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Critiques de Mahmud Nasimi (66)
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Un Afghan à Paris

Beaucoup d’écrivains algériens, libanais ou marocains choisissent d’écrire en français. Ce n’est pas leur langue maternelle, mais elle est très présente dans l’enseignement de leur pays. Tout autre est le cas de notre auteur, comme le souligne la préface d’Ayyam Sureau qui forme les demandeurs d'asile aux subtilités du français. Cette ancienne de l'Unesco explique que la langue maternelle de l’auteur est le dari, variété de persan parlé en Afghanistan, pays que l’auteur a quitté en 2013. Réfugié en France en 2017 après un long parcours dont il ne dit rien dans son récit, Mahmud Nasimi est passé par une série de pays, y compris la Belgique. Quand il arrive en France, il ne connait personne et ne parle pas un mot de français. Il se promène au Père Lachaise et découvre les tombes des grands écrivains. Lui qui à Kaboul n’aimait pas lire, dit apprendre le français au contact de Balzac, puis de Proust, d’Apollinaire, d’Eluard, de Baudelaire, de Maupassant, de Brassens, de Brel,.. Pendant la journée, il étudie les conjugaisons dans un centre, et le soir, il recopie les phrases des écrivains et étudie la signification de leurs mots. «J’aime ma patrie, je l’aime infiniment... j’aime aussi la Belgique car elle a donné naissance à Jacques Brel, elle m’a offert ma première famille européenne... Mon rêve est d’aller aux Marquises pour me rendre sur la tombe du grand Jacques Brel... Il avait un amour immense pour les gens... sa voix extraordinaire agrémente mes journées et accompagnent mes nuits de solitude... Jacques ! Je te salue er je t’aime profondément... Tu seras toujours présent dans ma vie».



Et il ajoute «Chaque fois que tu vois une tombe, n’oublie pas de prier, car un jour tu seras là et les gens passeront en te saluant».



L’auteur aime aussi passionnément la France. Il y découvre les vignes, les plages et le camembert, mais curieusement ne parle jamais des gens rencontrés ni de ses occupations, sauf un jour où il est reçu avec d’autres réfugiés dans un monastère où l’un des moines annonce «Ce soir, nous accueillons pour trois semaines un jeune homme demandeur d’asile : bienvenue à lui». C’est peu.



Mahmud Nasimi écrit en français, dans un style poétique, et pour ceux qui l’ont aidé. Je l’ai entendu sur TV5, et il parle effectivement un français riche et fluide. Son récit parle de son pays, mais avec plus de questions que de réponses, et sans jamais employer le mot taliban: Pour les femmes, pas d’éducation, pas de droits. «Kaboul... est plongé dans la guerre depuis si longtemps que l’on ne peut plus savoir pourquoi. L’argent? Le pouvoir? La religion? Le nombre de bombes qui ont explosé dans mon pays dépasse celui des étoiles du ciel ou des grains de sable du désert... Hier, mon pays était célèbre pour ses fruits, ses tapis, son azur et ses nombreux autres trésors. Aujourd’hui, il est célèbre pour son opium... Durant mon enfance, je ne craignais rien. Le mal n’existait pas. La peur non plus. Ma mère me construisait un abri d’amour». Suit un hymne à sa mère et à toutes les mères.



Si on retranche la préface, un dessin, et les pages blanches, le récit se résume à 89 pages, est entrecoupé de petits poèmes en vers comme ceci :

«Hier encore j’étais un enfant

Heureux et insouciant».

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Un Afghan à Paris

Quel récit émouvant et quelle jolie découverte !

Je suis tombée sur ce petit livre plutôt par hasard et ce sont surtout le titre et le résumé qui m'ont fort intriguée; un migrant arrivé depuis l'Afghanistan jusqu'en France et qui a appris le français grâce aux auteurs classiques ? Une telle singularité m'a intriguée j'ai donc eu envie de lire ce récit. Et je l'ai fini presque d'une traite.

Je ne m'attendais pas à une telle claque. L'auteur, Mahmud Nasimi, nous raconte son histoire, et avant toute chose ce qui m'a abasourdie c'est que les mots que j'avais sous les yeux étaient les siens. C'est à dire que ce n'était pas une traduction, mais bel et bien ses mots à lui ! En français. Et avec cet élément mon admiration était déjà acquise. Il est arrivé en France il y a 4 ans, sans connaitre un mot de la langue, et aujourd'hui il nous offre un récit écrit dans un français non seulement parfait, mais doux, léger et poétique. Sa plume m'a énormément émue.

Mais revenons au récit en lui même, Mahmud Nasiri décide de nous raconter son parcours mais pas de façon linéaire ou chronologique, il va nous raconter par petite touche successive, comme une peinture. Au rythme de souvenirs, d'anecdotes, de retours en arrière, il peint la toile de son beau et terrible parcours. Tantôt il nous amène en Afghanistan où il nous fait ressentir la vivacité de son amour pour sa mère, sa fiancée, sa culture abandonnée, tantôt il nous décrit les affres de son arrivée en France, la solitude, la faim, le rejet, le sentiment d'être invisible… C'est d'ailleurs ces descriptions du quotidien des migrants qui furent les plus difficiles à lire... On a peine à croire que des êtres humains puissent être traités ainsi quand la seule chose qu'ils cherchent c'est vivre décemment.

D'ailleurs Mahmud Nasiri, malgré ces terribles conditions, va garder espoir et courage et ce qui sera le tournant de son périple c'est le jour où il découvrira les tombes d'illustres inconnus au Père Lachaise : Balzac, Maupassant, Proust… Et c'est à travers eux que Nasiri va tomber amoureux de la France et du français. Il nous décrira comment cet amour est né et ce qu'il a provoqué en lui. Comment il a passé des heures à apprendre et à lire.

Mahmud Nasiri nous raconte tout cela et aussi beaucoup d'autres anecdotes et moments marquants de sa vie, qui auront jalonnés son parcours, le tout servi dans une plume poétique et si belle qu'elle en force l'admiration.

Un plaidoyer à l'humanisme, à la tolérance et au courage et à la littérature ! Un livre à lire absolument !
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Un Afghan à Paris

Il ne savait pas écrire, il ne savait pas parler français. Ces pieds ont parcouru des kilomètres et pourtant ce n'est pas de cela dont il va nous parler. Il va nous transmettre cette brise d'Eldorado qui souffle en lui, il va nous offrir des poèmes, il va nous parler de la vie sans qu'on ne s'apitoie, il va nous partager son optimisme, sa force en quelques mots, ce livre est un petit bijou. Une leçon de vie.
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De loin j'aperçois mon pays

J'ai acheté ce livre il y a plus d'un mois. L'auteure étant la fille d'une amie, j'ai promis de le chroniquer ici, sur Babelio. Eh bien, je veux bien croire que l'art est difficile, mais je trouve que la « critique » (je n'aime pas ce mot) l'est tout autant : Qui suis-je, moi, pour commenter l'oeuvre d'une jeune auteure ? J'ai peur de la décevoir, de la blesser, alors que j'ai tant envie de l'encourager.... Mais j'ai promis de faire un commentaire en toute sincérité. Donc...



Voici le témoignage de Mahmud Nasimi. Témoignage précieusement recueilli en anglais, traduit et retranscrit par Anabelle Rihoux. Ils se sont rencontrés, si j'ai bien compris, lors d'une soirée entre amis et, bien que n'étant pas d'un naturel très bavard, Mahmud s'est petit à petit confié à elle.



Ce livre commence comme un récit : « Je suis né en 1987 à Jabalsaraj, dans la province de Parwan, ... » et le second paragraphe entre immédiatement dans le vif du sujet : « Un triste jour de début avril 2013, je suis pourtant obligé de quitter précipitamment mon pays ».

C'est donc le récit d'un exil, d'une traversée ayant pour point de départ l'Afghanistan et pour point d'arrivée la Belgique, en passant par l'Iran, la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l'Autriche et l'Allemagne. Un exil de plus de deux ans, parcouru d'embûches, d'arnaques, de trahisons, de violences et d'humiliations mais aussi, et heureusement, de compassion, d'entraide, de solidarité et d'amitié.



C'est la première fois que je lis le témoignage d'un candidat à l'asile. Et, en tant qu'ancienne accueillante de migrants sous mon toit, j'ai été scotchée. Pas tout de suite, car il m'a fallu du temps pour ne plus m'agacer contre Mahmud que je trouvais trop gâté et un peu égoïste, et contre l'écriture (qui oscille entre style littéraire, poétique et langage commun) et l'orthographe. Mais j'ai fini par m'attacher au récit même et à Mahmud qui, au fil des pages, se transforme, par un très beau travail de résilience, en homme réfléchi et plus altruiste.



Bref, j'ai bien aimé ce témoignage, parfois drôle "malgré lui", parfois poignant, mais toujours émouvant et surtout quasi-unique à ma connaissance en tant que témoignage de migrant récent. Je reste cependant un peu sur ma faim car j'aurais voulu en savoir plus sur ce qui a décidé Mahmud à partir et surtout, j'aurais apprécié un épilogue qui me donne la vision de l'auteure et des nouvelles de ce qu'est devenu son protégé... Mais peut-être, enfin c'est mon espoir, dans une seconde édition ?

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Un Afghan à Paris

Quatre ans après avoir fui l’Afghanistan, Mahmud Nasimi est seul, démuni, sans parler le moindre mot de français. Il passe le plus clair de son temps à déambuler dans les rues de Paris.

Lorsqu’il se retrouve par hasard au cimetière du Père Lachaise, devant le buste de Balzac, il est loin de se douter qu’il vient de trouver un sens à sa triste vie de réfugié.

En apprenant qu’il vient de découvrir l’un des auteurs majeurs de la littérature française, l’auteur va consacrer ses journées à lire.

Parallèlement aux cours qu’il suit, Mahmud Nasimi apprend le français en lisant les plus grands écrivains, leurs œuvres, leurs poèmes, en apprenant certaines de leurs phrases par cœur.

Balzac est sa première et plus belle découverte littéraire.

« Cela m’a bouleversé comment cet homme qui est mort il y a plus d’un siècle, est encore vivant dans la conversation, dans le cœur, dans l’esprit des gens et dans le monde entier. Donc, à partir de ce moment-là, c’était Balzac qui me parlait, qui me faisait signe. Proust est là, Apollinaire est là, Nerval est là. Et à partir de ce moment-là, j’ai commencé à découvrir tous ces grands hommes qui ont changé ma vie. »

J’aurais entièrement adhéré à cette histoire s’il s’était agi d’un roman, mais là, je lis une autobiographie et forcément je me pose des questions.

Comment peut-on apprendre une langue dont on ignore tout et comprendre Balzac, Proust et Apollinaire ?

Je salue le courage des migrants, je fais partie des personnes sensibles à leur misère. Je suis convaincue qu’un pays tel que la France se doit de les aider dans la mesure du possible.

Pour ces raisons, j’ai aimé ce texte, mais son manque de crédibilité m’a gênée.

Je remercie Babelio et les Editions du Palais pour l’envoi de ce livre dans le cadre d’une opération Masse Critique.



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Un Afghan à Paris

Ce livre est tout simplement une bouffée d'air frais, inspirant et une ode à la France, à Paris et surtout à la langue française que l'auteur a appris dans un temps record. Le style est simple mais poétique. J'ai aimé les passages sur les écrivains français et son rapport particulier aux cimetières. Chaque chapitre est clôturé par un poème et j'ai trouvé ça vraiment original.



Pour survivre l'auteur fuit son pays à 26 ans et arrive en France où il ne connait personne, il se sent seul et se confronte à la pauvreté, à l'indifférence et à la complexité de la paperasserie et des institutions françaises. Bien que la vie ne soit pas un long fleuve tranquille pour lui, il ne se dépare pas de son enthousiasme et de son goût de l'autre, sa soif de connaissance et son amour pour ce pays de culture qu'est la France.



Il va beaucoup lire lui qui n'aimait pas l'école dans son pays, il va se nourrir de ses lectures et y retrouver du réconfort et un espace de liberté qui vont l'aider à aller de l'avant et supporter sa condition peu enviable de réfugié. Il déplore ce qu'est devenu son pays, l'obscurantisme, le fanatisme et la condition des femmes là-bas. Il est parfois nostalgique mais le triste constat de ce que vit son pays le pousse dans les bras de sa terre d'asile et la liberté qu'elle lui procure.



Dans ce récit il nous rends compte des difficultés de l'exil mais sans jamais se plaindre ni se décourager. Il est optimiste et combatif en permanence c'est un vrai exemple, une leçon de vie pour nous qui sommes tellement habitués à tout avoir facilement, comme une évidence, que nous ne nous rendons même plus compte de la chance inouïe que nous avons d'habiter dans ce beau pays qu'est la France. Il nous conte l'urgence constante pour lui de trouver un toit, à manger, à se vêtir, à obtenir des papiers, les humiliations diverses, on en apprends aussi sur les passeurs et la traversée de la Méditerranée à bord d'un minuscule bateau de pêche.



Les flash-back, les poèmes et ses aventures en France forment un tout agréable à lire, émouvant et original qui donne à réfléchir tant sur les migrants, que sur la France et l'accueil qui y est fait. On y trouve des valeurs essentielles comme l'empathie, l'amitié (il va vivre avec un ami qui est son contraire et s'attacher à un vieillard qui va prendre la place d'un père/grand-père), la soif de culture, la combativité et la patience. L'auteur est plus français que certains français et fait honneur à la France, il est digne et courageux et je garderais un très bon souvenir de ce livre. Je vais d'ailleurs guetter les prochains livres de cet auteur qui gagne à être connu et reconnu.



Merci à Marie P. en Bretagne qui me l'a fait découvrir et à qui je dois l'envie de reprendre ce blog trop longtemps laissé de côté. Il y a parfois des rencontres qui vous poussent à reprendre courage et c'est un beau cadeau que vous fait la vie.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Un Afghan à Paris

Partagée entre admiration- pour l'exploit relaté- et incrédulité - pour le temps consacré à la démarche inhabituelle- la formatrice en FLE que je suis ne va cependant pas bouder cet essai qui mérite d'exister. Notre langue, si belle, si riche, mais si complexe, mérite bien qu'on puisse se flatter de l'avoir apprivoisée de façon singulière.

J'ai eu plusieurs "élèves" afghans et je ne peux que vanter leur pugnacité et leurs aptitudes souvent étonnantes.
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Un Afghan à Paris

Il est difficile de résumer en quelques mots ce petit livre qui est un concentré de souffrance, de nostalgie mais également de beaux souvenirs, de volonté et aussi de bonheur.

Mahmud Nasimi a fuit son beau pays, l’Afghanistan, en guerre et se retrouve seul en France, sans parler un mot de français ou presque. Il va connaître toutes les épreuves épuisantes et désespérantes des réfugiés déracinés et souvent livrés à eux mêmes. Pourtant, au fil de ses errances, il va découvrir Paris, aimer cette ville qu’il va faire sienne, et c’est au hasard d’une visite au cimetière du Père Lachaise, qu’il va rencontrer les grands auteurs et tomber amoureux de la littérature.

Trois ans après son arrivée, il écrit ce roman qui est une perle de poésie et de douceur. À lire, absolument tant il nous offre un beau moment de lecture et une leçon de vie que l’on n’oublie pas.
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Un Afghan à Paris

Un petit bijou ! Un livre d'une sincérité, d'une humanité très touchante. Je l'ai lu avec les larmes aux yeux et le sourire tout à la fois. Une ôde aux livres, à Paris, à la France.

Mahmud Nasimi nous livre son récit poignant de son arrivée en France en 2017 après avoir fuit du jour au lendemain l'Afghanistan en 2013.

A Paris, il essaie d'obtenir son statut de réfugié, la solitude est béante dans son cœur. Il a besoin de parler, de sourire. Et par dessus tout il a besoin d'y croire, de garder espoir en cette vie. Alors, au cours de ses déambulations dans un Paris qui ne le voit pas, lui le sans-papier, le sans-domicile, le sans-sous, il entre dans un cimetière et fait connaissance avec les grands noms de la littérature et de la chanson. D'Honoré de Balzac à Gainsbourg, de Baudelaire à Jacques Brel, il est fasciné. C'est ainsi qu'il apprendra la langue française et plongera tout entier dans les livres. Cette langue qui n'est pas la sienne, il l'utilise de façon si poétique, si simplement belle pour nous parler de lui, de l'amitié, de l'amour, de sa mère, de la misère, des livres, des mots.

C'est un incroyable livre en réalité et Mahmud est une incroyable personne.

Je vous invite grandement à lire ces 110 pages pour faire sa connaissance !

Pour ma part, je vais me procurer également son récit co-écrit avec Annabelle Rihoux, De loin j'aperçois mon pays.
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Un Afghan à Paris

Comme krzysvanco, j’ai reçu ce livre à la tombola du dernier pique-nique Babelio de Bruxelles et dois en remercier le Club Richelieu. Deuxième lecteur, deuxième avis. Peut-être y en aura-t-il encore d’autres. Qui sait ?





Après le Persan de Montesquieu voilà qu’arrive à Paris un Afghan. Réfugié parmi tant d’autres, il se distingue de ses compagnons d’infortune par son amour pour la littérature française (et Jacques Brel ; il est passé par la Belgique). C’est elle qui le sauve. Et par elle, il apprend la langue de son pays d’adoption, dans laquelle il en vient à écrire.



Le régime des ayatollahs nous fait oublier le goût des Iraniens pour la poésie ; peut-être les guerres intestines qui ravagent l’Afghanistan depuis des décennies nous cachent-elles que là aussi les gens en sont épris. Toutefois, même si la tournure d’esprit est là, je doute que l’auteur manie suffisamment le français pour être seul responsable de ce texte. Je tends à penser que les quelques poèmes insérés dans le récit sont bien de lui mais qu’il a bénéficié d’un peu d’aide pour les tournures plus raffinées des autres pages (d’ailleurs, plusieurs personnes sont remerciées en fin d’ouvrage pour leur assistance). Mais quand bien même j’aurais raison sur ce point, je ne lui jetterais pas la pierre ; il est des célébrités de chez nous qui n’écrivent pas une ligne de leur autobiographie.



C’est un livre très poétiques et même si on lit entre les lignes que le voyage a été une terrible épreuve et que la vie est dure une fois arrivé à destination, ce n’est pas le propos. L’auteur a fait le choix de l’optimisme et garde une foi dans l’avenir qui semble inébranlable. De son pays, il ne nous livre que des souvenirs heureux (cahiers d’écolier exceptés), comme si la paix y avait régné jusqu’au moment où il a dû le fuir, pour une raison non précisée, en 2013. Né en 1987, il a pourtant vécu la fin de l’occupation soviétique, la guerre civile qui a suivi et la prise de pouvoir des Talibans. Le paradis perdu que nous faisons de notre enfance résiste décidemment à bien des choses ! D’autant plus aisément, sans doute, que le présent est difficile. Si difficile qu’à ceux restés au pays les réfugiés comme Mahmud Nasimi mentent, non pour paraître avoir réussi, mais juste pour ne pas faire pleurer leur mère.

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Un Afghan à Paris

Ce livre est une vraie leçon de vie et d'optimisme, les chapitres sont inégaux cependant, on assiste à un éloge sans fin de la vie , de Paris, de la France, certaines tournures de phrases sonnent faux pour être authentiques et on devine la plume d'un autre tant la complaisance se fait sentir par l'abondance de mots et de métaphores de genre merveilleux, certains passages en sont bourrés et les rendent interminables : cela enlève de l'authenticité au récit, j'espérait quelque chose de plus fort, de plus brutal, quelques mots aussi pour les compatriotes émigrés, les autres, tous les autres invisibles au vu de ce que l'auteur a enduré, mais certaines pages sont tellement guimauvées et trempées dans le miel qu'à l'instar de certaines pâtisseries orientales elle peuvent en être écœurantes, trop incroyables pour être vraies et surtout pour être véritablement authentiques. Les nombreux remerciements en fin d'ouvrage ne font malheureusement que corroborer ce sentiment.

Ceci étant posé, il reste de vrais pages remplies d'humanité, on devine que l'auteur, malgré les souffrances associées à son périple et à son exil a aussi eu énormément de chance et a fait les bonnes rencontres, les pages sur Paris, ses cimetières, sur l'enfance, l'épisode de l'anniversaire et l'amitié sont mes préférées, pour les autres trop de guimauve et de mots enjoliveurs procurent de l'ennui malgré le court format de ce récit qui n'a pas la valeur d'un témoignage, mais qu'il fait bon lire pour se rappeler les belles valeurs de la France et les qualités humaines à ne jamais négliger dans nos vies.
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Un Afghan à Paris

Un livre témoignage qui laissera une trace dans la littérature française, je l'espère...

Mahmud Nasimi, l'auteur, jeune Afghan demandeur d'asile, raconte sa rencontre avec la France et avec les livres. Il dit aussi tout ce qu'il a quitté et qui lui manque, la misère à laquelle il est confronté, et le tout sans jamais se plaindre.

Un livre émouvant de vérité, au style un peu naïf mais si sincère qu'il prend aux tripes.

On ne peut qu'être admiratif devant la prouesse d'apprentissage de notre langue si difficile et si différente.

Nous devrions tous prendre le temps de lire ce livre, car l'auteur le mérite, vraiment.
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Un Afghan à Paris

Mahmud Nasimi je l'ai découvert au travers d'un podcast de la grand librairie. La voix de cet homme, ses efforts en français, et puis son histoire m'ont touché.



On pense à tort que l'on va être plongé dans le récit de la fuite de Mahmud du pays où il est né et à grandi, que l'on aura une foule de détails concernant cette fuite mais non. C'est de la reconnaissance, de l'amour et de la poésie qui nous est offert.



C'est au cimetière du Père Lachaise que Mahmud, en se promenant, va découvrir la tombe de Balzac, Proust, Gainsbourg, etc. Alors il sera intrigué et il va "interroger internet" comme il aime le dire. C'est ainsi qu'il va découvrir la richesse littéraire et culturelle de la France, de la francophonie au sens large puisque Brel va le toucher particulièrement.



Mahmud, nous conte brièvement son arrivée en Europe puis en France, et il nous offre l'amour qu'il voue à son pays, l'Afghanistan, à sa mère, sa grand-mère mais aussi la violence de son oncle...

Il partage également son sentiment vis à vis des ses colocataires, dont un vieil homme qui va particulièrement le toucher lors de son séjour au sein d'une communauté de religieux.

Ce récit est très poétique, touchant et donne une autre saveur aux relents de racisme actuels avec les émeutes en France. Mahmud est l'exemple parfait de l'intégration demandée aux étrangers qui arrivent en Europe. C'est un pays en guerre, un pays volé à son cœur d'Afghan qu'il quitte. Il y laisse sa famille, ses rêves, ses souvenirs et il devient, par ses efforts d'intégration, l'enfant adoptif de la France. Et ce, afin de trouver une vie meilleure, un avenir plus rassurant et puis la liberté de parole, l'émancipation.



Je ne peut clôturer cette chronique sans vous partager quelques extraits qui m'ont touché :



- C'est Paris qui m'a donné envie d'écrire, avec ses cimetières, ses richesses à chaque coin de rue, Paris où l'on peut admirer l'ondulation du drapeau tricolore sous l'Arc de Triomphe, respirer l'air frais au Jardin des Plantes, se balader sous la pluie avenue de l'Opéra, prendre un verre au café des Editeurs, carrefour de l'Odéon.



- La littérature, qui n'existait pas dans ma vie, est venue rompre ma solitude, elle prend par la main pour m'accompagner chaque jour jusqu'à la fin du voyage.





- L'enfance est une histoire qui remonte à la surface à tout instant de la vie.



- Il est vrai que les nuages assombrissent régulièrement mon ciel. mais quand j'ouvre un livre, un rayon de soleil illumine mon cœur.


Lien : https://lesmotsricochent.blo..
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Un Afghan à Paris

Presque tout é été dit dans les autres critiques mais je laisse une petite trace quand même.

J'ai lu les deux livres de cet auteur coup sur coup et j'ai adoré son style d'écriture.

Dans ce livre rapide à lire mais pour autant très poignant, il est question de l'exil de l'auteur de l'Afghanistan à Paris.

Il narre ses souffrances, ses regrets, sa nostalgie , le manque des siens.



A lire

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Chant de la mélancolie

reçu ce livre dans le cadre de Masse Critique, je remercie babelio pour cet envoi, ainsi que les Editions du Palais.

de ce livre j'attendais un certain éclairage, mais j'ai été déroutée par la construction du récit.

et très rapidement je me suis dit que j'aurais peut-être dû lire avant "Un Afghan à Paris".

la première partie du (court) récit est plein des souvenirs heureux de la petite enfance avec une grand-mère aimante et sage souvent évoquée. l'Afghanistan qu'il décrit est à des années-lumière des images que nous offrent les reportages. si j'ai bien compris, la famille Nasimi est aisée...

L'auteur a "rendez-vous avec l'amitié" et se rend en train à Dunkerque. saviez-vous que "Dunkerque est coruscant"? perso, j'ignorais jusqu'au mot :) merci le dico :)))

dans cette première partie tout est prétexte à se rappeler de bons souvenirs ou à s'émerveiller; pour moi, jusqu'à l'écoeurement.

puis un "rêve". p44 à 52 et je ne trouve pas les mots pour dire ce que m'inspire ce genre de texte si manichéen...

et la seconde partie est aussi sombre que la première fut inondée de lumière. le tout entrecoupé de lettres-réponses à un lecteur-admirateur inconnu.

quelques pages pour raconter un peu de la longue route de l'exil, avec tous les profiteurs au bord de la route, quand ce ne sont pas des tortionnaires...

certes il y a beaucoup de belles images, belles formules, mais elles m'ont rarement touchée. trop "littéraires" peut-être? trop de "bons sentiments"? beaucoup de citations, d'évocations d'auteurs comme Camus, Spinoza... enthousiasme de quelqu'un qui les a "connus" à l'âge adulte et dans des circonstances particulières, puisqu'il a commencé l'apprentissage du français au cimetière du Père-Lachaise.

vraiment, je crois que ce n'est pas le premier livre à lire pour comprendre le chemin de cet auteur. j'ai du mal à assembler les infos qui le présentent ( où et comment a-t-il pu suivre une formation en droit et sciences politiques en vivant dans une situation précaire? attention! je ne mets rien en doute de ce parcours extraordinaire, j'ai juste du mal à recoller les morceaux.

alors je vais aller à la bibliothèque essayer de trouver "un Afghan à Paris" ou "De loin j'aperçois mon pays"!



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Un Afghan à Paris

Encore un livre sur les migrants ? Non et oui.



Non, parce que ce texte n'est pas un récit, mais le recueil de quelques pages écrites en France, pages qui ne racontent pas explicitement le parcours d'un migrant.



Oui, parce que ce texte expose certains aspects de la vie d'un étranger demandeur d'asile dans notre pays. Cet éclairage n'est pas apporté par une description fine du quotidien, mais par l'expression de sentiments éprouvés, issus de souvenirs d'enfance ou nés de rencontres avec des Français.



Le plaisir et la surprise que procure cette lecture provient de la qualité du texte, écrit en français par un homme arrivé seulement quatre ans auparavant à Paris et ignorant alors notre langue. Si l'expression poétique révèle l'origine orientale de l'auteur, la qualité de son style ne laisse pas de surprendre et de poser question.



On sait peu de chose de Mahmud Nasimi, trop peu. Son parcours entre Kaboul et Paris peut ne pas nous être raconté, mais on aimerait savoir quel était son niveau de formation lors de son départ, comment ont été réalisés les progrès acquis dans ce domaine lors de ses quatre années de pérégrination et comment cet Afghan a-t-il pu acquérir aussi rapidement une maîtrise si remarquable de notre langue au point que nous aimerions que tous les bacheliers sachent s'exprimer comme lui.



Poésie et délicatesse, retenue et lucidité font de ce texte un agréable moment de lecture. La leçon est pour nous : une nouvelle fois, c'est un regard extérieur qui nous révèle la beauté et le pouvoir de notre langue. Cela constitue un merveilleux cadeau pour tous ceux qui ont accompagné l'auteur lors de son apprentissage et pour nous autres, lecteurs, une délicieuse leçon.



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Un Afghan à Paris

Il fallait le faire : découvrir la langue française en visitant le cimetière du Père-Lachaise. C’est ainsi que Mahmud Nasimi a commencé son aventure dans notre langue qu’il a rapidement appris à maîtriser pour nous offrir ce très beau récit de vie. Belle méditation aussi sur le douloureux parcours des migrants. L’Afghanistan possède de très beaux talents et. ce pays mérite mieux que le sort qu’il subit depuis tant d’années.
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Un Afghan à Paris

En 2013, Mahmud Nasimi fuit son pays natal, l'Afghanistan. En 2017, il arrive en France. En 2021, il publie un livre. Si ce qui se passe entre les deux premières dates est malheureusement trop courant à notre époque, l'épisode suivant est assez inhabituel. En déchiffrant les noms des défunts du cimetière du Père Lachaise, Mahmud Nasimi découvre la langue française !

Son livre ne nous raconte pas toute son aventure, mais il donne des flashs sur quelques évènements ou des personnes. Il nous parle ainsi de son enfance, de sa mère, de sa fiancée, de son quotidien de demandeur d'asile, ballotté d'un hébergement à un autre ou confronté à la lourdeur de l'administration. Il sait aussi s'émerveiller de la beauté d'un sourire et offrir des gestes d'amitié.

Chaque chapitre se termine par un poème. Pas forcément une grande oeuvre, mais des mots touchants quand on connait le parcours de Mahmud Nasimi !
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Un Afghan à Paris

« Si les migrations n’existaient pas, comment un oiseau pourrait-il voyager du nord au sud, pour charmer un petit poisson rouge de la mélodie de son chant ? »

Vous êtes-vous déjà interrogé sur ce que vous seriez si vous deviez fuir votre pays ?

Cette question me taraude, je ne parle que le français et si je devais vivre ailleurs comment ferais-je ?

La question va au-delà de la langue, il y a les us et coutumes d’un pays, du regard de ses habitants…

Mahmud Nasimi a fui Kaboul en 2013 et il est arrivé en France en 2017.

De ces quatre années, des pays traversés, des conditions et des dangers encourus, vous ne saurez rien, quelques impressions fugaces, auréolés de pudeur, il ne cherche pas la pitié ni à faire du sensationnel, juste un peu d’humanité.

A Paris, des nuits sur un banc, de foyers en familles d’accueil, pareillement vous ne saurez que les belles rencontres, pas la misère. Vous devinerez la solitude, l’absence criante de communication qui crève le cœur et écorche les yeux et les oreilles.

Sur son enfance, vous découvrirez une mère et une grand-mère aimantes pour ce petit diable qui pense plus à jouer qu’à étudier.

De cette époque il ne retient que la douceur des êtres et son inappétence pour les paysages et les livres.

A Paris, c’est l’inverse, il ressent les lieux, les observe, il engrange.

Les jours et les nuits s’enchaînent, le cœur est souvent lourd, les larmes cachées, pour offrir un sourire.

Il pénètre ce lieu magique « le cimetière du Père Lachaise » où chaque tombe porte un nom qui est un univers.

Cet univers il va l’effeuiller, se l’approprier pour en faire une matière, une sauce qui relèvera les cours de français qui lui sont dispensés dans le cadre de son intégration.

Maupassant, Hugo, Balzac et toute la cohorte de ce que notre littérature a de plus cher, lèveront le voile pour lui.

« La littérature qui n’existait pas dans ma vie, est venue rompre ma solitude, elle me prend par la main pour m’accompagner chaque jour jusqu’à la fin du voyage. Elle me fait plonger dans son univers et je la dévore par les yeux, par les oreilles et même par l’air que je respire. Elle est une fenêtre ouverte sur un paysage magnifique, elle me fait entendre le matin le chant des tourterelles, sentir à midi la caresse du soleil, voir le soir le scintillement des étoiles. Parfois même, je voyage au-dessus des nuages, je traverse les frontières…en tournant les pages. »

Il y a en filigrane, le parcours du combattant pour les demandeurs d’asile, mais jamais il ne s’appesantit sur son sort.

Ce sont pourtant des peurs, des blessures qui jalonnent et hantent ses nuits. Mais il veut, de tout son cœur, ne retenir que le positif, la possibilité d’une vie.

L’invisibilité infligée à tous ceux qui n’entrent pas dans les cases de la mouvance consumériste, est là et nous interroge sur un choix de société.

Comme l’auteur je ne m’appesantirai pas sur ce vaste sujet.

Mahmud Nasimi a fait sienne notre langue, il a écrit ce livre en français, c’est une prouesse, car il fait chanter et vibrer cette langue, pour nous cueillir dans nos émotions, nous qui lisons parce que les mots nous sont importants, essentiels et que les livres sont autant de fenêtres ouvertes sur un ailleurs salutaire.

Quel plus bel hommage que celui-ci ?

Surtout lorsqu’il est enveloppé d’une telle étole :

« S’il est un être à qui vous voulez dire que vous l’aimez, à qui vous voulez pardonner, que vous voulez revoir ou que vous voulez aider, n’attendez plus car demain n’est pas une promesse ! »

Toute traversée du désert a besoin d’une étoile, Mahmud Nasimi en est une !

Bravo.

©Chantal Lafon


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Un Afghan à Paris

Mahmud arrive en France après avoir fui l’Afghanistan. À son arrivée, il ne parlait pas un mot de français. Il a appris à dompter cette langue et l’en a fait sienne. C’est dans cette écriture parfaitement maîtrisée que Mahmud Nasimi nous raconte son histoire. Un récit empreint de bienveillance et d’espoir, regorgeant de poésie. Une très belle lecture qui me donne envie d’aller à la rencontre de son auteur.
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