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Citations de Lilian Jackson Braun (273)


— Je suis content que ce soit terminé. J’ai craint que nous ne figurions parmi les suspects.
— Notre profession est au-dessus de tout soupçon. On n’entend jamais parler d’un journaliste qui devient criminel. Les médecins tuent leur femme, les avocats tirent sur leurs associés, les banquiers vous roulent avec leurs agios, mais les journalistes vont au Club de la Presse et y noient leurs mauvais instincts.
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— J’ai à me plaindre, dit Qwilleran à Arch Riker, le mercredi soir, au Club de la Presse.
— Je suis au courant. Votre nom a été écrit avec un U, mais nous avons rectifié, dans la deuxième édition. Vous savez ce qui va arriver, n’est-ce pas ? À la prochaine réunion syndicale des typographes, l’orthographe de votre nom sera l’un des objets de leurs revendications.
— Ce n’est pas tout. Je n’ai pas été engagé pour être au service de votre critique d’art, mais c’est pourtant ce qu’il s’imagine. Il est parti en voyage, cet après-midi.
— Je m’en doutais, son dernier enregistrement est assez long pour donner matière à trois articles.
— D’abord, il m’a demandé de vous porter ses cassettes, puis il m’a chargé de prendre son billet d’avion et maintenant je dois nourrir son chat, deux fois par jour, changer son eau et m’occuper de ses commodités. Savez-vous en quoi cela consiste ?
— Je m’en doute un peu.
— C’est nouveau pour moi. Je croyais que les chats allaient dans la cour. C’est bien la première fois, depuis la guerre, que je suis de corvée de latrines !
— Attendez qu’Odd apprenne ça !
— Ne lui en dites surtout rien ! Ce fouinard le saura toujours assez tôt.
— Pourquoi n’avez-vous pas refusé ? Rien ne vous obligeait à accepter.
— Mountclemens ne m’a pas donné une chance. J’étais dans sa cuisine, hypnotisé par un ananas frais, des brochettes de foie de volailles et des œufs à la crème. Bien mieux, il s’agissait d’un ananas femelle ! Que pouvais-je faire ?
— C’est simple : il vous fallait choisir entre l’orgueil et la gloutonnerie. N’aimez-vous pas les chats ?
— Bien sûr, j’aime les bêtes et ce chat est plus humain que bien des gens que je connais, mais il me donne le sentiment désagréable d’en savoir plus long que moi.
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— Noël à Came-Village, dit Qwilleran au rédacteur en chef, qu’en pensez-vous ?
Assis à son bureau, Arch Riker dépouillait le courrier du vendredi et en écartait la plus grande partie. Perché au coin de la table, Qwilleran attendait la réaction de son vieil ami, sachant qu’il ne pourrait rien déceler sur son visage impassible.
— Came-Village, dit-il enfin, il y a peut-être quelque chose à en tirer. Comment vous y prendriez-vous ?
— J’irais me promener dans Zwinger Street et me mêlerais aux gens pour les amener à parler.
— Et ensuite ? demanda le rédacteur en chef, en se balançant sur son siège.
— C’est un sujet brûlant, j’y mettrais beaucoup de cœur.
Le cœur était le mot clef du Daily Fluxion. De fréquents rappels invitaient les différents rédacteurs à mettre du sentiment dans leurs rubriques, y compris celle de la météorologie. Riker approuva.
— Cela plaira au patron et ça devrait nous attirer des lecteurs. Ma femme sera intéressée, c’est une cliente assidue de Came-Village.
Qwilleran sursauta :
— Rosie ? Vous voulez dire…
Riker continuait à se balancer, avec insouciance, dans son fauteuil.
— Oui, elle y a pris goût, il y a environ deux ans, et Dieu seul sait ce que cela me coûte !
Qwilleran mordit sa moustache pour dissimuler son désarroi. Il connaissait Rosie depuis des années, alors que Arch et lui débutaient dans le métier, à Chicago.
Comment est-ce arrivé, Arch ? demanda-t-il avec douceur.
Une amie l’a entraînée, un jour, à Came-Village et cela a suffi. Je commence moi-même à partager son vice. Figurez-vous que j’ai payé vingt-huit dollars une vieille théière en étain. C’est le genre de choses auxquelles je ne résiste pas : boîtes en étain, lanternes en étain travaillé…
— Hein ! De quoi diable parlez-vous ?
— De quoi parlez-vous vous-même, Qwill ? Il s’agit de la camelote, de la brocante, qu’imaginiez-vous ?
— Je pensais à la came, à la drogue, si vous préférez. N’est-ce pas ce que vous aviez en tête ?
— Pour votre information, Came-Village est le quartier où tous les brocanteurs de la ville se trouvent réunis pour vendre leur camelote.
— Mais… le chauffeur de taxi m’a dit que l’on y trouvait des trafiquants de drogue !
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Qwilleran souhaita une bonne nuit aux Bushland et monta l’escalier. Il était à mi-étage quand il entendit des miaulements exubérants venant de sa chambre. Les siamois l’attendaient à la porte, Koko en se pavanant, Yom Yom en se frottant à ses chevilles. Il déposa l’assiette dans la salle de bains et jeta un coup d’œil sur la chambre en quête de quelques sottises. Tout semblait en ordre, sauf des lambeaux de papier déchiré dans la baie vitrée. Ce n’était que l’exemplaire du Stablechat. Koko réagissait souvent ainsi à l’encre d’imprimerie fraîche.
Après avoir savouré leur supplément, les deux chats satisfaits et repus retournèrent sur le fauteuil où se trouvait leur coussin bleu et procédèrent à leur toilette avant de s’installer. Qwilleran lut un moment avant de se coucher en se remémorant sa journée : il avait enterré Dennis Hough, acheté des pipes en argile pour les chats, découvert l’étrange lien de Polly avec Lockmaster et rencontré une charmante octogénaire. Demain il apprendrait peut-être quelque chose sur VanBrook de cette jeune femme qui désirait lui en parler. Il éteignit la lampe de chevet. Au bout de quelques minutes deux corps souples se faufilèrent dans le lit en poussant les couvertures du nez, Yom Yom du côté gauche et Koko à droite, chacun se blottissant de plus en plus contre lui de sorte qu’il eut l’impression d’être placé dans une camisole de force.
— C’est ridicule, dit-il à haute voix.
Il sauta du lit et transporta le coussin bleu qu’il posa sur le sol de la salle de bains avant de revenir chercher les deux chats qu’il porta d’une main ferme et de refermer la porte. Immédiatement les miaulements et les cris commencèrent jusqu’à ce que, craignant de réveiller Grummy au second étage, et les Bushland au rez-de-chaussée, il ouvrît la porte de la salle de bains en retournant promptement dans son lit où il attendit avec anxiété dans le noir.
Pendant un moment rien ne se produisit, puis un corps souple sauta sur le lit avec légèreté, suivi par un second. Il se mit sur le côté, le dos tourné et les deux chats se glissèrent derrière lui. Ils y restèrent toute la nuit et dormirent paisiblement en se poussant contre lui à mesure qu’il s’écartait. Le matin, il se retrouva au bord du matelas, tandis que les siamois étaient étendus de tout leur long en travers du lit.
— Comment avez-vous dormi ? demanda Bushy un moment plus tard, quand l’odeur du bacon grillé les attira tous les trois dans la cuisine.
— Très bien, dit Qwilleran. Le lit est bon. Ils ne m’en ont pas laissé grand-chose, mais ce que j’ai eu à ma disposition était confortable.
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— J’ai besoin de votre aide, Qwill. Voulez-vous aller à Rattlesnake Lake comme juge d’une compétition ?
— De jeunes beautés ?
— Non, de gâteaux. C’est financé par les Moulins John Stark. Ils font beaucoup de publicité au journal et nous avons promis d’envoyer un juge.
— Votre chroniqueuse culinaire ne peut-elle y aller ?
— Elle est à l’hôpital.
— Parce qu’elle a goûté sa propre cuisine ?
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— Voilà Bob Lessmore et Hugh Lumpton, deux piliers du club, expliqua Carmichael. Les champions de golf ont une certaine allure. On les reconnaît à leur prestance, à leur démarche, et même à l’expression de leur visage. Cela vient de la concentration, je suppose. Jouez-vous au golf ?
— Non, dit Qwilleran. J’ai toujours pensé que quelque chose plus petit qu’une balle de base-ball ne valait pas la peine d’être frappé. J’ai joué au base-ball jusqu’au jour où je me suis fracturé le genou. Je n’étais pas assez grand pour le basket-ball, pas assez fou pour le football américain et trop pauvre pour le polo.
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— J’ai remarqué que la verrière avait été réparée, dit-il au gardien.
— Ouais, plus de fuites. Ils ont tout colmaté.
— Comment vous êtes-vous entendu avec les chats en allant chercher les seaux ?
— Très bien. Je leur ai donné un beignet à la confiture. Ils ont tout mangé.
— Un beignet à la confiture ? répéta Qwilleran, interloqué.
Se méprenant sur sa réaction, Rupert excusa son apparente extravagance en précisant que le beignet rassis avait été ramassé au sous-sol où il traînait depuis plusieurs jours.
En s’efforçant de se contenir, Qwilleran dit sur un ton amical :
— Je préférerais que vous ne donniez aucune gourmandise aux chats, si vous avez l’occasion d’entrer dans l’appartement, Rupert… Ils suivent un régime strict… en raison d’ennuis rénaux.
— Oui, les chats ont souvent les reins fragiles.
— Merci d’avoir enlevé les seaux.
Qwilleran remonta au quatorzième étage avec le Vieux Rouge et fit face aux siamois :
— Vous avez dévoré un beignet rassis, et vous avez le toupet de jouer les dégoûtés quand on vous propose une boîte de conserve fraîchement ouverte si ce n’est pas du saumon rose, espèces d’hypocrites !
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— C’est ce qui arrive, quand je tire mes propres conclusions au lieu d’écouter Koko. Voyez-vous, ce chat représente cinq kilos de muscles, d’os et de fourrure, complétés par des moustaches, une longue queue et un nez de truffe, mais il est plus rusé que moi. [...]
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Koko allait et venait sans arrêt du porche à la cuisine et de la chambre au porche.
— Il est inquiet. Une réaction instinctive et sauvage l’a poussé à attaquer le voleur, Koko est un chat civilisé, mais il est hanté par la mémoire de ses ancêtres et des jours anciens où ceux de sa race surveillaient les temples et les palais et se jetaient sur les intrus pour les déchiqueter.
— Oh ! Qwill quelle imagination vous avez ! Il sent la dinde rôtie qui cuit dans le four, voilà tout !
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MERCREDI TREIZE NOVEMBRE. « Le froid continue à sévir avec un ciel couvert et des prévisions de chute de neige. »
— Ciel couvert ! s’écria Qwilleran, en s’adressant à son poste de radio, pourquoi ne regardez-vous pas par la fenêtre ? Le soleil brille comme pour le quatorze juillet !
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— Vous avez vraiment créé la sensation de l’année en proposant de distribuer vos revenus, dit-elle. La rumeur publique prétend que Pickax va être rebaptisé Pickqwill. Vous allez avoir toutes les femmes du Comté de Moose à vos trousses, mais n’oubliez pas que je vous ai connu la première !
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— Les appliques sont-elles réparées ? demanda Qwilleran.
— Il n’y a rien que des ampoules mal vissées, dit l’électricien. S’il y a beaucoup de vibrations, elles peuvent se desserrer spontanément, spécialement ce type en forme de flamme.
— Qu’est-ce qui peut provoquer des vibrations ? demanda Qwilleran.
— Qui sait ? Une machine à laver, un tracteur, une pompe ou même de petits appareils ménagers. On peut incriminer tout objet qui provoque un déséquilibre. Eh bien, au revoir. Appelez-moi encore quand vous aurez un problème de ce genre !
Qwilleran fronça les sourcils. Il imaginait déjà ce que cette entreprise allait facturer pour un déplacement jusqu’à North Middle Hummock.
Lorsqu’il ouvrit la porte, les chats vinrent l’accueillir et il leur lança :
— Vous autres deux poids lourds devrez cesser de provoquer des trépidations en grattant avec vos griffes !
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Pourquoi les étrangers se croyaient-ils autorisés à discuter aussi librement de sa moustache ? se demanda-t-il. Lui-même ne disait jamais : "J'aime la forme de votre nez... Vos oreilles sont remarquablement lobées... Vous avez une clavicule inhabituelle", mais sa moustache était considérée comme faisant partie du domaine public et pouvait être discutée sans autorisation ni restriction.
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- Je vous souhaite bonne chance avec votre nouveau magazine, mais puis-je me permettre de vous donner un petit conseil amical ?
Qwilleran regarda ce jeune homme d'un œil anxieux.
- N'appelez jamais des franges des fanfreluches !
Le journaliste retourna à son bureau en méditant sur la complexité de son nouveau métier.
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Suivant le collectionneur au sous-sol, Qwilleran évalua le rez-de-chaussée : architecture impressionnante, mobilier succinct. En descendant, il posa quelques questions préalables : Depuis quand êtes-vous collectionneur, Comment avez-vous commencé ? Avez-vous conservé votre premier train ?
Les réponses furent tout aussi laconiques que les questions : Il y a longtemps. Je ne sais pas... Ouais...
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[...] les chats sont les détectives du monde animal. Par nature, ils sont inquisiteurs. Ils reniflent tout le temps, à droite et à gauche, ils grattent ici et là et découvrent des moyens de se glisser dans des endroits apparemment inaccessibles, ils creusent des trous. Si mon chat a trouvé des pistes, ce fut purement accidentel.
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- J'en ai par-dessus la tête d'écrire des chroniques louangeuses sur les restaurants privilégiés du Fluxion. J 'ai envie d'aller dans le Nord et de m'éloigner de ces magouilles de villes, de la pollution des villes, des bruits et des crimes des villes.
- Vous sentez-vous bien, Qwill ? demande Riker, avec inquiétude, vous n'êtes pas malade, au moins ?
- Est-il aussi anormal de souhaiter respirer un peu d'air frais ?
- Ça vous tuera ! Je vous connais. Vous êtes un homme de la ville, Qwill, comme moi. Nous avons tous deux té élevés en respirant de l'acide carbonique, de la fumée et tout ce qui pollue la ville de Chicago. Je suis votre plus vieil ami et je vous adjure : ne faites pas ça !
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- Que pensez-vous de ses tableaux ?
- Ils sont monotones, mais j'ai fait une découverte : dans tous ses portraits d'enfants, c'est lui-même que que Cal Halapay reproduit. Son physique l'enchante : cheveux bouclés, teint frais et rose.
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Le téléphone se Qwilleran se mit à carillonner et les citoyens du comté de Moose essayèrent de le dissuader d'aller braver les périls du Pays d'En-Bas. Quand il leur disait que ce voyage était important et nécessaire, ils conseillaient : "Portez une ceinture pour mettre votre argent... Ne portez pas votre meilleure montre... Faites poser un système d'alarme sur votre voiture... Enfermez-vous lorsque vous circulez en ville..."
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Lorsque vint l’heure de partir pour le cottage de Mildred, les chats avaient été nourris et se prélassaient sur le porche donnant sur le lac. Ils étaient assis sous un rayon de soleil et paraissaient fort satisfaits de leur sort. Et pourquoi pas ? Ils avaient mangé une boîte de saumon rose (dont la peau avait été soigneusement retirée) et deux huîtres fumées. Maintenant ils s’étiraient dans une attitude si détendue que Qwilleran s’éloigna sur la pointe des pieds pour aller chercher l’appareil photographique. Mais dès qu’ils l’aperçurent, Yom Yom se mit à se gratter l’oreille en louchant d’un air stupide, tandis que Koko roulait sur lui-même pour s’occuper de la base de sa queue, une patte pointée vers le firmament.
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Il faut savoir miauler à temps !

Très rapidement, Jim Qwilleran se rend compte que son véritable travail consiste à contrebalancer celui d'un féroce critique d'art, attaché au même journal et détesté de tout le monde. Il possède aussi un chat siamois aristocratique, Kao K'o Kung - Koko pour Qwilleran - qui apprécie les vieux maîtres et sait lire les manchettes de journaux.

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