LOUISE MICHEL / MÉMOIRES / LA P'TITE LIBRAIRIE
Notre plus grande erreur fut de n'avoir pas planté le pieu au cœur du vampire : la finance.
Hirondelle
Hirondelle qui vient de la nue orageuse
Hirondelle fidèle, où vas-tu ? dis-le moi.
Quelle brise t'emporte, errante voyageuse?
Écoute, je voudrais m'en aller avec toi,
Bien loin, bien loin d'ici, vers d'immenses rivages ,
Vers de grands rochers nus, des grèves, des déserts,
Dans l'inconnu muet, ou bien vers d'autres âges,
Vers les astres errants qui roulent dans les airs.
Ah! laisse-moi pleurer, pleurer quand de tes ailes
Tu rases l'herbe verte et qu'aux profonds concerts
Des forêts et des vents tu réponds des tourelles ,
Avec ta rauque voix, mon doux oiseau des mers.
Hirondelle aux yeux noirs, hirondelle, je t'aime!
Je ne sais quel écho par toi m'est apporté
Des rivages lointains: pour vivre, loi suprême,
Il me faut, comme à toi, l'air et la liberté.
( Écrit en déportation, en Nouvelle-Calédonie...)
Plus l'homme est féroce envers la bête, plus il est rampant devant les hommes qui le dominent.
S’il y a des miséreux dans la société, des gens sans asile, sans vêtements et sans pain, c’est que la société dans laquelle nous vivons est mal organisée. On ne peut pas admettre qu’il y ait encore des gens qui crèvent la faim quand d’autres ont des millions à dépenser en turpitudes. C’est cette pensée qui me révolte !
CHANSON DES PRISONS (mai 1871)
Quand la foule aujourd’hui muette,
Comme l’Océan grondera,
Qu’à mourir elle sera prête,
La Commune se relèvera.
Nous reviendrons foule sans nombre,
Nous viendrons par tous les chemins,
Spectres vengeurs sortant de l’ombre,
Nous viendrons nous serrant les mains.
Les uns pâles, dans les suaires,
Les autres encore sanglants
Les trous de balles dans leurs flancs,
La mort portera les bannières.
Le drapeau noir, crêpe de sang ;
Et pourpre fleurira la terre,
Libre sous le ciel flamboyant.
Hirondelle
Hirondelle qui vient de la nue orageuse
Hirondelle fidèle, où vas-tu ? dis-le-moi.
Quelle brise t’emporte, errante voyageuse ?
Écoute, je voudrais m’en aller avec toi,
Bien loin, bien loin d’ici, vers d’immenses rivages,
Vers de grands rochers nus, des grèves, des déserts,
Dans l’inconnu muet, ou bien vers d’autres âges,
Vers les astres errants qui roulent dans les airs.
Ah ! laisse-moi pleurer, pleurer, quand de tes ailes
Tu rases l’herbe verte et qu’aux profonds concerts
Des forêts et des vents tu réponds des tourelles,
Avec ta rauque voix, mon doux oiseau des mers.
Hirondelle aux yeux noirs, hirondelle, je t’aime !
Je ne sais quel écho par toi m’est apporté
Des rivages lointains ; pour vivre, loi suprême,
Il me faut, comme à toi, l’air et la liberté.
C'est que le pouvoir est maudit, et c'est pour cela que je suis anarchiste.
Ce n'est pas une miette de pain, c'est la moisson du monde entier qu'il faut à la race humaine, sans exploiteur et sans exploité.
Quand les choses sont connues, ne dirait-on pas qu'elles ne sont que mieux cachées.
Sans l'autorité d'un seul, il y aurait la lumière, il y aurait la vérité, il y aurait la justice. L'autorité d'un seul, c'est un crime. Ce que nous voulons, c'est l'autorité de tous.