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Critiques de Laurent Tailhade (5)
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La noire idole

Publiée en 1907 dans la revue « Le Mercure de France », cette étude très personnelle sur la morphine du bouillonnant homme de lettre Laurent Tailhade — connu entre autres pour sa traduction de référence du Satyricon de Pétrone — se positionne loin de l'esthétique « paradis artificiels » ayant cours à l'époque dans les littératures hallucinés : la drogue n'a ici rien de romantique.



Tailhade est entré dans les opiacés à la suite d'une grave blessure subie par hasard lors d'un attentat anarchiste, effarante ironie pour un sympathisant de cette cause, qui allait jusqu'approuver la chose violente : « qu'importent les victimes si le geste est beau ! »… faisant presque croire au destin, ou à l'intervention d'une force supérieure… il y a laissé un oeil et un bras… mais rien de sa verve, lui qui fit ensuite de la prison pour un appel au meurtre du Tsar Nicolas II lors de sa visite en France en 1901 (voir liste « prison » de moravia).



Court texte où l'on retrouve toute la qualité et la véhémence de sa plume, inclus par les éditions Mille et Une Nuits dans le coffret « Dix textes stupéfiants », que mon facétieux parrain m'avait offert alors que je venais d'être renvoyé d'un pensionnat pour consommation d'herbe à chat…
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Lettre aux conscrits suivi de Pour la paix

Des pages brillantes, criantes de vérité. le premier texte : "Lettres aux conscrits" est un manifeste antimilitariste, pacifiste et libertaire, où l'auteur fustige le service militaire. Ecrit au tout début du XXème, avant les boucheries que seront la 1ère et la 2ème guerre mondiale, je me dit que ce texte est toujours tristement d'actualité. Sa critique, lucide et rationnelle, remet en cause la fragilité de l'Etat Nation et dénonce la stupidité belliqueuse des gouvernements et des puissants. Cet écrit sonne aujourd'hui comme un cri d'alarme, que personne n'a voulu entendre et qui s'est perdu dans une tranchée de 1916, fauché par une balle perdue.

Le deuxième, Discours pour la paix, prononcé en 1908 lors de la 2eme conférence pour la Paix, appelle la paix universelle, une justice globale, il exhorte les nations à comprendre qu'un monde paisible signifie aussi un monde profitable pour tous. Il met la science à l'honneur, comme moyen, comme outil de construction de cette Paix.

Il n'avait cependant pas prévu, ou pas osé imaginer que cette même science serait aussi le pire instrument de la peur et de la guerre.



Deux textes courts (50 pages en tout), un cri d'amour pour la liberté et pour la paix mais qui me fait malheureusement penser que le monde tourne macabrement en rond.
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Au pays du mufle

Un recueil de textes bâtards que j’ai du mal à nommer poésie tant le fond polémique prend le pas sur la forme. Laurent Tailhade a une écriture originale, très stylée, aux nombreuses inspirations. D’abord il y a des références ouvertement revendiquées, celles de François Villon dont il partage le goût d’un argot un peu obscur (et qui lui permet aussi d’utiliser des archaïsmes insolites) et de Jules Laforgue avec sa manière d’introduire une trivialité frivole dans ses écrits les plus potaches. Ensuite il y a peut-être aussi d’autres inspirations moins avouables pour Tailhade, celle de Huysmans et son côté maniéré ou de Bloy pour la véhémence des propos anti-bourgeois. Moins avouables, car ce sont deux écrivains à l’opposer de lui sur l’échiquier politique ; on remarquera quand même qu’il épargne relativement ces deux-là. Par contre François Coppée, Pierre Loti, Péladan, Barrès ou Drumont s’en prennent plein la tête, dans des attaques qui restent souvent à un niveau section maternelle, du genre Péladan pu des pieds, Barrès n’a plus de dents... Au pays du Mufle, Tailhade est le roi !

Aussi bizarre que pourrait paraître cette appellation, Laurent Tailhade a écrit une « poésie dreyfusarde », beaucoup plus politique qu’esthétique. Ses ennemis sont clairement identifiés, ce sont les royalistes, les catholiques, les nationalistes, etc. Et cela pose à mon avis un véritable problème de compréhension qui s’ajoute à un style qui n’est déjà pas aisé à aborder et demande beaucoup d’attention. A trop sacrifier à la nouvelle idole de l’actualité politique, il s’est rendu illisible. Car si tous les noms que j’ai évoqués un peu plus haut restent connus - je ne suis pas bien sûr qu’ils soient beaucoup lu, mais ils gardent une certaine aura - d’autres, des dizaines d’autres noms cités par Tailhade (puisque les attaques ad personam sont une spécialité de ce livre) sont tombés dans un complet oubli, bien mérité sans doute. On peut goûter les rimes originales construites avec ces noms propres et devenus proprement insignifiants, rire des formulations incisives, s’émerveiller des trouvailles langagières, mais elles ont perdues toute leur force et on ne comprend en vérité plus rien, pas même la rage dreyfusarde de Tailhade qui parait à demi aveugle et puérile.

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Poésies érotiques

Laurent Tailhade était assez porté sur la chose. On peut parler de ses exploits en Bretagne. Qu'on lui ait attribué "Les filles de Camaret" me paraît plausible.
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Au pays du mufle

Quoi ? Vous ne connaissez pas Laurent Thaillade !!! Vous passez à côté d'une des plumes les plus élégantes de la langue française. Il n'est jamais trop tard pour bien lire...
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