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3.81/5 (sur 16 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bretagne
Biographie :

Né à la fin des années 60 en Bretagne, Marc Le Piouff réside à Lille. Il a débuté sa carrière en tant que danseur contemporain. Désormais, il se consacre au développement culturel et donne des cours dans des universités de la métropole lilloise.

Marc Le Piouff a abordé l’écriture à travers des textes courts et des romans centrés sur l’intime. Une prose poétique lui permettant d’évoquer des histoires d’instants et des états d’âme. À la recherche d’un genre plus réaliste, il se lance dans le polar. Une démarche couronnée de succès puisqu’il publie dans la collection Polars en Nord Passage des Trois-Anguilles en 2014 et Regarde et meurs en 2016. Des polars noirs et oppressants, se déroulant au cœur de Lille.

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Bibliographie de Marc Le Piouff   (7)Voir plus

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Danseur et chorégraphe, Marc Le Piouff, qui avait
déjà publié deux livres chez HB éditions, livre ici
un roman inspiré par la danse et son écriture. Ana
s'est fixé un objectif chimérique : faire correspondre
le mouvement des mots à celui des corps, et plus
encore, à celui d'une aventure dangereuse qui eut
lieu en Chine au milieu du siècle passé : la Longue
Marche. Ana disparue, le narrateur se retrouve
confronté au manuscrit qu'elle a laissé - seule piste,
avec les souvenirs de leur travail commun, pour
tenter de reconstituer une histoire qui tient en six
mots : Opposé, Mal, Amour, Évanouir, Neige,
Poison. Quel agencement leur donnera-t-il sens ?
Quel mouvement les dira-t-il, ou quel mouvement
diront-ils, là réside tout le mystère.
Un texte inclassable marqué, tels les corps qu'il
met en scène, par la mise en risque, le danger de
toute vraie expérience artistique.
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                       …, Amour : le troisième
mot, notre première journée de travail.

                               (…) Mes repères se
sont affirmés dans les pas de l'homme, nous avons
bien dansé par cette journée chaude, je tourne dou-
cement la page suivante du manuscrit, tout est là :


Basculer la tranche abandonner l'épaule je retombe sur
le ventre mon corps est une ligne de muscles des mains
jusqu'aux pieds deux points à atteindre deux villes inter-
dites droite gauche je roule sur le dos sur le ventre sur
le dos sur le ventre je me vautre dans une mousson de
mots visage témoins ciel silence plaine chemin plancher
ombre ami épaule encre regard avion enfant livre sang
peau cheveux colonne arrêt assez assez assez assez assez
asez asez asez Asie Asie Asie Asie le ventre s'est posé une
dernière bascule mon nez contre la terre le plancher
vit d'effort de transpiration et de sang dessous les doigts
déchirés j'ai du mal à marcher sans tenir allongée le
bambou sur la tempe le creux au fond du ventre une
bouche s'approche de l'autre hémisphère dans le creux
du tube une voix un souffle un murmure un cri d'oi-
seau au cou tranché un mot mouillé pénètre mon cer-
veau Yang Tseu Kiang Yang Tseu Kiang ils sont passés
par là.

p.33-35-36
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La peur était le plus souvent irraisonnée et Arturo savait que, pour lui, elle était salutaire. C’est elle qui lui avait fait viser juste. C’est elle aussi qui l’avait rendu vulnérable. Mais il était persuadé que c’était le prix qu’il fallait payer à l’existence. Répondre à une question, comprendre, deviner, raisonner, identifier, résoudre, signifiait sacrifier une partie de soi pour parvenir à ses fins. Chaque enquête était une mort.
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On finit par se rendre compte que c’est juste de la folie et que le corps de celui ou de celle qui donne vie à cette folie n’est pas en train de pourrir sur place de tant de sentiments rentrés, mais qu’il est en train de se transformer en monstruosité et qu’il doit passer par ce stade de la décomposition pour devenir autre chose. Lorsqu’on est confronté à ce genre d’enquête, on se rend compte que l’être humain a des capacités insoupçonnables à aller au-delà de lui-même. On se rend compte aussi que cette capacité à aller si loin n’est possible que dans la douleur. Car seule la douleur qu’on accepte pour soi-même, quelle qu’en soit la forme, permet de justifier les actes de cruauté qu’on va infliger à d’autres.
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Quand je parle, je n’exprime qu’une succession de chiffres. Je ne pense que par équations. Avant mon… accident, les mots s’harmonisaient pour former des phrases, des images, des histoires et de la mémoire, comme n’importe qui. Aujourd’hui, les mots s’entrechoquent et il me faut les chiffres pour classer ma réalité. Je dois mesurer chaque parole, chaque temps, chaque intention. Alors, je suis présent dans l’immédiateté. Je dois aussi m’assurer que le vocabulaire que j’utilise correspond bien à ma pensée du moment. Toute conversation m’est devenue scientifique. Il me faut classer chaque moment de ma vie pour ne pas l’oublier. C’est ainsi. Je recompose mon ciel en permanence.
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Des affaires pareilles noircissent l’âme et vieillissent le corps trop vite. On n’est jamais préparé à voir de si près la vengeance et la cruauté qu’elles engendrent. Il faut plonger dans les puanteurs de l’être humain, dans ses entrailles vivantes et grouillantes de tourments acides. On en ressort abasourdi par l’ingéniosité de l’homme à donner forme à ses angoisses intimes, à ses colères retenues.
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qui était le plus difficile à supporter, c’était cette somnolence continuelle. Il la ressentait comme une insulte envers son corps et son esprit. Elle s’insinuait à intervalles plus ou moins grands, toujours irréguliers, mais à rythme constant. Cela ressemblait à un parfum de femme, quelque chose d’entêtant. C’était d’abord enivrant. Comme une énergie différente qui aurait ouvert un chemin inconnu.
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Il avait besoin de faire fonctionner son cerveau, de le confronter à nouveau à la réalité. Il avait besoin de faits, de situations bien tangibles. Il voulait arrêter de se laisser embarquer par l’ennui et le sommeil.
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Les étudiants en médecine célèbrent la fin de l’année. Parmi eux, Jenny et Cristina, deux amies majors de promotion. L’ambiance est à la fête, à l’alcool et à la luxure. Des années plus tard, alors qu’il visite la chapelle de la Catho, le lieutenant Brankanval découvre un cadavre. Le corps sans vie d’un homme, recroquevillé sur une table, un doigt coupé et déposé dans une fiole. Détail frappant : ses yeux, brûlés au formol. Pourquoi ce rituel ? Pourquoi ce lieu si symbolique ? Brankanval et Vandekastel prennent en charge l’affaire.
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Tuer un homme n’est pas anodin. Certains policiers n’avaient jamais utilisé leur arme de toute leur carrière et Brankanval, après une semaine en service actif, avait fait feu et visé juste. Riquet lui avait expliqué que sa balle avait atteint l’homme qu’ils pourchassaient avec Vandekastel, mais que, des deux balles, c’était celle provenant de l’arme de son chef qui avait été mortelle. Mais Brankanval se fichait de savoir qui avait tiré le plus juste.
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