Citations de Mady Flynn (156)
Je me demande d’ailleurs si on peut ressentir le manque d’un sentiment que l’on n’a jamais connu. Le cœur qui s’emballe quand on le rencontre par hasard pour la première fois et qu’il éveille toutes ces choses en nous ?
Toutes ces drôles de sensations.
Personnellement, j’attends toujours que ça m’arrive. Pour preuve, je caresse mon ventre du bout des doigts, cherchant désespérément à ressentir ces fameux papillons, le cœur qui se serre, les oreilles qui bourdonnent, le bout des doigts qui s’engourdit, les jambes qui flageolent et les lèvres qu’on mordille d’impatience.
En dehors du maquillage, que j’aime soigner, je ne fais pas d’effort pour me montrer sous mon meilleur jour, pour séduire, alors que j’aspire à être séduite ! Je veux que l’on me fasse la cour. Non pas trouver chaussure à mon pied, mais le prince qui me passera la pantoufle de vair.
Chaque fois que je sors le nez d’un livre, j’ai l’impression de percevoir en noir et blanc le monde qui m’entoure.
Il manque cette magie, cette évidence si bien décrite qui fait que les romans d’amour se vendent par millions et font rêver toutes les femmes à travers le monde, qu’elles soient en couple ou célibataires endurcies, comme moi.
Je ne comprends pas ce monde, je ne comprends rien aux relations et je comprends encore moins pourquoi je me sens si détachée de mes propres sentiments.
Ce qui est sûr, c’est que je ne prendrai jamais le risque d’avoir le cœur brisé.
Mieux que de rester toute seule dans mon coin ? Mais je n’y peux rien si aucun homme ne me fait rêver ! À force d’être trop exigeante, je passe sûrement à côté du bonheur, ou alors je me protège de multiples déceptions. On ne le saura jamais car, malgré l’insistance de ces adorables copines, je n’ai aucune intention de changer.
On ne force pas le destin.
Peut-être que lorsqu’on ne s’attend plus à être surpris, on arrive bien mieux à profiter de chaque instant ? Ça s’appelle la routine, et j’ai une profonde aversion pour ce mode de vie.
C’est vrai que la plupart des mecs que je rencontre sont gentils, compréhensifs, patients et prêts à faire des concessions pour être avec moi. Certains écoutent même quand on leur parle ! Mais il manque quelque chose. L’essentiel.
La perfection n’existe pas. Je le sais et pourtant je n’arrive pas à m’y faire.
Moi, je cherche le vrai, le grand amour, celui qui transcende l’existence. C’est d’ailleurs sûrement pour ça que je ne tombe jamais sur le bon numéro. Je suis comme une adulte qui croit encore au Père Noël.
Ces dernières années, je me suis consacrée exclusivement à mon travail, oubliant tout le reste.
Je suis la seule à cette table à ne pas porter d’alliance et à ne pas l’envisager dans mes projets d’avenir.
En tant que célibataire endurcie, on considère que je n’ai pas d’avenir. Pire : aucune ambition, comme si seules les histoires d’amour comptaient. Ce qui rend Montana si blasée, c’est mon manque flagrant d’efforts pour porter de l’intérêt aux hommes. Nous sommes amies depuis plus d’une décennie et, pour cette fois, j’abdique en fermant mon MacBook, avant de le ranger dans le cartable entre mes jambes.
Difficile de croire que la fille la plus populaire du lycée soit devenue un véritable bourreau de travail. Mon avenir, je préfère l’assurer seule et donc avoir de solides bases plutôt que de compter sur quelqu’un. Je n’aime pas l’idée de dépendre d’un homme, de risquer à tout moment d’être déstabilisée en le perdant. En réalité, je ne vois aucun intérêt à être en couple, à l’heure actuelle, de partager chaque journée et de me sentir prisonnière d’une histoire qui ne me comblerait pas.
Il est évident qu'on ne peut pas aller chercher chez les autres ses propres réponses.
Je ne prétends pas que l'amour pourra le sauver, mais... c'est actuellement ma seule piste.
Nous allons devoir nous suffire l'un et l'autre et, en cet instant, je ne désire rien de plus.
Ici, on soigne mes bras mais on ne pourra jamais soigner mon âme.
On peut effacer les scarifications mais jamais faire disparaître l’envie de recommencer.
Ça me fait si mal d’entendre ça. Ces mots me brisent sans qu’elle ne s’en rende compte. Car même avec moi, alors que je m’occupe d’elle et que son bien-être est tout ce qui importe, elle n’est pas heureuse. Je ne lui suffis pas. L’alcool apaise ses maux mieux que moi. Elle vient de faire exploser mon cœur et je ne peux même pas le montrer. Emma n’éprouve aucune empathie, n’a aucune diplomatie. Dans sa tête, il n’y a qu’elle, et c’est déjà beaucoup!
– Vous n’avez jamais pu serrer votre fille dans vos bras. C’est une enfant qui n’a jamais pleuré, qui n’avait pas besoin de vous. Vous… vous êtes une mère qui n’a jamais eu d’enfant.
– Je ne veux pas que ce monde l’abîme.
Culpabilisant qu’aucun de nous ne profite de cet après-midi, je tire fort sur ma cigarette comme si la toxicité de la fumée permettrait à mon esprit d’embrouiller toutes ses idées.