Quand j'ai vu , au marché de la poésie à Lille, qu'un stand présentait des oeuvres de Luce Guilbaud, je me suis précipitée ! J'aime les textes frais, gracieux, chaleureux de cette femme poète, qui est aussi artiste plasticienne.
Comme l'explique dans la postface Louis Dubost, qui a été longtemps son éditeur, " elle n'écrit pas" pour" les enfants, elle écrit de la poésie." Et il ajoute qu'évidemment il y a juste une différence de niveau lexical.
" Sourire de lune" réunit des textes écrits au cours des années. L'album est magnifié par les aquarelles et collages de l'auteure. L'ensemble est enchanteur, vraiment. J'en ai discuté avec le jeune et nouvel éditeur , ce n'est jamais mièvre, mais élégant, fantaisiste. Les mots s'élancent, virevoltent:
" Je t'offre un soleil
dans mes mains nues
quelques touches de brume
un dé de pluie
et la ligne bleue des collines
sans guirlandes
sans papier cadeau
je t'offre un monde
avec mon coeur"
Elle pense aussi aux ravages qui touchent les populations . Évoquant le vent, elle écrit:
" il parle aussi de la guerre
des enfants mutilés
et des murs effondrés
il parle des larmes et des douleurs
de la haine et de la peur
le vent du soir est éveilleur"
Cependant, le recueil reste avant tout doucement fantasque, le sourire de lune illumine le coeur, apaise les tourments. Quel bel univers poétique ! A découvrir, assurément.
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Prêts pour une recette enchanteresse ? Prenez une pincée de jeu-devinettes, quelques grammes de mots poétiques, ajoutez un dessin délicat, la première et dernière lettre d'un nom, mixez le tout...et vous obtiendrez un magnifique petit livre, issu de l'imagination de l'espiègle et créative auteure et plasticienne Luce Guilbaud !
Je viens de tester ce recueil ludique auprès de mes petits-enfants. Il est donc question de trouver , comme le titre l'indique ,un objet, un animal réel ou imaginaire dont le point commun est qu'ils portent des ailes. Ils ont beaucoup aimé, mais sont encore un peu jeunes pour comprendre certaines métaphores ou subtilités de langage. Il est question, par exemple, des ailes du nez... Ou " Je m'élance en bandes moirées par-dessus les vagues" désigne de manière peu évidente pour eux un poisson volant...
Par contre, ils ont identifié assez facilement quelques animaux, comme celui-ci, poétiquement défini :
" Libre belle en bleu
rouge et dentelle
elle frissonne ses accords
sur un radeau de bulles
au son des flûtes de roseaux"
Vous l'avez trouvé, bien sûr ! Je recommande vivement cette oeuvre originale qui fait la part belle à l'imagination et la perspicacité. Une merveille!
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Luce Guilbaud – Qui va avec Ailes. Les Carnets du Dessert de Lune, 2019. Collection Lalunestlà. ISBN 9782930607634. 68 pages. 10 €
https://www.dessertdelune.be/store/p881/Qui_va_avec_ailes_%2F%2F_Luce_Guilbaud.html
De courts poèmes sans titre. Autant de devinettes. Un il ou une elle est ainsi cachée dans chaque poème. Seul indice : c’est un animal porteur d’ailes. il y a du choix. Un livre pour jouer donc à plusieurs.
Un livre pour inciter à inventer à son tour d’autres devinettes, avec d’autres règles du jeu : animal à écailles, à poils ou bien... Et pourquoi se limiter aux animaux : végétal, objets...
Des illustrations joyeuses et colorées jouent avec chaque texte.
Bref, un livre plaisant, gai et joueur. Il ne devrait pas rencontrer beaucoup de difficultés à entrer dans les écoles, centre de loisirs et bibliothèques jeunesse pour s’amuser avec tous, petits comme grands, voire très grands.
© Patrick Joquel www.patrick-joquel.com
C’est tout petit, c’est joli, c’est mignon et c’est en couleur.
Est-ce de la poésie ? Est-ce un recueil de peintures aux couleurs pastel ?
Peu importe les questions, les définitions, les cases où l’on cherche à ranger les œuvres d’art. C’est un tout petit – c’est le format de la collection – recueil de poésies illustrées ou peut-être un petit catalogue de micro-peintures accompagnées d’une légende en vers libres et courts. Un petit opuscule qu’on lit, qu’on regarde, avec plaisir et attention pour ne laisser échapper aucun détail, aucune impression, mais qu’on écoute aussi, on l’a lu à haute voix, pour en apprécier la musique et voler avec les ailes de chacun au-dessus des pages de Luce Guilbaud.
Dans ce recueil elle, a regroupé trente peintures accompagnées chacune d’un poème, trente poèmes qui évoquent un être, un objet, ou même un esprit, ou autre chose encore et même des choses qui volent pas du tout, mais tout ce petit peuple a en commun la particularité d’avoir des ailes pour voler… ou pas. C’est très joli, les couleurs sont douces, presque toutes à dominantes vertes, couleur de la nature et de l’espoir, les textes sont légers comme le souffle d’air qui porte insectes, oiseaux et papillons, jouant une douce musique apaisante quand on les lit à haute voix. L’auteure raconte avec ses mots et ses couleurs un monde irénique, un petit paradis dans lequel on voudrait pouvoir s’isoler de temps à autre pour oublier les vilénies du nôtre.
Mais, ce recueil n’est pas que lecture et peinture, c’est aussi un jeu, Luce ne nomme jamais ceux qu’elle peint, elle les dépeint dans son texte, et dissimule la première et la dernière lettre de leur nom dans la peinture figurant en regard du poème, invitant ainsi le lecteur à un petit jeu de devinette qui l’oblige à mieux regarder chaque illustration pour en percer le secret. Pour l’exemple :
« D’amour tendre
il aime son amie
mais s’ennuie parfois au logis
chargé de messages urgents
il voyage par tous les temps
sans jamais perdre le Nord. »
Vous l’aurez vite reconnu sans même utiliser le P et le N figurant dans l’illustration. Si vous voulez jouer encore, il faudra acquérir ce recueil !
© Denis Billamboz, mes impressions de lecture
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