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4.02/5 (sur 122 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : France , le 26/08/1966
Biographie :

Laurent Maffre est un scénariste et dessinateur d bandes dessinées français.

Professeur agrégé, il enseigne les arts-appliqués à Paris.

Il a publié une adaptation, sélectionnée à Angoulême en 2007, de "L’Homme qui s’évada" d’Albert Londres ainsi que "Chambres du cerveau", d’après une nouvelle de Stevenson.

Laurent Maffre s'est penché sur la France postcoloniale et les conditions de logement des immigrés dans la banlieue parisienne des années 1960. Il en a tiré une série de romans graphiques, "Demain, demain", docufiction composé à partir des témoignages d'Algériens et de Marocains qui ont vécu des années dans ces habitats précaires. Il s'est appuyé sur les photos, les plans et autres documents inédits collectés à l'époque par Monique Hervo. Demain, Demain - Nanterre, bidonville de la Folie 1962-1966, publié en 2012.
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Source : web;Actes sud
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L’année de la BD | Laurent Maffre


Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Ils croient qu'on ne veut pas payer de loyer, qu'on ne veut pas de belles maisons comme eux ? A Paris, il y en a qui croient encore que les bidonvilles ça n'existe qu'à l'étranger. Qu'à Nanterre, il n'y a que des HLM tout neufs ; ceux qu'on voit dans les journaux. Pendant ce temps ils nous enterrent avec la terre de la défense. C'est ça qu'ils devraient venir photographier les journalistes ! Il faut qu'ils se dépêchent sinon ils auront du mal à nous retrouver.
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- A la Préfecture, ils pensent qu'on ne saura pas vivre dans les bâtiments. Que c'est trop compliqué.
- De quoi ont-ils peur ! On ne va pas les abîmer, c'est nous qui les construisons.
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Des fois, mes mains travaillent toutes seules. Ma tête est ailleurs. C’est comme si le corps s’adaptait parce qu’il se sait condamné. Je m’évade, tu comprends, car dans cet usine, j’ai l’impression de ne participer à rien, de ne pas laisser mon empreinte sur les choses. Alors, je pense à tout et à rien, au moment où je rentrerai chez moi. Tu sais, mon plaisir, ce que c’est ? C’est de faire chauffer une bassine d’eau et d’y tremper les mains, ça les ramollit, c’est pas croyable. Pendant quelques minutes, j’oublie le mal qu’elles me font dans la journée. Je leur pardonne. C’est idiot, ce que je dis, hein ? Mais je suis sur que tu me comprends. Je peux passer les mains sur la tête de ma fille et sentir ses cheveux. S’ils n’étaient pas si fins, je pourrais presque les attraper. Puis au bout d’une heure, mes mains redeviennent dures comme de la pierre. C’est comme si la chaîne était tellement inscrite dans mon corps que je ne pouvais plus l’arracher.
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J'ai le pays devant mes yeux. Alors que je marche sur un trottoir parisien sous la pluie, une forte bourrasque me rappelle que chez moi le soleil me dardait le visage, me cuisait la peau. Ici tout est gris, noirâtre. Au pays, tout est couleur de sable, puisqu'il pénètre tout.
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[ fin des années 60 ]
La cité de transit* située au 51, route principale du Port à Gennevilliers est gérée par la Cetrafa (Centres de Transit Familiaux) et la Préfecture. Plus de 150 familles étrangères, maghrébines en majorité, mais aussi portugaises, espagnoles et yougoslaves, y résident. Sa construction en 1966 sur des terrains appartenant à la Préfecture s'est faite au mépris de l'avis d'insalubrité des lieux, pris par la mairie de Gennevilliers.
Les baraquements en préfabriqué sont situés dans une enclave inondable en cas de crue de la Seine. Ils sont bordés au nord par le port, à l'ouest par les échangeurs routiers, à l'est par la ligne de chemin de fer et au sud par le chantier de la future autoroute. Au-dessus des logements passent des lignes à haute-tension. Les premiers commerces, ceux d'Asnières et de Colombes, sont à trente minutes de marche.

[ * solution transitoire : après les bidonvilles, avant les HLM ]
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Khelifa : "J’ai le pays devant mes yeux. Alors que je marche sur un trottoir parisien sous la pluie, une forte bourrasque me rappelle que chez moi, le soleil me dardait le visage, me cuisait la peau. Ici, tout est gris, noirâtre. Au pays, tout est couleur de sable, puisqu’il pénètre tout"
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La Maison Départementale de Nanterre a été construite aussi loin que possible de la population. Dans la même enceinte, dans les années 1960, on trouve un hôpital et une prison désaffectée. Le bâtiment disciplinaire dépend désormais de la Préfecture de Police. Ils l’ont reconverti en Centre d’hébergement provisoire mais pour nous, c’est le pénitencier de La Misère. Les cellules ont l’eau courante et le chauffage. Mais on y place, dans la promiscuité, les familles, les marginaux, les nécessiteux. C’est là qu’ils purgent l’étrange peine que la société française inflige à ses sans-logis. Quant à la seconde non-solution. Le père et séparé de sa famille. Envoyé au Centre Nicolas Flamel avec les vagabonds. Sa femme et ses enfants sont placés ailleurs. Au Centre d’Accueil Pauline Roland à Paris. Si les enfants ont moins d’un an, la mère peut les garder avec elle. Sinon, on place ses gamins à l’Assistance Publique
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Je ne vais pas passer mon temps à m'excuser d'être ici.
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Une école maternelle et élémentaire est construite au cœur de la cité de transit. Seuls les enfants immigrés y sont inscrits, accentuent de fait la ségrégation sociale.
Les enseignants tentent de pallier les retards scolaires, mais ils se heurtent au manque récurrent de moyens.
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Khelifa: "J'ai le pays devant mes yeux.Alors que je marche sur un trottoir parisien sous la pluie,une forte bourrasque me rappelle que chez moi le soleil me dardait le visage,me cuisait la peau.Ici tout est gris,noirâtre.Au pays,tout est couleur de sable,puisqu'il pénètre tout".
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