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Critiques de Lionel Richard (18)
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La vie quotidienne sous la République de Weim..

Au début de 1932, à son retour d’un voyage en Allemagne, il notait que la crise y avait provoqué une transformation dont les français avaient rarement pris conscience. J’ai

tenté de d’écrire et sur le terrain sur lequel l’autre Allemagne était appelée. La 1ère guerre mondiale et la République de Weimar.

Les dessins du Simplicissimus ridiculisaient les pays de l’entente. Ah l’Allemagne! Erich Mulsam avait refusé d’intégrer ce chœur patriotique. Hermann Hesse en savait quelque chose. Il avait été conspué comme apatride.

Romain Rolland parle devant la République des littérateurs. Streseman je le retrouve.L’adhésion au parti nazi fut plus le cas des classes moyennes. Franz Lehar est un compositeur célèbre mais est de nationalité autrichienne.Ingmar Keun j’ai déjà lu un roman d’elle dans l’avenue Unter d’en Linden. Wedekind est un admirateur de Villon.Elias Canetti le Flambeau dans l’oreille. Die Brucke au Blaue Reiter.

Joseph Roth a déjà dîné au Bauhaus. Ossierzky et moi , c’est Fritz Lang.
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Goebbels : Portrait d'un manipulateur

Goebbels fut l’un des plus sinistres personnages de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Ministre de la propagande et de l’information du peuple pendant toute la durée du régime nazi, il fut l’un des plus fidèles proches d’Hitler, allant jusqu’à se suicider, ainsi que sa famille, en même temps que ce dernier lors de la débâcle de l’Allemagne nazie.



Lionel Richard propose une biographie de ce personnage, afin de montrer de quelle manière il a contribué à la montée en puissance de Hitler et du national-socialisme, lui qui incarnait les valeurs nazies (ainsi que leur profonde hypocrisie).



En effet, Joseph Goebbels était assez éloigné de l’idéal aryen : petit, brun, avec un handicap (un pied bot) qui l’empêcha de participer à la première guerre mondiale, qu’il tentera de cacher toute sa vie. Sa vie d’avant le national-socialisme ne fut pas tellement glorieuse (mais largement réécrite par la suite) : même s’il fut issu d’une famille relativement bourgeoise, il mena une vie estudiantine plutôt bohème et surtout marquée par la pauvreté, errant d’études en études, décrochant quand même à la fin un doctorat, et tenant de s’imposer comme un écrivain… mais en vain.



Les thèses nationalistes rencontrèrent assez vite un écho chez lui, comme on peut s’y attendre de ce type de personnalité, plutôt encline à l’extrémisme.

Et c’est là qu’il fit la connaissance d’un certain Adolf Hitler, qui commençait à se faire connaître avec ses discours revanchards… et que cette biographie devint intéressante : en effet, on y apprend que Hitler n’était pas un personnage qui magnétisait les foules — comme plus tard Goebbels s’y employa, notamment en trafiquant sa voix pour la radio afin qu’elle soit plus impressionnante ! —, mais un orateur habile qui fut porté par toute une équipe qui croyait davantage dans le national-socialisme que dans le personnage. Dont Goebbels, qui vivait le national-socialisme à fond, lui qui s’est marié avec une militante, Magda, dont il eut six enfants élevés dans la doctrine, image aryenne idéale dont il se servait pour sa propagande, alors que ses liaisons étaient plutôt bien connues.



Lionel Richard profite également de cette biographie, organisée par thèmes, ce qui permet de s’extraire d’un récit strictement linéaire, pour avancer plusieurs thèses. La première est que le régime nazi était plutôt porté au départ sur l’anti-bolchévisme plus que sur l’antisémitisme. C’est par la suite du pacte de non-agression avec Staline que la haine du bolchévique (difficile de continuer à taper sur les alliés…) se sont reportés sur les Juifs avant de s’intensifier à la suite d’une défaite catastrophique en décembre 1941, la Solution finale ayant été décidée en janvier 1942.



Une décision qu’après guerre personne ne connaissait, selon les affirmations officielles, mais que Lionel Richard s’emploie à démonter : pour lui, tout le monde connaissait bien les intentions génocidaires des nazis à l’intention des Juifs, et particulièrement Goebbels, qui ne pouvait ignorer cette mécanique infernale, lui dont la propagande était notamment axée sur la production de films ignobles.

Cette dernière thèse est apparemment controversée, et c’est d’ailleurs l’objet de la note qui accompagne le passage de cette biographie dans la collection de poche des éditions André Versailles : prouver ses dires et contrer les attaques des historiens spécialistes du même thème. J’avoue avoir été un peu surprise de cette contre-attaque associée à une critique des concurrents, qui m’a semblé plus basée sur un certain narcissisme et la protection d’une réputation que la recherche de la rigueur scientifique…



Cette biographie est malgré tout solidement étayée, pas jargonnante, et le découpage thématique permet de maintenir l’intérêt du lecteur. Toutefois, cela reste un ouvrage plutôt spécialisé, qui attirera en premier lieu les férus d’histoire ainsi que les étudiants et professeurs spécialisés dans cette époque.



J’ai reçu cet ouvrage dans le cadre de la dernière Masse critique Non-fiction : merci donc aux éditions André Versailles et Babélio pour cette lecture estivale érudite.
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Emile Nolde au Grand Palais

Exposition de janvier 2009 à laquelle je n'ai pas pu aller. Il me reste donc cette brochure pour découvrir l'art de Emil Nolde. Pas tout à fait une découverte, d'ailleurs, car j'ai vu certaines toiles de Nolde à Munich, il y a quelques années. Sans oublier, une exposition sur « Le Cavalier Bleu » et « Le pont » à la Pinacothèque de Paris. Mais justement, cette brochure essaie de mettre en évidence l'art de Nolde séparément de son groupe « Die Brücke – Le Pont »

Les textes sont très éclairants sur ses différentes périodes et son rapport complexe avec le régime hitlérien. Il n'en sera pas moins considéré comme un « artiste dégénéré » avec interdiction de peindre. On retiendra son voyage en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou il découvre l'art primitif. On apprendra qu'il était très religieux et pendant un temps, se destinait même à la prêtrise. Ses tableaux religieux sont d'ailleurs d'une grande sensibilité. Enfin ses paysages de Seebüll sont également très représentatifs de son art avec ses « explosions » de couleurs . Les reproductions sont de bonne qualité et donnent un avant-goût de ses peintures.
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Fauves et expressionnistes. De Van Dongen à O..

L'ami KSR



Je ne sais pas trop pourquoi on a associé ici Fauvisme et Expressionnisme. Ces courants ne sont pas nés dans le même berceau si je puis dire, c'est comme si on mettait dans le même panier l'école de Rouen et l'école de Barbizon. Fauvisme est français, Expressionnisme est allemand même si Munch est venu s'y adjoindre. Il y a bien un pont, le célèbre Pont qui est à l'expressionnisme ce que Impression soleil levant est à l'impressionnisme. Même si je trouve que ce Pont de Nolde de 1910 est de facture purement impressionniste. Mais ce n'est pas grave l'essentiel est qu'il veuille dire une rupture entre le passé et le présent. Ce qui veut dire que l'expressionnisme va encore plus loin que l'impressionnisme, on le qualifie d'ailleurs d'impressionnisme cru. Mais ce n'est pas grave, parce que cette définition est en fait de Karl Schmidt-Rottluff, l'un des peintres historiques du Dïe Brücke, Berlin .. Mais ce n'est pas grave parce que du fauvisme dans le catalogue, il y en a peu. On sait que le fauvisme sera de durée courte, de cinq ans guère plus et qu'il se ratatinera avant la grande guerre alors que le mouvement allemand traversera les deux guerres. Enfin façon de parler pour la deuxième guerre, car l'art dégénéré va passer par là. ben oui il fallait conceptualiser à coups de bottes. Je ne vais pas faire l'exégèse de l'art dégénéré que les nazis n'ont pas inventé d'ailleurs, il faudrait y mettre du Montesquieu et du Nietzsche et là on n'a pas fini ..

Dans le catalogue, on trouve même de l'art nouveau, or de l'art nouveau les concepteurs du Pont entende tourner le dos..



Mais mon propos est Karl Schmidt-Rottluff qui se souviendra de l'art dégénéré parce que les nazis brûleront 600 de ses toiles. KSR est un maître, je ne peux pas le désigner comme le plus grand expressionniste puisqu'on y colle Munch, mon peintre préféré : je n'ai pas varié depuis 2000. Pour la petite histoire Goebbels et Goering appréciait l'expressionnisme et Mein Kampf est passé par là qui a mis tout le monde d'accord : il s'agissait alors de bannir tout art qui n'était pas le leur à commencer par la peste juive et le poison communiste, les ennemis jurés. Certainement que ce Pont les déconcertait, il ne fallait pas grand chose à ceux-là pour y voir de la peinture impure et en tout cas y voir une liaison fantasmée avec leur détestation.



J'adore KSR qui n'a rien d'un kaiser. Avec Heckel et kirchner, ce sont eux qui vont faire avancer les lignes de l'expressionnisme qui n'a pas encore aujourd'hui révélé tous ses secrets contrairement à l'impressionnisme où on a presque tout dit. Oui j'adore ce KSR qui résolument est un paysagiste qui ne se donne pas de limite sauf l'esthétique : la mièvrerie d'un village, il vous la transforme en quelque chose de magique. Il suffit qu'il en pince pour le moindre effet, et c'est parti mon kiki, bien loin des tumultes de la ville un peu comme Barbizon. Alors en plus, quoi de plus chez lui, je crois qu'il a en fait tout compris de la peinture. Non seulement il fait la synthèse avec le passé. On a dit à tort que le nabis étaient en fin de cycle. KSR s'en moque de tout ça et prouve en tout cas que l'impressionnisme appelait une extrapolation avec le cerne, le noir, l'harmonie chromatique comme règle d'or. On n'est plus dans ces thèmes récurrents, une forme d'angoisse est palpable et c'est là que Munch y trouve toute sa place .. Le sombre envahit la toile, hors de question que la couleur claire du lin y prenne part, comme chez Maufra ou Le Sidaner. On leur a d'ailleurs reproché que ce n'était pas fini ..



Non, vraiment KSR est une immense pointure..
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Goebbels : Portrait d'un manipulateur

Déception.

Sur la forme comme sur le fond.

La forme d'abord ... Un style que j'ai trouvé peu adapté au thème, et à vrai dire assez éloigné d'un contenu historique classique. Avec un vocabulaire souvent répétitif et des tournures de phrase dont je me suis parfois dit qu'elles n'étaient pas toutes correctes. Mais ce n'est là qu'affaire de goût. Et le désagrément permanent de notes sans doute utiles pour éclairer la lecture et qui se retrouvent toutes en fin d'ouvrage. Pas franchement pratique et rédhibitoire pour ce qui me concerne.

Le fond ensuite ... Je n'ai pas eu le sentiment d'être devant un travail d'historien. J'ai en revanche eu la désagréable sensation de parfois survoler le sujet, de n'avoir que quelques bribes, sans toujours parvenir à établir un lien clair et solide. Avec un ton qui m'a trop souvent semblé péremptoire, avec une certaine condescendance. Et puis surtout, le décalage entre ce que semblait promettre le titre et le contenu. J'attendais - sans doute trop - une analyse des mécanismes de la propagande nazie par le prisme de son principal ordonnateur. Attente déçue, hélas.

Il me reste quelques découvertes, et beaucoup d'interrogations, dont il va me falloir chercher les réponses dans d'autres ouvrages.

Une lecture à oublier mais qui en appelle d'autres.
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Malheureux le pays qui a besoin d'un héros. L..

Que d'erreurs, de dates erronées, de phrases détournées dans ce livre.

Déjà Lionel Richard m'avait fortement déçu dans sa pseudo biographie de Goebbels et dans celle-ci on ne peut pas dire qu'il remonte le niveau.

Traduction surréaliste également ainsi par exemple il traduit "völkischer beobachter" par "observateur raciste " !

Et bien sûr toujours cette appellation communiste de "chef suprême" à propos d'Hitler .

Bref à éviter .
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L'Aventure de l'art contemporain : de 1945 ..

Un très beau livre de grande qualité, un excellent cadeau, une incroyable introduction à l'art contemporain - et même au-delà pour les lecteurs un peu plus expérimentés !

Il contient vraiment des reproductions magnifiques. Les textes sont précis, intéressants, bourrés d'anecdotes.



Le livre qui a des vertus érudites n'a pas la bêtise de prendre son lectorat pour plus bête qu'il ne l'est. Il ne s'inquiète pas de le brusquer en démarrant sur l'art abstrait. Des pages et des tonnes d'art abstrait. Et si, à l'arrivée, certains ne comprennent pas la pertinence et la beauté, c'est qu'ils l'ont fait exprès. Pas de quoi avoir envie de l'afficher dans son salon, entendons nous bien, mais de comprendre les tenants et les aboutissants, le contexte, bref, la vie, le feu qui entoure ces oeuvres qui paraissent au prime abord hermétiques. Et ce livre, qui permet d'apprendre plein de choses, d'appréhender bien des peintures, ouvre sur le vaste univers de l'art (contemporain). Une belle introduction qui, par l'histoire de l'art et l'exemple, permet de mieux comprendre tout un monde.



Vraiment c'est un beau livre qui passe par tous les mouvements : cinétique, postmodernisme, streetart... c'est un vrai paysage complet de l'art contemporain, de ses évolutions, de ses contradictions.



Ce livre est vraiment très beau, d'une grande qualité, un très bel, mais très imposant, objet.
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Goebbels : Portrait d'un manipulateur

Dans ce survol très léger de la vie de Goebbels l'auteur prend quelques libertés avec la vérité historique en prenant pour fait acquis des rumeurs et est très approximatif dans ses écrits . Le lecture de ce livre ne permet pas de se faire une opinion bien nette de ce que fût et surtout ce que fit Goebbels qui était quand même extrêmement proche d'Hitler .

Et puis cette manie d'appeler Hitler le "guide suprême" qui fait beaucoup plus penser à un dirigeant communiste qu'au dictateur nazi .

Heureusement ce livre n'est pas bien long et se lit très vite .
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Le nazisme et la culture

Lionel Richard, Spécialiste des relations culturelles entre la France et l’Allemagne au XIXe et au XXe siècles, est l'auteur de ce livre magistral.

Aucun instant d'ennui, didactique comme j'aime.

Quelle leçon pour tous ces romanciers à belle gueule, (cela fait vendre parait-il), si ennuyeux !

Avec son look à la Daniel Herrero, il est fort en touche, à la mêlée, il tape un beau drop, et conclut en marquant un essai.

Le grand chelem !
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Berlin, 1919-1933 : Gigantisme, crise socia..

Témoignage sur les années précédent la montée du nazisme dans la capitale allemande . Berlin , vue à travers les yeux des habitants ordinaires , les ouvriers qui vivent dans la misère , mais aussi à travers les artistes . Quelques belles photos très intéressantes . Berlin avant la chute terrible de 1945 , la capitale qui a crû aux mirages du national socialisme ;alors qu'elle était une des capitales des plus prometteuses . Une analyse de la crise de 1929 avec son lot de misère et d'exclus , rien à voir avec la crise actuelle.
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Goebbels : Portrait d'un manipulateur

Critique de Thierry Jobard pour le Magazine Littéraire



On a fait de Joseph Goebbels (1897-1945) le génie quasi satanique d'une Allemagne hypnotisée par son verbe, moderne joueur de flûte de Hamelin conduisant son peuple au chaos. Comme le montre Lionel Richard - spécialiste de l'Allemagne et contributeur régulier du Magazine Littéraire -, Goebbels fut avant tout un arriviste en quête des signes de reconnaissance bourgeois (une fois acquis son titre universitaire, il ne signera plus que comme « Herr Doktor Goebbels »), sauvé du désoeuvrement par un engagement dans lequel son rejet du rationalisme trouvait à s'exprimer. Son « socialisme de gauche » n'était qu'une simple posture vite oubliée, et il convient de lire avec prudence son Journal, monument élevé à lui-même pour la postérité. Chétif et boiteux mais aussi charmeur et sans scrupule, pragmatique, démagogue et menteur, Goebbels vouait un véritable culte à Hitler, ce qui le conduira à accomplir sa mystique du sacrifice en 1945, après avoir fait assassiner ses six enfants.
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Goebbels : Portrait d'un manipulateur

Ouvrage lu dans le cadre de la « Masse Critique Non-Fiction de mai 2022 »



Biographie (ou portrait comme le présente l’auteur) très fouillée de Joseph Goebbels, de son enfance à Rheydt à sa mort à Berlin, dans le bunker d’Hitler.



Chacun des douze chapitres présente une facette de Goebbels (comment ses frustrations le poussent vers le « nationalisme » ou une tranche de sa vie (les dernières semaines de la guerre, avant son suicide). Les chapitres sont très denses et regorgent de notes renvoyant à d’autres ouvrages, les informations très précises et pointues.



Ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains, il s’adresse surtout aux spécialistes de l’époque, aux historiens. Et, en ce sens, il est bien plus informatif qu’agréable à lire, tellement il est dense.
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Malheureux le pays qui a besoin d'un héros. L..

Très bien choisies, les illustrations ne sont pas là pour faire joli mais sont porteuses d’information, dès la terrifiante photographie de servitude collective volontaire de la première de couverture. Écrit sans jargon à prétention de sociologie politique mais infiniment éclairant sur les manigances et combines des acteurs du désastre, et sur la violence sans limites qu’ils installent dans la vie allemande bien avant la guerre elle-même, le livre est à recommander vivement [...].
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Avant l'apocalypse. Berlin 1919-1933

Ce que l'on apprécie dans les essais de la maison Autrement, c'est surtout l'interdisciplinarité des chapitres. Celui-ci, sur le Berlin de la République de Weimar, ne fait pas exception. Cependant, peut-être par rapport au titre et au sous-titre, j'ai éprouvé une partielle déception, qui ne s'est estompée que progressivement, à partir des deux tiers.

L'ouvrage est en effet divisé en trois parties : "Lendemains de guerre [...] (1919-1924)", "Modernisation, rationalisation, médias [...] (1924-1929)", "Retour de crise et violences politiques [...] (1929-1933)". Mais la fragmentation chronologique, que j'attendais avec intérêt, m'a semblé nettement moins prégnante que la singularité thématique de chacun des chapitres qu'elle renferme - et qui, naturellement, répondent inégalement à la curiosité. Aussi, les deux premières parties m'ont-elles semblé accorder un poids prépondérant à la démographie, à l'urbanisme, au détriment des arts et de la culture, alors que la politique et l'économie y sont totalement absentes. [La culture... c'est pourtant bien une photo tirée du Métropolis de Fritz Lang qui paraît en couverture...]

De telle manière, l'aspect évolutif est mis en ombre. Pis, le côté "apocalypse" disparaît complètement, pour ne surgir que dans les deux derniers chapitres de la troisième partie : "Réunions hitlériennes" et "Scènes de la fin du monde", les seuls où il est question explicitement des agissements nazis. Et encore : même dans ce dernier, Alain Brossat soutient la thèse, intéressante et controversée, que le fameux 30 janvier 1933 (accession de Hitler à la Chancellerie) n'a rien d'apocalyptique, dans la mesure où Weimar n'est qu'une parenthèse, et la République "échoue, durant les quinze petites années qui lui sont dévolues, à imposer sa légitimité et ses valeurs consensuelles, elle échoue à s'imposer comme culture [...]" (p. 219-220).

Le lecteur qui s'attendrait à une explication ou même à une simple description de la montée du nazisme à Berlin, cette capitale si différente et éloignée du reste du pays, sera donc déçu ; en contrepartie il trouvera une grande quantité d'informations et de données sur des aspects ponctuels, comme le féminisme, le théâtre et la musique d'avant-garde et leur réception, les réformes urbanistiques et d'habitat, l'homosexualité, le cinéma, la radio, la presse, et enfin, enfin, enfin quelques aperçus sur les affrontements entre les communistes et les nazis. Rares sont aussi les textes d'époque (témoignages ou autres documents) et, chose très étrange pour cette collection, l'on ne trouve qu'un seul texte littéraire : quatre petites pages de Joseph Roth sur les Juifs de l'Est...
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Art et énergies

Voici un excellent livre de vulgarisation, et ce n'est pas moi qui le dit la première ! La collection "imaginaire : mode d'emploi" des éditions du Cercle d'art, a été créée pour "sensibiliser le plus large public possible au fait que l'art contemporain est un moyen très efficace de saisir le monde."



C'est vrai qu'en le lisant, je me disais qu'il serait parfait pour des lycéens ! En expliquant clairement et de manière exhaustive - et pourtant simplement - le contexte historique, en le mettant en parallèle avec la mythologie sur laquelle la société s'est fondée il y a très longtemps, en peu de pages et avec brio, l'ouvrage pose un bagage historique solide et compréhensible. Il remet les choses à leur place de manière très claire, permettant d'appréhender ainsi ce que les artistes de cette société avait à dire sur le sujet de l'énergie, pourquoi et comment ? C'est très intéressant, pas ouvertement engagés (donc ça ne devrait pas poser de problèmes dans les lycées.)



Tous les grands mouvements artistiques concernés par le sujet sont expliqués, sur une ou deux pages, tous les grands nom y sont - pour la plupart, seulement cités pour ne pas perdre le lecteur. Vraiment, c'est rapide et agréable à lire. Je pense que c'est vraiment le type d'ouvrage qui donne envie de s'y attarder car très complet et pas effrayant à la fois.

Je n'en ai pas parlé : mais malgré son apparence humble et le peu de nombre de pages, le papier est d'excellente qualité comme les reproductions d'œuvres d'art et les vues d'expositions.



Le point noir, car il y en a un et non des moindres, et Lionel Richard n'y est pour rien. C'est qu'il a vieilli ce bouquin ! 2008 ! Les productions et proposition artistiques, l'évolution de la société de ces dernières années font que le livre n'est plus du tout à jour ! Pour la partie historique (que ce soit histoire de l'art ou histoire des sociétés) cela n'est pas dérangeant... Cela pose seulement problème pour les deux dernières parties du livre ! L'avant-dernière, consacrée aux artistes septiques, au lanceurs d'alertes, pourrait aujourd'hui être étoffée. Mais le plus embêtant concerne la dernière partie, la conclusion, où sont développées les initiatives d'artistes en faveur d'énergies respectueuses de l'environnement. Il y a un rapide bilan de diverses constructions en faveur de l'environnement, également menées dans une volonté sociale. C'est passionnant mais il y a aujourd'hui tellement plus... Que si ce modeste billet arrive sous les yeux de quelqu'un de concerné : cela vaudrait vraiment le coup de faire une mise à jour, une réédition complétée, de ces précieux petits mode d'emploi !

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Malheureux le pays qui a besoin d'un héros. L..

Très intéressant dans le sens ou l'auteur garde je trouve une parfaite neutralité, il décortique au mieux possible qui était l'homme, surtout avant 1933. A lire surtout pour la période la moins connue de la vie de ce personnage, avant son accession au pouvoir.
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Avant l'apocalypse. Berlin 1919-1933

Un livre de 2013, dirigé par cet éminent spécialiste de l'art du XXème siècle, versus Allemagne nazie et les autodafés dont ont été tellement d'artistes à partir de l'arrivée d'Hitler au pouvoir

écouter sur Culture cet entretien où il présente cet ouvrage-

egalement son entretien avec le cinéaste Amos Gitai auquel la cinémathèque consacre une exposition (ouverte aujourd'hui) et une rétrospective
Lien : http://www.franceculture.fr/..
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L'art et la guerre. Les artistes confrontés à l..

une étude remarquable par un des grands spécialistes de cette histoire
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