Louisa May Alcott

Work is wholesome, and there is plenty for every one ; it keeps us from ennui and mischief, is good for health and spirits, and gives us a sense of power and independence better than money or fashion.

Il y a tout près d’ici une pauvre femme qui a maintenant sept enfants. Le dernier n’a que quelques jours, et les six autres sont couchés les uns contre les autres dans un seul lit, afin de ne pas geler, car ils n’ont pas de feu. Ils n’ont rien à manger, et l’aîné des petits garçons est venu me dire ce matin qu’ils mouraient de froid et de faim. Voulez-vous, pour cadeau de Noël, donner votre déjeuner à cette malheureuse famille, mes enfants ? C’est une proposition que je vous fais, pas même une prière, encore moins un ordre. Vous êtes libres de dire oui ou non.

Chapitre II

Mais je déteste voir les choses s'emmêler et marcher de travers, alors qu'il suffirait de tirer un peu par-ci et donner un coup de ciseaux par-là pour que tout tombe parfaitement en place. Ah, si seulement on pouvait mettre des poids sur la tête des gens pour les empêcher de grandir! Enfin, les roses ne peuvent pas toujours rester en bouton et il faut bien que les chatons deviennent des chats. Mais quelle tristesse !

Bonne, simple et dévouée, uniquement occupée du bonheur des autres, elle a fait de sa maison le rendez-vous de tous ses
neveux et nièces ; elle a toujours été pour eux une seconde mère, aussi possède-t-elle dans leurs cœurs une place qui ne sera jamais prise par une autre personne.

" Seigneur ! Je ne me doutais pas qu'il eût quelqu'un ici ! " bégaya Jo, se préparant à reculer aussi vite qu'elle avait avancé.

Le jeune garçon se mit à rire et quoique un peu surpris lui dit : " Ne faites pas attention à moi, restez si vous en avez envie.
- Est-ce que je vous dérange ?
- Pas le moins du monde; je suis venu là parce que je ne connais pas grand monde et me sentais un peu dépaysé, vous savez.
- Moi aussi. Ne partez pas, je vous en prie, à moins que vous n'y teniez. "

Le jeune garçon se rassit et regarda ses souliers. Jo voulut être aimable.

" Je crois avoir déjà eu le plaisir de vous rencontrer; vous habitez tout près de nous ?
- La porte à côté ", dit-il en riant de bon coeur, car Jo lui paraissait bien cérémonieuse après la conversation qu'ils avaient eue quand il avait rapporté le chat.

Jo se mit à rire aussi et tout à fait à on aise lui dit :

" Quel merveilleux cadeau de noël vous nous avez envoyé.
- C'est grand-père.
-Oui, mais l'idée vient de vous, n'est-ce pas ?
- Comment se porte votre chat, mademoiselle March ? demanda le jeune garçon en essayant de prendre un air sérieux, sans parvenir à cacher la gaieté qui brillait dans ses yeux noirs.
- Très bien, merci, monsieur Laurence, mais simplement Laurie.
- Laurie Laurence, cela fait tout drôle.
- Mon prénom est Théodore mais je n el'aime pas parce que mes camarades s'en moquaient, ils me surnommaient Dora. Alors je les ai obligés à m'appeler Laurie.
- Je déteste mon nom aussi - il n'est pas simple, trop digne ! Je voudrais que tout le monde m'appelle Jo, au lieu de Joséphine. comment avez-vous amené les garçons à cesser de vous appeler Dora ?
- Je me suis battu avec eux.
- Je ne peux pas me battre avec ma tante March, aussi je suppose que je dois le supporter ", fit Jo avec un soupir. Puis elle reprit :
" Est-ce que vous aimez les soirées ?
- Quelquefois; mais j'ai été à l'étranger pendant de nombreuses années et ne sais pas très bien comment on se comporte ici.
- A l'étranger ! s'écria Jo. Oh ! Parlez-moi un peu de vos voyages j'adore cela. "

--Le sage n'a t-il pas dit ? : " Il est indispensable d'agir selon sa conscience, mais il n'est pas indispensable d'être heureux."

--Alors, reprit Rose après un moment de silence, un véritable sacrifice est une action qu'on fait à son détriment pour une personne que l'on aime mieux que soi même ? Autrement dit, le dévouement consiste à préférer le bonheur des autres au sien propre ?

-- C'est cela même.

Ceux qui aiment le mieux sont souvent les plus aveugles.

Moi, j'ai horreur d'être protégée ; cela me donne l'impression d'être une esclave. Je préfère ne rien devoir à qui que ce soit.

- Sans cadeau, Noël ne sera pas Noël, grommela Jo, couchée sur le tapis.
- C'est tellement affreux d'être pauvre ! soupira Meg en regardant sa vieille robe.
- Il y a des filles qui ont des tas de jolies choses, et d'autres qui n'ont rien du tout. Je trouve ça injuste, renchérit Amy, la benjamine.
- Nous avons papa et maman, et nous sommes toutes les quatre ensemble, lança tranquillement Beth de son coin.
A ces paroles réconfortantes, une expression joyeuse apparut sur leurs visages juvéniles éclairés par le feu de bois. Mais ils s'assombrirent de nouveau lorsque Jo remarqua tristement :
- Papa n'est pas avec nous, et il ne reviendra pas avant longtemps."

Elle ne vit pas revenir Laurie qui lui jeta une demi-douzaine d'épingles à cheveux sur les genoux en disant :
- Tu peux ajouter ça à ton herbier, c'est fou ce qui peut pousser sur cette route ! On trouve même des peignes et des chapeaux de paille marron.

Jo savait que, comme les fleurs, les cœurs doivent s’ouvrir seuls et se referment lorsqu’ils sont brusqués.

[…]; et s’il est difficile d’oeuvrer seule, souviens-toi que je ne t’oublierai pas et que tu seras plus heureuse de le faire que d’écrire de merveilleux livres ou de parcourir le monde; car l’amour est l’unique chose que nous pouvons emporter avec nous quand nous partons et il rend la fin si facile.

Ne te désespère pas ; il y a toujours du soleil derrière les nuages.
(p.283)

Le monde est peuplé de nombreuses Beth, timides et paisibles, assises dans leur coin en attendant qu'on ait besoin d'elles et qui vivent pour les autres avec tant d'enthousiasme que personne ne s'aperçoit de leurs sacrifices avant que le petit grillon du foyer ne cesse de striduler et que la présence douce et lumineuse ne disparaisse, ne laissant que silence et ténèbres derrière lui.

Nous avons tous la clef de nos châteaux en Espagne, reste à savoir si nous saurons ouvrir la porte ou non.

Les riches ont, après tout, autant d'ennuis que les pauvres.

Nous avons toujours nos fardeaux qu'il faut porter, nos fautes qu'il faut réparer.

Beth seule continua fidèlement à travailler : tout au plus aurait-on pu lui reprocher quelques rares petites négligences ou bien quelques accès de tristesse. Elle remplissait soigneusement tous ses petits devoirs et aussi beaucoup de ceux de ses sœurs, car celles-ci oubliaient facilement, et la maison semblait parfois être une horloge dont les aiguilles sont allées se promener.

-Quant à moi, j’aurais une grande écurie pleine de pur-sang arabes, déclara Jo. Et des pièces remplies de livres ! et un encrier magique avec lequel j’écrirais des romans magnifiques. Je voudrais aussi faire quelque chose d’héroïque dont tout le monde se souviendrait après ma mort. Je ne sais pas encore quoi, mais je compte bien vous impressionner ! une chose est sure : j’écrirai des livres, et je serai aussi riche et célèbre que Laurie. Voilà mon rêve.

Ne laisse jamais le soleil se coucher sur ta colère ; pardonnez-vous les uns les autres, aidez-vous les uns les autres.