Citations de Laëtitia Reynders (76)
J'entends ses pensées. Louise est contrariée pourtant elle n'a pas entièrement raison. Certes, je suis un être maléfique, menteur et manipulateur mais je ne suis pas dénué de sentiments ! Je suis empli de rage, de colère, de cruauté et bien plus encore. Mais, depuis peu, j'ai découvert de nouvelles émotions... Affection, tendresse et désir. Une liste de faiblesses qui pourrait m'être fatale... La pire ? La crainte !
Comment puis-je admettre que j'ai peur de la perdre ?
Malgré la chaleur de la salle, je suis frigorifiée et cela ne s'arrange absolument pas une fois à l'extérieur. Après moins de cinq minutes, je me dirige vers le parking et suis happée dans un coin sombre. Je me retrouve face à un homme de grande taille aux cheveux châtain et aux yeux verts... J'imagine qu'il doit s'agir de Belzébuth mais j'ai du mal à m'en rendre compte, il ne ressemble plus du tout à la gueule de lion aux narines gigantesques. Plus de trace non plus d'ailes de chauve-souris ni de pattes de canard !
Le monde est dominé par deux choses,l'argent et le sexe.Que l'un permet de tout acheter.L'autre d'asseoir son pouvoir
Le plaisir est une passion simple.Il procure la délectation,la puissance,la volupté.
Ici, tout semble aseptisé, mais comparativement à la modernité de la façade, les lieux mériteraient d’être rafraîchis. J’aperçois la chambre d’un patient qui ne doit pas faire plus de 10 m². Je ne me sentirais vraiment pas à l’aise si je devais être hospitalisée ici.
Chaque porte s’ouvre à l’aide d’une carte magnétique et il faut attendre qu’elle soit fermée avant de déverrouiller la suivante.
J’étais journaliste pour un canard et je m’occupais de la rubrique des « chiens écrasés ». En parallèle et surtout pour ajouter une touche de « peps » à ma vie, je tenais un blog beauté auquel j’ajoutais, régulièrement, des vidéos. J’ignore pourquoi, mais le nombre d’abonnés a grimpé en flèche quasiment du jour au lendemain. Je me suis vue proposer des contrats avec pratiquement toutes les boîtes de cosmétique puis, Christine May m’a suggéré d’être sa chroniqueuse et j’ai accepté.
Pour chaque homme qui a posé son regard sur toi, tu seras punie. Je les note tous dans mon petit carnet secret… J’en connais le nombre exact.
Je réfléchis encore au châtiment. J’ai plusieurs idées, toutes plus perverses les unes que les autres.
Ça va me plaire, c’est certain… à toi, beaucoup moins.
C’est marrant ! On me traite de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson[9].
Il fait volte-face et disparaît dans le couloir. C’est le claquement de la porte d’entrée qui indique qu’il a quitté les lieux.
Nous sommes, tous deux debout, face au lit. Il caresse la dentelle de mon soutien-gorge puis, d’une main habile, le détache pour le laisser choir sur le sol.
Je sens sa bouche se poser sur ma peau, ses lèvres parcourir mon corps.
Je me fais honte ! J’ai trente-deux ans pas quinze ! Pourquoi suis-je en train de flipper parce qu’un mec veut coucher avec moi ? C’est quoi le problème ? Où a donc disparu mon assurance d’antan ?
Allez ma grande ! Soit un minimum à la hauteur de ta réputation !
Je me refais un brin de toilette. J’ôte mes vêtements pour ne conserver que ma lingerie signée « La Perla » que je dissimule sous un peignoir cintré très élégant. Je retiens mon souffle avant de me jeter dans la gueule du loup.
Milo n’est ni dans le séjour ni dans la cuisine… Le doute et sa salope de petite voix reviennent en force pour me titiller. « Tu l’as déçu, il t’a prise pour une gamine, il s’est barré sans demander son reste… » La ferme !
Si ma mémoire est bonne, un homme qui boit du martini a probablement de l'argent et veut qu’on le sache. S'il sait exactement ce qu'il veut consommer, il a aussi des caractéristiques très spécifiques en ce qui concerne sa future conquête. Il peut être difficile à satisfaire.
n’est pas bien méchant, c’est même plutôt mignon. Et puis, il n’est pas moche à regarder ! Il est sexy, fortuné et je suis certaine qu’il doit embrasser comme un dieu.
Je l’écoute me faire l’apologie de Milo Mac Grégor et finis par rire aux éclats tant elle essaye de me convaincre.
Gandhi Djuna ! Et oui, à croire qu’il vit dans ma tête celui-là : « Pour garder le sourire, je me disais que y'a pire. Si c'est comme ça, bah fuck la vie d'artiste. Je sais que ça fait cliché de dire qu'on est pris pour cible. Mais je veux le dire juste pour la rime.»
Parce que vous me plaisez énormément et que, quoi que je fasse pour tenter de vous charmer, vous me montrez à quel point vous ne m’appréciez pas.
Il m’embrasse tendrement. Ses doigts maintiennent ma nuque pour m’empêcher de me dérober. Il entrouvre, légèrement, la bouche pour mordiller ma lèvre inférieure.
Ce type de baiser serait-il une expression déguisée du désir charnel ?
Je parviens à me dégager de son emprise, mais je ressens malgré tout un inexplicable petit regret de mettre un terme à ce charme. Minuscule le regret.
Lorsque le moral est aussi bas, rien de tel qu’une virée entre copines. J’appelle à la rescousse : Caithy qui, sans la moindre hésitation, abandonne l’écriture de son dixième roman pour me rejoindre au UC61. Proche de l’arc de triomphe et dissimulé derrière une façade métallique, ce bar a été aménagé en sous-marin… d’où son nom ! Le UC61 aurait appartenu à l’Allemagne et se serait échoué sur les plages de Wissant le 26 juillet 1917.
Mais bon ! Tant que l’ambiance est bonne et les cocktails délicieux, tout le monde se fiche pas mal de savoir d’où provient le nom de cet établissement… tout le monde, sauf moi.
« Pour chacun de tes choix, tu pèses, de manière pragmatique, le pour et le contre. Puis tu prends une décision en ignorant les autres, sauf s’ils ont du poids dans ta balance initiale.
Lorsque ce choix est fait, sache qu’il n’est jamais totalement définitif. S’il ne convient pas, tu le « reset » encore et encore jusqu’à trouver celui qui te convient. »
« Si tu gagnes plus que tu ne perds avec une personne, tu restes avec elle. Sinon tu l’ignores ! Il faut être égoïste. »
« Coupe le contact. Le temps efface puis le hasard remplace ».
L ’instinct primaire de l’être humain ne supporte pas de perdre quelque chose qui lui appartient.
Je viens de lui donner l’Amour et elle l’a accepté. À partir de maintenant, je sais qu’elle refusera de le perdre. Il est temps d’appliquer le dicton : Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis.
Notre différence d’âge n’a pas d'importance, elle n’est, en aucun cas, une barrière pour cette relation virtuelle. Nous nous quittons à l’aube, à la fois emplis de mots doux, de confidences et frustrés, comme en manque de n’avoir pu assouvir notre convoitise.