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Citations de Lucien Cerise (41)


Pour transformer le lien social dans un groupe, il ne suffit cependant pas toujours d'inspirer la confiance, il faut aussi savoir monter la méfiance entre les autres.
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les êtres vivants et les sujets conscients sont des systèmes d’information susceptibles d’être modélisés, contrôlés, voire piratés au même titre que les systèmes d'information non-vivants et composés d’objets non-conscients.
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Le surgissement de groupes néo-nazis armés sur la scène européenne en 2013 n’a surpris que ceux qui n’avaient jamais entendu parler des réseaux « Gladio » et « Stay Behind ».
Il est vrai que le secret était plutôt bien gardé.
Pour ne pas gêner leur développement, une omerta complète a longtemps pesé sur ces organisations d’extrême-droite, conservées, protégées et maintenues en état de marche par l’OTAN avec la complicité des médias occidentaux, y compris de gauche, qui ont dissimulé leur existence au public occidental pendant des décennies.

(Ch. II, UNE REVOLUTION ATLANTISTE, p. 105)
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[…] la question de ce que pensent les militants de base ne se pose pas puisqu’ils ne décident pas. La question de leur sincérité est donc hors de sujet.
Le discours conscient du militant de base ne permet pas de comprendre la direction prise par l’organisation, ni « a fortiori » les motivations réelles des dirigeants de l’organisation.
Hooligans ukrainiens, volontaires étrangers, blogueurs subjugués et jeunes gens énervés, tous obéissent sincèrement, et avec l’intime conviction qu’ils y sont arrivés par eux-mêmes, à la narration médiatique enveloppante définie par quelques analystes des centrales de renseignement.

Par ailleurs, pour contrôler un groupe entier, il n’est pas toujours nécessaire de contrôler sa base, il suffit de contrôler son sommet : application de la théorie de la communication à double étage (« two step flow of communication ») développée par les sociologues Paul Lazarsfeld et Elihu Katz dans leur ouvrage « Influence personnelle » en 1955.
Les chefs d’une organisation hiérarchisée sont en position de mentors, de gourous, de « leaders » d’opinion et de comportement.
La confiance dont ils jouissent auprès de leur base militante est la garantie de leur capacité d’entraînement sur l’entièreté de l’organisation.
Avec un seul homme, on contrôle tous ceux qui le suivront.

(Ch. II, UNE REVOLUTION ATLANTISTE, p. 103-104)
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[…] dès que l’objectif est atteint, en l’occurrence le changement de régime, les armées de procuration deviennent encombrantes et sont liquidées par des professionnels ou d’autres forces rivales montées contre elles, quand elles ne sont pas mises en veilleuse pour un prochain usage, ce qui suppose de les diaboliser un peu pour les maintenir en marge de l’action le temps nécessaire.

Ces forces étant composées d’individus radicalisés, il suffit généralement d’attendre que ceux-ci commettent un faux pas, qui sera récupéré médiatiquement pour ternir leur image publique.

Tel est le sort du parti Svoboda, compagnon d’infortune de Pravy Sektor sur la Troisième voie nationale-révolutionnaire, maintenu en état de fonctionnement pour de futurs usages, mais désormais néanmoins traité comme un paria par le régime qu’il a aidé à accéder au pouvoir […].

(Ch. II, UNE REVOLUTION ATLANTISTE, p. 103)
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En 2022, Petro Porochenko, président d’Ukraine de 2014 à 2019 et signataire des accords de Minsk, reconnaissait publiquement dans plusieurs médias qu’il avait ainsi gagné huit ans, non pas pour faire la paix, mais pour remilitariser l’Ukraine.

(Ch. II, UNE REVOLUTION ATLANTISTE, p. 102)
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Le Président Yanoukovitch blasphéma donc deux fois : après avoir retiré de son programme l’adhésion à l’OTAN en 2010, il renonçait en 2013 à l’accord d’association avec l’Union européenne, elle-même une structure écran atlantiste.
C’en était vraiment trop et son renversement devenait inévitable.

En décembre 2015, l’Ukraine post-Maïdan était remise sur les rails euro-atlantistes et le mouvement Azov [néo-nazi] pouvait annoncer sur son site ses nouveaux principes de fonctionnement alignés sur les normes atlantistes […].

(Ch. II, UNE REVOLUTION ATLANTISTE, p. 97)
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Après la Deuxième Guerre mondiale, l’« Intermarium » [unification de divers pays comme la Lituanie, la Pologne, la Biélorussie et l’Ukraine dans un continuum politique entre la mer Baltique et la Mer Noire] connaîtra un prolongement dans la doctrine du « Containment », c’est-à-dire l’encerclement de la Russie soviétique pour endiguer son expansion, théorisée par le diplomate et politologue américain George F. Kennan (1904-2005) dans plusieurs textes (« Le long télégramme », etc.)

Kennan est aussi l’un des principaux penseurs de la stratégie dite de fabrication de l’ennemi, nécessaire à l’entretien du complexe militaro-industriel, ainsi qu’il l’exposait en 1987 dans sa préface à un ouvrage intitulé « La pathologie du pouvoir » : « Si l’Union soviétique devait sombrer demain sous les eaux de l’océan, l’« establishment » militaro-industriel américain aurait à continuer, pratiquement inchangé, jusqu’à ce qu’un autre adversaire puisse être inventé. Toute autre situation serait un choc inacceptable pour l’économie américaine .»

(Ch. II, UNE REVOLUTION ATLANTISTE, p. 83)
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En Europe de l’Ouest, ces opérations secrètes consistèrent essentiellement à créer et entretenir, dans le cadre de la CIA et de l’OTAN, un vaste lobby d’agents dormants pro-américains dans le personnel politico-médiatique et intellectuel, mais aussi un réseau paramilitaire clandestin, surnommé « Stay Behind », prépositionné pour la riposte armée derrière les lignes ennemies en cas d’invasion soviétique.
Les membres de ce réseau « Stay Behind » originel furent recrutés tout d’abord dans les milieux issus du facisme et du nazisme, notamment les unités « Werwolf » (« loup-garou ») de la SS, comme le rappelle le colonel Jacques Baud dans son « Encyclopédie du renseignement » : « En Allemagne, dès 1944, avait été mis en ouvre le réseau « Werwolf » qui devait mener la résistance dans les territoires occupés par les Soviétiques. Ce sont entre autres des survivants de ces réseaux qui continuèrent à se battre en Ukraine et en Tchécoslovaquie jusqu’à la fin des années 40. »

A partir de 1945, ces réseaux seront récupérés et entretenus par les services anglo-américains d’action clandestine, ce qui leur permettra de subsister sur le mode d’une cinquième colonne dans divers pays d’Europe continentale.
En France, la première version du « Stay Behind » reçut le nom de Plan Bleu. […]
Le 30 juin 1947, le ministre de l’Intérieur socialiste Edouard Depreux leva le secret et annonça à la stupeur générale qu’une armée clandestine de paramilitaires de droite avait été bâtie à l’insu de la classe politique et avec pour mission de déstabiliser le gouvernement français. […]

Après avoir été dévoilé, le Plan Bleu se réorganisera, changera de nom et deviendra l’armée Rose des Vents, en référence à l’emblème commun de la CIA et de l’OTAN. Mais c’est la branche italienne de ces réseaux, dite « Gladio » (glaive), qui est la plus connue et qui prête son nom à l’ensemble du dispositif, de façon métonymique.
Ce maillage de l’Europe par des groupes paramilitaires atlantistes a commencé à être révélé en 1984 quand l’un de ses membres, Vincenzo Vinciguerra, passa aux aveux et que le juge Felice Casson décida de réouvrir le dossier de l’attentat terroriste de Peteano.

(Ch. II, UNE REVOLUTION ATLANTISTE, p. 77-78)
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La transitologie est le nom de la discipline appliquée dans certains « think tanks » occidentaux pour définir les différentes façons de faire passer un Etat souverain à la mise sous tutelle coloniale.

Ces multiples façons se ramènent en définitive à deux grandes méthodes, résumées en 1950 par James Warburg (de la dynastie financière du même nom) quand il affirma que la soumission de tous les peuples à un gouvernement mondial était inéluctable, la seule alternative étant par la paix ou par la guerre.

Par la paix, c’est-à-dire par l’infiltration lente des esprits et des structures de pouvoir ;
ou par la guerre, c’est-à-dire par la révolution colorée et le conflit hybride si cela ne suffit pas.

En Ukraine, comme en Syrie et ailleurs, l’option choisie a donc été la révolution financée de l’étranger et la guerre hybride par procuration.

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 76)
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Tribus arabes radicalisées et instrumentalisées contre le pouvoir central en Syrie, en Lybie ou en Irak, extrême-droite en Europe de l’Est, séparatistes tibétains en Chine, étudiants gauchistes écervelés un peu partout, bref, à chaque fois les services secrets prennent ce qui tombe sous la main et s’appuient de façon pragmatique sur les forces locales susceptibles d’un passage à l’acte pour élaborer leurs armées de procuration quand il s’agit de fomenter un coup d’Etat maquillé en révolution ou en guerre préventive.
Telle est la philosophie du conflit triangulé, mené au moyen de petits groupes en essaims de paramilitaires et terroristes avançant par hordes et qui seront jetés après usage.

Fin novembre 2016, un John Kerry sur le départ présentait dans un discours officiel son bilan globalement positif de l’action américaine dans le monde, vu depuis son poste de secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères.
L’utilisation de forces de procuration dans les champs djihadiste et ukrainien est évoquée rapidement, trop rapidement, mais présentée comme un progrès de civilisation :

« L’une des grandes réalisations de l’ordre mondial et de la structure que nous avons créée est, en fait, que nous ne voyons pas les nations se déclarer la guerre les unes aux autres.
Nous voyons bien des « proxies » ; nous voyons des guerres de substitution.
Mais c’est une avancée, croyez-le ou non. […] »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 75-76)
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Pour préparer psychologiquement la population au putch, il faut personnaliser à outrance le discours politique de sorte à concentrer le ressentiment populaire sur les individus connus du grand public.
La fabrication de l’ennemi requiert la mise en place d’une sorte de chamboule-tout de kermesse avec des visages aisément reconnaissables au sommet des boîtes empilées et sur lesquels envoyer les projectiles.

La critique argumentée des facteurs structurels ou de l’Etat profond ne se prête que difficilement à la caricature, aux transports affectifs et à l’hystérisation des débats.
En revanche, la « corruption du régime » et « l’oppression des minorités » sont des éléments de langage pratiques pour diaboliser sans réfléchir et de manière automatique le gouvernement à renverser, qui se trouve résumé à une personne : Poutine, Trump, Bachar, Khadafi, Saddam, Chavez, Milosevic, Yanoukovitch, etc.

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 73)
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L’écrivain et éditeur d’origine yougoslave Slobodan Despot montrait dans un article les analogies entre le démembrement de son pays natal par l’OTAN et ce qui allait se produire en Ukraine :

« La révolution spontanée » de Maïdan ? Encadrée et formée par les spécialistes serbes d’Otpor, qui destituèrent élégamment (avec mon approbation naïve) le président Milosevic en 2000 – celui-là même dont Jacques Chirac avait loué la responsabilité et l’esprit de coopération (gare au baiser de Judas !).

Des spécialistes eux-mêmes formés par la « National Endowment for Democracy » et ses théoriciens anglo-saxons de la manipulation aux yeux desquels la révolution non violente n’est qu’un des moyens – et des moins coûteux – de prise du pouvoir chez autrui.

Autrui, c’est bien entendu tout régime moralement compromis sur la scène internationale qui hésitera du coup dans son recours à la force. Car on s’imagine bien ce qu’une démocratie occidentale sûre d’elle eût fait d’une révolte armée dans sa capitale !
Il n’est qu’à voir comment le régime de Paris a traité la Manif pour tous, non violente et bien plus massive que l’insurrection de Kiev où le néo-nazi s’illustra. »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 71-72)
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Ces recherches de pointe culminent dans le management des perceptions, méthode d’influence de l’opinion qui se distingue de la bonne vieille propagande « stricto sensu » en ce qu’elle est plus subtile et a recours de préférence au pseudo-débat (racisme/antiracisme,etc.), à la propagande grise (mélange de vrai et de faux pour mieux faire passer le faux), au mensonge par omission, à la stéganographie subliminale et à un éventail de techniques théorisées notamment par Cass Sunstein, telles que le « Nudge », le coup de pouce, l’incitation douce, l’infiltration cognitive et […] l’orientation du comportement de façon non autoritaire, visant par exemple à offrir plusieurs solutions pour arriver au même résultat.

En 2003, le cabinet de conseil C4iFR publiait une étude décryptant la manière dont les grandes firmes de biotechnologies cherchaient à modifier la perception du public sur les OGM sous couvert d’informations neutres : « Malgré le parti pris pro-OGM des fondateurs du site DEBA, ses concepteurs prétendent à la neutralité de son contenu par une mise en scène d’un pseudo-débat.
Ainsi sur la page d’accueil, le mot débat est martelé (les internautes peuvent lire le mot pas moins de 8 fois) et deux témoignages apparemment opposés sur les OGM occupent le devant de la scène pour illustrer la thématique du débat. (…) Pour contrôler la dynamique du pseudo-débat, le site définit ainsi de manière unilatérale les règles du jeu, en particulier en fixant le sens des mots employés par la proposition d’un glossaire. L’objectif est de dédramatiser les mots qui ont tendance « à faire peur ».
Par exemple, la transgénèse est assimilée aux techniques traditionnelles de l’agriculture (sélection naturelle, croisements…), les biotechnologies étant présentées comme des techniques datant de l’aube de l’humanité… (…) »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 62)
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En 2015, le Bureau des recherches en sciences sociales, culturelles et comportementales (SCB) des forces navales des USA – la célèbre « US Navy » et ses Marines – prenait un nouvel élan et décrivait ses nouvelles activités sur son site.

De façon à pouvoir agir publiquement, le programme impérial américain choisit soigneusement ses éléments de langage : le renversement des gouvernements étrangers est appelé « transition », l’invasion de nouveaux territoires est renommée « opérations SSTR », pour « Stability, Security, Transition, Reconstruction » - en fait, déstabilisation, destruction, coup d’Etat, colonisation – et toute forme d’opposition à ces manœuvres est requalifiée de « terroriste ».

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 60)
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En 2004, une insurrection de quelques semaines – la Révolution orange – avait suffi à renverser le gouvernement ukrainien.

En 2013, la CIA et Georges Soros décidèrent de passer à la vitesse supérieure, soit la guerre hybride, dont une définition synthétique était ainsi formulée par le secrétaire général délégué de l’OTAN, l’ambassadeur Alexander Vershbow, à la conférence interparlementaire de Riga du 5 mars 2015 :

« Nous avons vu émerger également une nouvelle forme de guerre hybride, combinant l’intimidation militaire, l’intervention déguisée, la fourniture clandestine d’armes et de systèmes d’armement, le chantage économique, la duplicité diplomatique et la manipulation médiatique, avec une désinformation totale. »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 47)
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Un pas supplémentaire dans le chaos contrôlé est franchi quand des policiers en civil, dits « appariteurs », viennent encadrer et diriger les casseurs, voire se mettent à casser eux-mêmes et à agresser d’autres membres des forces de l’ordre, plus ou moins réduits à la passivité par leur hiérarchie.
Principe du contre-feu appliqué aux techniques de gestion des foules, ou comment garder la maîtrise d’une émeute en y participant soi-même.

Un cas d’école est aujourd’hui bien documenté : les manifestations de 2006 en France contre le CPE (contrat première embauche).
Bruno Julliard, président du syndicat étudiant UNEF, et Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, rendront public au fil des années un secret de Polichinelle, à savoir que Sarkozy, ministre de l’Intérieur d’un gouvernement de droite, soutenait les manifestations de gauche et avait donné l’ordre de recruter des casseurs afin d’envenimer la situation pour nuire à son rival Dominique de Villepin à l’élection présidentielle de 2007.

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 46-47)
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A partir d’un certain seuil d’information, la fable des insurgés de Maïdan accomplissant une révolution par leurs propres moyens au terme de trois mois d’insurrection populaire, de barricades et de bagarres de rue ne tient plus qu’auprès des naïfs et des agents d’influence.

La CIA et l’OTAN ont en effet travaillé Durant des années à prendre en tenaille tout l’appareil d’Etat ukrainien, de sorte à pouvoir l’attaquer de l’extérieur et l’infiltrer de l’intérieur.

Xavier Moreau, consultant français installé en Russie, note plusieurs raisons à la faiblesse de la réponse du gouvernement ukrainien aux putschistes. Après avoir fui de Kiev, le Président Yanoukovitch était exfiltré en Russie, à Rostov: « Il y prend la parole le 28 février 2014, dénonce le coup d’Etat en cours et affirme qu’il est toujours le seul président légitime.
La sanction occidentale ne se fait pas attendre. Le 6 mars suivant, LES AVOIRS DE SA FAMILLE DANS LES BANQUES OCCIDENTALES SONT GELÉS. On comprend à ce moment ce qui a empêché le président désormais en exil de prendre les décisions musclées qui auraient empêché le coup d’Etat. (…)

La deuxième raison, liée à la première, est que Yanoukovitch ne peut pas s’appuyer sur les services intérieurs ukrainiens, notamment le fameux SBU, comme Vladimir Poutine s’est appuyé sur le FSB.
Pendant les 10 ans qui précèdent son arrivée au pouvoir, toutes les structures ont été infiltrées.
La loyauté de toutes les structures de force vis-à-vis des institutions ukrainiennes est une chimère: LES OFFICIERS S’ACHÈTENT COMME DES DEPUTES.

Ajoutons que les gouvernements successifs, et ce, jusqu’à aujourd’hui, ont toujours évité de faire monter des officiers brillants, de peur de se retrouver avec un Général Lebed, ou un Vladimir Poutine, comme candidat à la présidence. »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 45-46)
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L’Ukraine a été le théâtre de deux de ces événements préfabriqués, la Révolution orange en 2004-2005 et l’EuroMaïdan en 2013-2014, ce qui place certainement ce pays à l’avant-garde des expérimentations de renversement de régime. L’implication occidentale dans ces deux événements oblige à utiliser le terme de « révolution » avec des pincettes, car il produit l’illusion d’un soulèvement populaire spontané.

En outre, la structure profonde de l’EuroMaïdan, son ossature, à savoir qu’il s’agit d’une ingérance étrangère culminant en coup d’Etat, cette vérité n’est même pas cachée, ou à peine.

George Friedman, fondateur de STRATFOR (« Strategic Forecasting »), une agence de renseignements surnommée la « CIA de l’ombre », le reconnaissait sans difficulté en décembre 2014 :
« La Russie appelle les événements de ce début d’année d’Etat organisé par les USA. Et ce fut effectivement le coup d’Etat le plus évident de l’Histoire. (…) C’est précisément dans ce contexte qu’il faut considérer les événements en Ukraine. Apparemment, les Russes n’ont pas bien anticipé le sérieux avec lequel les USA percevaient leurs actions, ni leur facilité à trouver des contre-mesures.
Les USA ont regardé la Russie et ont conclu que ce qu’elle voulait le moins était l’instabilité en Ukraine. »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 41-42)
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Le 18 décembre 2014, c’est le président des USA lui-même, Barack Obama, qui signait la loi HR 5858, nommée également « Ukraine Freedom Support Act, pour graver dans le marbre la version gouvernementale des USA sur les évènements ukrainiens, c’est-à-dire la narration en vigueur dans les institutions, LA DOXA A REPETER SI L’ON VEUT POURSUIVRE SA CARRIERE TRANQUILLEMENT.
Or, bien qu’elle soit niée officiellement par ailleurs, l’ingérence américaine en Ukraine est malgré tout reconnue en filigrane dans ce texte :

« Mon administration continuera à travailler en contact étroit avec les alliés et les partenaires en Europe et au plan international pour répondre aux développements en Ukraine, et continuera à passer en revue et calibrer nos sanctions pour répondre aux actions de la Russie. »

(Ch. I, UNE REVOLUTION COLOREE, p. 44)
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