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3.24/5 (sur 31 notes)

Nationalité : Afrique du Sud
Né(e) à : Pretoria , 1985
Biographie :

Doublement distinguée à l’âge de 21 ans par le Prix littéraire de l’Union européenne et par le prix Wole-Soyinka pour son premier roman "Coconut" (2006), devenu un best-seller, Kopano Matlwa est l’une des voix neuves et originales de la littérature sud-africaine.

Avec un formidable deuxième roman, "Spilt Milk", paru en 2010, cette admiratrice de Toni Morrisson, aujourd’hui médecin diplômée, poursuit son exploration des dilemmes intimes de la classe moyenne noire post-apartheid, des zones grises et des entre-deux d’une société sud-africaine en plein bouleversement.

L’une de ses nouvelles a été publiée dans l’anthologie "L’Afrique qui vient" chez Hoëbecke (2013).


Source : Etonnants Voy
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Pierre Bisiou présente Kopano Matlwa - Règles douloureuses


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
J’ai décidé d’arrêter tous mes traitements. Je suis fatiguée. J’ai fini par aimer ce mince filet de sang qui s’écoule de mon corps jour après jour. Il teinte l’eau du bain d’une jolie couleur rose. Parfois, quand un petit caillot s’échappe, l’eau devient marron foncé.
La partie molle de mon ventre est chaude et me picote. Je me sens si mal que je suis souvent obligée de m’asseoir pour ne pas m’évanouir. C’est une sorte de douleur, une sorte de plaisir, une sorte de liberté que j’aime et que le traitement du docteur Phakama a essayé de me dérober. Mais cette sensation est à moi, et elle est agréable, et je la veux.
Les murmures qui m’accompagnent ne me gênent pas non plus. Ils me tiennent compagnie, me chantent des chansons et me racontent des histoires qui font passer le temps. Ton silence était de toute façon bien trop assourdissant.
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Si j'en ai retiré quelque chose, c'est l'humilité. J'avais une haute idée de ma personne. Je me trouvais spéciale, immunisée, exceptionnelle.
Me disais que ce genre de choses ne m'arriverait pas. Mais ce n'est pas le cas. Je ne suis qu'un viol sud-africain de plus dans les statistiques. Mon histoire n'a rien d'exceptionnel, cela se passe partout, tous les jours. Que je sois hautement diplômée, que je sois médecin, que j'ai lancé une pétition relayée par la presse, rien de tout cela n'a d'importance.
J'ai un vagin. C'est tout ce qui importe.
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Être en vie est la chose la plus dangereuse au monde. Tout peut arriver à n’importe quel moment. La mort est plus sûre.
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Ma dit que je dois laisser les patients là-bas. Je dois me mettre à leur place mais ne pas leur donner de place chez moi. Alors je les y laisse, coincés entre les draps sales et le sandwich caché dans l’attente du jour où ils auront retrouvé l’appétit, entre des toilettes bardées de merde et le distributeur de savon qui n’a fonctionné qu’une fois, le jour de la visite du ministre. Mais je ne parviens pas à me mettre à leur place. Ils n’ont pas de place, Ma. Comment est-ce que je peux me mettre à leur place alors qu’ils n’en ont pas ?
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'J'ai été violée'.

Le docteur Phakama insiste pour que je prononce cette phrase à voix haute. Elle dit que ça aide. Elle dit qu'en mettant l'événement au passé je peux le surmonter.

C'est bien beau, mais quand c'est ta vie, la distinction n'est jamais aussi claire. Je continue d'être violée, même en ce moment, même quand je ne le suis pas. Je ne peux pas dire quand le premier s'est arrêté et quand le suivant a commencé. Je suis en train d'être violée.
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Je pense à l’infirmière du Patient anglais. Peut-être que si je m’étais occupé de mes patients autant qu’elle du sien ? Mais elle s’est aussi glissée dans son lit. Est-il possible de les aimer et de les laisser là où ils sont ? Est-il possible de les aimer sans marquer son cœur ? Un cœur a-t-il assez de place pour accueillir toute leur douleur (et la sienne propre), leurs os brisés (et sa propre âme en miettes), leur gêne (et sa propre honte) ?
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On sentait la lotion assouplissante "Black Queen" bien avant de l'apercevoir. Sur la boîte de crème adoucissante, les Noires des chaînes américaines avaient les cheveux souples et longs ; maman m'assurait qu'ils n'étaient pas vrais. Ous Beauty commençait alors à enduire mes cheveux de lotion. Je l'observais toujours avec vigilance, afin qu'elle n'oublie pas le moindre poil. Une réaction chimique. Une douloureuse réaction exothermique. Brûlure. Brûlant. Brûlée. Quand Ous Beauty me demandait si j'étais prête pour le rinçage, je disais non. Je voulais que la plus infime de mes boucles soit défrisée.

Dans la glace je voyais le peigne glisser sans effort dans mes cheveux "Black Queen", doux et lises comme de la soie. Je ne me préoccupais pas de la fragilité de mon cuir chevelu qui me lançait des frissons dans la nuque à mesure que les fines dents du peigne le ratissaient, pas plus que je ne m'inquiétais des racines blanches qui étaient apparues. Non, j'étais ravie de me savoir belle à nouveau.
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Être en vie est la chose la plus dangereuse au monde. Tout peut arriver à n'importe quel moment. La mort est plus sûre.
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Ceux qui n’ont pas de respect pour la vie n’ont pas à dire aux autres comment vivre la leur.
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J'ai demandé à Ma comment une chose si parfaite, si magnifique, pouvait naître de tant de noirceur. Ma a dit que c'est parce que Mpho est comme ces fleurs de la nuit qui éclosent bien après le coucher du soleil, qu'elle est comme la primevère du soir, avec ses pouvoirs de guérison.
Ma sait être terriblement agaçante, mais elle sait aussi dire les plus jolies choses qui soient.
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