Citations de Laurie Faria Stolarz (51)
- A quoi tu penses ? me demande Chad.
- A combien je suis heureuse. Et au sentiment de déjà-vu.
- Déjà-vu ?
- Tu sais. Toi et moi, de nouveau ici.
- Donc, il me semble que pour que ce soit un vrai déjà-vu, il faut que je t'embrasse encore.
J'allume une bougie bleue et la fixe sur une soucoupe en argent.
[...]
- Parce que le bleu, c'est pour les cauchemars. Pour les éloigner ou pour les rapprocher, selon l'usage qu'on en fait.
Il lève les yeux vers moi en entendant la poignée de la fenêtre, et je regarde le sourire qui s'épanouit sur sa figure. C'est un sourire entendu, confiant. Un sourire qui me dit qu'il sait à quoi je pense et qu'il ressent la même chose.
Ce jour-là, pendant notre longue marche de retour vers la réalité, je lui ai dit que je voulais garder notre baiser secret, que je ne voulais pas faire de peine à Drea. Je voulais que le souvenir en reste à jamais parfait dans ma tête, là où personne ne pourrait venir le gâcher.
Il m'a dit que toute l'année il avait attendu de m'embrasser.
Mais à présent, c'est moi qui attends.
Ensuite, le lendemain, elle m'a emmenée chez un horticulteur et pendant des heures - du moins c'est ce qui m'a semblé - elle m'a enseigné les fleurs et leur signification... par exemple, que les lys sont signes de mort.
Je pense quand même qu'il arrive un moment où il faut se pardonner pour toutes les fautes et les imperfections passées. Et aider les autres améliore vraiment les choses. Cela ne modifie pas le passé ; cela ne le masque même pas. Mais cela peut contribuer à changer l'avenir de quelqu'un.
Je suis complètement accro à elle et elle ne s'en doute même pas. Une partie de moi voudrait qu'elle le sache, qu'elle sache que je ne suis jamais loin. Que je l'observe. [Inconnu]
Je voulais ne jamais le quitter des yeux, même si je savais que le moment était mal choisi. Je désirais me perdre dans son visage anguleux ; ses yeux gris foncé constellé d'or ; et ses lèvres pâles que l'inquiétude avait scellées. [Camélia]
Je ne cherche pas une vulgaire culotte, m’explique Kimmie tout en fouillant dans une pile de culottes en coton. Elle doit m’interpeller. Elle doit me dire : « je suis digne de toi ». Il s’agit quand même de mes fesses !
Callie a gloussé.
-Ton pantalon de survêt' ? Il ne m'ira jamais.
Hal a détaché un élastique de son poignet.
-On peut faire des retouches...
Callie n'avait pas l'air convaincue. Elle a détaillé Hal d'on oeil critique. Je l'ai imitée machinalement. En voyant les pectoraux de notre ami affleurer sous son T-shirt, je me suis rappelée un rumeur que j'avais entende, selon laquelle Hal portait un tatouage. A une époque, les spéculations allaient bon train quant à son emplacement et ce qu'il représentait : un dragon crachant du feu ou un éclair d'orage sur la hanche ? Un fil de fer barbelé autour du biceps. Ça ne collait pas franchement avec son T-shirt orné d'un Twinkie.
Il était une fois une fille prénommée Amanda, aussi pétillante qu'une flûte de champagne. Un jour, elle a sauté à pieds joints dans la vie de Nia. Elle y a semé un nuage de paillettes, a tout mis sens dessus dessous, et l'a obligée à regarder les choses sous un angle complètement différent. Puis elle a disparu sans prévenir, et le conte de fées de Nia s'est changé en cauchemar.
Amanda a surgi dans ma vie sans prévenir, elle a tout chamboulé, puis elle s'est éclipsée. J'ai juste omis de préciser que, grâce à elle, je me suis fait de nouveaux amis, pour le moins inattendus.
Mme Boutté m'a arrachée à ma rêverie :
- Nia ? Quel est le conditionnel passé du verbe " donner ", à la deuxième personne du singulier ?
- " Tu aurais donné ", ai-je répondu en bâillant.
On révisait le conditionnel passé depuis des semaines, et ça commençait à me sortir par les yeux. Pourquoi n'y a-t-il pas de cours de français pour les élèves qui travaillent ?
- Très bien ! s'est-elle exclamée.
Elle s'est tournée vers le tableau, où elle avait dressé une liste de verbes irréguliers. Je l'ai parcourue en songeant à l'avertissement d'Amanda. Comment avait-elle osé me parler de confiance, avec toutes les salades qu'elle nous avait racontées ?
Un bruissement dans les fourrés attire mon attention. Je regarde dans sa direction, cligne des yeux plusieurs fois, et vois une silhouette d'homme debout entre deux arbres, à quelques pas de moi. Il ne bouge pas plus que moi, se contente de tendre le bras, comme pour me montrer ce qu'il tient à la main. C'est une sorte de bouquet.
J'écarquille les yeux pour mieux voir, avec la lune pour seul éclairage. Et soudain tout devient clair : la taille, la couleur, la manière dont les pétales retombent en cloche. Ce sont des lys.
Je sais ce que les lys veulent dire.
Une larme isolée me roule sur la joue. Jacob l'essuie du bout des doigts et je résiste à l'envie de lui embrasser la main. Et puis je l'embrasse quand même.
J'allume une grosse bougie blanche, comme nous l'avons fait un soir de novembre, l'an dernier, lorsque nous nous sommes silencieusement déclaré notre amour. Je pose la bougie à coté de moi sur le sable. La flamme te représente. Je sais que si ma grand-mère était là, elle me dirait que tant que je ferai vivre le souvenir de toi, ton esprit sera avec moi, à jamais.
Je sais du fond du cœur que c'est vrai.
Pour toujours et à jamais,Lucy.
La bile me brûle le fond de la gorge.
Je la ravale et m'essuie la lèvre inférieure. J'ai l'impression que ma tête se fendille, comme si un archéologue enfermé à l'intérieur attaquait joyeusement ma boîte cranienne au burin. Appuyée aux carrelages froids du mur, je m'efforce de tout maîtriser : la nausée, les maux de tête, les cauchemars, ma raison.Mon univers est en train de s'écrouler.
Nos regards se croisent et je ne sais pas trop ce qui me prend, si c'est sa manière de crisper ses sourcils comme pour me supplier de le comprendre, ou la position de ses lèvres, qui ne demandent qu'à être embrassées, ou simplement un afflux de bonnes hormones bien saines et toutes neuves made in USA, mais soudain je suis sur lui. Mes mains, ma bouche, mes lèvres, mon coeur. Nous nous embrassons, d'un long baiser doux pulpeux, un baiser qui donne envie de passer tout l'hiver sous les couvetures au coin du feu.
Tout de même, savoir qu'il sera libre dans cinq ans, pour son vingt et unième anniversaire, ne semble pas juste. Veronica, elle, est morte pour toujours.
Au réveil, je suis obligée de clignoter plusieurs fois des yeux pour faire le point , le temps que mes pupilles s'adaptent aux carreaux flous bleu marine et verts au dessus de mon lit : Drea et Amber , assises à ma droite et à ma gauche , déjà revêtues de l'uniforme du lycée .
-Ça va ? m'interroge Drea
-Pourquoi n'êtes vous pas en cours ? fais-je en m'asseyant.
-On ne peut pas dire que tu y sois non plus , réplique Amber en ébouriffant l'énorme fleur violette qu'elle s'est accrochée dans les cheveux.
Drea se racla la george.
-J'ai appelé la CPE pour lui que tu souffrais d'un petit... traumatisme
-Tu as fait quoi ?
-C'était le seul moyen pour qu'on puisse sécher les cours toutes les trois. On est censées te réconforter.