Le livre raconte la vie romancée d’Isabel de Solis, une noble grenadine, enlevée par les musulmans en 1471, lors d’une razzia et emmenée au palais de l’Alhambra comme esclave chrétienne. Elle y vivra une histoire d’amour avec le dernier sultan de Grenade, Abu-al-Hasan Ali, romance qui a laissé trace dans l’Histoire.
Les faits historiques : Isabel de Solis (1454-1510) était une jeune fille de noble ascendance. En 1471 son père est tué lors d’une razzia et elle, emmenée dans le sérail du palais de l’Alhambra où l’émir fera sa connaissance.
Le sultan en fera sa favorite puis il l’épousera en 1474 avec une Isabel-Soraya convertie à l’islam, provoquant les foudres de la sultane légitime.
A la mort du sultan, Isabel reviendra au christianisme et ses enfants seront baptisés et incorporés à la cour des rois catholiques.
Du temps de cette femme exceptionnelle il resterait un seul vestige : la Tour de la Captive au palais de l’Alhambra.
Le roman : une histoire très bien écrite avec une prose riche, baroque, ampoulée et qui rend bien l’effet des fastes du palais et de ses jardins légendaires, débauche de couleurs et d’odeurs.
La vie de cette esclave chrétienne est narrée par le détail : les us et coutumes locales, la vie à l’intérieur du sérail, les contacts entre les gens, la décoration intérieure, les habitudes vestimentaires.
Mais le plus passionnant à suivre est la romance qui va s’établir pas à pas entre la chrétienne et l’homme le plus puissant de Grenade, de 17 ans son aîné, déjà marié avec la redoutable sultane Aicha, mère de trois enfants, dont l’héritier Boabdil.
La vie de l’émir se partageait entre guerres et razzias en territoire chrétien et la chasse. Le reste du temps il se prélassait entre ses divers palais et choisissait une femme du sérail pour la soirée. Ces femmes, une soixantaine plus les enfants, vivaient dans l’espoir d’être choisies et se préparaient à longueur de journée.
Dans ce contexte très compétitif arrive la belle chrétienne insoumise aux formes parfaites, rousse aux yeux bleus d’azur. Cerise sur le gâteau, elle est instruite, sait lire et écrire, lit beaucoup et sait jouer des instruments et chanter avec une belle voix.
L’émir n’a pas résisté à un tel défi et peu à peu le couple a sut construire un amour inexpugnable. Elle est devenue la favorite, puis l’épouse en 1474, répudiant la sultane légitime. Le couple a eu deux enfants.
Mais le royaume des nasrides commençait à s’affaiblir et le royaume des rois catholiques a devenir très fort avec l’union d’Isabel de Castille avec Fernand d’Aragon. Sans compter avec les complots incessants de la sultane via son fils Boabdil .
Ce sera Boabdil, dernier émir de Grenade qui remettra en 1492 les clefs de l’Alhambra aux rois catholiques.
Un autre livre excellent parle si bien de la même époque. Il s’agit du livre d ‘Antonio Gala (1990) « Mémoires Écarlates, moi Boabdil, dernier sultan de Grenade ». Et c’est dans ce livre que j’ai lu la phrase terrible de la sultane Aicha envers son fils Boabdil…Ne pleure pas comme une femme, ce que tu aurais pu défendre comme un homme.
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