Laurell K. Hamilton

- Si vous voulez bien me suivre...
Je déteste cette expression. Comment aurait-elle réagi si j’avais dit non ?

Que dire au petit ami A quand il vous trouve nue dans le lit du petit ami B ? Surtout si le petit ami A s'est changé en monstre la nuit précédente et a dévoré quelqu'un. Je suis persuadée qu'aucun manuel d'étiquette ne contenait la réponse à ce dilemme.

Je fais brûler vifs des gens une seule fois, et tu ne veux plus me toucher. Bonjour les préjugés.

“Comme avec les cacahouètes : les vampires n’arrivent
pas à s’arrêter une fois qu’ils ont commencé.”

Toute joie s’effaça des traits charmants de la jeune fille. Seuls ses yeux pétillaient encore. Mais il n’y avait rien de gai dans ce regard étincelant.

Le regard des chats quand ils s’apprêtent à croquer un petit oiseau.

Non, je ne me plantai pas sur le seuil les jambes écartées, histoire de faire une cible parfaite. Jouer les cow-boys, ça rend bien dans les films. Dans la vraie vie, mieux vaut vous mettre à couvert et prendre des poses de héros plus tard, une fois que vous avez survécu.

- J’ai peur d’eux, avouais-je. C’est une caractéristique très humaine : détruire ce qui vous fait peur.
- La plupart des gens préfèrent fuir ce qui leur fait peur. Vous, vous courez après. Vous devez être un peu folle.

Les sociopathes ne sont pas obligés d’afficher des émotions ; ils le font la plupart du temps parce qu’ils ont appris à imiter le comportement des gens « normaux », mais ils ne comprennent pas réellement ce qu’ils miment. Ce sont les acteurs ultimes. Voilà comment ils réussissent à passer inaperçus.

J’avais envie de dire : « Ce n’est pas toi, c’est moi », mais je répugnais à employer un tel cliché. D’un autre côté, la raison pour laquelle une chose devient un cliché, c’est généralement parce qu’elle est beaucoup plus vraie que la plupart des gens ne veulent l’admettre.

Mes peluches vivantes préférées étaient déjà dans le lit : l’une d’elles pudiquement recouverte d’un drap jusqu’à la taille, l’autre complètement nue et pas gênée le moins du monde. Il fut un temps où j’aurais forcé Nathaniel à se glisser sous les draps, mais il m’a eue à l’usure. Et puis, j’aimais le voir ainsi offert sur notre lit, tandis qu’à ses côtés, Micah planquait une partie de son corps incroyable sous un drap tout fin. Ça leur ressemblait tellement !

Il hocha légèrement la tête ; je lui souris en retour, et on en resta là. Il pigeait que j’avais pigé qu’il avait pigé. Pour en arriver là, il ne nous avait fallu qu’une phrase, deux regards et un signe du menton – avec une autre femme, ça aurait pris au moins cinq minutes de bla-bla. Heureusement pour moi, je parle le mec couramment.

La maison, ce n’est pas nécessairement une bâtisse ni même un endroit ou une nuit tropicale pluvieuse et parfumée. L’amour vous construit cette maison, non à partir de briques, de planches et de tuiles, mais avec des mains à tenir, des sourires à partager, la chaleur d’un corps pressé contre le vôtre dans le noir.

- Allez vous faire foutre !
- Je viens de te le proposer. Il faudrait savoir ce que tu veux. Je m’empourprai.

Il était stupide de me sentir offensée parce que Dominga Salvador m’avait attaquée dans mon appartement. Pourtant, elle avait enfreint une règle dont je n’avais pas conscience. Le gentil dans sa maison, tu n’attaqueras point ! Le onzième commandement. Je la clouerais à un arbre pour lui apprendre. Ouais, bien sûr. Avec quelle armée ? La police, peut-être ?

- Donc la vie est quelque chose de sacré pour toi?
Je hochai la tête.
- Chaque être humain est unique. Précieux et irremplaçable. - Pourtant, tu as déjà tué.
- En état de légitime défense seulement. Moi aussi, je suis irremplaçable.

La plupart des gens ont peur du noir. Même s’ils ne savent pas pourquoi. Moi je relève les morts et j’ai déjà tué une douzaine de vampires. Je sais pourquoi j’ai peur du noir.

Un cerveau n'a rien à faire sur le sol. Choquée, je regardai le contenu du crâne de Noël se répandre devant moi. Il étudiait pour passer son master en littérature. À présent, tous ses efforts se déversaient hors de sa tête fracturée pour former une flaque visqueuse et sanguinolente qui grandissait à chaque seconde

Je restai allongée, profitant du spectacle – parce que c'en était bien un. Richard pige très bien l'essence du BDSM. Les meilleures séances sont de véritables représentations. Avoir le sens de la mise en scène aide beaucoup.

Dans notre métier, ou l’innocence disparaît, ou elle finit par vous faire tuer.

Parfois, ce n’est pas de la lumière intérieure de quelqu’un que vous tombez amoureux, mais de ses ténèbres.