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Critiques de Leïla Zerhouni (26)
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Dans les yeux de l'Afrique

Dans les yeux de l'Afrique - Leïla Zerhouni - Roman - Éditions M.E.O - Lu en février 2024.



Je remercie les éditions M.E.O pour l'envoi du livre de Leïla Zerhouni, écrivaine que j'ai découvert avec Le Luthier de Bagdad (nouvelle) et le roman Femmes Empêchées que j'ai fort appréciés.



Dans les yeux de l'Afrique, l'histoire se déroule au Zimbabwe.

Luce, traductrice, qui aurait préféré traduire des livres se retrouve à traduire des modes d'emploi pour... machines à laver ! Elle croise Qina, simple agent d'entretien qui travaille dans sa "boîte". Un invisible, un sans papier, un migrant.



Ils se découvrent au fil de leurs échanges. Qina vient du profond Zimbabwe, il sculpte des ravissantes statuettes évoquant son village et des visages féminins. Son rêve, c'est d'entrer à la London Art School. Un jour, il part pour Londres, clandestinement et laisse une lettre à Luce qui lui avait déconseillé de faire la traversée de la Manche, trop dangereuse.



Il laisse aussi à Luce une statuette au visage féminin. qui est-elle?



Plus de nouvelle de Qina.



Luce alors n'a de cesse de percer le mystère qui rôde autour de cet homme et se fait engager par une ONG belge "La Passerelle" en tant qu'assistante d'un professeur de village pour rejoindre le Zimbabwe et retrouver la famille de Qina.



J'ai rencontré des personnages surprenants :



Marcel, à Bruxelles, qui a offert un toit à Qina qui errait dans les rues.



Lindiwe, la petite soeur de 14 ans de Qina, atteinte de la cataracte, maladie fort répandue parmi les enfants africains , menant à la cécité.



Sakhile, maman de Qina et Lindiwe, qui refuse de parler de son fils



Zanele, tante de Qina et Lindiwe, soeur de Sakhile, qui fait peur à sa nièce.



Mister Tshuma, vieux professeur d'une grande humanité et passionné avec qui Luce va travailler.



Stella, la meilleure amie de Lindiwe, inséparables, mais qui se perdront.



Buuni, qui était le meilleur ami de Qina.



Et Azile.



Que s'est-il passé pour que Qina ait dû fuir son village et entreprendre ce long voyage semé d'embûches ?



Pourquoi ne peut-on pas prononcer son nom ?



Que va-t-il advenir de Lindiwe ? De Stella ?



Sous la plume de Leïla Zerhouni, c'est l'Afrique qui vibre, ce sont les coutumes ancestrales qui font loi, ce sont les baobabs, les acacias, les éléphants, les serpents, les girafes... la savane qui prennent vie.



Et surtout, la longue fuite de Qina vers l'espoir, la faim, la soif, le manque d'hygiène, les mains tendues... ou pas. Il finira par arriver à Bruxelles, mais son rêve verra-t-il le jour ?



Beaucoup de poésie dans ce livre aussi, l'évocation de Doris Lessing , Leïla Zerhouni lui rend ici un bel hommage.



J'ai retrouvé "Dans Les yeux de l'Afrique" la beauté sans pareille et la dureté de ce pays, j'ai aimé m'y rendre en compagnie de Luce , l'espace d'une lecture j'ai replongé dans mon enfance au Congo, tant il y a de similitudes.



La couverture du livre mérite aussi que j'en parle, elle est magnifique, éclatante avec cette petite africaine dans sa robe bariolée levant les bras vers le soleil couchant comme pour lui demander de jouer au ballon avec elle, et , au loin, les baobabs, arbres étranges.

Elle est de Joyeau (www.poemevivant.com)



Alors, vous êtes prêts à vous envoler de Bruxelles ou d'ailleurs pour découvrir

le Zimbabwe ?



Je vous y invite avec "Dans les yeux de l'Afrique"



Leïla Zerhouni vit à Bruxelles où elle enseigne l'anglais et l'allemand.

Son livre sortira le 8 février.

















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Dans les yeux de l'Afrique

Zimbabwe profond, Lindiwe souffrant de la cataracte, comme de nombreux enfants victimes de malnutrition voit débarquer une nouvelle institutrice dans son école, la Bruxelloise Luce partie dans ce magnifique pays 'où, au soleil couchant, les couleurs font l’amour', à la recherche des racines de Qina, habile sculpteur, migrant qu'elle a aimé mais trop vite parti vers l'Angleterre.



Saura-t-elle découvrir le lourd secret de Qina?



Merci à Laura Latour des éditions M.E.O pour l'envoi de ce livre, très bien écrit, parfois un peu trop didactique avec la simplicité d'une fable africaine , et qui rend un bel hommage à l'autrice Doris Lessing.

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Dans les yeux de l'Afrique

Dès les premières lignes, on reconnaît l'écriture rapide de l'autrice, écriture déjà remarquée lors de la lecture de son livre "femmes empêchées".

C'est concis, rapide, et va à l'essentiel. Cela parfois déroute. On aimerait plus de développement. Surtout pour ce livre qui aborde des thèmes importants sous fond de quête : la vie des migrants dans un pays qui leur semble peut-être meilleur, les relations entre "blancs" et "noirs" sur le sol africain (quand le passé colonialiste ressurgit lors de mission d'aide), les conditions sanitaires de vie en Afrique et les maladies qui en découlent... des sujets graves qui servent de fond à la quête du personnage principal.

On se situe dans une écriture synthétique qui ressemble à celle de la nouvelle, mais nous sommes dans un roman, certes court, mais un format roman.

C'est peut-être cela qui m'a gêné lors de ma lecture et qui a fait perdre deux étoiles à ma chronique. Mais c'est un avis purement personnel et je pense que ce livre pourra plaire à de nombreux lecteurs.

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Dans les yeux de l'Afrique

S’il est ici question de l’Afrique, c’est avant tout (et une nouvelle fois) dans le cœur des femmes que la conteuse et poétesse Leïla Zerhouni nous plonge. Un roman beau et envoutant, leger (quand l'autrice nous parle d'amour), grave (lorsqu'elle se penche sur le problème de la cataracte des enfants africains). Une écriture élégante et maîtrisée.
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Dans les yeux de l'Afrique

C’est à Bruxelles où elle vit que Luce croise la route de Qina, sur son lieu de travail. Dans sa vie triste et sans couleur de traductrice de notices techniques, elle se lie d’amitié pour cet homme venu du Zimbabwe qui rêve d’entrer dans une école de sculpture à Londres mais fait le ménage au noir, en attendant de pouvoir rejoindre l’Angleterre.



Il lui parle de son pays, de sa famille qu’il a laissée, de ses projets artistiques et Luce voit s’allumer, auprès de cet homme, la lumière qui va redonner un sens à sa vie.



Alors quand il disparaît, elle décide d’aller enseigner dans l’école de son village, dans le cadre de la coopération, pour se rapprocher de ce monde qu’il lui a fait entrevoir et rencontrer les siens.



Et nous plongeons avec elle dans la culture de ce pays d’Afrique australe, empreinte de sagesse et de traditions, nous immergeant dans « ce pays au soleil rouge et aux arbres majestueux » qui comme Luce, m’a totalement éblouie. L’art semble être le quotidien de tous et entre la peinture, la sculpture, les parures et la poésie, il paraît émaner de ces habitants un goût pour le beau et l’imaginaire qui manque à nos cultures occidentales.



Et pourtant, s’il est le grenier à blé de l’Afrique, le Zimbabwe ne connait que la misère et la violence et des villages entiers des tribus Ndebele sont massacrés pour leur dissidence, par le dictateur au pouvoir.



Comme dans son précédent roman, Les femmes empêchées, Leïla Zerhouni entre dans le cœur de ses personnages et regarde à travers leurs yeux, même lorsqu’ils sont blessés, avec cette sensibilité qui lui est propre, mettant de la poésie dans ses phrases comme une touche de couleur dans nos vies.



Ce roman court mais dense parvient à nous toucher profondément et nous ouvre une fenêtre sur un peuple fier où l’art est un mode de vie.



Un beau voyage.

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Dans les yeux de l'Afrique

Je viens de terminer la lecture du nouveau roman de Leïla Zerhouni, "Dans les yeux de l'Afrique", et le moins que je puisse dire, c'est que j'en ai pris plein la vue. Déjà la couverture est lumineuse et traduit à elle seule l'atmosphère du livre.

Je n'ai pas envie de me livrer à une analyse approfondie, même si ce roman la mériterait par sa profondeur et la beauté de l'écriture de Leïla Zerhouni (que j'avais déjà appréciée dans son premier roman "Femmes empêchées). Je veux simplement vous encourager à courir acheter ce roman, car il vous enchantera.
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Dans les yeux de l'Afrique

Je suis à nouveau sous le charme de la plume de Leïla Zerhouni et de l’histoire qu’elle nous raconte dans ce court roman de 134 pages.

J’ai parcouru un bout de chemin aux côtés de Luce, Qina, Lindiwe, Monsieur Marcel, Mister Tshuma, Sakhile, Stella, sous le ciel bas et gris de Bruxelles puis sous le soleil, jaune, orange, rouge ou… sombre, de Tsholotscho au Zimbabwe.



J’ai retrouvé avec émotion l’autrice dans son maniement talentueux de l’immédiateté, telle une novelliste aguerrie, elle parvient à cerner en quelques lignes la complexité des vies, du passé et des caractères de ses héros. Pour la deuxième fois, je suis épatée par son art d’écrire ce qui pourrait être un pavé foisonnant en si peu de pages.

Sa plume est concise, paradoxalement précise et suggestive, et en même temps, elle est dotée d’une sensibilité touchante, de mots et de poèmes qui vont droit au cœur.



Juste quelques mots pour tenter de vous amener à lire de petit bijou : Luce fait la connaissance de Qina sur son lieu de travail à Bruxelles, il est sans papier et rêve de rejoindre le Royaume-Uni pour y travailler son art de la sculpture. Il a laissé au Zimbabwe sa petite sœur et sa maman qui se languissent de lui. Un jour, il disparaît, Luce se lance à sa recherche et rejoint sa famille, sous couvert d’une mission humanitaire, elle sera professeur de langues pour les enfants du village, parmi lesquels Lindiwe, soeur de Qina, admirable de courage malgré sa grande fragilité.



Un petit mot sur la couverture aux couleurs vives, splendides et cette jeune fille qui lève les bras en guise d’offrande au soleil, en contemplation de la lumière, une jolie œuvre de Joyeau.



Je remercie Leïla Zerhouni et les éditions M.E.O. pour ce beau livre envoyé en service presse. Il sortira ce 8 février. Je lui souhaite le beau succès qu’il mérite.



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Dans les yeux de l'Afrique

Avec chacune de ses publications, Leïla Zerhouni a le don de nous toucher par sa plume poétique et sa tendresse envers ses personnages. Une tendresse qui ne tombe pas dans la mièvrerie et nous montre aussi la part d’ombre des êtres et de leur vie.

Dans Les Yeux de l’Afrique nous voyageons entre la Belgique et le Zimbabwe, nous nous attachons à la jeune Luce, moins fragile qu’elle ne paraît, en quête de Qina, doux et mystérieux. Monsieur Marcel nous émeut par sa générosité, et Lindiwe par sa force et son désir d’apprendre malgré ses difficultés. Mister Tshuma, quant à lui, est un professeur qu’on souhaiterait à chaque enfant. Une belle lecture qui offre malgré les multiples problèmes évoqués autant de couleurs ensoleillées que la magnifique couverture du livre, illustrée par l’artiste Joyeau.
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Femmes empêchées

Le premier roman de Leïla Zerhouni nous donne à lire les fragments de vie de plusieurs personnages qui transitent dans un lieu clé : une petite librairie tenue par une passionnée de livres, Madame Kéra, dans un village paisible de Wallonie.



Parcouru de nombreux flash-backs, le récit débute sur le décès de Madame Kéra et revient en arrière pour nous dévoiler peu à peu les histoires tissées au fil du temps autour de cette boulimique de lecture. On découvre alors Ania, la fille adoptive de la boulangère, qui, malgré une mère aimante, cherche à combler le gouffre de ses origines et de ses questions sans réponse à travers le refuge thérapeutique de la lecture.



Madame Kéra et Ania deviennent immanquablement complices et tendent une main bienveillante à toutes les personnes qui défilent au Petit Bazar à la recherche d’un peu de douceur dans les mots et les histoires des grands auteurs. Dans cette librairie, les drames classiques d’« écorchés ordinaires » se dévoilent, tantôt avec pudeur, tantôt avec force larmes, toujours avec authenticité.
Lien : https://le-carnet-et-les-ins..
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Femmes empêchées

Leïla Zerhouni raconte ici l’histoire d’Ania, gamine adoptée et qui vit dans un hameau des Ardennes belges. Grâce à sa passion pour les livres, elle se lie d’amitié avec la libraire, fraîchement arrivée dans la région. C’est également à la même époque qu’elle fait la connaissance de Nico, jeune journaliste militant, et de Yasmine. Mais quelque chose manque dans son existence. Alors que tous les bonheurs se pressent à sa porte, la quête de ses origines l’empêche d’assumer pleinement son présent. Parviendra-t-elle un jour à comprendre sa mère qui l’a rejetée, celle qui parmi d’autres femmes s’est révélée incapable d’aller au bout de sa maternité, celle que le papa de Yasmine appelait avec pudeur « une femme empêchée ». Née dans le Hainaut d’un couple mixte, l’auteure enseigne les langues germaniques et signe ici son premier roman. Un ouvrage sur la quête de soi, de ses origines et de la place que chacun tient dans la société.
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Femmes empêchées

Il est des livres dans lesquels j'ai beaucoup de mal à etrer. Parfois la situation se débloque au fil de la lecture, et parfois pas.



Souvent, c'est parce que l'auteur veut trop en dire, mettre trop de thèmes, mais parfois il manque du liant pour que le tout prenne.



Les flash-back sont souvent utiles, mais ils brouillent parfois le récit, surtout quand les personnages manquent d'une identification forte et qu'ils se mélangent ...



Bref, ce roman, pourtant très court, m'a donné beaucoup de mal, je me suis accroché jusqu'au bout car cette histoire de femmes empêchées de vivre leur féminité, leur maternité, faute d'homme dans leur vie, de mère biologique ...



Bref, une histoire de femmes, une histoire de livres, et de poésies qui rythment le livre comme les semaines de cette petite librairie de village ...



Mais un livre où je ne suis pas entrée :(



Dommage.



Je remercie Babelio de m'avoir fait découvrir cet auteur  
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Femmes empêchées

Débutant comme une suite de nouvelles, les morceaux finissent par se recoller, une petite librairie de village, Madame Kera, Ania, Yasmine...



Une ambiance qui m'évoquait un peu la papeterie Tsubaki.



Femmes empêchées (en Algérie) fait référence à celles qui par manque de moyen doivent avorter ou abandonner l'enfant mais Leïla Zerhouni aborde aussi la quête de l'enfant pour sa mère biologique et aussi aux mots que celle-ci voudrait lui transmettre : 'Je ne t'ai pas désirée mais je t'ai tant aimée'

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Femmes empêchées

​✒​ Si je dois donner mon avis, je le résumerai en 3 parties.

La ​1ère l'attachement du personnage d'Ania aux livres et la découverte d'un lieu elle pourra pleinement s'y épanouir (je ne vous spoile pas tout il faut laisser un peu de suspense😉)

La 2ème partie est a mon avis la plus intéressant et le plus attachante du récit, on y comprend la signification du titre.

La 3 ème et dernière partie est la plus triste et mélancolique.

Je n'ai pas trouvé les personnages si central, ils sont un élément pour mettre en avant l'objet qui est le livre 📖 ce qu'il apporte et ce qu'il signifie pour d'autres.

Un style fluide, rapide à lire avec quelques fragments de poème si et là.
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Femmes empêchées

Un livre de femme, pour toutes les femmes, qu’elle soit mère ou non. Un livre pour tous les hommes aussi pour peut-être mieux comprendre …



Je participe de temps en temps au temps à l’opération Masse critique, c’est à ce titre, que j’ai eu la possibilité de découvrir le roman que je vais évoquer : Les femmes empêchées de Leïla Zerhouni.



Dans un petit village des Ardennes, la jeune Ania, née sous X, a été adoptée par une femme célibataire en mal d’enfant. Elle lui a procuré sécurité et amour maternel, ne lui cachant pas qu’elle n’était pas sa mère biologique. Ania travaille à la librairie auprès de Mme Kéra, femme seule elle aussi. Une passion commune des livres les lie : Mme Kéra est un peu la mère spirituelle d’Ania. Elle, comme d’autres personnages vont venir laisser leurs empreintes dans la vie de la jeune femme.

Il y a la jolie Yasmine, une algérienne fille d’un médecin gynécologue assassiné et Niko, le jeune journaliste épris de liberté et de voyages, qui vont amener la jeune femme à se questionner sur la féminité et la maternité.

Ania, la fille adoptée, est depuis longtemps en quête de ses origines et se débat dans une crise identitaire. N’ayant pas manqué d’amour, elle s’interroge sur le comment : comment une femme peut-elle abandonner son enfant, Le saura-t-elle un jour ?

L’histoire commence en 1971 et va livrer des moments de vie en passant d’une temporalité à l’autre. Plusieurs époques, plusieurs femmes mais un même lien qui relie leurs histoires : être femme et mère.



Ce roman, court (122 pages) mais intense, est une réflexion sur un sujet sensible et complexe, le lien mère-enfant, les processus de la maternité, l’instinct maternel … L’auteure évoque la filiation, la maternité souhaitée ou non, le déni de grossesse, l’abandon d’enfant, le désir d’enfant non exaucé, l’avortement aussi.

C’est aussi pour elle et au travers du personnage de Yasmine et son père, la possibilité d’évoquer ses racines algériennes et la condition féminine sous le joug d’un régime mu par le dogme et l’obscurantisme religieux. Enfin, et c’est fort agréable, c’est aussi l’occasion de rencontrer des auteurs, de lire sur la littérature.



Au travers ce roman, j’ai découvert une plume très spécifique, très originale. Rapide, sans détours ni fioritures. Puis, comme une pause, un poème vient ponctuer le récit. L’écriture de Leïla Zerhouni, est pour le moins, peu commune.



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Femmes empêchées

Un tout beau roman très court, un condensé d’émotions tantôt puissantes, tantôt légères. Je me suis laissé emmener dans ce petit village des Ardennes belges, à la rencontre d’attachants tempéraments féminins : Ania, fille adoptive de la boulangère Madame Loiret, la boulangère elle-même, Madame Kéra la libraire du Petit Bazar et Yasmine.



Madame Kéra décide d’ouvrir une librairie à l’heure où elles commencent à être délaissées au bénéfice des écrans. Pour attirer le chaland, un petit concours avec livre et chocolats à la clé va être organisé. Le Petit Bazar va devenir le lieu où s’entrecroisent rencontres et destinées.



J’ai eu l’impression de lire un roman de cinq cents pages foisonnant d’histoires passionnantes se déroulant sur plusieurs décennies. Il fait à peine cent pages ! Et pourtant tout est dit, et joliment, grâce à la baguette, que dis-je, la plume magique de l’autrice, qui trouve même la place d’y glisser des vers et extraits de poésie.



Les fils rouges de ce roman sont la littérature, l’amour de la lecture et évidemment les femmes empêchées, ce que revêt cette expression, vous le découvrirez en lisant ce roman. Ils vont permettre à Leïla Zerhouni de tisser et assembler harmonieusement les vies qui se rencontrent et se cognent dans ce petit village à l’odeur flottante du bon pain chaud de Madame Loiret.



Merci à @Babounette qui m’a donné envie de lire ce bouquin il y a quelques mois déjà, c’était un bon conseil !

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Femmes empêchées

Un drôle de livre au drôle de titre à la drôle d'écriture.

Une écriture justement, qui va vite, qui est synthétique. On est loin des sagas où l'héroïne met 100 pages à passer de la naissance aux premiers pas. Ici, tout est en accéléré et c'est un peu déstabilisant au départ. Mais j'ai aimé cette lecture différente, qui navigue dans le temps avec des va et vient réguliers, et qui navigue entre les personnages, en revenant sur le principal qu'est Ania.

Des poèmes rythment la lecture au fil des chapitres.

Au final, un livre différent, étonnant, mais dont j'ai apprécié la lecture. Seul petit point gênant : ce va et vient permanent entre le présent et le passé, qui m'a obligé à feuilleter régulièrement les chapitres déjà lus pour me resituer dans le cours des évènements. Cela m'a un peu perdu. Mais une bonne lecture malgré tout.
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Femmes empêchées

Comme dans ses précédents ouvrages, Staccato (Lamiroy) et Abysse (Bleu d’Encre), Leïla ZERHOUNI raconte des histoires douloureuses, empreintes d’une rare sensibilité et de purs moments de bonheur, dans une belle écriture et une forme travaillée.



Elle ponctue de poèmes, de rêveries, de lettres ou d’extraits de journaux intimes les chapitres plus narratifs, qui sur un mode différent, donnent voix aux intériorités des personnages. Comme si la vie se renforçait à l’aune des drames qui l’endeuillent, des difficultés qui jalonnent son parcours. Ses livres sont ainsi des contes moraux, avec une prise dans le réel et une attache au merveilleux.



Ici, l’histoire qu’elle raconte s’étend de 1994 à… 2071, c’est-à-dire qu’elle comprend un volet anticipatif qui éclairera a posteriori la partie contemporaine.



Le personnage principal est Ania Loiret, une fille adoptée par la boulangère un peu effacée d’un village ardennais. Par amour des livres, Ania servira dans une librairie-papeterie du village, Le Petit Bazar. Aux côtés de madame Kéra, la libraire, elle organisera des concours de reconnaissance de poèmes. Sur les lieux, elle va rencontrer Niko, le garçon dont elle va tomber amoureuse… C’est dire si les livres vont être partout présents dans ce roman.



Ce roman raconte l’histoire de deux « femmes empêchées », de ces femmes qui ne peuvent prendre en charge leur maternité ou vont jusqu’à l’écourter, puis confier leur enfant à l’adoption. Les destinées de ces femmes sont remarquablement mises en relation, en résonance, en particulier celles d’une mère et sa fille.



Les compagnons de ces femmes abandonnées au moment où le plus fort soutien est réclamé ont dû fuir, par nécessité ou par volonté, sans même savoir qu’ils avaient été ou allaient être pères.

Saïd Chouki, le médecin algérien aidant, durant les années 90 noires, les femmes empêchées de son pays sera, lui, la victime de jeunes fanatiques. Il incarne le versant protecteur des femmes, plus terrien, a contrario des jeunes hommes évoqués plus hauts et qui ont été les objets de leur rêve, appelés à s’accomplir en dehors de la paternité.



Leila Zerhouni maîtrise son sujet, joue avec les époques, et produit, par des scènes judicieusement choisies, une palette inédite d’émotions vives. Le roman ménage, de plus, jusqu’à la dernière page, le suspense.



Un livre émouvant, joyeux, rare, novateur, qui confirme une écrivaine singulière.



Un coup de coeur !
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Femmes empêchées

Ania est une âme en peine depuis qu’elle sait qu’elle est née sous X et a été adoptée par sa mère, la boulangère de son petit village des Ardennes belges. Mais en rencontrant Madame Kéra, la libraire du Petit Bazar, elle retrouve grâce aux livres, une plénitude et une joie de vivre qu’elle avait perdues.



Et sa passion pour la littérature et la poésie va l’aider à se débarrasser du sentiment d’abandon et à accepter le geste d’une mère dont elle ne sait rien.



Jonglant avec les lieux, de la Belgique à l’Algérie, avec le temps du passé au futur et avec les mots, du récit à la poésie, Leïla Zerhouni nous parle de ces femmes que la vie a empêchées d’élever l’enfant qu’elles portaient.



Grâce à sa rencontre avec son amie Yasmine dont le père médecin en Algérie, a payé de sa vie l’aide qu’il apportait à ces « femmes empêchées », Ania va s’ouvrir sur d’autres possibles face à la maternité.



Avec le temps, elle finira par accepter que pour cette inconnue qui l’a portée, l’adoption ait pu, à un moment de sa vie, apparaître « comme unique solution d’amour, de respect et de survie psychique. »



Un roman très poétique et une ode aux livres qui puise dans les mots écrits, une autre compréhension de la vie et de celles qui la donnent.



Une belle leçon de tolérance et d’amour.

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Femmes empêchées

Ania, c'est le printemps, la sensibilité, l'amour de la littérature, le questionnement permanent, aussi une amitié naissante avec Madame Kéra, libraire fraîchement débarquée au village, qui a repris le Petit Bazar, la quête d'identité, de soi-même, au cœur. Comprendre ces femmes "empêchées", est-ce possible ? Réellement envisageable ? Nous suivons de saison en saison et avec intérêt Ania, sa mère adoptive, Madame Kéra, d'autres personnages ne tardant pas à se greffer autour d'elles, notamment la belle et allante Yasmine qui vient du sud et Niko, un jeune journaliste impétueux épris de liberté et grand air. Voyage, voyage ...
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Femmes empêchées

Femmes empêchées - Leïla Zerhouni - Roman - Editions M.E.O - lu en avril 2023.



Après avoir lu l'opuscule Le luthier de Bagdad, de la même autrice, je me suis lancée dans la lecture de son premier roman Femmes empêchées sorti en 2022.



Le roman de Leïla Zerhouni prend sa source en 1971 et se termine quelques décennies plus tard, en 2071, mais pas dans l'ordre chronologique, ce qui a un peu perturbé ma lecture au début.



Le destin de deux femmes "empêchées" , c'est ainsi que l'obstétricien algérien Saïd Chouki les appelle, des femmes qui n'arrivent pas à mener leur maternité à son terme ou qui choisissent de confier leur bébé à l'adoption. Toute la famille de cet homme a fui l'Algérie vers la Belgique et lui, homme de bien et de coeur est mort sous les coups de fanatiques en 1990.



Ania, personnage principal de ce roman, a été adoptée par Mme Loiret, célibataire, boulangère dans un petit village des Ardennes belges. Lorsqu' Ania atteint sa dixième année, sa mère juge qu'il est temps qu'elle apprenne la vérité sur sa naissance et lui explique avec énormément de tendresse et d'émotion l'histoire de sa naissance sous X et son adoption.



Ania n'aura de cesse de savoir qui était sa mère biologique, pourquoi elle a été abandonnée.



Et nous suivons ainsi le parcours d'Ania qui va faire des rencontres qui vont l'aider à supporter son manque de repère, qui vont l'aider à comprendre. Il y a Mme Kéra, propriétaire de la petite librairie-papeterie Le Petit Bazar au milieu du village, Yasmine, la fille de Saïd Chouki, Niko, jeune journaliste dont Ania est amoureuse mais qui partira bien loin.



Sous la plume virevoltante de Leïla Zerhouni, l'histoire qui s'est déroulée sous mes yeux est émouvante, forte et intense. Elle se décline à différentes époques, elle est parsemée de petits poèmes, elle nous parle de la vie, de la maternité, d'une petite librairie, lieu de rencontres de lecteurs et de poètes.



C'est un livre qui chante, qui rit, qui pleure.



La couverture est superbe, elle représente la devanture de la librairie Le Petit Bazar avec sa porte vert clair.



Lisez-le, votre avis m'intéresse. Moi, j'ai aimé, énormément.



Merci Isabelle D. G de me l'avoir prêté. Sans toi, je serais sans doute passée à côté.
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