AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Kirk Wallace Johnson (20)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Le Voleur de plumes

« L’homme se satisfait rarement de contempler la beauté. Il lui faut la posséder ».



Cette citation de Michael Somare, ancien premier ministre de Papouasie-Nouvelle Guinée, est mise en évidence au début du livre.

« Le voleur de plumes » laisse apparaître « le volume de pleurs », celles engendrées par tous les massacres d’oiseaux, au prétexte de la beauté de leurs plumes.

Ce sont leurs couleurs éclatantes qui attirent l’oeil, à l’instar de la couverture de ce livre, où le fond orange met en lumière les oiseaux et leurs plumes posés sur une tête cadavérique. Impossible de rester indifférent à cette linogravure qui associe la beauté, l’obsession et le vol du siècle, trois termes qui expriment le sujet de l’histoire.

Un jeune musicien, pendant une nuit de 2009, s’introduisit par effraction dans les réserves des collections ornithologiques du British Museum à Tring.

Il y vola près de 300 peaux d’oiseaux rares et colorés, aux noms paradisiaques.

Mais pourquoi, me direz-vous ? Il avait une passion pour la fabrication de mouches de pêche, réalisées en suivant les codes de montage de l’époque victorienne et en utilisant les plumes des mêmes oiseaux qu’au XIX ème siècle.



Avec l’interdiction par diverses conventions internationales du commerce des espèces les plus recherchées, certaines plumes peuvent atteindre des prix exorbitants dus à une vaste clientèle d’amateurs peu scrupuleux.

Deux années plus tard, au cours d’une partie de pêche, l’auteur du livre entend parler de cette affaire. Intrigué, il va, pendant plusieurs années, consacrer une grande part de son temps à tenter de répondre à des questions laissées sans réponse par l’enquête policière. Déroulement des faits, motivation du voleur, organisation du commerce des plumes, et surtout restitution au musée des spécimens volés, voilà des énigmes à élucider pour apaiser sa conscience.



Pour illustrer l’origine des collections d’oiseaux, il retrace l’histoire aventureuse d’Alfred Russel Wallace, un naturaliste contemporain de Darwin, qui fut le premier à étudier les paradisiers.



« On pressait et on séchait algues et mousses ; on déterrait et on mettait en bouteilles coraux, coquillages et anémones de mer. On concevait des chapeaux pourvus de compartiments spéciaux destinés au stockage des spécimens recueillis au cours des promenades ».



S’en suit la présentation du musée de Tring, créé pour héberger l’immense collection d’oiseaux d’un des membres de la richissime famille Rothschild.



Puis le livre revient sur la période de la plumasserie, des décennies durant lesquelles les oiseaux de nombreuses espèces furent tués en nombre faramineux afin de décorer les chapeaux des dames.

C’est pour lutter contre cette mode mortifère que quelques femmes, aux Etats-Unis et en Angleterre, initièrent des mouvements qui sont à l’origine des grandes associations de protection des oiseaux, telles l’Audubon Society ou la Royal Society for the Protection of Birds.

Mais la passion pour les belles choses, rares et chères, perdure. Elle conduit à des trafics internationaux, aujourd’hui grandement facilités par les communications numériques, le laxisme de forums spécialisés et de maisons de vente en ligne, et les faibles dotations des polices spécialement dédiées à leurs contrôles. Pas de quoi leur voler dans les plumes...

De l’histoire des grandes découvertes à l’ère d’Internet, l’enquête menée par Kirk W. Johnson nous rappelle tout l’intérêt de la préservation des grandes collections officielles et nous informe sur les sources d’atteinte à l’avifaune qui, sans fait divers de ce genre, passeraient inaperçues.

Divers passages du livre sont d’ailleurs de vibrants appels à un sursaut d’humanité pour mieux respecter le vivant.



« Les ports de Londres débordaient de cargaisons de peaux d’oiseaux exotiques destinées à alimenter en plumes le commerce de la mode. Tandis que les femmes rivalisaient pour obtenir les plus rares pour leurs chapeaux, leurs maris se pavanaient en les attachant à leurs hameçons ».



Témoignage pointilleux d’un fait divers qui a appauvri le patrimoine ornithologique, cet ouvrage très bien écrit - l’auteur a la plume facile - et remarquablement traduit, prend le lecteur comme le ferait un roman policier.



Le lien entre le vol dans le musée et la particularité de l’instigateur, il est autiste Asperger, ajoute une touche psychologique non dénuée d’intérêt. L’inspectrice chargée de l’enquête doute de la véracité du diagnostic et remet en cause ses propres sentiments.



« Cependant, si j’avais le syndrome d’Asperger, je serais vraiment mécontente que quelqu’un dise que, quand on en souffre, on est un criminel… car cela revient à dire que toutes les personnes atteintes du syndrome d’Asperger vont commettre des crimes »…



Edwin, le jeune musicien cleptomane, qui ne se rend pas compte de la différence entre le bien et le mal, ne peut expliquer ses agissements.

Il y laissera des plumes, comme pour toute obsession, qu’elle soit compulsive ou pathologique.

En tant que lecteur, je ne suis pas moi-même sorti indemne de cette situation, une histoire véridique racontée comme dans un thriller, avec un style fluide et accrocheur, et une somme de données naturalistes qui enrichissent le propos.



La nature humaine révélée à travers la cause animale.

Voleur, volume, plumes, pleurs, impossible de rester insensible.

Contemplation, possession, obsession, un regard en miroir sur nos propres contradictions.



« Si ma main était une plume et mon coeur un encrier, je prendrais deux gouttes de mon sang pour t’écrire : je t’aime ».



Cette citation anonyme résume à merveille le ressenti à la lecture de ce récit romancé. Moi aussi, j’ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          2930
Le Voleur de plumes



La vie est belle et aussi surprenante que ces oiseaux de paradis.



Je redescends d’un petit nuage, envoûté par une enquête passionnante sur des faits-réels récents… attention c’est archi addictif.



Kirk Wallace Johnson pour se changer les idées du boulot oppressant, pêche à la mouche dans les eaux du Nouveau Mexique. Accompagné d’un guide qui va au détour d'une conversation, lui parler d'Edwin Rist, un jeune prodige flûtiste qui a cambriolé un musée pour y voler de cadavres d’oiseaux rares.



Connaissez vous le paradisier ? L’oiseau de paradis, c’est une famille d’oiseau qui, ayant eu la chance de se développer dans un biome ou l’absence de prédateur et l’abondance de nourriture lui ont permis de mettre toute son énergie et tout son temps au service d’un unique besoin : le sexe.



Ces oiseaux sont selon moi les plus magnifiques de notre planète, ils rivalisent d’ingéniosité pour séduire l’etre convoité. Des documentaires vidéos facilement trouvables vous montreront ce qu’il serait bien difficile de décrire tant c’est saisissant de créativité. Préparation extrêmement soigneuse d’un nid extravagant pour écraser la concurrence, Danses frénétiques totalement hypnotisantes et envoutantes, mettant en valeur des agencement de plumes aux couleurs folles, il faut le voir pour le croire.



Cette petite conversation sur le vol d’oiseaux précieux, va bouleverser le quotidien de l’auteur qui va se plonger dans une quête absorbante qui va se transformer en une enquête minutieuse et acharnée, retranscrite (à coup de plume) avec succès rendant ce fort bel ouvrage vraiment difficile à poser.



Avantage de la PAL bien chargée et des additions frénétiques qui lui sont liées, J’avais oublié le pitch pour mon plus grand plaisir, qui en a été décuplé.

J’ai lu avec un intérêt croissant cet écrit fouillé au ton journalistique, relatant avec aisance et précision l’origine des oiseaux et de leur capture, les faits, et les différents facteurs ayant poussé un jeune génie de la musique à tout lâcher pour quelques plumes aux couleurs chatoyantes.



L’auteur ouvre son livre avec la citation suivante : « L’homme se satisfait rarement de contempler la beauté, il lui faut la posséder.»



On pourrait difficilement trouver plus adapté comme citation. Cette propension de l’humain à transformer une passion en obsession et à se procurer l’objet de la convoitise quoi qu’il en coûte.



J’ai parcouru avec une grande avidité et une curiosité grandissante les pages de ce beau livre, armé d’un smartphone dans l’autre main afin de faire des recherches d’images et de références afin de m’imprégner au mieux de ces découvertes à chaque fois saisissantes de beauté ou d’originalité.



C’est une excellente surprise qu’au détour d’une simple conversation et d’un fun fact balancé sans prétention, elle nous réserve ce beau livre ( à la présentation soignée) fruit d’une passion tout aussi dévorante mais moins nocive pour la science que celle du coupable dont l’histoire nous est contée avec talent et finesse.



Ravi d’avoir découvert ce livre grâce à Babelio, ça fait un cadeau de noël en moins a chercher, et un futur ravi, yeeeeesss !

Commenter  J’apprécie          251
Le Voleur de plumes

Voler dans les plumes de quelqu’un est une expression connue (en référence aux combats de coqs) mais voler DES plumes à un musée, là, c’était tout de même du jamais vu !



Oser mettre sa carrière, sa réputation en l’air, pour piquer des oiseaux empaillés, collectés par Wallace au siècle dernier, tout ça pour pouvoir monter des mouches victorienne pour la pêche (et en revendre), ça me laisse pantoise…



Lorsqu’on a une addiction qui coûte la peau des fesses, faut trouver des combines et celle d’Edwin Rist était risquée mais d’une facilité déconcertante. 299 oiseaux volés pour une valeur d’un million…



La première chose qui m’a attirée dans ce roman, c’est sa couleur de couverture, un orange attirant, ainsi que la matière. C’est plus fort que moi, je l’ai pris dans mes mains et comme j’en avais entendu parler en bien, j’ai franchi le pas.



Partant d’un vol qui a réellement été commis, l’auteur a accompli une véritable enquête, remontant les pistes froides dans un milieu où règne l’omerta ! Non, on ne parle pas de la mafia mais de la fraternité des monteurs de mouche… On se serre les coudes, on ferme sa gueule car tout le monde connaît la difficulté de trouver des plumes d’oiseaux en voie d’extinction, protégés par des conventions ou disparus.



Ce qui m’a interpelé dans ce roman, en plus d’être captivant, c’est le côté conscience tranquille que l’on retrouve chez les monteurs de mouche et chez Edwin le voleur : puisque ces oiseaux collectés au siècle dernier, du temps de Darwin, ne sont pas utilisés et restent dans les tiroirs, les voler n’est pas un vol et les utiliser est une bonne chose puisque cela a sauvé des oiseaux vivants…



Autant où au début j’avais eu de la sympathie pour le jeune Edwin et son rêve fou de monter des mouches rares, autant om ensuite je me suis détachée de lui, son discours rempli de bonne conscience me glaçant jusqu’à l’os.



Sans avoir besoin de beaucoup de mots, sans charger le baudet, l’auteur nous a dressé le portrait d’Edwin tel qu’il s’est livré lui-même durant l’interview. Il est en paix avec sa conscience, tout va bien… La perte immense du musée ? Bah, il n’en faisait rien de ses oiseaux… C’est le volé qui doit se justifier de ce qu’il fait de ses propriétés ou pas… Elle est forte, celle-là !



L’être humain est ainsi fait, ce qui est beau, il veut le posséder, se l’approprier ! Rien que pour lui… À n’importe quel prix. De toute façon, dans ce monde d’égoïstes centrés sur leur nombril et leur passion, rien ne peut les toucher, rien ne peut faire vibrer la corde sensible. Que ce soit celle d’Edwin, de ses copains qui montent des mouches ou de les autres qui chassent, détruisent, exterminent, volent…



L’Homme a exterminé des tas d’espèces vivantes, juste pour son plaisir, ça ne va pas changer maintenant dans les mentalités de certains. Et avant, on pensait que les animaux ne pouvaient pas s’éteindre, que Dieu y pourvoirait. Ben non les gars, fallait mieux gérer les ressources !



Véritable enquête dans un monde qui s’est fermé comme une huître dès que l’auteur a commencé à poser des questions sur le vol et la disparitions des oiseaux, ce qui avait commencé comme une enquête pour se changer les idées a débouché sur la mise en lumière d’un sport pas si respectueux des règles que ça et sur des pêcheurs prêt à vendre leurs âmes au diable pour obtenir des plumes rares, quelque soit leur provenance.



L’auteur a réussi à rendre son roman intéressant, sans que j’aie envie de reposer le livre car on est tenu en haleine durant tout le temps.



J’étais loin de me douter, en commençant cette lecture, que l’on pouvait captiver les gens avec un vol de plumes et que des pêcheurs étaient prêt à tout pour obtenir les plus belles plumes pour monter leurs mouches, quitte à niquer les lois et sans respect de la Nature.



PS : l’éditeur a soigné la présentation de son livre, c’est vraiment un bel objet que l’on tient en main et il en jette dans la biblio !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          203
Le Voleur de plumes

Seriez-vous prêt à risquer votre carrière pour quelques plumes ?



Personnellement, si on m'avait dit un jour que je me passionnerais pour un tel sujet, j'aurais ri. Et bien, j'aurais eu bien tort.



Un récit très spécial, un mode journalistique et une manière détournée de poser des questions essentielles: jusqu'où serions-nous prêts à aller pour acquérir ce qui nous semble le plus important au monde ? Quel est le prix de la beauté absolue, enfin celle qui l'est à nos yeux ? Et à ceux d'autres centaines de fans absolus (monde souterrain étonnant que celui-ci)



Une manière très originale de revisiter le mythe de Faust dans un monde bien particulier: celui des collectionneurs d'espèces rares animalières qui se révèlent tout aussi cupides et peu portés par le véritable amour (préservation, liberté, transmission des savoirs) que les plus banals marchands de tapis (les prix s'envolent !)



Récit extrêmement bien documenté partant d'un fait réel (+ une véritable enquête menée par l'auteur) et d'un univers parallèle méconnu qu'on pourrait traiter de dark communauté des fabricants de mouches. Bzzz (pas celles-là)



Pour un premier roman, il fallait oser - c'est plein d'allant et d'enthousiasme contagieux. On sent que l'auteur s'est peu à peu passionné pour son histoire au fur et à mesure qu'il avançait dans son enquête. Bien sûr, un mode journalistique qui par moments pourrait rebuter certains, nullement ennuyeux, au contraire, très vivant.

Et pour la beauté de l'objet-livre également, la couverture est superbe tout comme la typographie.



Remarqué lors d'une visite en librairie, je n'avais pas 'cédé' à cette tentation, j'y ai succombé lors d'une seconde visite. Hors la beauté extérieure, le sujet est original et le récit vraiment (d)étonnant.



Cadeau Noël pour ceux qui chercheraient encore un livre 'spécial' à glisser sous le sapin. Beau à l'extérieur, intelligent & (d)étonnant à l'intérieur.

- Lecture du 17/12/2020 -



Scénario:

"Edwin Rist est né à New York avant de déménager avec sa famille dans la vallée de l'Hudson. Un jour, il est tombé en extase devant la télévision où l'on expliquait un nouage de mouche de pêcheur… Lors d'un salon de montage de mouche, il a été émerveillé par un stand de mouches à saumon, d'une beauté incroyable, constituée de nombreuses plumes d'oiseaux exotiques… Devenu un flûtiste virtuose, le soir du 23 juin 2009, Edwin donne un concert à Londres, puis, il prend le train jusqu'à Tring où il s'introduit dans le National History Museum.

Là, il s'empare de 299 oiseaux qui y sont entreposés depuis des décennies, pour une valeur d'un million de dollars. Mais il ne s'empare pas des fleurons de la collection recueillis par Darwin, mais plutôt des paradisiers et autres spécimens rares aux couleurs éclatantes rapportés en Europe par un naturaliste méconnu du XIXe siècle…"



- C'est lors d'une partie de pêche à la mouche que Kirk Wallace Johnson entend parler de cette histoire pour la première fois. Fasciné par l'affaire, il se lance dans une enquête passionnante, à la recherche de ces plumes disparues. -



Dans le voleur de plumes, il questionne notre obsession pour la beauté et notre désir de la posséder, à n'importe quel prix.



Kirk Wallace Johnson est un auteur américain. À la suite d'une mission en Irak, il fonde The List Project, une association d'aide aux réfugiés irakiens ayant travaillé pour le gouvernement américain.

Il a écrit pour The New Yorker, The New York Times et The Washington Post.

Initialement, K. Wallace Johnson s'est intéressé à l'histoire du jeune Edwin Rist pour se changer les idées et fuir la violence des conflits armés.

C'était compter sans la folie qu'il allait découvrir au cours de son enquête. le Voleur de plumes est son premier livre traduit en français.
Commenter  J’apprécie          180
Le Voleur de plumes

Attention grand bonheur de lecture. Derrière la plus brillante couverture du moment, se cache une histoire étourdissante qui nous ramène à la découverte de l’Amérique, nous entraîne dans les milieux très fermés des trafiquants d’animaux et le darknet…. tout cela à partir d’un « simple » vol de plume dans un musée anglais.

De ce fait divers somme toute anodin découle une enquête digne des meilleurs romans policiers, doublée d’un portrait psychologique tout en finesse du jeune cambrioleur par ailleurs musicien virtuose, lui-même adossé à une analyse approfondie sur l’obsession éternelle de la collection et de la possession.

Il faut applaudir à nouveau le talent des éditions Marchialy pour trouver des sujets à la fois inédits et passionnants, des auteurs originaux et engagés et fabriquer les objets livres de toute beauté.

Commenter  J’apprécie          100
Le Voleur de plumes

Un roman acheté pour sa maison d'édition, sa couverture et l'originalité de la 4ème de couverture. J'avais envie de sortir de mes lectures de prédilection et de découvrir autre chose. Mission très bien remplie par Le voleur des plumes.

Un roman très bien documenté. J'ai appris beaucoup de chose dont l'histoire des plumes, leur utilisation, leur découverte... Le personnage d'Edwin est passionnant, le baron de Rothschild est unique..

Chaque chapitre a un ton différent et une écriture qui correspond au propos.

Un roman étonnant et original sur un sujet qui pourrait simple, le vol de plumes dans un musée mais qui est traité avec richesse.

Commenter  J’apprécie          90
Le Voleur de plumes

J'adore la couleur orange : c'est ainsi que ce livre a réussi à attirer mon attention (et qu'on me l'a ainsi offert pour mon anniversaire). Ce n'est pas sa seule qualité : la typographie, la mise en page, les illustrations, la tranche originale, tout est minutieusement conçu pour faire de ce livre un objet. Et nous en avons bien besoin, dans notre monde dématérialisé ! Eh bien, moi, j'achète des livres, des cds, des vinyles, des boîtes, des bidules et des machins, bref, je vis entouré.

Ma vie, cependant, n'intéresse que moi et je n'ai pas encore dit grand chose du livre que j'ai lu.

Il est assez redoutable, je dois dire. Le sujet m'intriguait : un voleur de plumes, monteur de mouches ... très éloigné de mes préoccupations et de mes centres d'intérêt. Le tour de force de ce récit consiste à vous scotcher alors que le thème vous ennuie. C'est assez curieux et j'ai cru que j'allais décrocher après la 80tième page, là où la narration s'épuise un peu en considérations plates. Mais non, ça rebondit et vous tient en haleine jusqu'à la fin.

Naturellement, la thématique abordée ne me repousse pas complètement : je suis résolument anti-pêche et anti-chasse mais l'histoire est plus universelle et parle de la Nature, des rapports avec l'Homme, de la biodiversité, de l'utilité des musées, de la notion de possession, etc. etc.

Une belle trouvaille donc, que je me permets de conseiller !
Commenter  J’apprécie          90
Le Voleur de plumes

Très belle découverte de lecture, un roman à mi-chemin entre le documentaire et l’enquête policière.

L’histoire est vraie ce qui apporte un piment particulier à ce récit rocambolesque.



Tout démarre par un improbable vol d’oiseaux naturalisés au Museum d’Histoire Naturelle de Tring près de Londres par un jeune musicien virtuose.

Un cambriolage fascinant et intriguant qui va embarquer Kirk Wallace Johnson dans une enquête de cinq ans pour en comprendre le mobile.



Ses investigations très bien documentées et passionnantes nous font voyager avec les naturalistes du XIXème siècle sur les rives de l’Amazone et à Bornéo, dans la Londres victorienne et sa folie des plumes mais aussi dans l’univers fermé des monteurs de mouches.

On y croise l’excentrique Lionel Walter Rothschild, initiateur de la collection du Museum d’Histoire Naturelle de Tring, le naturaliste Alfred Russel Wallace qui a mis au point la théorie de l’évolution en même temps que Charles Darwin, Edwin Rist notre jeune musicien virtuose ou encore le gratin mondial des monteurs de mouches.



Je me suis totalement laissée emporter par cette histoire tout à la fois étonnante, passionnante et enrichissante. Une fresque enlevée écrite dans un style didactique et cependant très fluide.



Je découvre à cette occasion les éditions Marchialy dans lesquelles je vais m’empresser d’aller piocher d’autres idées de lecture.

Une mention spéciale au livre avec sa magnifique couverture de Guillaume Guilpart et ses très belles illustrations intérieures.
Commenter  J’apprécie          64
Le Voleur de plumes

Avant de vous parler de ce formidable récit, permettez-moi de souligner la beauté du livre et le soin que les Éditions Marchialy y ont apporté pour nous offrir un objet livre de toute beauté. Que ce soit la couverture, la présentation, ou la typographie, tout est de qualité et rend ce livre encore plus précieux pour les bibliophiles.



À travers ce récit, l’auteur nous offre une enquête très approfondie sur le monde des oiseaux, qui par leur beauté ont suscité hélas tant de convoitises. Il retrace tout le parcours de ces oiseaux qui se retrouvent en premier lieu dans les musées d’Histoire naturelle, puis subissent un véritable trafic au bénéfice de la mode, pour finir un jour une fois encore plumé au profit des passionnés de pêche à la mouche.



Une histoire vraie, passionnante qui aborde de nombreux thèmes à travers les années, tels que le trafic d’animaux, la destruction de la faune au profit de la science et de la mode, la cupidité, l’obsession du paraître , l’addiction, le désir de posséder, qui entraînent inévitablement la disparition de certaines espèces.



Un récit fabuleux, captivant et authentique qui nous révèle l’un des plus grand vol du siècle en matière d’Histoire naturelle que je vous invite à découvrir de toute urgence.



Chronique complète sur mon blog Dealerdeligne sur WordPress via le lien ci-dessous
Lien : https://dealerdeligne.wordpr..
Commenter  J’apprécie          61
Le Voleur de plumes

Avant toute chose, sachez que je n'ai eu aucun scrupule à acheter ce roman - un bel objet doté d'une couverture et d'une tranche qui sortent indéniablement du lot - afin de le lire, en attendant de pouvoir lui faire une place de choix dans ma bibliothèque. Pire, j'ai goûté pleinement l'ironie d'une situation qui a fait de moi l'acquéreur d'un tel livre qui interroge précisément "notre obsession pour la beauté et notre désir de la posséder", quoi qu'il en coûte !



Pour la forme, on peut décerner une mention spéciale à l'éditeur [Marchialy] qui a transformé ce récit en vrai livre-objet. Quel soin apporté à la sélection de la typo et du papier. Quelles illustrations et compo graphique originales. Difficile de ne pas succomber, une fois l'ouvrage dans nos mains...



En ce qui concerne le fond, c'est un livre à l'écriture journalistique, dont le sujet est aussi déroutant que passionnant. Dans lequel l'auteur parvient à balayer près de 200 ans d'histoire, à la fois marqués par le fanatisme et la cupidité à la source du commerce et du trafic de plumes rares ; et par la réhabilitation de grands explorateurs du 19ème siècle, à l'origine des plus importantes collections naturalistes muséales.



Un récit remarquable qui plaide, entre les lignes, pour la préservation de l'intégrité des corpus scientifiques et la sauvegarde des espèces animales.
Commenter  J’apprécie          60
Le Voleur de plumes

Ce livre m'a captivé. Il restera dans mes souvenirs, je n'en doute absolument pas. Le sujet est original et passionnant. Je n'ai réalisé qu'au deux tiers du livre que c'était une histoire vraie et j'ai été sidéré. J'ai fait à la fois un magnifique voyage dans le milieu des sciences-naturelles et de l'ornithologie et un plongeon dans l'âme des collectionneurs pour qui toutes limites morales s'effacent devant la passion (ou l'avidité).

J'ai été tenu en haleine par cette enquête du début jusqu'à la fin.
Commenter  J’apprécie          50
Le Voleur de plumes

Le voleur de plumes, ce fut avant tout cette magnifique couverture (signée Guillaume Guilpart) qui m'a sauté aux yeux. La maison d'édition Marchialy met vraiment le paquet sur ses maquettes, et fait de ses livres de vrais beaux objets.



Le voleur de plumes, ce fut ensuite cette histoire complètement folle. Celle de ce jeune musicien virtuose, promis à un bel avenir, qui prend le risque de se lancer dans un cambriolage au musée d'Histoire Naturelle de Londres afin de dérober quelques centaines d'oiseaux naturalisés.

Quelle obsession a donc pu le pousser à un tel geste ? Celle née d'un loisir qui finira par envahir complètement son esprit : l'utilisation de plume d'oiseaux exotiques pour le montage de mouches à saumon victoriennes.

Découvrant cette histoire au hasard d'une discussion lors d'une partie de pêche, le journaliste américain Kirk Wallace Johnson (plus connu pour la fondation qu'il a créé pour venir en aide aux réfugiés irakiens) développera lui-même une véritable obsession pour ce drôle de fait divers, les lacunes dans l'enquête qui a suivi et le milieu des monteurs de mouches.



J'ai beaucoup aimé la plongée qui nous est offerte dans cet univers. Le monde des monteurs est en effet opaque, fait de quelques personnages dévorés par leur but, toujours en quête de plumes rares, sans considération sur les dégâts qu'ils engendrent. L'auteur souligne d'ailleurs beaucoup le décalage qu'il existe entre leur envie de beauté et la destruction de la nature qu'elle engendre.

Au-delà de son enquête, il en dit également beaucoup sur lui, et on découvre en filigrane comment cette histoire lui permet de prendre un peu de recul sur un engagement politique et idéologique qui le laisse au final exsangue.



Très bonne surprise que ce livre dont l'histoire m'a intriguée et dont le traitement m'a fascinée.
Lien : https://unspicilege.org/inde..
Commenter  J’apprécie          50
Le Voleur de plumes

"L'homme se satisfait rarement de contempler la beauté. Il lui faut la posséder". Cette phrase mise en exergue résume bien la teneur du livre, à mi-chemin entre le reportage journalistique et le roman. Qu'est-ce qui a bien pu pousser le jeune Edwin Rist, promis à un brillant avenir de flûtiste virtuose, à pénétrer par effraction un soir de juin dans le Musée d'Histoire Naturelle de la ville de Tring pour y dérober des centaines d'oiseaux exotiques d'espèces rares ou éteintes ? S'intéressant à cet étrange faits-divers (qui l'obsède rapidement), l'auteur, journaliste, se livre alors à une enquête minutieuse. Il retrace la chronologie du cambriolage, la vie de son auteur, l'historique du parcours des oiseaux (capturés plus de deux cents ans auparavant par un explorateur naturaliste qui en extermina des centaines de milliers pour la science), dans une sorte de guide de la prédation humaine vue à travers le prisme de la communauté des monteurs de mouches à saumon. Aussi instructif qu'enlevé.
Commenter  J’apprécie          40
Le Voleur de plumes

À part ! Ce documentaire sur le vol d’oiseaux exotiques est super captivant et riche d’enseignement. C’est tout un monde que ceux des monteurs de mouches. Pas toujours reluisant. Et que dire de ce semblant de justice quand il s’agit de sanctionner le ou les coupables.
Commenter  J’apprécie          30
Le Voleur de plumes

Difficile de sortir de cette lecture et revenir au quotidien après avoir suivi cette très passionnante enquête sur le vol d'oiseaux rares au musée d'histoire naturelle de Tring...



Pourquoi voler les dépouilles d'oiseaux exotiques préservées depuis des années ?

Parce que leurs plumes font l'objet d'un marché mondial très lucratif pour certains créateurs passionnés d'hameçons en forme de mouches pour la pêche.



Suivre l'histoire de quelque-uns de ces oiseaux aujourd'hui disparus, c'est accompagner le fameux Alfred Russel Wallace dans ses expéditions naturalistes, le baron Lionel Walter Rothschild dans la création de son musée, puis le voleur Edwin Rist dans l'obsession qui fera de lui un délinquant assez unique.



Cette formidable enquête réalisée sur plusieurs années et restituée avec talent dévoile une forme de prédation internationale raffinée dont les acteurs sont bien vivants et probablement toujours actifs.

L'auteur ne juge pas.

La restitution des dialogues avec les conservateurs de musée, les policiers, les vendeurs de plumes, les passionnés de mouches, les pêcheurs permet néanmoins à chacune et chacun de se construire un point de vue argumenté.



Une très belle découverte, un grand plaisir de lecture et au final, en ce qui me concerne, une grande indignation à partager sans modération.



Mention spéciale pour la couverture originale de Guillaume Guilpart.
Commenter  J’apprécie          31
Le Voleur de plumes

Passionnant, intéressant, intriguant, c'est génial !!!
Commenter  J’apprécie          30
Le Voleur de plumes

Un vrai plaisir de lire ce livre où la très belle écriture de Kirk Wallace Johnson nous embarque à travers les siècles et les continents à la recherche de plumes.



Je ne pensais pas un jour me passionner pour des plumes mais cette histoire issue de faits réels, happe le lecteur dès les premières pages.



Bref, un livre à lire qui vous fera voyager mais aussi réfléchir sur les excès et dérives auxquelles peuvent amener la passion des collectionneurs.
Commenter  J’apprécie          20
Le Voleur de plumes

Grand plaisir de lecture dans cet ouvrage, à la base une enquête qui balaie d’un leste plumeau toute les étagères de la bibliothèque du massacre perpétré par les humains. Triste catalogue de ces espèces sauvages sacrifiés par loisir ou pour la mode, qui partagèrent un temps cette planète. Également un portrait terrassant de la bêtise môme des génies, dont la mauvaise foie érigée en passion aveugle tout jugement.
Commenter  J’apprécie          20
Le Voleur de plumes

Basé sur différentes sources, des correspondances et des comptes rendus, des rapports et des entretiens, ainsi que sur sa rencontre avec le voleur, Kirk Wallace Johnson livre un travail journalistique immersif et enthousiasmant. Pourtant, le sujet de la pêche à la mouche peut ne pas paraître très stimulant. Mais il est enrobé de thématiques passionnantes - des grands explorateurs aux cambrioleurs audacieux - et il est traité avec un tel entrain que l'auteur parvient sans mal à transmettre son engouement et à communiquer son intérêt.

L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
Commenter  J’apprécie          10
Le Voleur de plumes

Je me suis laissée embarquer par cette enquête bien personnelle et surprenante. Pour se sortir du quotidien oppressif l’auteur choisit de s’éloigner de ses habitudes connectées pour aller pêcher à la mouche. C’est hors du temps qu’il repère un voleur bien particulier. Il se lance à sa recherche. Alors tout un univers inconnu jusqu’alors s’ouvre à lui. Il va devoir lutter pour ne pas s’y laisser enfermer comme ce fameux voleur du titre. Une écriture concise et scientifique, un dépaysement assuré. Avec une pointe de tristesse de devoir laisser le voleur et l’auteur là où ils sont parvenus. Une belle balade historique et scientifique, avec de belles découvertes à travers le monde. Elle a trouvé en moi des échos chez Jim Harrisson tout autant que chez les Gardiens de la Forêt en libre accès sur Arte. Un livre que j’ai choisi au Musée Confluence pour la qualité de son papier et la beauté de sa couverture ainsi que de sa tranche. Les Éditions Marchialy vont vous surprendre!
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kirk Wallace Johnson (74)Voir plus

Quiz Voir plus

Hercule Poirot ou Miss Marple ?

L'affaire Prothero ?

Hercule Poirot
Miss Marple

15 questions
137 lecteurs ont répondu
Thème : Agatha ChristieCréer un quiz sur cet auteur

{* *}