Citations de Mady Flynn (156)
Voilà pourquoi je n’en parle à personne... on ne comprendrait pas. Pourtant, c’est délicieux, ça fait palpiter une partie de mon anatomie que je n’ai encore jamais explorée, que je dois inconsciemment garder pour lui, devenant totalement aveugle aux autres hommes. Je ne rêve que de lui, ne pense qu’à lui, ne veux que lui. Au fond de moi, je sais que c’est impossible, que ça n’arrivera jamais.
Et j’ai si mal de savoir que mes rêves ne se réaliseront jamais. Ce coup de foudre est bien plus qu’un simple fantasme, il me dévore, ne me laissant aucun répit, comme si je devais me battre au nom d’un amour qui n’a aucune chance d’exister.
Si la philosophie veut que nous soyons tous égoïstes et aveugles aux sentiments de nos propres voisins, je ne me sens pas réellement concernée. J’essaie actuellement de calmer les puissants battements de mon cœur tout en gardant la tête baissée, les joues encore empourprées.
L’adolescente qui s’emballe pour son bel Apollon de prof’, c’est d’un cliché ! On pourrait presque parler de complexe d’Œdipe. Une jeune fille qui craque pour un homme plus âgé, sexuellement expérimenté, bien charpenté et incroyablement...
Ses heures de cours sont comme un exutoire. Il ne cherche pas à nous enseigner quoi que ce soit, mais plutôt à éclairer le chemin de notre avenir. S’il nous a appris quelque chose, c’est à relativiser ce qui pourrait nous arriver de mal.
C’est dingue parfois comme on peut oublier de prendre des notes lorsque sa voix s’élève. Se cachant derrière une barbe noire très fournie, je fixe ses lèvres, et me laisse complètement absorber par ses récits.
« La philosophie n’est pas quelque chose qui s’apprend, ça se vit… », nous a dit Monsieur Miller, le premier jour de cours. C’était il y a quelques semaines, presque deux mois, et, évidemment, je n’ai pas oublié. Un long nez pointu, des yeux aussi noirs que sa barbe et ses cheveux, des bras que l’on aimerait sentir nous enserrer. Il dégage un parfum fortement épicé que je rêverais de sentir jusqu’à l’overdose.
Il y a parfois comme un mythe qui se construit autour d’un prof’. Une réputation, qu’elle soit bonne ou mauvaise, s’amplifie et devient en quelques mois, une véritable légende collective.
Probable qu’il ne remarquera même pas les efforts que je fais, rien que pour lui. Il n’aura aucun regard pour moi alors que mes yeux ne le quittent jamais. S’il sait que j’existe, il ignore tout de ce que je ressens, de ce qui me dévore jour et nuit, de toutes ces sensations qui se bousculent, de toutes ces envies qui bouillonnent... de tout mon être qui est en émoi quand je le vois.
Je veux être jolie. Plus féminine. Plus femme, tout simplement. Mes deux amies, Camille et Sam, n’en reviendraient pas si elles me voyaient. Ce sont les premières à clamer, haut et fort, qu’à dix-sept ans, il serait temps que je laisse tomber mes vieux habits trop confortables, que j’apprenne à me coiffer… et surtout me maquiller.
S’il y a bien une chose que j’ai apprise à mes dépens depuis ce fameux jour, c’est que l’amour ne suit aucune logique et n’est jamais raisonnable.
Il nous prend par surprise, ligote notre cœur, emprisonne notre âme. Tout combat serait vain. Car, lorsqu’il nous touche et s’éveille, l’amour, le vrai, nous dévore de l’intérieur, ne nous octroyant aucune seconde de répit. Ni le jour ni la nuit
Avez-vous déjà vécu un coup de foudre ? Le vrai ? Celui qui vous terrasse de l’intérieur ? Vous fait comprendre que c’est lui… et personne d’autre ? Quand votre cœur choisit malgré la raison et les obstacles.
En pénétrant l’esprit de Chris, je me suis heurtée à des barrières servant à sa propre protection psychique. Quelque chose est profondément enfoui en lui, et il n’est pas prêt à faire face à certaines vérités. Les tueurs en série ont tous vécu une cassure dans leur vie. Un épisode traumatisant qui les a déstabilisés, c’est ce que nous appelons l’élément déclencheur. En grandissant, leurs souffrances devenant trop difficiles à gérer émotionnellement, ils se sont repliés. Ils réussissent à se contrôler, à contenir toute cette haine, cette rage et cette peine jusqu’au jour où tout bascule. Et si ce jour venait pour moi aussi ?
D’instinct, nous avons envie de croire que le mal a un visage cruel et que les tueurs en série sont forcément monstrueux. Ainsi, nous n’avons pas peur d’être des victimes, car nous sommes sûres de pouvoir les reconnaître.
Les apparences peuvent être mortellement trompeuses. L’homme devant moi est le plus beau que je connaisse.
Choisir entre raison et sentiments est insensé. Matt est mon cœur, Chris est mon âme. L’un fait de moi un meilleur être humain, l’autre m’accepte telle que je suis. L’un est comme moi, on se comprend sans avoir à se parler, l’autre est ma moitié, il m’a appris à ouvrir mon cœur et à aimer.
En fait, j’ai l’impression qu’il exerce sur moi une force qui ne s’explique pas. Chacune de ses envies devient mienne, chacun de ses fantasmes me hante. Ma langue s’amuse à le lécher comme une glace, alors que ma main droite masse ses bourses. Si j’ai retenu une chose des innombrables et interminables conversations avec mes amies, c’est que les hommes aiment qu’on leur touche les testicules. La sensation est étrange, mais le gémissement qu’il retient me donne raison.
Chaque geste qu’il a envers moi est ambigu, et je crois qu’il le fait exprès. Chaque accolade, clin d’œil ou coup de genou peut être interprété comme la naissance d’une complicité entre frère et sœur, mais aussi comme une forme de geste tendre entre deux amants.
Et comme c’est bon d’être dans cette position, de le sentir cogner mon point G ! Chaque centimètre carré de ma peau est recouvert par la sienne, c’est ainsi que je peux savourer ses délicieuses ondulations au-dessus de moi. Il est agile, précis, rapide, et je voudrais tellement qu’il y ait un miroir en face de nous pour le voir bouger.
Son torse est aussi glissant que mon dos, et je sens que mes bras ne supporteront bientôt plus la position.
Mes cuisses tremblent de fatigue, mon ventre se creuse, le plaisir va atteindre son paroxysme dans quelques secondes.
— Jouis, souffle-t-il sur ma nuque. Jouis maintenant.
Il ne me laisse pas le choix, encore une fois, puisque ses doigts cessent leur stimulation pour pincer légèrement mon clitoris.
Mes coudes cèdent, mes bras plient. Je le laisse me pénétrer puis quitter mon corps alors que de puissantes contractions resserrent l’étreinte autour de son sexe.
J’éponge mon front sur l’oreiller avant de tourner la tête pour le regarder.
— Rejoins-moi maintenant.
Il commence par m’embrasser langoureusement, avant de plonger dans mon cou qu’il caresse d’une myriade de baisers légers. Ce n’est pas ma nudité et la température ambiante qui hérissent ma peau de frissons. Mes poils se dressent, mes yeux se révulsent, et mes lèvres gémissent son nom.
Et ça recommence. Mon cœur s’emballe, mes jambes s’engourdissent, et mes doigts sont impatients de retrouver sa peau douce et bronzée.
Je me maudis d’être incapable de lui résister, tout autant que je maudis le destin d’avoir placé sur ma route un homme que je dois désirer en secret. Son cœur bat contre mon omoplate et me rappelle à lui.
Je n’ai pas choisi, je n’ai donc pas à culpabiliser d’aimer être à ses côtés et de prendre autant de plaisir à apprivoiser mon corps. Plus que ça, j’ai besoin de sentir son regard sur moi, de l’entendre me parler tout bas à l’oreille, de profiter de la chaleur de son corps contre le mien, comme en ce moment même.