Lily Hana

La vengeance est un engrenage sans fin. Une fois que vous avez le doigt sur la gâchette, il est impossible de le retirer. On vous prend quelque chose, quelqu’un, alors vous prenez à votre tour. Du sang pour du sang. Le problème, c’est qu’il s’agit toujours du sang de quelqu’un, et qu’il y aura toujours une personne pour réclamer vengeance.

Chapitre 3 :
I am the fire -Halestorm
Lexie
«… — Si ce que tu veux savoir c’et si j’ai déjà vu son joli minou, la réponse est oui. En fait, je l’ai vu de si près que j’en ai encore le goût sur ma langue.
Bouche bée, je la regardai lancer un regard supérieur à Shadow, incapable de croire qu’elle venait vraiment de dire ça.
— Mais tu le savais déjà, pas vrai Shadow ? Parce que tu nous as regardées.
Il se tourna lentement vers elle, la posture rigide. Je le vis pencher la tête sur le côté, et me demandai quand exactement il allait se mettre à hurler. Mais aucun cri ne vint ; au contraire, quand il parla, ce fut d’une voix très douce.
— Ma chambre, dans cinq minutes.
Je crus un instant qu’il parlait à Zaïa, mais quand je vis la petite barmaid reposer son torchon, le regard brillant de joie et de désir, je compris mon erreur...»

Certaines personnes disent n'avoir jamais connu l'amour, alors qu'il n'y a pas plus faux. L'amour est partout, dans un regard, un souffle, au bout des lèvres de deux amants. Mais il est aussi dans le regard d'une mère, le rire d'une amie, les larmes d'un homme ayant perdu ce qu'il a de plus cher au monde. L'amour est tout autour de nous, chaque seconde, chaque jour.

Chapitre 2 :
Emma
«… Je déglutis et acquiesçai, mais il me secoua doucement.
— Pomets-moi, Emma. Promets-moi que tu vas te sortir de toutes ces conneries. Je ne veux plus que tu passes tes nuits au cimetière. C’est glauque, et tu pues. Le matin.
Je gloussai entre deux sanglots et le frappai sur le bras.
— Je t’aime, Matt. Reviens vite à la maison.
Je le vis déglutir, son regard un peu plus brillant que d’habitude. Il me serra contre lui, et posa ses lèvres contre mon front.
— Je te promets. À bientôt, petite sœur.
Un instructeur sortit du bus et l’appela froidement. À regret, ses bras se détachèrent de moi, et il grimpa dans le bus à reculons. Malgré mon envie de me rouler en boule et de pleurer jusqu’à m’endormir d’épuisement, je me forçai à le regarder traverser le bus jusqu’à un siège au fond. Malgré moi, mon regard passa sur chaque soldat visible d’où je me tenais, sans apercevoir Alexandre...»

Chapitre 1 :
Alexandre
«…
— IL SERAIT TEMPS QUE TU GRANDISSES PUTAIN !
Elle se figea, avant de se retourner lentement vers moi. Je sursautai presque devant son regard vide de toute émotion. Comment une fille aussi pleine de vie avait-elle pu tomber aussi bas ? Et surtout, pourquoi ne faisait-elle rien pour remonter ?
— Alex…
Je tendis le bras vers Matt, lui faisant signe de se taire. Il était plus que temps qu’elle se bouge le cul. Je m’approchai d’elle et posai ma main sur son épaule. Je la sentais se raidir sous mes doigts, mais je ne reculai pas.
— Je comprends Emma, je t’assure. Je sais que tu as mal, je sais que tu as peur de te retrouver seule, mais Matt et moi, nous serons toujours la pour toi. Tu n’auras qu’à nous appeler, et nous serons là.
Son regard se chargea de colère, et d’un geste brusque, elle recula.
— Je n’en ai rien à faire que tu partes ou que tu restes. Tu peux aller te faire mettre à Tombouctou si ça te chante ! Mais tu n’avais pas le droit d’embarquer mon frère dans tes délires !
D’une main sur mon torse, elle me repoussa.
— Il est tout ce qui me reste ! TOUT ! Et à cause de toi, il va risquer sa vie je ne sais où ! JE VAIS PERDRE MON FRÈRE À CAUSE DE TOI !
Une douleur sourde naquit dans ma poitrine en sentant la peur et la douleur dans sa voix, en voyant son regard violet tourner presque au bleu nuit sous les émotions qui la traversaient.
— Emma, il ne lui arrivera rien. Je te le jure. Je ferai tout pour qu’il ne lui arrive rien.
Elle sembla soudain se rétracter en elle-même. Je vis tout sentiment quitter son regard, alors qu’elle reprenait le contrôle de son univers. Calmement, sans aucune émotion, elle planta son regard dans le mien pendant plusieurs secondes silencieuses.
— Et depuis quand ta parole a une quelconque valeur, Alexandre ?
Elle soutint mon regard une seconde de plus avant de me tourner le dos, et de partir.
Ce fut la dernière fois que je vis Emma au cours des deux années qui suivirent.»

J'étais au fond du fond du trou, et aucune lumière n'était à portée de vue.

Je secouai la tête, parce qu'il se trompait : jamais je ne pourrais me remettre de ça, jamais je ne pourrais avancer, j'aimerais toujours Josh et je passerais ma vie à attendre qu'il s'aperçoive qu'il s'était trompé, qu'il avait fait une erreur. C'était mon premier amour. C'était mon seul amour. Dans cinquante ans, ce sont ses baisers dont je me souviendrais en regardant les étoiles. Ce sont ses caresses sur ma peau que j'imaginerais quand j'aurais froid. C'est son odeur qui me viendrait à l'esprit quand je penserais à mon "chez moi". Parce que c'est ce qu'il était. Et sans lui, j'étais perdue.

A chaque personne que j'ai perdue, j'y ai laissé une petite part de moi-même. Mon père, ma mère, Josh. Et ces morceaux de moi... me manquent. J'arrive plus à retrouver qui j'étais vraiment.

L'avenir passait d'un blanc brillant au noir le plus profond.

Tout mon corps se statufia en entendant ces mots. Curieusement, je m’étais préparé à tout un récit sur la violence qu’il aurait pu lui faire subir, mais jamais mon esprit n’était allé aussi loin. Je pris une grande inspiration, essayant de me calmer, mais la haine qui bouillait dans mes veines était pareil à de la lave m’embrasant tout entier. Je voulais sa tête, je voulais entendre son dernier soupir, juste après l’avoir torturé pendant des heures, jusqu’à lui faire oublier son nom, et pleurer pour une mort rapide.

-On est une famille, une famille soudée dont tu fais partie. Tu en as toujours fait partie mon ange, j’étais trop stupide et borné pour l’admettre c’est tout. Maintenant, si jamais je te dis le contraire un jour, je te donne la permission de me mettre un coup dans les couilles et de me faire manger ton cuir. Je te promets de t’en racheter un autre si on doit en venir là.

-Seulement meilleurs amies ? J’avais l’impression qu’il y avait plus.
What.The.Actual.Fuck ? Depuis notre arrivée, Zaïa ne m’avait pas touchée une seule fois, ni même dit une seule parole qui pourrait avoir un double sens. Soit ce mec avait un radar pour ce genre de choses, soit…
Je lançais un regard à Zaïa par-dessus son épaule, paniquée par la seconde possibilité. Comme toujours, elle se porta à mon secours. Ou pas.
-Si ce que tu veux savoir c’est si j’ai déjà vu son joli minou, la réponse est oui. En fait, je l’ai vu de si près que j’en ai encore le goût sur la langue.

Chapitre 1:
« …— Vous vous connaissez, tous les deux ?
Drew (même son prénom était sexy, la vie était vraiment injuste parfois !) haussa les sourcils devant l’attitude de Coach, mais ne pipa mot. Je me décidai alors à répondre à sa place, essayant de me sauver par la même occasion.
— On s’est juste croisés au café d’en face. J’étais en avance, alors, je me suis arrêtée pour lire un peu. Comme la terrasse était pleine, on a dû…
— Je l’ai draguée au café d’en face.
Je fermai les yeux en entendant Drew réduire tous mes espoirs à néant. Comment pourraient-ils m’engager en pensant qu’il y avait quelque chose entre Drew et moi ? Drew était clairement un homme à femmes, et moi, le genre de fille sérieuse dans ses relations.
— Il est hors de question que tu la touches, Drew !
La voix d’Ava claqua dans la salle, et tous les clients présents s’arrêtèrent pour regarder l’action. Je savais que Lara avait parlé de moi avec Ava, et de ce que j’avais vécu. Lara la considérait comme sa meilleure amie et ne lui aurait pas conseillé de m’engager sans lui parler de mon passé. Je me sentis rougir sous les regards surpris de Callie, Coach et Drew, et une grande envie de découvrir si je pouvais vraiment atterrir en Chine en creusant un trou, là, tout de suite, me démangea.
— Et depuis quand tu t’occupes de qui je drague ou non ?
Ava s’approcha de lui, le regard meurtrier.
— Si je devais m’occuper de toutes les nanas que tu mets dans ton lit, j’y passerais mes journées. Mais que les choses soient claires : Mickaella est hors limites, Drew. Tu ne l’approches pas.
Une lueur de défi s’alluma dans le regard de Drew, qui ouvrit la bouche pour répliquer, mais Coach posa une main sur son épaule et secoua la tête, lui intimant de ne pas insister. Le regard de Drew se posa alors sur moi, et je vis l’étincelle d’intérêt s’éteindre dans ses yeux, remplacée par la froideur.
— Très bien, comme vous voudrez. Ce ne sont pas les femmes qui manquent de toute façon.
Je sursautai face à son ton froid et son désintérêt soudain, et je le vis grimacer. Ce qui me surprit le plus ne fut pas sa réaction pourtant, mais la mienne, et cette pointe de déception que je ressentis en l’entendant prononcer ces mots...»

Prologue :
Dix ans plus tôt
« … Je remuai autant que je le pouvais, mais ça ne m’aida en rien. Je criai si fort que ma voix finit par se briser, mais quand je sentis la lame froide contre ma gorge, mon corps tout entier se raidit avant de se pétrifier. Le métal perça ma peau lentement, et je sentis le filet de sang couler le long de ma gorge. La douleur me fit grimacer, et j’aurais voulu hurler à nouveau, mais ma gorge était bien trop nouée pour ça. Des larmes silencieuses se mirent à couler sur mes joues, et je me mis à prier dans ma tête pour que ma grande sœur vienne me sauver. Je fixai la porte de la chambre, rêvant de la voir s’ouvrir avec fracas, cogner contre le mur, pour laisser apparaître Lara. Mais la porte demeura tristement fermée.
— On va retrouver ta maman, Ella. Ne t’inquiète pas, tout ira bien. Ce sera comme aller dormir. Une longue nuit peuplée de rêves.
Un sanglot me déchira la gorge, enfonçant la lame un peu plus profondément dans ma chair. Un petit cri de douleur m’échappa, mais je serrai les lèvres et tâchai de respirer le plus calmement possible, m’apercevant que, plus je bougeais, plus la lame s’enfonçait. Je fermai les yeux une nouvelle fois, rêvant d’être partout sauf ici...»

Je pris une grande inspiration pour me calmer et appuyai sur le nom de Josh. Heureusement, il décrocha presque instantanément, mais bizarrement.

– Bonjour, c’est l’appel à un ami ? Il me reste trente secondes pour trouver la solution ! Quel est le prénom de Coach ?

– Matthieu.

De grands cris masculins résonnèrent de l’autre côté de la ligne et je crus un moment que Josh m’avait oubliée quand une voix familière résonna à mon oreille.

– Allô ?

C’était lui, Coach. Matthieu. Mon M.D.P.S.E.R.P.T, soit Mon Démon Personnel Sorti de l’Enfer Rien que Pour me Torturer. À cet instant précis, je maudis Callie pour ne pas avoir décroché, Josh pour avoir perdu son téléphone et moi pour avoir grimpé dans cette stupide voiture !

– Salut, Matthieu.

La ligne devint silencieuse si longtemps que je crus un moment qu’il avait raccroché, mais j’entendais toujours Josh crier dans le fond.

– Ava.

Mon cœur se serra si fort qu’il me fut impossible de respirer pendant quelques secondes. La dernière fois que j’avais entendu mon prénom sur ses lèvres, sa voix n’était qu’un murmure, sa bouche était collée à mon oreille, et il était encore en moi. Inconsciemment, je serrai mes cuisses l’une contre l’autre, les yeux fermés, revivant chaque moment de notre étreinte.

Chapitre 2 : Matt :
"...Elle haussa un sourcil avec un sourire en coin, et je sentis la grosse connerie venir.
- On a couché ensemble quand il est venu voir Callie chez moi, et maintenant il m’évite le plus possible. On ne sait jamais, après tout j’ai un gosse maintenant, c’est contagieux, ces choses-là !
Je recrachai la gorgée de bière que je venais de prendre. Cette fille était complètement folle à lier ! Dire un truc pareil à Drew revenait à demander à la commère de l’immeuble si elle pouvait garder un secret !
- À quoi tu joues, Ava ?
Elle me regarda d’un air à la fois surpris et innocent.
- C’est la vérité, non ?
Je serrai si fort la mâchoire que je dus me fêler quelques dents. Je ne comprenais pas à quoi elle jouait, on avait gardé cette histoire pour nous, sans en parler à personne, et d’un coup elle décidait de tout balancer à la pire commère du groupe ! J’étais bon pour un sermon venant de Callie !
- C’est quoi ton but ?
À côté de moi, Drew se leva et se plaça entre Ava et moi.
- OK, OK, on se calme. Je ne dirai rien à personne, et vous deux vous allez essayer d’arranger les choses. Sautez-vous dessus ou décidez de devenir amis, mais on est une famille, alors arrangez les choses.
Mon corps se raidit instantanément à ces mots. Je ne faisais pas partie de leur famille, j’étais juste l’ami sympa avec qui Callie travaillait. J’avais eu une famille, une fois, il y a bien longtemps et une chose était sûre, je n’en voulais pas d’autre. La serveuse qui m’avait servi ma bière passa à côté de nous en me lançant un regard qui criait à l’invitation. Je l’attrapai par le poignet, la rapprochant de moi, avant de me tourner vers Drew.
- On n’est pas une famille.
Je finis ma bière et la reposai sur le comptoir avant de me tourner vers Ava.
- Et on n’est rien du tout. On a baisé, fin de l’histoire. Passe à autre chose, ma grande.
Je me levai et partis en direction des toilettes, ma petite serveuse blonde siliconée marchant sagement derrière moi."

Chapitre 1 : Ava :
" ...Je pris une grande inspiration pour me calmer et appuyai sur le nom de Josh. Heureusement, il décrocha presque instantanément, mais bizarrement.
- Bonjour, c’est l’appel à un ami ? Il me reste trente secondes pour trouver la solution ! Quel est le prénom de Coach ?
- Matthieu.
De grands cris masculins résonnèrent de l’autre côté de la ligne et je crus un moment que Josh m’avait oubliée quand une voix familière résonna à mon oreille.
- Allô ?
C’était lui, Coach. Matthieu. Mon M.D.P.S.E.R.P.T, soit Mon Démon Personnel Sorti de l’Enfer Rien que Pour me Torturer. À cet instant précis, je maudis Callie pour ne pas avoir décroché, Josh pour avoir perdu son téléphone et moi pour avoir grimpé dans cette stupide voiture !
- Salut, Matthieu.
La ligne devint silencieuse si longtemps que je crus un moment qu’il avait raccroché, mais j’entendais toujours Josh crier dans le fond.
- Ava.
Mon cœur se serra si fort qu’il me fut impossible de respirer pendant quelques secondes. La dernière fois que j’avais entendu mon prénom sur ses lèvres, sa voix n’était qu’un murmure, sa bouche était collée à mon oreille, et il était encore en moi. Inconsciemment, je serrai mes cuisses l’une contre l’autre, les yeux fermés, revivant chaque moment de notre étreinte.
...
- Il va falloir trouver un terrain d’entente, Ava. Tu as décidé de revenir vivre ici, on va se voir souvent.
Sympathique l’accueil. En gros, je le gonflais en revenant et donc je n’avais qu’à me démerder avec les conséquences !
- Je ne t’oblige à rien, Coach.
Il grimaça en m’entendant utiliser son surnom, ce que je ne faisais jamais.
- Je ne suis pas revenue ici pour toi, si c’est ce qui te fait peur. Je ne vais pas tomber à genoux et te supplier de m’aimer. Loin de là. Je suis ici pour Ivy parce qu’elle mérite mieux que ce que j’ai eu et je veux qu’elle ait le meilleur qui existe au monde. Je ne peux pas tout lui donner, mais je peux lui donner ça : une famille de qualité pour avoir toutes les chances de son côté. "

Chapitre 2 :
"...
- Oh ! ma puce, c'est tellement horrible.
Au téléphone, Megan se mit à sangloter, et mes yeux se remplirent de larmes. Que s'était-il passé ? Avait-il trop bu, au point de faire un coma éthylique ? Ou s'était-il blessé avec l'un de leurs jeux débiles ?
- Il va bien ? Dites-moi qu'il va bien. J'ai besoin d'entendre qu'il va bien.
Megan sanglota encore plus fort, et mon cœur s'arrêta de battre. Quoi qu'il se soit passé, il n'allait pas bien. Pour la première fois depuis des années, je me mis à prier un Dieu auquel je ne croyais plus.
- Chérie, il..., il..., il a eu un accident de moto. Un camion ne l'a pas vu à un croisement et..."

Notre histoire n’existait plus pour lui, et c’était le plus dur pour moi. Qu’il ait oublié ce qu’on était. Il ne m’avait pas quittée. Il m’avait oubliée. Effacée. Nous n’avions jamais existé pour lui. Comment la plus belle chose qui me soit arrivée pouvait-elle être oubliée ? Il était mon destin. Il était mon tout. Et aujourd’hui, il n’en restait plus rien. C’est comme conduire au milieu d’une route en pleine nuit et qu’une falaise apparaisse au milieu, sans avertissement, sans signe préalable. Et vous tombez. Encore et encore.

Je tombe.

Encore et encore.

Chaque jour.

À seulement quatre ans, il comprenait les choses bien mieux que certains enfants qui ont le double de son âge, s’intéressait à des sujets comme l’homophobie, avait ses associations préférées et criait à qui voulait l’entendre que la maltraitance des animaux était un signe de démence mentale.