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Citations de Louis Madelin (17)


Pour rehausser le prestige de ces Directeurs désarmés, on les habille fort bien: ils porteront, même chez eux, un costume magnifique, «protestation, a dit Boissy d'Anglas, contre le sans-culottisme
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Les salons de Hanover Square s’ouvrirent tout grands, fastueux, et la table, cette table, réputée partout, du prince de Talleyrand, qui toujours devait défier toute concurrence. Elle allait être si largement ouverte, que bientôt Dorothée s’en effraierait. « Nos dîners ont du succès, écrira-t-elle ; ils font époque dans la gastronomie de Londres, mais c’est ruineux. » « Effrayé lui-même de la dépense », Talleyrand entendait cependant que l’on continuât, étant de ceux qui estiment que, pour un ambassadeur, un bon chef de cuisine est auxiliaire peut-être plus précieux qu’un bon chef de cabinet.
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Un soir que, irrité de la campagne violente que, à la fin de 1829, menait l’opposition, Charles s’était écrié : « Un roi qu’on menace n’a le choix qu’entre le trône et l’échafaud », Talleyrand, souriant à demi au souvenir du 20 mars, observait doucement : « Sire, Votre Majesté oublie la chaise de poste ! » Dans ces jours mêmes, il préparait les voies à la chaise de poste.
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Tous ici se sont déshabitués de l’empressement. Quand vous aurez eu à traiter un peu de temps des intérêts de l’Europe avec l’Empereur, vous verrez, Monsieur, combien il est important de ne pas hâter de sceller et d’expédier trop vite ses volontés. » Il dira, un jour, à son amie : « L’Empereur, qui était un homme de mouvement, me savait toujours gré de ce que je retardais l’exécution, ce qui lui donnait le temps d’abandonner des résolutions prises trop vite. » Rien n’apparaît plus vraisemblable puisque nous en avons la confirmation par Napoléon lui-même. « Vous devez toujours garder mes lettres trois ou quatre jours sous votre chevet avant de les faire partir », écrira-t-il à Champagny qui, probablement, se sera, un jour, montré trop « zélé ».
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La reine Hortense écrira que Napoléon « humiliait trop et ne punissait pas assez
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« Il résulte que sur tous les gouvernements que j’ai servis, il n’y en a aucun de qui j’aie reçu plus que je ne lui ai donné, que je n’en ai abandonné aucun avant qu’il ne se fût abandonné lui-même. »
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C’est le baron Louis qui l’avait amené au prince ; celui-ci le connaissait peu ; il le jugea vite fort rempli de lui–ce qui était vrai–et–ce qui était faux–de médiocre talent. « Aussi suffisant qu’insuffisant », dira-t-il plus tard.
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Il ne connaissait pas le mot terrible de Mirabeau sur le jeune abbé de Périgord : « Pour de l’argent, il vendrait son âme et il aurait raison, car il troquerait du fumier contre de l’or »,
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Dès le lendemain, Talleyrand revit Alexandre ; il était bien résolu, cette fois, à frapper un grand coup. « Sire, dit-il, Sire ! que venez-vous faire ici ? C’est à vous de sauver l’Europe et vous n’y parviendrez qu’en tenant tête à Napoléon. Le peuple français est civilisé, son souverain ne l’est pas ; le souverain de Russie est civilisé, son peuple ne l’est pas ; c’est donc au souverain de Russie d’être l’allié du peuple français. Le Rhin, les Alpes, les Pyrénées sont les conquêtes de la France. Le reste est la conquête de l’Empereur ; la France n’y tient pas ! »
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Sur les moyens aucun scrupule : « Il vendrait son âme ! » a dit Mirabeau, et Napoléon, un jour, lui criera : « Vous vendriez votre père ! » Sa profonde amoralité lui a toujours tout facilité, particulièrement la conquête de l’or. Danton dira : « Je n’ai été payé que pour ce que j’aurais fait sans l’être. » Talleyrand se fera payer, et pour ce qu’il aurait fait sans être payé, et pour ce qu’il n’aurait pas fait
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Le nouveau ménage n’eut rien à modifier de sa vie ; Catherine, devenue la citoyenne Talleyrand-Périgord, put simplement mettre plus d’assurance à recevoir dans les salons de la rue du Bac ; elle devait continuer à y faire l’amusement des visiteurs et, particulièrement, des visiteuses. L’une d’elles, faisant allusion à un riche présent qu’on disait le nouveau mari disposé à lui faire, elle s’écriait : « Ah, mon Dieu, Madame, vous vous trompez. Croyez-vous que j’aie épousé le Pape ! » Présentée officiellement au Premier consul par son mari, elle fut assez rudement reçue ; Bonaparte entendait lui faire payer la victoire que l’ex-merveilleuse avait remportée sur tout le monde : « J’espère, lui dit-il, que la conduite de la citoyenne Talleyrand-Périgord fera oublier celle de la citoyenne Grand. » À quoi elle répondit avec une naïveté, feinte ou sincère : « Je n’aurai, citoyen Premier Consul, qu’à m’inspirer de l’exemple de la citoyenne Bonaparte », ce qui prouve qu’une sotte peut, sans le vouloir, paraître avoir de l’esprit–et des plus mordants.
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Nul n’a plus qu’un Talleyrand besoin de collaborateurs actifs, fidèles, appliqués, ayant chacun sa mission et s’en acquittant bien. Nous savons quel conseil il a reçu entre autres de Choiseul : « J’ai toujours fait travailler. Il ne faut pas s’enterrer sous les papiers ; il faut trouver des hommes qui les débrouillent. Il faut faire travailler ceux qui travaillent ; alors la journée a plus de vingt-quatre heures.
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« Je sais tout ce que vous ne savez pas ; mais vous savez tout ce que je ne sais pas », disait un jour Bonaparte à son ministre.
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Ce b…-là, disait un des maréchaux de l’Empire à un autre, recevrait un coup de pied par-derrière que tu ne t’en douterais pas si tu causais avec lui. » Cette impassibilité, comme la courtisanerie, était encore un masque commode ; que de diplomates exercés, de Paris à Vienne, avaient essayé de percer ce masque et n’y avaient pas réussi ! Même s’il plaisantait, c’était des lèvres, ses yeux restant éteints et ses traits morts–un pince-sans-rire supérieur. En réalité il s’émouvait peu.
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« Vous êtes le roi de la conversation en Europe, lui disait, un jour, Napoléon. Quel est donc votre secret ?–Sire, je choisis toujours le terrain de la conversation. Je n’accepte que là où j’ai quelque chose à dire. Je ne réponds rien au reste. En général, je ne me laisse pas questionner, excepté par vous, ou, si on me demande quelque chose, c’est moi qui ai suggéré les questions. »
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Si, sortant parfois de son impassibilité, il daignait parler, c’était merveille et quand il écrivait, merveille encore ! « Si la conversation de M. de Talleyrand était à vendre, s’écriait Germaine de Staël, je m’y ruinerais ! »
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L’adolescent prépare si assurément l’homme et, si souvent, le détermine, et les premiers pas, si fréquemment, dévoient si irrémédiablement quand ils semblent orienter !
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