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Citations de Loubna Abidar (36)


Devant ma glace, je danse. Ces danseuses orientales en noir et blanc, vues et revues sur l’écran de télévision, je passe des heures à imiter leur silhouette. Je me déhanche, me dandine, me tiens les hanches des deux mains, me tire les cheveux vers le haut en choucroute, les relâche d’un coup de nuque. Seule ma mère connaît le secret de cet entraienemenet sans relâche.

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Vous ne connaissez pas le hammam, vous les Françaises. Le vrai, je veux dire. Pour les femmes marocaines, le hammam c'est comme aller chez un psy, c'est le grand bain du corps et de l'esprit, une à deux fois par semaine . On y va pour se laver, on y va pour se parler, se vider, enlever tout le stress du quotidien et la saleté de nos hommes.
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Je suis fière d'être une prostituée tel que vous l'entendez, messieurs les barbus. Une femme libre est une pute, une femme guerrière est une pute? Je vous l'annonce solennellement, droit dans les yeux: je suis une pute.
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La virginité, croyez-moi, c'est le plus gros mensonge du monde arabo-musulman. Et la chirurgie pour reconstituer l'hymen avant d'être offertes à leur mari, le plus indicible et le plus rentable des commerces.

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Loubna Abidar est l'incarnation d'une résistance. Le symbole de toutes les femmes que la tradition patriarcale, misogyne et machiste divise en deux catégories: les pures et les putes. Une femme qui montre son corps est une pute. Une femme qui parle de son corps est une pute. Une femme qui prend la parole est une pute. Une femme qui tient tête est une pute. Une femme qui a du plaisir est une pute. Une femme qui éprouve de l’amour est une pute. Une femme qui dit non à un homme est une pute. Une femme qui revendique sa liberté est une pute. Une femme qui est une femme est une pute. Toutes les femmes sont des putes.
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Le 5 novembre 2015, en sortant de la gare de Casablanca, Loubna Abidar se fait tabasser par un groupe d'hommes qui l'ont reconnue. Les cliniques où elle demande à se faire soigner, le visage en sang, refusent de la recevoir. Au commissariat, les policiers l'accueillent par des moqueries.
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Être un échec pour la seule raison qu’on est une femme, c’est la première leçon que j’ai reçue.
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Le voilà. j'entends la clé dans la serrure. Il ouvre la porte. Je me protège le visage, il me frappe. Il me suspend par les pieds. Cogne encore. Me brûle avec sa cigarette. Il a trop de haine. Assez de haine et de mépris pour me faire ce que les hommes peuvent faire à leur filles, à leurs nièces.

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Le 5 novembre 2015, en sortant de la gare de Casablanca, Loubna Abidar se fait tabasser par un groupe d’hommes qui l’ont reconnue. Les cliniques où elle demande à se faire soigner, le visage en sang, refusent de la recevoir. Au commissariat, les policiers l’accueillent avec des moqueries. Le lendemain matin, elle fait sa valise, dit au revoir à son mari et à leur petite fille, part pour l’aéroport et prend le premier avion pour la France.

Sa faute ? Avoir osé incarner une prostituée au cinéma. Dans « Much Loved », du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch, elle joue magistralement le rôle principal, celui de Noha, jeune femme de tête et de cœur qui mène comme elle peut sa vie de prostituée marocaine.

Page10 (Marion Van Renterghem)
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Je ne supporte plus cette maladie du cerveau, chez nous, qui rend bête au point de croire que l'amour est interdit aux femmes!
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Celle qui ose briser des tabous sur la nudité, la prostitution, le poids des traditions et du mensonge, renvoie à sa vérité une société qui infantilise les femmes, les dénigre et les utilise. À elle seule, elle est le miroir qui gêne, qui perturbe, qui affole. D’où son surnom : « Abidar la dangereuse ».
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Je suis fière d'être une prostituée tel que vous l'entendez, messieurs les barbus. Une femme libre est une pute, une femme guerrière est une pute ? Je vous l'annonce solennellement, droit dans les yeux: je suis une pute. Et vous, vous avez inventé un nouvel islam fait de n'importe quoi. Mon islam, c'est de laisser chacun vivre sa vie et suivre son chemin sans entamer la liberté des autres, de ne faire de mal à personne et de faire du bien quand on le peut. Voilà l'islam que je pratique. Je crois à ce que dit le prophète Mahomet, pas à l'islam d'aujourd'hui qui opprime les femmes et la liberté de penser.
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La catastrophe a commencé quand je suis sortie du ventre de ma mère. Il était convenu et décidé que je serais un garçon.
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Des coups, il y en a eu tellement. De toutes mes blessures il y a celle, plus profonde, qui ne se voit pas.
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Une fois au commissariat, je laisse filer le taxi. Sur le seuil, le policier en faction m'observe d'un air narquois. Il se met à rigoler. Il se fout de moi.
- Abidar! Enfin tu es là! Oooh, ils t'ont frappée? Est-ce qu'au moins ils t'ont violée?
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Le sens que l’on veut donner à sa vie est une chose qui mûrit de jour en jour. Je prends conscience peu à peu que devenir une actrice reconnue n’est pas mon objectif, plutôt un moyen pour exposer cette réalité au monde et apporter à ces femmes la voix qu’elles n’ont pas.
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On s’allonge là, on scrute les étoiles puis chacune en choisit une et fait un vœu. Moi je refuse toujours d’en choisir une, parce qu’elles ne me semblent pas si intéressantes ni capables d’exaucer mes vœux. Ce qu’il y a derrière les étoiles me semble plus magique que les étoiles.
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Un Amazigh est ce que vous appelez un Berbère, mais le mot berbère est un terme méprisant qui vient de « barbare » et que seuls utilisent ceux qui ne les respectent pas, en particulier leurs voisins les Arabes.
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De toutes mes blessures il y a celle, plus profonde, qui ne se voit pas. Celle que portent tant de jeunes filles du monde arabo-musulman où la virginité exigée par les hommes avant le mariage est d’autant plus hypocrite que les pères, quand ce ne sont pas les frères ou les oncles, sont parfois ceux-là mêmes qui la déflorent.
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Elle dérange. Trop libre. Trop franche. Trop femme. Jamais elle ne baisse les yeux, jamais elle ne retient ses mots. Au Maroc, elle est méprisée, insultée, physiquement agressée, menacée de mort dans les médias, sur les réseaux sociaux et par les hommes de son pays. Le cinéma qui l’a sortie de l’enfer de son enfance s’est refermé sur elle comme un piège, la réduisant à l’objet de ses rôles.
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