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Citations de Luce Guilbaud (45)


Luce Guilbaud
Ce silence
parce qu'il couvre la page
je le comble de mots
de froissements de questions
je l'interroge encore
jusqu'aux veines résignées
je parle lèvres closes
ce qui ne peut se dire
de la bouche perdue
entre l'air et le souffle
ce langage qui m'habite
relève mes paupières
trouble mes mains
et dans la foule je cherche l'autre
qui dégagera les mots de la langue
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Luce Guilbaud
J'ai ouvert la fenêtre
ils sont entrés
les hortensias les fuchsias les roses trémières
bruissant de pétales de pollen d'histoires vertes
et d'abeilles
ce fut le tour des pommiers
de l'érable et des pins
mais les lauriers qui limitent le jardin
n'ont pas voulu entrer
si nous entrons c'est le village entier
avec l'église le cimetière la mairie
et même les marais avec hérons et cigognes
et puis la mer...
la fenêtre n'en pourrait plus de tant de paysages

(" Naviguer dans les marges")
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Luce Guilbaud
Le vent qui soulève ma page
a chassé mes oiseaux, mes étoiles
et les pétales de camélia
qui ensanglantent la mare.
Le vent bouscule mes silences
et la pluie resserre ses anneaux.

J'entends ces pleurs
et ces aveux qui n'ont pas été faits.

Les portes claquent.Le froid m'écaille.
On attend la parole d'un frère, d'un ami.
On attend l'éclatement des jonquilles.

On se rassure d'un peu de gris plus clair à l'Est.
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Laisse venir les mots
pour ouvrir le secret
sous leur coque sensible
j'entrevois des vertiges
et des poussières dorées
je vois des ombres sous les vagues
et des sanctuaires marins
des trésors endormis sous le sable
parmi les mots pour dire
c'est à ceux pour aimer
que je donne mémoire.
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Je ne l'ai jamais vu mais
ses galops à travers le ciel
sèment des rêves et des poèmes
chaque nuit il hennit à la lune
dans son carré d'étoiles.


( indice: P....e)
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Luce Guilbaud
Le rouge-gorge est mon ami
il connaît mes portes mes fenêtres
sans y être invité il entre
un bout de ciel entre les pattes
c'est mon cadeau du jour
il pose son rouge sur mes lèvres
et me confie un secret
un avant-goût du souvenir
mais il me gronde en partant
de mal surveiller le chat du voisin
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Luce Guilbaud
Année nouvelle
donne-moi les oiseaux
qui possèdent les mots
doux et tendres
les mots du coeur
du grand large
et de l'évasion.

Année nouvelle
donne-moi les fruits d'or
dont chaque graine
égrène les notes
qui chantent la douceur
d'aimer en arpège
jusqu'aux montagnes bleues
derrière l'horizon.

Ces mots de douceur et de lumière pour vous souhaiter à tous une excellente année 2018 ! Santé et joie pour vous et vos proches !
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Un petit rien
qui frissonne dans les feuillages
qui se glisse entre les branches

Un petit rien
qui se tait quand vient le soir
qui écrit son nom avec le suc des fleurs

Un petit rien
qui se couche au pied de l'arc-en-ciel
qui boit avec la source
qui passe avec l'oiseau

Un petit rien
qui devient poème
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Luce Guilbaud
Je t'offre un soleil
dans mes mains nues
quelques touches de brume
un dé de pluie
et la ligne bleue des collines

sans guirlande
sans papier cadeau
je t'offre un monde
avec mon coeur
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celle qui a reçu l’annonce ne parle plus
traverse le mystère avec la lumière
elle prépare ses portraits
sa pose de femme assise
en représentation du geste de maternité
avec enfant simulacre sur les genoux
        ses bras presque ouverts
        pourraient lâcher
        laisser tomber…
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Homme debout sur la mer
LE HAUT LE BAS L’ENVERS L’ENDROIT…


Le haut le bas l’envers l’endroit

                    bien accroché le cœur
il se soumet aux monstres marins
décidé à choisir l’envergure de la voile
affrontement sous la coque
ventre éparpillé à la gueule
                    toute mémoire poussée à l’avant
                    contre le vent dépareillé
tu reviendras dans mes bras d’océan
après manœuvres de ports lointains

tu trouveras l’échancrure de la côte
par où le cœur perdra   aimera
perdra encore
tandis que je dérive en blanc de mouette

après le vent
                                        rien
                    mais la mer.
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Luce Guilbaud
Avec nos mains. . .


Avec nos mains retenues par les herbes
avec nos voix qui adoucissent le soir
avec les rochers de nos îles
avec le bleu de nos rêves
avec la poussière de nos enfances,
nous transformons nos douleurs en automne rouge,
nos pluies battantes en asters.
Et pendant les veillées d'après moisson
nous partageons les instances du Message.
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L’enfant attend



L’enfant attend le moment
le bon moment
pour ouvrir les vannes
se libérer l’enfant entre dans le vide
en inventant sa voix.

Dans ta chambre de silence
tu bois à la source du sang
la mémoire de tes origines
les façons de pas et de gestes
des pères et mères d’avant.


Tu choisis ta place
à la croisée des branches
dans l’arbre aux racines fortes
qui t’abritera des vents contraires.
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D'une mémoire d'abandon
naît le nom
avec le pas sur le sable
s'il ne choisit pas ses parents
l'enfant choisit son arbre
à rêves perchés.
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Luce Guilbaud
Le nuage

Un joli nuage blanc
arrive sur la ville
il joue entre les toits
entre les tours
entre les flèches
il passe sur les ponts
et se voit gris
dans les reflets de l'eau
il se sent fatigué
il tousse un peu
il se regarde dans les vitrines
il se fait peur
il est devenu noir

le nuage s'en va
lâchant quelques larmes
quelques gouttes de pluie
il va se refaire une santé
à la campagne

( " La ville des poètes")
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L'enfant n'a rien dit
pas pleuré pas crié
a mis seulement ses yeux
dans nos yeux
a demandé d'un silence
qu'on le porte
qu'on marche ensemble
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J’écris le mot ———— forêt
  
  
  
  
J’écris le mot ———— forêt
pour le murmure liquide des reflets sur les troncs
avec le piétinement des hordes sombres
pour les racines résurgentes
             et les orchestres du vent
j’écris le mot ———— forêt
jusqu’aux bourgeons précieux des rhododendrons
jusqu’à la présence codée des cryptomerias
sur la douceur des mousses émaillées de girolles
en élaguant les possibles flèches emprisonnées
j’écris
      pour le mot       ————— éclaircie.
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La mer de vos absences

Tous mes absents sont au large
cohorte de cris silence
dans la mer intérieure
roulés par les fonds ils vont
sans poids sans mesure
ils ont oublié leur nom
et moi je marche sur le sable
parmi les algues sèches les étoiles de mer dépecées
les morceaux de rêves brisés
je convoque celui-ci ou celle-là
et la mer les dépose à mes pieds
dans leur douleur sans forme
ils me parlent d'oubli
et je sais que j'entrerai dans la mer
le jour venu de leurs appels.
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Luce Guilbaud
Arbre au bord de la route
ami du vent et des oiseaux
arbre silence et musique
tu donnes ton ombre
à celui qui marche sans but
tes fruits tes graines
à celui qui passe avec sa faim et ses mains vides
arbre compagnon de la campagne
en sentinelle dans la nuit
tu fais lever le ciel
au bout de ses branches

tu guides le voyageur vers ses rêves.

(" Poèmes du matin au soir")
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LA DEMOISELLE D’ESPÉRANCE…
IL Y A EU DES PLUIES


Il y a eu des pluies  des pluies encore
des voyages retenus
                   et toi dans les rêves
avec tremblements
                   soie sur la peau
dans la distance sans mesure

      les couleurs ont traversé les pluies
et l’attente en gris avec rouge carmin au centre

      on a vu des fleuves sortir de leur lit
      pour entrer dans la gorge
      ne reste que la boue et le trouble

                   les feuilles tombent
                   et les gestes se figent
les arbres familiers (des pommiers mêmes)
abattus par l’orage
fructifient encore

                   des pommes plein les paniers
                   des noix des nèfles des champignons
                   c’est l’abondance
                         mais le cœur a d’autres faims

je lis   j’écris  dans les fougères roussies
nos lettres se croisent                  au-dessus

            parfois je t’inventais.
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