ont pu évoluer à ce point-là.



Avec le concept de "Time runs out", Jonathan Hickman a vendu une idée assez incroyable aux responsables éditoriaux ; avancer le récit de 8 moins dans le futur (par rapport à la série elle-même, mais aussi par rapport aux autres séries de l'univers partagé Marvel). Il peut ainsi raconter une histoire (qui compte vraiment) dans cet univers partagé, tout en pouvant modifier chaque personnage qui apparaît car cette même histoire se déroule après les autres séries en cours. En prime, il peut modifier ce qu'il veut car tout l'univers Marvel se dirige vers un crossover massif et généralisé : "Secret wars", version 2015.



Le lecteur peut ainsi avoir son gâteau et le manger (ou en français, le beurre et l'argent du beurre) : lire des aventures qui comptent de ses superhéros préférés, et ressentir une illusion du changement totale (puisqu'Hickman a la possibilité de faire évoluer chaque personnage comme bon lui semble, débarrassé de l'obligation de préserver le statu quo des autres séries). En plus, le scénariste intègre avec naturel tous les changements survenus récemment dans les autres séries (par exemple Thor sans son marteau, ou le vieillissement de Steve Rogers).



Non seulement, Hickman utilise avec intelligence et efficacité cette liberté peu commune, dans un univers partagé étant propriété intellectuelle d'un grand éditeur, mais en plus l'intrigue génère un suspense décoiffant, tout en maintenant un rythme soutenu, avec des personnages hauts en couleur, et des moments énormes.



Au vu de l'ampleur du risque de destruction (les incursions), chaque sous-équipe des Avengers, chaque Avenger ont leur propre idée sur les mesures à prendre pour éviter l'annihilation. Plusieurs d'entre eux ont choisi de compromettre leurs idéaux moraux, en développant des stratégies de défense ou d'évitement, générant d'énormes dommages collatéraux (= la mort de la population d'autres planètes, des Terre de dimensions parallèles).



Jonathan Hickman gère avec une adresse ahurissante de nombreuses équipes (chacune avec sa stratégie et ses modes opératoires), une multitude de personnages (en prenant le temps d'en développer un de temps en temps, et en respectant le profil psychologique de chacun), des sous-intrigues interconnectées au travers de ces dizaines d'épisodes (la communauté des Prêtres Noirs, dans l'espace nul des univers détruits), en introduisant des changements surprenants et logiques (Doctor Strange, Roberto da Costa, Shang-Chi). Son intrigue va encore crescendo, se rapprochant toujours de cette Incursion finale qui semble de plus en plus inéluctable, quelle que soit l'énergie développée par les superhéros et supercriminels pour l'éviter.



La narration d'Hickman n'est pas parfaite. Il a souvent besoin de développer des séquences de dialogues conséquentes pour que les personnages puissent faire le point sur ce qu'ils savent, obligeant le dessinateur concerné à faire des efforts de mis en scène (plus ou moins réels) pour rendre ces scènes visuellement intéressantes. Disposant de l'intégralité de l'univers partagé Marvel comme terrain de jeu, Hickman doit faire de choix sur les personnages qui apparaissent.



Sans surprise, le lecteur ne peut que constater qu'Hickman a rapatrié les Fantastic Four dans le giron des Avengers (il avait écrit leur série avant, à commencer par Dark Reign: Fantastic Four). Il remarque aussi que l'accent est plus mis sur les superhéros que sur les supercriminels, étrangement absents, à quelques exceptions près. À nouveau dans ce genre d'événement de très grande ampleur, les civils brillent par leur absence, comme si cet univers partagé n'existe que pour les individus disposant de superpouvoirs.



Ces 2 séries "Avengers" et "New Avengers" constituent également un défi éditorial de coordination de haute voltige puisqu'il faut que les 2 séries avancent en même (l'histoire se poursuivant d'un épisode de l'une dans l'épisode suivant de l'autre), et qu'elles aboutissent en temps et en heure pour le crossover généralisé "Secret Wars" (2015). Ce niveau de contrainte explique que chaque épisode (ou presque) est confié à un dessinateur différent.



Au vu de la force narrative de l'intrigue, les dessinateurs semblent réduits au simple rôle de metteur en image, sans aucune marge de manœuvre pour interpréter. Dans ce type de prestation très contrainte, les pages de Kev Walker sont un peu fades, trop fonctionnelles, avec une absence trop flagrantes d'arrière-plan. La narration visuelle est claire et lisible, mais fade.



Alors que Stefano Caselli hérite de nombreux dialogues, ses pages sont plus immersives que celles de Kev Walker, avec des décors plus présents et plus substantiels, et des personnages bien détaillés visuellement. Szymon Kudranski a également beaucoup de pages de dialogues à illustrer. Il s'en sort mieux que Walker et Caselli, avec des dessins rendant mieux compte de la démesure des personnages en présence, des énergies déchaînées, et de la compromission des héros.



Mike Deodato est toujours aussi impressionnant dans ses compositions de page énergétiques, dans son encrage fin et appuyé donnant une impression de sérieux impeccable. Le lecteur peut juste regretter que tous les personnages féminins soient affligés du même défaut morphologique qui les contraint à être cambrées au-delà du raisonnable quelle que soit leur posture, ou leur activité.



Ce deuxième tome "Time runs out" continue de faire monter le suspense et la tension, les différentes factions de superhéros se heurtent du fait des convictions légitimes (mais irréconciliables) de leurs meneurs, et l'Incursion finale se rapproche inexorablement, comme si les actions des uns et des autres n'avaient aucun effet. Jonathan Hickman est un chef d'orchestre formidable, coordonnant avec maestria tous les fils de ses intrigues, tout en profitant de la grande liberté dont il dispose du fait du décalage de 8 mois en avant du récit, tout en respectant les spécificités de chaque personnage, de chaque série.
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Marvel Zombies, Tome 4 : Terre-616

Ce tome contient les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2009, avec un scénario de Fred van Lente, des dessins et un encrage de Kev Walker, et une mise en couleurs de Jean-François Beaulieu.



Sur la Terre Marvel principale (Terre 616), dans le marais aux alentours de Citrusville en Floride, l'équipe Command patrouille le marais à la recherche d'une intrusion extra-dimensionnelle. Ce groupe se compose de Siege (John Kelly), Aquarian (Wundarr), Jennifer Kale, Conquistador, et Man-Thing (Ted Sallis). Ils tombent nez-à-nez avec une infestation de zombies très agressifs, dont un Deadpool zombie. Peu de temps après, sur les conseils de Michael Morbius, Charles Little Sky (Portal) décide d'envoyer et d'accompagner Machine Man et Jocasta dans la dimension des zombies pour ramener du sang d'humain infecté, afin de concocter un vaccin contre le virus des zombies.



Après le succès des 2 premières miniséries consacrées aux zombies (toutes les 2 réalisées par Robert Kirkman et Sean Phillips), il tombait sous le sens que Marvel devait trouver le moyen d'exploiter ce filon. Les responsables éditoriaux confient cette mission à Fred van Lente, alors scénariste habitué des séries B (ou moindre) chez Marvel.



Lente prend le parti de modifier le point de vue narratif de la série. Kirkman avait commencé par décrire des zombies bas du front bouffant toute la chair fraîche leur tombant sous la main. Il avait modifié la donne dans la deuxième minisérie en rendant un peu d'intelligence aux zombies, la capacité de parole, et même pour une poignée d’entre eux, la capacité de dominer leur besoin insatiable de chair fraîche au point de pouvoir s'en passer (autant dire que l'aspect zombie s'en trouvait fortement diminué).



Du coup, les superhéros reprennent le rôle de personnages principaux, et les zombies reprennent leur rôle naturel de supercriminels. Van Lente commence par créer une nouvelle organisation secrète ARMOR : Altered-Reality Monitoring and Operational Response. Il insuffle suffisamment de personnalité à Machine Man (Aaron Stack) pour qu'il génère de l'empathie chez le lecteur, avec une bonne maîtrise de son historique, y compris son passage dans Nextwave. Jocasta dispose de nettement moins de personnalité, ce qui a toujours été son lot dans les comics où elle apparaît. Le choix de 2 robots pour lutter contre des zombies ressort comme une évidence intelligente. L'apparition de personnages très obscurs est sympathique, mais van Lente n'en tire pas vraiment profit, il se contente de les agiter sous le nez du lecteur. En particulier, Jennifer Kale se résume à un nom, et au fait qu'elle se baladait en bikini en tant que personnage secondaire dans Man-Thing de Steve Gerber (voir Essential Man-Thing - Volume 1 en VO).



L'intrigue envoie donc ces 3 superhéros dans la dimension des zombies où ils doivent en affronter une palanquée, tous dotés de superpouvoirs, c'est-à-dire des versions zombies de personnages Marvel. Là encore, Fred van Lente fait un peu plus que le minimum syndical, mais de peu. Il va chercher des personnages inattendus et intègre 2 ou 3 blagues bien vues. Par exemple Black Bolt en zombie peut enfin parler sans crainte de tout faire péter, du coup c'est un vrai moulin à paroles. Lorsque Gorgon se sert de son pouvoir, sa chair est incapable d'y résister (un peu comme les griffes de Wolverine se désolidarisant dans la première minisérie).



Dans un premier temps, le lecteur ressent vraiment l'impression de plonger au cœur de ce marais ténébreux et angoissant. Cela est essentiellement dû à la palette de couleurs utilisée par Jean-François Beaulieu, sombre à souhait, avec de beaux effets qui habillent bien les dessins. Puis il regarde les dessins proprement dits. Les personnages sont réussis, surtout les 2 robots. Walker s'amuse à rendre visuel quelques gags, en particulier celui sur la grosse poitrine de Jocasta. Avec un peu de patience, le lecteur finit par arriver au massacre inéluctable avec tripes à gogos, et Walker réussit à capturer le côté gore, sans en faire des tonnes.



Malgré tout, le lecteur constate également assez rapidement que les décors sont le parent pauvre des dessins, au point de disparaître pendant toute une page, ou de n'apparaître que dans une seule case par page. Il remarque aussi que le langage corporel est systématiquement outré, et que les expressions des visages sont exagérées comme dans n'importe quel comics industriel.



Au final, cette troisième minisérie consacrée aux zombies Marvel n'est pas vraiment mauvaise car Fred van Lente a plusieurs bonnes idées et Kev Walker transcrit bien l'appétit de chair fraîche des zombies, avec de la tripaille peu ragoutante. Toutefois la densité narrative n'est pas très élevée, qu'il s'agisse de l'intrigue ou des dessins, les personnages sont peu développés et l'intrigue avance calmement. La même équipe artistique a réalisé la minisérie suivante.
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