AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.54/5 (sur 70 notes)

Nationalité : Suède
Né(e) : 1965
Biographie :

Malin Lindroth vit sur la côte sud ouest de la Suède.

Son premier recueil de poésie fut publié en 1985, elle a publié ensuite plusieurs livres de poésie, des nouvelles et des romans. L'un d'eux "Nightwach" a été traduit en anglais, en allemand et en hollandais. Elle écrit également pour le théâtre.



Source : www.tsr.ch
Ajouter des informations
Bibliographie de Malin Lindroth   (3)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Parfois, je me dis que je suis certainement douée pour mourir. Je le pense vraiment. Je crois que c'est un talent que j'ai. Pas parce que j'ai hâte que ça finisse. J'aime cette vie et je ne suis pas attirée par la mort. En revanche, je crois que celles qui vivent comme moi, avec une longue expérience de la solitude, sont douées pour le lâcher-prise. Il y a des pensées qu'on ne peut pas écarter en tant que vieille fille. L'une d'entre elle est le fait qu'on est la seule propriétaire de sa vie. J'y ai tellement pensé et avec une telle intensité que j'ai fini par faire la paix avec cette constatation extrême : un jour, je m'en irai aussi seule que je suis venue. (page 72)
Commenter  J’apprécie          50
Il y a une cinquantaine d'années, l'expression vieille fille était censée effrayer les jeunes femmes. "Fais attention, sinon tu vas finir vieille fille !" Aujourd'hui, je rêve d'une vieille fille qui sorte du placard de la honte, qui cultive sa position et qui devienne la propriétaire de son histoire.

"Mais ne t'inquiète pas, ma chérie ! Personne ne voudra jamais sortir avec toi !" Ces mots se sont incrustés en moi à jamais. Comme les balles qui avaient perforé mon cerveau meurtri, ils se sont logés dans une zone trop sensible pour qu'on puisse pratiquer une opération et les retirer. J'aurais dû éclater en sanglots, réagir, me précipiter hors de la pièce mais cette attaque a été paralysante. La seule chose que je pouvais faire était de les accepter et de les intégrer à ce que je pensais déjà de moi.

Depuis 1988, je suis tombé amoureuse quinze fois. Et tous ces hommes ont refusé mes avances. Alors que, moi, je n'ai refusé celles de personne. Je n'en ai jamais eu l'occasion.

Quand j'étais petite, je souffrais d'une timidité maladive. J'étais tellement repliée sur moi-même qu'il m'arrivait d'avoir du mal à mener une discussion ordinaire. J'avais une soif terrible de m'exprimer mais la langue était rarement de mon côté. Les mots me semblaient inutilisables, abîmés, incapables de passer l'intervalle entre moi et les autres.

Parfois, je me dis que je suis certainement douée pour mourir. Je le pense vraiment. Je crois que c'est un talent que j'ai. Pas parce que j'ai hâte que ça se finisse. J'aime cette vie et je ne suis pas attirée par la mort. En revanche, je crois que celles qui vivent comme moi, avec une longue expérience de la solitude, sont douées pour le lâcher-prise. Il y a des pensées qu'on ne peut pas écarter en tant que vielle fille. L'une d'entre elle est le fait qu'on est la seule propriétaire de sa vie. J'y ai tellement pensé et avec une telle intensité que j'ai fini par faire la paix avec cette constatation extrême : un jour, je m'en irai aussi seule que je suis venue.

Et, au bout de quatre ans, lorsque j'ai mis fin à notre relation et que j'ai quitté le quartier de Högsbohöjd pour m'installer dans Stockholmsgatan, c'était avec le sentiment que la grande aventure amoureuse se trouvait devant moi. Et, d'une certaine façon, j'avais raison. Simplement, je n'avais pas compris que je la vivrais seule.
Commenter  J’apprécie          30
Le cliché veut que l'homme seul vive "isolé dans un monde qu'il considère comme conspirationniste" et qu'il habite "dans un deux-pièces spartiate". La femme seule est au contraire une proie facile, quelqu'un qui mène une vie "discrète" et non "isolée" et qui préfère "ses chiens et ses chats" aux jeux vidéo. Un homme seul, c'est un cow-boy, un grand artiste, un célibataire aimant faire la fête - tous les rôles culturellement ou physiquement virils - mais, avant tout, il est une menace sexuelle (un pédophile, un violeur, un exhibitionniste potentiel) au sujet duquel on met en garde les enfants et les femmes. Mais jamais il n'est dépossédé de sa sexualité. Ce qui est souvent le cas des femmes telles que moi.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai noué des liens étroits avec le mot "non". Je le connais comme on connaît le quartier de son enfance. je l'ai entendu tant de fois, sur tellement de tons, dans tellement de contextes qu'il est devenu presque une partie de moi-même.
Commenter  J’apprécie          30
On trouvait que c'était une idiote. Une grande idiote qui n'avait qu'à s'en prendre à elle-même. Il faut avoir conscience de qui on est et savoir rester à sa place. C'était bien avant que je comprenne jusqu'où un être humain est capable d'aller... jusqu'où une fille peut dégringoler pour se sentir... oui, aimée. Je veux dire... on veut être avec quelqu'un. Rien à dire là-dessus. C'est tout à fait normal. Et parfois on fait des trucs... complètement débiles... pour accrocher quelqu'un. D'une certaine manière, on était pareilles. Elle et moi.
Commenter  J’apprécie          20
Les madones et les putains, on les connaît. La question est donc de savoir
où se situe la vieille fille. Je propose qu’elle ait sa place, elle aussi, dans le
complexe freudien. Pour moi, elle se trouve pile entre l’une et l’autre. Elle
fusionne leurs deux ombres pour devenir l’objet archétypal de la misogynie.
Pas pute. Pas chaste. Juste imbaisable.
Quand on parle de « vieille fille », beaucoup pensent aussitôt à une femme
menant son existence séparée de celle des hommes, comme dans une
réserve naturelle. Mais une vieille fille n’est pas une dissidente, ni
quelqu’un qui tourne le dos au patriarcat. C’est souvent elle qui paie le prix
fort pour essayer de faire partie d’un système qui ne lui accorde aucune
valeur. Elle est perçue comme impropre pour le rôle de l’épouse, de la
petite amie, de l’amante ou de la mère. Ne reste plus qu’à devenir une
troisième sorte de femme : l’amie, la mécène, la secrétaire et/ou la bonne.
Si l’on en revient à l’histoire de la vieille fille, il n’est pas étonnant de voir
un nombre important de femmes non mariées et sans enfants ayant eu du
succès dans ces différents rôles. En effet, beaucoup de vieilles filles ont
mené leur existence dans une relation de grande proximité avec un homme.
Surtout dans le monde culturel.
Commenter  J’apprécie          10
Si j’avais choisi d’être vieille fille comme on choisit d’être végane, il aurait existé à ce sujet des communautés, des T-shirts, des forums, des tote-bags et des articles que l’on se serait partagés sur les réseaux sociaux. Mais être vieille fille n’est ni un caractère ni le résultat d’un choix. Ce n’est pas non plus une maladie dont je serait injustement atteinte.
Commenter  J’apprécie          20
Le bien-être créé par une geisha se fonde sur son invisibilité.
Aucun client n’a envie de savoir qui elle est. J’ai proposé moi-même ce service et les hommes qui ont accouru appartenaient à cette espèce là. Le réconfort est si subtil. Je peux imaginer que c’est un plaisir étourdissant être accompagné d’une personne qui est constamment prête à reprendre la moindre de vos paroles, le moindre de vos soupirs pour vous rassurer et en parler. Je pense que, chez moi, cela a créé une dépendance, qui de façon désastreuse, était aussi forte que mon besoin d’être félicitée pour la dépendance que j’avais créée. La relation est condamnée à l’échec dès le moment où la geisha commence à se montrer. L’invisibilité fait partie de la nature de sa mission. À l’instant où elle enlève son maquillage blanc, où elle ôte son masque, où elle s’instal et parle de sa vie personnelle, le client exige d’être remboursé. La dynamique entre moi et de nombreux hommes a fonctionné à peu près de cette manière-là.
Commenter  J’apprécie          10
On était si proches l'un de l'autre ! Si proches ! L'un contre l'autre, dans le tunnel ! Quand les trains passaient. Je ne sais pas à quoi on pensait... Dire qu'on osait. C'était vraiment très dangereux, on risquait sa vie. Quand les trains passaient, il me tenait très fort serrée contre lui. S'il ne l'avait pas fait... s'il m'avait lâchée, j'aurais été aspirée vers les rails, c'était la mort en une demi-seconde.
C'était clair, il ne me lâcherait jamais. J'avais confiance en lui.
Il arrivait que je le mette à l'épreuve. Quand il était derrière moi et me tenait par la taille, je pouvais peser de tout mon poids et me pencher par-dessus son bras... un peu... un peu plus... encore un peu... seulement pour voir si, comme il disait, il faisait tout pour me protéger.
[...]
Celle qu'on aime, on la tient fermement. On la tient très fort. C'est prouvé.
Commenter  J’apprécie          10
Il y a une cinquantaine d’années, l’expression vieille fille était censée
effrayer les jeunes femmes. « Fais attention, sinon tu vas finir vieille
fille ! » Aujourd’hui, je rêve d’une vieille fille qui sorte du placard de la
honte, qui cultive sa position et qui devienne la propriétaire de son histoire.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Malin Lindroth (92)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur des classiques connus

Victor Hugo:

Atlantide
Notre-Dame de Paris
La mer rouge

20 questions
12672 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}