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3.42/5 (sur 71 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 28/08/1987
Biographie :

Lou Darsan est une écrivaine.

Elle poursuit des études de Lettres Modernes puis exerce le métier de libraire quelques années.

Elle publie des chroniques littéraires dans plusieurs revues en ligne ainsi que sur son site personnel, Les feuilles volantes, où elle explore par ailleurs son rapport au paysage réel et mental, à travers l’impression, l’évocation de l’image et la modification du regard.

"L'Arrachée belle" (2020) est son premier roman.

son site : https://lesfeuillesvolantes.com/
Twitter : https://twitter.com/lou_dev
Instagram : https://www.instagram.com/loudarsan/

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Soirée animée par l'Académie Hors Concours & Jean-Luc d'Asciano Lecture par David Sidibé Créé en 2016, le prix Hors Concours défend une littérature engagée, et récompense exclusivement des éditeurs indépendants. Il offre la possibilité à ses lecteurs de découvrir des textes inédits de la littérature adulte, contemporaine et francophone, et de voter pour leur auteur favori. L'un de ces cinq finalistes repartira avec le prix de cette édition 2021 : – Demain la brume de Timothée Demeillers aux éditions Asphalte – Mars violet de Oana Lohan aux éditions le Chemin de fer – L'Arrachée belle de Lou Darsan aux éditions La Contre Allée – Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba aux éditions le Mot et le reste – Ultramarins de Mariette Navarro aux éditions Quidam Cérémonie organisée à la Maison de la Poésie, en présence des auteurices, des éditeurices en lice et des membres du jury : Stéphanie Khayat, journaliste à Télématin, Inès de la Motte Saint-Pierre, journaliste à La Grande Librairie, Ilana Moryoussef, responsable littérature à France Inter, David Medioni, rédacteur en cher d'Ernest ! et Isabelle Motrot, directrice de la rédaction du magazine Causette.

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Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
Je réalise que je ne sais plus porter mon regard vers les lointains : les yeux proches de l'écran, du téléphone, de l'ordinateur, du livre, toute la journée. Dehors, je fixe un point flou à proximité de moi, quelques mètres, le sol. (Herbes, fleurs, talus) Je dois me morigéner pour penser à lever les yeux vers le large, et lorsque je fixe l'horizon une sensation de brûlure et de tiraillement doublée d'un vague malaise s'empare de moi. Même quand je m'efforce de contempler le point le plus distant, je glisse vers le bas et j'achoppe sur une irrégularité du paysage (Îlot, maison, arbre, oiseaux.) Cela me semble lié à une diminution de ma concentration, mais peut-être est-ce au niveau musculaire que le problème se situe.
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La lueur bordeaux de l'ouest ne semble pas vouloir s'éteindre, le bleu sombre l'emporte sur le noir et le crépuscule se prolonge à avaler la nuit que l'on perçoit presque.
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Ses mains glissent entre ses cuisses et tâtonnent dans la moiteur poisseuse qui y règne, les fluides secs accrochés à un désordre de poils, la douceur glissante des plis écartés d'un doigt, l'humidité rassurante de son centre, les aspérités granuleuses et l'élasticité de ses muscles qui se resserrent autour de ses doigts. D'un pouce, elle éveille son corps en dessinant des cercles concentriques sur sa vulve gonflée. Spirales d'infllux nerveux, fusion électrique qui brûle et irradie, l'univers vibre, un monde explose. Elle tremble -- tout se fige. Quand elle se lève et s'étire, elle est arc oeil douceur rosée peau & marche.
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Mais je n'oublie pas que je ne suis pas sauvage - le sauvage réside au cœur des forêts et sur les contreforts des montagnes, il est ce qui m'échappe, ce que je n'approche pas de près mais dont l'existence me conforte, ce qui arpente le seuil de mes rêves et ne se laisse apercevoir que dans la liminalité des haies & des orées, au crépuscule ou à l'aurore, quand les yeux se dessillent, que la conscience s'endort, que les portes entrouvertes laissent passer les courants d'air. Il est ce qui grogne et rugit, ce qui hante les cavernes et les interstices, ce qui ondoie dans les profondeurs glaciales, ce qui empoisonne ou guérit, ce que je ne cueille ou dont je ne ramasse les fragments qu'avec humilité, ce qui doit être réveillé.
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Cet état gazeux dans lequel la poursuite d'un soi possible la maintient a supplanté la glu des longs mois d'asthenie, de défaillances, d'absences.
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La baie vitrée grande ouverte, elle lit, affaissée sur un matelas (draps frais, corps froissé).
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Elle chante en cheminant, pour elle-même, des airs sans queue ni tête, des mélodies qu'elle a entendues et qu'elle mélange, des lalala sans paroles La dissipation des peurs et des croyances a laissé un vide qui offre une place nouvelle aux choses enfouies, longtemps crues oubliées : les poèmes, les phrases, la souplesse des pensées.
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Assise sur un affleurement rocheux, elle contemple les failles et les reliefs du massif calcaire qui déploie ses plis et ses drapés jusqu'aux courbes bleutées de l'horizon. À quelques pas d'elle, le haut plateau s'arrête brusquement et chute dans la vallée que son à-pic surplombe. Si elle se penchait, elle n'apercevrait que les plumets disparates du buis ébouriffé au sommet des lapiaz que l'érosion a sculptés à mi-hauteur du mur. Dans son dos, les ondulations dorées de la prairie sont parsemées de roches égaillées, nageoires dorsales de monstres jurassiques et golems dolomitiques qui s'abreuvent la nuit à l'eau boueuse des dolines. Plus loin, les gorges qui enserrent le haut plateau par le nord et le sud sont trop étroites pour que tinguer les méandres argentés de l'eau qui les creuse ; l'on puisse dis-l'étiage réduit leur chant à un murmure. Elle songe aux notions qui lui manquent pour établir l'orographie du paysage: elle confond synclinal et anticlinal, ubac et adret, ne sait nommer que la couleur, la lumière, l'odeur. Les formes et la structure de la montagne lui échappent et les vagues de chaleur l'endorment. Le matin bruyant du village massé sur la fourche de la rivière s'éloigne déjà de sa mémoire, dans son sillage s'estompent ses places aux marronniers maladifs, ses exclamations de badauds, ses vitrines de viande sèche suspendue en guirlandes au-dessus de bocaux de pâté lourd d'exhausteurs.
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La cohabitation quotidienne avec cet homme qu'elle méprise alors même qu'elle accepte de partager son lit l'a transformée en sa propre contemptrice et aiguisé la conscience qu'elle avait de sa faiblesse, de sa lâcheté, de ses pulsions. Le prince n'a violé ni son corps ni son sommeil. Il a suffi, pour qu'elle lui ouvre la porte, qu'elle ait depuis longtemps filé les quenouilles de mensonges qu'on lui tendait et qu'elle ait tissé sa prison avec leur fil. Elle ne l'a pas chassé de chez elle. Il a changé les ampoules grillées et l'a invitée au restaurant, elle s'est faite volontaire et féline, a trouvé en lui la réponse aux injonctions qui pesaient sur elle. Ils se sont installés en ménage et ont fait équipe pour le choix des rideaux et l'arrosage hebdomadaire des plantes grasses, ils ont instauré des rituels propres à leur couple, le brossage de dents côte à côte, le Oolong du petit-déjeuner, l'émission radiophonique du samedi midi. Depuis que la tapisserie de mensonges s'élime et que ses usures en révèlent par transparence la trame, elle ne sait plus que faire de l'encombrante présence de cet autre auquel elle s'est accoutumée et qui n'a pas su décrypter ses mystères ni soulever ses voiles. Quand elle lui tourne le dos, il ravaude. Il lui confisque les ciseaux pour qu'elle ne puisse pas couper le fil blanc qu'il dévide.
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Pourtant, elle est reconnaissante qu'il lui taille les griffes pour la protéger d'elle-même. Elle a été si intense, si emplie d'une fureur primale dans ses dons et ses emportements, si acharnée à être passion et tornade alors qu'il lui répondait par un calme rationnel, par un attachement sincère à choyer l'objet de son affection. Elle s'est persuadée d'incarner le pendant bestial et corporel de l'humain dans le couple qu'ils forment. Dès lors, convaincue de sa dépravation et sa cruauté, de sa monstruosité amadouée par les chairs sanglantes d'animaux gavés de sédatifs et d'antibiotiques lancées pour l'appâter, que lui restait-il sinon apprendre à se donner tout entière, à s'abandonner aux soins prodigués, à se laisser nourrir et cajoler? L'idée insidieuse de sa domestication nécessaire a progressé en parallèle de celle de sa bestialité.
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