Un livre de femme, pour toutes les femmes, qu'elle soit mère ou non. Un livre pour tous les hommes aussi pour peut-être mieux comprendre …
Je participe de temps en temps au temps à l'opération Masse critique, c'est à ce titre, que j'ai eu la possibilité de découvrir le roman que je vais évoquer : Les
femmes empêchées de
Leïla Zerhouni.
Dans un petit village des Ardennes, la jeune Ania, née sous X, a été adoptée par une femme célibataire en mal d'enfant. Elle lui a procuré sécurité et amour maternel, ne lui cachant pas qu'elle n'était pas sa mère biologique. Ania travaille à la librairie auprès de Mme Kéra, femme seule elle aussi. Une passion commune des livres les lie : Mme Kéra est un peu la mère spirituelle d'Ania. Elle, comme d'autres personnages vont venir laisser leurs empreintes dans la vie de la jeune femme.
Il y a la jolie Yasmine, une algérienne fille d'un médecin gynécologue assassiné et Niko, le jeune journaliste épris de liberté et de voyages, qui vont amener la jeune femme à se questionner sur la féminité et la maternité.
Ania, la fille adoptée, est depuis longtemps en quête de ses origines et se débat dans une crise identitaire. N'ayant pas manqué d'amour, elle s'interroge sur le comment : comment une femme peut-elle abandonner son enfant, le saura-t-elle un jour ?
L'histoire commence en 1971 et va livrer des moments de vie en passant d'une temporalité à l'autre. Plusieurs époques, plusieurs femmes mais un même lien qui relie leurs histoires : être femme et mère.
Ce roman, court (122 pages) mais intense, est une réflexion sur un sujet sensible et complexe, le lien mère-enfant, les processus de la maternité, l'instinct maternel … L'auteure évoque la filiation, la maternité souhaitée ou non, le déni de grossesse, l'abandon d'enfant, le désir d'enfant non exaucé, l'avortement aussi.
C'est aussi pour elle et au travers du personnage de Yasmine et son père, la possibilité d'évoquer ses racines algériennes et la condition féminine sous le joug d'un régime mu par le dogme et l'obscurantisme religieux. Enfin, et c'est fort agréable, c'est aussi l'occasion de rencontrer des auteurs, de lire sur la littérature.
Au travers ce roman, j'ai découvert une plume très spécifique, très originale. Rapide, sans détours ni fioritures. Puis, comme une pause, un poème vient ponctuer le récit. L'écriture de
Leïla Zerhouni, est pour le moins, peu commune.