Citations de Lorea Springs (73)
J’ai toujours su que les nanas auraient notre peau.
Ce sont donc presque trois cents kilomètres qui vont nous séparer, à partir d’aujourd’hui. Je suis comme amputée de la meilleure partie de moi-même. À quoi cela va ressembler, la vie sans elle?
-Je ne peux pas faire ça, Faith. C’était la première et la dernière fois.
-Ce n’était PAS la première fois, articulé-je en serrant les dents pour réprimer les larmes de rage et de douleur prêtes à ruisseler.
-C’était la dernière, tranche-t-il.
Lentement, ma tête approuve tandis que tout mon corps hurle en silence que ce n’est pas possible. Qu’il ne peut pas faire ça. Qu’il ne peut pas être lâche. Qu’il ne peut pas renier ce qui se passe. Qu’on s’en fout d’Isaiah.
Granny dit que c’est ça, la beauté de la littérature. Qu’elle permet de s’évader dans d’autres contrées, d’autres possibles, quand la réalité vous déçoit un peu…
-… Tu seras toujours plus que ma petite amie, d’abord parce que tu es toi, et ensuite parce que tu me fais voir le monde en 4 D…
June Miller est la digne fille de Shelby Harris et définitivement la nièce de Warren. Pare qu’une nana prête à s’asseoir dans la paille, dans la froid toute la nuit, pour attendre qu’une jument ait mis bas en chantant des airs de country et de folk sur une vieille guitare sèche pour passer le temps, ce n’est pas une avocate de la ville. C’est une fille de chez nous qui s’est perdue à Boston et qui en est revenue plus intense, plus complexe, un peu changée peut-être. Mais qui est revenue. June Miller est bien le meilleur des deux mondes.
-Ça y est, June? Tu es conquise par le wild wild west? ricane Ayden.
-Ou peut-être juste par le wild wild Charlie? s’amuse Ashley en reprenant une gorgée de vin.
Le baiser que nous échangeons enfin n’a rien de tendre. Il est animal, dévorant, presque brutal. C’est un combat que nos langues mènent, plus passionnées, plus fiévreuses, plus déterminées encore à se rencontrer.
-Oh, pitié! Tu me prends pour qui, Charlie Evans? Pour une de tes dégénérées de groupies? Tu t’imagines que je vais tomber raide dingue de toi parce que tu m’auras sautée une fois? raille-t-elle.
-Quand t’avais quinze ans… je crois me souvenir que Warren m’avait averti que tu… tu étais amoureuse de moi. Il m’a conseillé de te considérer comme une sœur, j’énonce en ignorait sa dernière tirade.
Il y a des voyages qu’on doit faire seul pour parvenir aux bonnes conclusions et être sûr de ses choix.
Elle a donné une autre respiration, un autre rythme à ma vie. Elle est arrivée avec ses bagages, ses réticences, ses souvenirs, le goût de ses lèvres, ses projets, et tout est balayé. Comme si elle avait toujours été là, comme si elle n’était jamais partie. Un éternel été.
Depuis que je suis passée par Jackson cet été, j’ai vu que la vie, ça pouvait être plus. On pouvait se sentir drôle et légère, libre et confiante, vivante. Incroyablement vivante. Respirer plus fort et plus grand.
Parce qu’une nana prête à s’asseoir dans la paille, dans le froid toute la nuit, pour attendre qu’une jument ait mis bas en chantant des airs de country et de folk sur une vieille guitare sèche pour passer le temps, ce n’est pas une avocate de la ville. C’est une fille de chez nous qui s’est perdue à Boston et qui en est revenue plus intense, plus complexe, un peu changée peut-être. Mais qui est revenue.