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Critiques de Lucy Mushita (9)
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Chinongwa

L’histoire se déroule au début du XXeme , en Rhodésie du Sud, qui est actuellement le Zimbabwée.



Chinongwa est une petite fille de 9 ans, qui est issue d’une famille très pauvre. Sa grande sœur à été mariée à un vieillard contre de la nourriture, et c’est le même sort qui est réservé à Chinongwa. Ce livre retrace sa vie, de son enfance, de son mariage, de la naissance de ses enfants. Cependant, contrairement à sa sœur, elle a un parcours totalement différent. Chinongwa se révèle être un enfant rebelle, qui ne souhaite pas être échanger contre de la nourriture. Lorsqu’elle se promène dans son village, elle observe tous les hommes, se demandant lequel va devenir son mari. Au fil de la lecture, des tensions apparaissent entre elle et sa tante, qui ne souhaite pas que sa nièce deviennent sa co-épouse. Pour cela, la petite, la tante et le père vont partir sur les chemins de Rhodésie pour tenter de trouver un homme qui veuille de Chinongwa : cette recherche désespéré du mari est vécu par tous comme une humiliation, sauf pour la petite Chinongwa, qui est heureuse à l’idée de retournée dans son village. Au bout d’une semaine, les trois voyageurs vont rencontrer la femme d’un médecin, qui désire offrir une jeune épouse à son mari. En effet, elle-même est stérile et ne peut donner d’enfant à cet homme. Elle l’aime et pour lui montrer sa reconnaissance, va lui offrir Chinongwa en mariage. La suite du roman, je vous laisse la découvrir.



Ce qu’il a de particulièrement intéressant, c’est la construction en deux parties, avec deux types de narrations totalement différentes, mais complémentaires. Dans un premier temps, il y a une narration classique, omnisciente, qui s’attache à décrire la recherche du mari, les problèmes que posent le non mariage de la petite, la détresse dans laquelle elle est, la jalousie de sa tante. Puis, dans la seconde partie du livre, nous basculons dans une narration à trois voix, une pour chaque protagoniste : Chinongwa, son mari et la première femme de ce dernier.



J'ai particulièrement bien aimé cette seconde partie, qui est plus vivante que la première, et qui joue beaucoup sur les représentations de chacun.

J'ai éprouvé énormément de compassion pour le destin de cette jeune fille, et l'écriture y est pour beaucoup. Chinongwa est une personne qui aspirait à la tranquillité et a vouloir vivre dans son village, mais le destin a fait qu'elle a été constamment malheureuse et dépossédé de sa propre vie, de ses enfants et de ses sentiments.



Un premier roman très émouvant, et que je recommande vivement!!!
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Ce qu'ils font est juste

En 2015, suite à l'émoi international suscité par l'affaire Aylan Kurdi, l'enfant syrien noyé et échoué sur un rivage en Turquie, l'éditeur Points avait publié Bienvenue !, un recueil de nouvelles rédigées par « 34 auteurs pour les réfugiés », tous bénévoles, dont les droits seraient reversés au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Des noms célèbres avaient participé à cette publication, par des nouvelles très courtes.

En 2017, l'éditeur Don Quichotte (groupe Seuil) repropose une initiative semblable, au bénéfice des associations La Roya citoyenne et Terre d'errance, par un recueil de nouvelles sur le thème de l'accueil et de la solidarité aux migrants. Le titre : « Ce qu'ils font est juste » se réfère à la désobéissance civile à l'ignoble article L 622-1 qui, depuis un décret-loi de 1938 (antérieur donc à Vichy et jamais révoqué), instaure un « délit d'hospitalité ou de solidarité », indépendamment de la nature onéreuse ou gratuite des actes d'accueil – instrument juridique, donc, qui n'est pas utilisé uniquement pour la lutte contre les réseaux de passeurs clandestins, comme le prouve encore récemment l'affaire Cédric Herrou (étudiant aujourd'hui agriculteur à Breil-sur-Roya) et qui pourrait à tout moment rendre hors la loi et justiciables (sans modification législative) les centaines d'associations, organisations caritatives et de collectifs français qui portent assistance et secours aux migrants.

Cet ouvrage collectif, sous la dir. de Béatrice Vallaeys, comporte, après une section les planches du dessinateur Enki Bilal, les nouvelles de 27 auteurs. Par rapport à l'ouvrage de 2015 (en format poche), et malgré un nombre inférieur de participants, le nombre de pages de ce livre est pratiquement doublé : les nouvelles sont généralement beaucoup plus longues, et la « liberté fictionnelle » par rapport à la thématique impartie est également plus grande. Sans doute, la thème de l'hospitalité envers l'étranger se prête-t-il à une élaboration plus métaphorique que celui de la migration, peut-être le lectorat, en quelques années, s'est-il préparé à entendre des voix encore plus disparates et hétérogènes sur ces sujets. Toujours est-il que, grâce aussi à deux nouvelles traduites de l'italien et une de l'anglais, l'éventail des genres littéraires (y compris l'humour, la science-fiction, la mythologie antique, la poésie etc.), les cadres historiques et géographiques des récits, outre les styles s'avèrent très variés.

Ma préférence personnelle, pourquoi le dissimuler ?, va quand même aux nouvelles qui ont un ancrage dans le réel – contemporain ou historique.

Pour nommer quelques textes qui m'ont marqué, je mentionnerai : « Les étoiles de Platon » de Fabienne Kanor, « Laissez passer les loups » de Serge Quadruppani et « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » de Pascal Manoukian, qui met en scène un certain Pal, refoulé de France en 1948, et son fils Nicolas, qui naîtra (en 1955) et grandira en Hongrie, et sera donc décoré parmi les cadets du Parti, plutôt que d'accéder au Palais de l'Élysée...

La postface de Béatrice Vallaeys, « L'immigration, ça fait toujours des histoires », qui retrace l'histoire du fameux article L 622 en citant abondamment Patrick Weil – dont les essais sur les politiques françaises de l'immigration sont absolument essentiels – est également très appréciable.
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Chinongwa

Après avoir lu photo de groupe au bord du fleuve, j'étais ravie de lire Chinongwa . Au Zimbabwe, l'auteur raconte la vie de sa grand-mère Chinongwa, une vie de petite fille vendue pour des vaches et du millet qui n'aura que rarement l'occasion de faire des choix. Un livre très enrichissant sur la culture et les coutumes africaines de l'époque qui heureusement j'espère à un peu évolué. Un livre poignant sur les rivalités et les incompréhension entre femme, deux ou troisième épouse...
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Chinongwa

Au début du 20ème siècle, au Zimbabwé, la jeunesse puis la vie de femme de Chinongwa que sa famille va échanger contre de la nourriture. Chinongwa sera ainsi mariée à 11 ans et deviendra la seconde épouse d'un homme déjà âgé. Elle devra renoncer à ses racines et s'affirmer face à une première épouse stérile qui l'a choisie mais va bien vite la jalouser.

Un des principaux intérêts de ce roman est son sujet : rares sont les récits se déroulant en Afrique dans la société traditionnelle. Ce livre, bien documenté semble-t-il, est une mine d'informations sur la structure familiale traditionnelle et sur le déroulement de la vie quotidienne.

Sa première partie ne m'a pourtant pas passionnée (beaucoup de répétitions à mon goût) mais j'ai peu à peu été happée. La seconde partie qui comporte plusieurs narrateurs est vraiment réussie.

Une bonne lecture
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Ce qu'ils font est juste

Ce recueil commence avec des dessins de Enki Bilal et comprend 27 nouvelles, toutes d’auteurs différents et très variées que ce soit dans le style ou le thème mais elles ont toutes un point commun et mettent en avant : l’étranger, la solidarité et l’hospitalité.

Quelques-unes peuvent déconcertées par le style, d’autres vous happées mais aucune ne m’a laissée indifférente. De plus, cela m’a permis de découvrir des auteurs.

Ma préférée : Laissez passer les loups de Serge Quadruppani.

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Chinongwa

Lucy Mushita nous emmène en Rhodésie, où la colonisation anglaise a poussé des familles dans l'extrême pauvreté. Encore enfant, Chinongwa découvre le rôle réservé aux femmes dans cette société très traditionnelle : être mère et s'occuper du foyer. Entre la rivalité avec la première épouse de son mari et un statut social qu'elle n'aime pas, la jeune femme cherche à prendre enfin son destin en main.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Chinongwa

Chinongwa Mahrewa est née dans un village où se sont installés les "indigènes", chassés des meilleures terres par les colons européens lors du "Grand Déplacement", qui aboutit à la création de la Rhodésie du Sud (aujourd'hui Zimbabwe). Ses parents, arrivés sur le tard, ont dû se contenter des terres les plus pauvres du village, sur lesquelles ils parviennent tout juste à vivre. Leur fille plus âgée, Muraswa, a déjà été vendue en échange de quoi survivre quelque temps. Lorsque meurt l'oncle maternel Taguta (le "Gros"), qui les a protégés sa vie durant, Chinongwa, qui n'a que neuf ans, sait que cela va bientôt être son tour. Son destin est déjà gravé, et un long chemin de croix s'ouvre dorénavant devant elle, un chemin qu'elle va devoir suivre longtemps, très longtemps, avant de se libérer du poids de traditions ancestrales. Un superbe portait de femme (inspiré de la vie de la grand-mère de l'auteure), écrit dans une langue savoureuse, à mi-chemin entre conte et journal intime. L'étrangeté du récit tient en grande partie au fait que nous sommes plongés dans une culture qui n'a pas connu le contact avec les "blancs", les seules personnes parties travailler chez les colons, de l'autre côté du fleuve, n'étant jamais revenues au village. L'auteure ne juge pas, il ne s'agit en aucun cas d'un pamphlet féministe, elle témoigne, simplement. Au lecteur d'en tirer profit, ou non...
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Chinongwa

A neuf ans, Chongwa est promise à un vieux mari qui pourrait largement être son père. Sa virginité représente pour sa famille un capital appréciable, à échanger contre de la nourriture. Car dans cette partie du monde, l’ex-Rhodésie du Sud devenue Zimbabwé avec l’indépendance, les petites gens ont faim. Notamment les parents de Chinongwa, qui ont quitté les derniers leur terre, sous la pression des Blancs, les colons qu’on appelle les “ sans-genoux ”, à cause de leurs pantalons. Pour être parti parmi les derniers, le père n’a pu s’attribuer que la terre qui restait, peu fertile, mal située, insuffisante à nourrir sa famille. Alors on a déjà “ échangé ” la sœur aînée, devenue l’épouse battue et étouffée par un mari jaloux et maintenant c’est au tour de la petite Chinongwa.

On suit alors la vie de cette gamine, mariée puis éduquée par la première épouse, femme stérile qui littéralement “ offre ” à son époux une jeune vierge supposée lui donner des enfants. Le personnage de cette femme est admirable,déroutant, insupportable et attachant. Jeune fille, elle a promis au seul garçon qu’elle a aimé - et qui est mort - de ne jamais le trahir en en aimant un autre. Alors, ses entrailles “ se sont nouées ”, et elle est devenue totalement stérile. Maltraitée par un premier mari, elle a été recueillie par le devin guérisseur du village, qu’elle aime à sa façon. Et c’est ainsi que, sans le consulter, elle lui achète une jeune vierge, Chinongwa.

Il est intéressant de suivre l’évolution de la petite fille, devenue successivement petite épouse mal dégrossie raillée par les femmes du village, fillette terrifiée qui s’oblige à être muette au point de provoquer un exorcisme (remarquable scène!), jeune femme déterminée et ambitieuse, mère attentive et aimante, veuve violée et chassée par le village, fille docile en apparence mais qui découvre l’amour filial au tout dernier moment, quand sa mère est sur le point de mourir.

J’ai particulièrement aimé la richesse des relations humaines dans ce livre quasi autobiographique (l’enfant serait une évocation de la grand-mère de l’auteure), une palette de sentiments violents et contenus, la richesse de l’évocation du milieu traditionnel, ses coutumes, ses non-dits, le glossaire final, un livre attachant et instructif à la fois. Une excellente lecture, recommandée par le bibliothécaire de ma ville !
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Ce qu'ils font est juste

Lu pour Carole Martinez dont j’avais lu le cœur cousu
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