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Citations de Marc Le Piouff (23)


Danseur et chorégraphe, Marc Le Piouff, qui avait
déjà publié deux livres chez HB éditions, livre ici
un roman inspiré par la danse et son écriture. Ana
s'est fixé un objectif chimérique : faire correspondre
le mouvement des mots à celui des corps, et plus
encore, à celui d'une aventure dangereuse qui eut
lieu en Chine au milieu du siècle passé : la Longue
Marche. Ana disparue, le narrateur se retrouve
confronté au manuscrit qu'elle a laissé - seule piste,
avec les souvenirs de leur travail commun, pour
tenter de reconstituer une histoire qui tient en six
mots : Opposé, Mal, Amour, Évanouir, Neige,
Poison. Quel agencement leur donnera-t-il sens ?
Quel mouvement les dira-t-il, ou quel mouvement
diront-ils, là réside tout le mystère.
Un texte inclassable marqué, tels les corps qu'il
met en scène, par la mise en risque, le danger de
toute vraie expérience artistique.
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La peur était le plus souvent irraisonnée et Arturo savait que, pour lui, elle était salutaire. C’est elle qui lui avait fait viser juste. C’est elle aussi qui l’avait rendu vulnérable. Mais il était persuadé que c’était le prix qu’il fallait payer à l’existence. Répondre à une question, comprendre, deviner, raisonner, identifier, résoudre, signifiait sacrifier une partie de soi pour parvenir à ses fins. Chaque enquête était une mort.
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                       …, Amour : le troisième
mot, notre première journée de travail.

                               (…) Mes repères se
sont affirmés dans les pas de l'homme, nous avons
bien dansé par cette journée chaude, je tourne dou-
cement la page suivante du manuscrit, tout est là :


Basculer la tranche abandonner l'épaule je retombe sur
le ventre mon corps est une ligne de muscles des mains
jusqu'aux pieds deux points à atteindre deux villes inter-
dites droite gauche je roule sur le dos sur le ventre sur
le dos sur le ventre je me vautre dans une mousson de
mots visage témoins ciel silence plaine chemin plancher
ombre ami épaule encre regard avion enfant livre sang
peau cheveux colonne arrêt assez assez assez assez assez
asez asez asez Asie Asie Asie Asie le ventre s'est posé une
dernière bascule mon nez contre la terre le plancher
vit d'effort de transpiration et de sang dessous les doigts
déchirés j'ai du mal à marcher sans tenir allongée le
bambou sur la tempe le creux au fond du ventre une
bouche s'approche de l'autre hémisphère dans le creux
du tube une voix un souffle un murmure un cri d'oi-
seau au cou tranché un mot mouillé pénètre mon cer-
veau Yang Tseu Kiang Yang Tseu Kiang ils sont passés
par là.

p.33-35-36
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Il avait besoin de faire fonctionner son cerveau, de le confronter à nouveau à la réalité. Il avait besoin de faits, de situations bien tangibles. Il voulait arrêter de se laisser embarquer par l’ennui et le sommeil.
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On finit par se rendre compte que c’est juste de la folie et que le corps de celui ou de celle qui donne vie à cette folie n’est pas en train de pourrir sur place de tant de sentiments rentrés, mais qu’il est en train de se transformer en monstruosité et qu’il doit passer par ce stade de la décomposition pour devenir autre chose. Lorsqu’on est confronté à ce genre d’enquête, on se rend compte que l’être humain a des capacités insoupçonnables à aller au-delà de lui-même. On se rend compte aussi que cette capacité à aller si loin n’est possible que dans la douleur. Car seule la douleur qu’on accepte pour soi-même, quelle qu’en soit la forme, permet de justifier les actes de cruauté qu’on va infliger à d’autres.
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Des affaires pareilles noircissent l’âme et vieillissent le corps trop vite. On n’est jamais préparé à voir de si près la vengeance et la cruauté qu’elles engendrent. Il faut plonger dans les puanteurs de l’être humain, dans ses entrailles vivantes et grouillantes de tourments acides. On en ressort abasourdi par l’ingéniosité de l’homme à donner forme à ses angoisses intimes, à ses colères retenues.
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Quand je parle, je n’exprime qu’une succession de chiffres. Je ne pense que par équations. Avant mon… accident, les mots s’harmonisaient pour former des phrases, des images, des histoires et de la mémoire, comme n’importe qui. Aujourd’hui, les mots s’entrechoquent et il me faut les chiffres pour classer ma réalité. Je dois mesurer chaque parole, chaque temps, chaque intention. Alors, je suis présent dans l’immédiateté. Je dois aussi m’assurer que le vocabulaire que j’utilise correspond bien à ma pensée du moment. Toute conversation m’est devenue scientifique. Il me faut classer chaque moment de ma vie pour ne pas l’oublier. C’est ainsi. Je recompose mon ciel en permanence.
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qui était le plus difficile à supporter, c’était cette somnolence continuelle. Il la ressentait comme une insulte envers son corps et son esprit. Elle s’insinuait à intervalles plus ou moins grands, toujours irréguliers, mais à rythme constant. Cela ressemblait à un parfum de femme, quelque chose d’entêtant. C’était d’abord enivrant. Comme une énergie différente qui aurait ouvert un chemin inconnu.
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Penser à tout ce qu'on allait devoir faire pendant quelques jours me donnait mal à l'estomac, et je me demandais à quoi je pensais pour le suggérer. J'aurais besoin de prendre des vacances après les vacances, juste pour récupérer.
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L'arrivée d'un nouveau venu sur leur territoire expliquerait certainement une grande partie de ce qui se passe. Mais qui s'attaquerait aux deux gangs à la fois ? Ce doit être quelqu'un qui a beaucoup de muscles et d'argent pour les soutenir. Intéressant.
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Sa voisine qui préférait les femmes aux hommes pouvait cependant s’adapter aux circonstances et attirer la sympathie chez certains mâles qui, derrière une indifférence feinte, savaient apprécier la singularité de cette petite judoka américaine.
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Il est noir, alors moi, j’ai juste dit Black. C’est plus facile dans ma langue parce que son vrai nom, c’était trop compliqué à prononcer pour moi et puis j’avais autre chose à penser qu’à bien prononcer son nom. Je m’inquiétais pour toi, figure-toi.
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Le problème, c’est que lorsque la lucidité revient, vous n’êtes pas sûr de récupérer votre bien dans l’état où vous l’aviez laissé. Et la fatigue est telle que vous n’avez pas la force de vous battre contre ce qui est en train de disparaître, n’est-ce pas ?
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Rien ne reste secret bien longtemps dans un hôpital. Tout le monde parle. De tout, de rien. C’est le grand défaut du personnel soignant, vous savez. À force d’être confronté au pire, il parle de choses importantes comme si cela ne signifiait rien.
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Tout le monde meurt Arturo, pas seulement les policiers. Nous cherchons tous à résoudre les énigmes d’une vie. Nous parlons tous les jours avec la peur et elle finit par prendre des formes quotidiennes. Elle façonne chaque identité, transforme les visages en paysage
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Tout son attirail, ses bonnes intentions, sa volonté, son intuition, tout cela était resté à la porte des urgences. Il était nu comme un ver, imberbe comme au premier jour. Sa main remonta vers l’interrupteur, second choix plus commun pour tout un chacun, rien de professionnel là-dedans, mais il fallait bien qu’il se résolve à être comme tout le monde.
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Tuer un homme n’est pas anodin. Certains policiers n’avaient jamais utilisé leur arme de toute leur carrière et Brankanval, après une semaine en service actif, avait fait feu et visé juste. Riquet lui avait expliqué que sa balle avait atteint l’homme qu’ils pourchassaient avec Vandekastel, mais que, des deux balles, c’était celle provenant de l’arme de son chef qui avait été mortelle. Mais Brankanval se fichait de savoir qui avait tiré le plus juste.
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Les garçons autour d’elle la regardaient avec obscénité. Certains de leurs gestes paraissaient déplacés. Cristina ne semblait pas s’en rendre compte,elle était comme noyée dans l’ambiance, absorbée dans les rythmes de la drogue et du plaisir qui annihilaient toute lucidité.
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Les talons lui faisaient peut-être de jolies jambes, mais elle n’avait pas l’habitude d’être perchée à plus de cinq centimètres du sol. Arrivée au rez-de-chaussée, elle se rendit compte avec amusement que pour la première fois elle n’avait pensé à rien d’autre qu’à se maintenir en équilibre. Ce qui pour elle revenait à ne pas penser du tout.
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C’était une bosseuse, remarquablement intelligente, d’une simplicité désarmante et lucide sur l’effet qu’elle provoquait sur les garçons et les filles qu’elle croisait. Comment Cristina avait pu devenir son amie restait encore un mystère.
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