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EAN : 9782807003170
122 pages
M.E.O Editions (08/03/2022)
3.82/5   14 notes
Résumé :
Dans un petit village ardennais, Ania, née sous X, grandit dans l'odeur du bon pain de sa mère adoptive. Grâce à son amour pour la littérature, elle se lie d'amitié avec madame Kéra, libraire fraîchement débarquée au village. Au Petit Bazar, prisé par les amateurs de chocolat, d'art et de poésie, elle rencontre Niko, jeune journaliste militant, et Yasmine, l'amie venue du Sud, amoureuse de mille saveurs.
Accompagnée de ces personnages et taraudée par sa quête... >Voir plus
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Femmes empêchées - Leïla Zerhouni - Roman - Editions M.E.O - lu en avril 2023.

Après avoir lu l'opuscule le luthier de Bagdad, de la même autrice, je me suis lancée dans la lecture de son premier roman Femmes empêchées sorti en 2022.

Le roman de Leïla Zerhouni prend sa source en 1971 et se termine quelques décennies plus tard, en 2071, mais pas dans l'ordre chronologique, ce qui a un peu perturbé ma lecture au début.

Le destin de deux femmes "empêchées" , c'est ainsi que l'obstétricien algérien Saïd Chouki les appelle, des femmes qui n'arrivent pas à mener leur maternité à son terme ou qui choisissent de confier leur bébé à l'adoption. Toute la famille de cet homme a fui l'Algérie vers la Belgique et lui, homme de bien et de coeur est mort sous les coups de fanatiques en 1990.

Ania, personnage principal de ce roman, a été adoptée par Mme Loiret, célibataire, boulangère dans un petit village des Ardennes belges. Lorsqu' Ania atteint sa dixième année, sa mère juge qu'il est temps qu'elle apprenne la vérité sur sa naissance et lui explique avec énormément de tendresse et d'émotion l'histoire de sa naissance sous X et son adoption.

Ania n'aura de cesse de savoir qui était sa mère biologique, pourquoi elle a été abandonnée.

Et nous suivons ainsi le parcours d'Ania qui va faire des rencontres qui vont l'aider à supporter son manque de repère, qui vont l'aider à comprendre. Il y a Mme Kéra, propriétaire de la petite librairie-papeterie le Petit Bazar au milieu du village, Yasmine, la fille de Saïd Chouki, Niko, jeune journaliste dont Ania est amoureuse mais qui partira bien loin.

Sous la plume virevoltante de Leïla Zerhouni, l'histoire qui s'est déroulée sous mes yeux est émouvante, forte et intense. Elle se décline à différentes époques, elle est parsemée de petits poèmes, elle nous parle de la vie, de la maternité, d'une petite librairie, lieu de rencontres de lecteurs et de poètes.

C'est un livre qui chante, qui rit, qui pleure.

La couverture est superbe, elle représente la devanture de la librairie le Petit Bazar avec sa porte vert clair.

Lisez-le, votre avis m'intéresse. Moi, j'ai aimé, énormément.

Merci Isabelle D. G de me l'avoir prêté. Sans toi, je serais sans doute passée à côté.
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Un tout beau roman très court, un condensé d'émotions tantôt puissantes, tantôt légères. Je me suis laissé emmener dans ce petit village des Ardennes belges, à la rencontre d'attachants tempéraments féminins : Ania, fille adoptive de la boulangère Madame Loiret, la boulangère elle-même, Madame Kéra la libraire du Petit Bazar et Yasmine.

Madame Kéra décide d'ouvrir une librairie à l'heure où elles commencent à être délaissées au bénéfice des écrans. Pour attirer le chaland, un petit concours avec livre et chocolats à la clé va être organisé. le Petit Bazar va devenir le lieu où s'entrecroisent rencontres et destinées.

J'ai eu l'impression de lire un roman de cinq cents pages foisonnant d'histoires passionnantes se déroulant sur plusieurs décennies. Il fait à peine cent pages ! Et pourtant tout est dit, et joliment, grâce à la baguette, que dis-je, la plume magique de l'autrice, qui trouve même la place d'y glisser des vers et extraits de poésie.

Les fils rouges de ce roman sont la littérature, l'amour de la lecture et évidemment les femmes empêchées, ce que revêt cette expression, vous le découvrirez en lisant ce roman. Ils vont permettre à Leïla Zerhouni de tisser et assembler harmonieusement les vies qui se rencontrent et se cognent dans ce petit village à l'odeur flottante du bon pain chaud de Madame Loiret.

Merci à @Babounette qui m'a donné envie de lire ce bouquin il y a quelques mois déjà, c'était un bon conseil !
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Débutant comme une suite de nouvelles, les morceaux finissent par se recoller, une petite librairie de village, Madame Kera, Ania, Yasmine...

Une ambiance qui m'évoquait un peu la papeterie Tsubaki.

Femmes empêchées (en Algérie) fait référence à celles qui par manque de moyen doivent avorter ou abandonner l'enfant mais Leïla Zerhouni aborde aussi la quête de l'enfant pour sa mère biologique et aussi aux mots que celle-ci voudrait lui transmettre : 'Je ne t'ai pas désirée mais je t'ai tant aimée'
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Un livre de femme, pour toutes les femmes, qu'elle soit mère ou non. Un livre pour tous les hommes aussi pour peut-être mieux comprendre …

Je participe de temps en temps au temps à l'opération Masse critique, c'est à ce titre, que j'ai eu la possibilité de découvrir le roman que je vais évoquer : Les femmes empêchées de Leïla Zerhouni.

Dans un petit village des Ardennes, la jeune Ania, née sous X, a été adoptée par une femme célibataire en mal d'enfant. Elle lui a procuré sécurité et amour maternel, ne lui cachant pas qu'elle n'était pas sa mère biologique. Ania travaille à la librairie auprès de Mme Kéra, femme seule elle aussi. Une passion commune des livres les lie : Mme Kéra est un peu la mère spirituelle d'Ania. Elle, comme d'autres personnages vont venir laisser leurs empreintes dans la vie de la jeune femme.
Il y a la jolie Yasmine, une algérienne fille d'un médecin gynécologue assassiné et Niko, le jeune journaliste épris de liberté et de voyages, qui vont amener la jeune femme à se questionner sur la féminité et la maternité.
Ania, la fille adoptée, est depuis longtemps en quête de ses origines et se débat dans une crise identitaire. N'ayant pas manqué d'amour, elle s'interroge sur le comment : comment une femme peut-elle abandonner son enfant, le saura-t-elle un jour ?
L'histoire commence en 1971 et va livrer des moments de vie en passant d'une temporalité à l'autre. Plusieurs époques, plusieurs femmes mais un même lien qui relie leurs histoires : être femme et mère.

Ce roman, court (122 pages) mais intense, est une réflexion sur un sujet sensible et complexe, le lien mère-enfant, les processus de la maternité, l'instinct maternel … L'auteure évoque la filiation, la maternité souhaitée ou non, le déni de grossesse, l'abandon d'enfant, le désir d'enfant non exaucé, l'avortement aussi.
C'est aussi pour elle et au travers du personnage de Yasmine et son père, la possibilité d'évoquer ses racines algériennes et la condition féminine sous le joug d'un régime mu par le dogme et l'obscurantisme religieux. Enfin, et c'est fort agréable, c'est aussi l'occasion de rencontrer des auteurs, de lire sur la littérature.

Au travers ce roman, j'ai découvert une plume très spécifique, très originale. Rapide, sans détours ni fioritures. Puis, comme une pause, un poème vient ponctuer le récit. L'écriture de Leïla Zerhouni, est pour le moins, peu commune.

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Ania est une âme en peine depuis qu'elle sait qu'elle est née sous X et a été adoptée par sa mère, la boulangère de son petit village des Ardennes belges. Mais en rencontrant Madame Kéra, la libraire du Petit Bazar, elle retrouve grâce aux livres, une plénitude et une joie de vivre qu'elle avait perdues.

Et sa passion pour la littérature et la poésie va l'aider à se débarrasser du sentiment d'abandon et à accepter le geste d'une mère dont elle ne sait rien.

Jonglant avec les lieux, de la Belgique à l'Algérie, avec le temps du passé au futur et avec les mots, du récit à la poésie, Leïla Zerhouni nous parle de ces femmes que la vie a empêchées d'élever l'enfant qu'elles portaient.

Grâce à sa rencontre avec son amie Yasmine dont le père médecin en Algérie, a payé de sa vie l'aide qu'il apportait à ces « femmes empêchées », Ania va s'ouvrir sur d'autres possibles face à la maternité.

Avec le temps, elle finira par accepter que pour cette inconnue qui l'a portée, l'adoption ait pu, à un moment de sa vie, apparaître « comme unique solution d'amour, de respect et de survie psychique. »

Un roman très poétique et une ode aux livres qui puise dans les mots écrits, une autre compréhension de la vie et de celles qui la donnent.

Une belle leçon de tolérance et d'amour.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Plus le temps passait, plus Ania se repliait sur elle-même. La rage avait laissé place à la méfiance. Elle se défiait désormais des humains et tentait de fuir la réalité de ce monde où elle avait été jetée sans son consentement. Cette méfiance développa chez elle un goût prononcé pour les belles lettres. […] Elle s’y jeta à cœur perdu, à cœur fourbu. Désormais, elle puiserait ses amis dans son imaginaire. Elle lisait, pour effacer ses muettes souffrances et s’alléger du poids de la vie. Elle lisait pour lutter contre le vide. Elle lisait, pour tromper le fracas du temps. Elle lisait, pour s’inventer un autre moi et s’imaginer autre. Elle lisait, dans l’espoir d’en apprendre davantage sur elle-même. Elle lisait, jusqu’à parfois oublier de s’alimenter.
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Ce sont les combats qui nous choisissent.Et nous, petites fourmis, nous démenons de notre mieux, chacun à notre manière, en empruntant des se fiers tantôt sinueux, tantôt escarpés, semés parfois de petits ou de grands cailloux.Et ce sont peut-être tous ces cailloux sur notre chemin qui font le sel de la vie…
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La littérature se découvre lentement, tel le fil d’une bobine qui se déroule.A chaque saison correspond une œuvre différente.
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Hurler au ciel et à la terre entière qu'on n'est (naît) pas là pour rien, qu'on existe, qu'on respire encore, même si l'air se raréfie.
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Aimes-tu le bleu du ciel ou celui de la mer ?
Le sable chaud ou le goût de la terre ?
Quel est ton plus grand bonheur ?
De quoi as-tu peur ?
Quelle est la couleur de tes yeux ?
Verts, noirs ou bleus ?

J'ai cherché ton regard
Il faisait déjà noir
Nuit féconde
Mère de l'ombre
Si tu ne m'a pas désirée
M'as-tu au moins aimée ?
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