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3.82/5 (sur 81 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Selles-sur-Cher (41) , le 30/10/1908
Mort(e) à : Paris , le 19/06/1993
Biographie :

Marcel Béalu est né le 30 octobre 1908 à Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher). Après une enfance pauvre à Saumur où il lit en autodidacte les classiques, il est de 1931 à 1945 chapelier à Montargis. Il commence à écrire. Sa femme Marguerite Kessel lui fait lire les romantiques allemands. Une rencontre fondamentale en 1937, celle de Max Jacob, qui devient son maître en littérature et l’encourage dans la voie de la simplicité des vocables, de l’élan rythmique, qui restera la sienne en poésie. À partir de 1951, Béalu devient et reste libraire à Paris. Cet indépendant n’a jamais cessé d’écrire des poèmes.
Mais on retiendra en particulier son œuvre narrative en prose comme l’une des meilleures du fantastique français contemporain. Pour Béalu (fondateur de la revue Réalités secrètes, 1955-1971), le fantastique ne se sépare pas du réel, qui est toujours insolite si l’on sait le regarder : il contient " une nuit qui est partout " ; il est onirique. Le parcours initiatique rencontre l’amour ; mais celui-ci n’est jamais un instrument de salut, et il peut perdre le Pygmalion qui crée l’araignée-femme. En revanche, la mort exerce une fascination ambiguë : irruption du néant, mais uchronie dans laquelle " vit " le mort du Journal. Récit pleins d’aisance dans la suggestion de l’horreur, de la métamorphose insensible, qu’admirent Artaud et Jean Paulhan.
Son violon d’Ingres est la peinture. Les tableaux qu’il a exposés à Paris au cours des dernières années sont le reflet fidèle de son œuvre littéraire. C’est en hommage à Jean Paulhan que Béalu avait baptisé sa libraire Le Pont Traversé.
Dans sa boutique rue de Beaune, puis dans le quartier Saint-Séverin et enfin dans une ancienne boucherie au 62, rue de Vaugirard, Béalu ne se contentait pas de vendre les livres de ses amis mais racontait volontiers mille anecdotes sur leurs auteurs. On était sûr de trouver chez lui ce qu’on ne trouvait nulle part ailleurs, les œuvres d’Armand Robin, de Lucien Becker, de Joyce Mansour et de tant d’autres. C’est qu’il en avait vu défiler du monde dans sa boutique, depuis son premier client Lacan, qui lui acheta les œuvres complètes de Shakespeare, et oublia de les lui payer.
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Source : http://www.jose-corti.fr/
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Marcel Béalu
LÉGENDE

Deux amants sont devenus des arbres
Pour avoir oublié le temps

Leurs pieds ont poussé dans la terre
Leurs bras sont devenus des branches

Toutes ces graines qui s'envolent
Ce sont leurs pensées emmêlées

La pluie ni le vent ni le gel
Ne pourront pas les séparer

Ils ne forment qu'un seul tronc
Dur et veiné comme du marbre

Et sur leurs bouches réunies
Le chèvrefeuille a fait son nid.
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D'autres deuils assombrirent mon existence, rendant chaque fois un peu plus fausse la résonance de mes plaisirs, avant le jour où je pus entendre sa voix. Tiré trop tôt du sommeil pour vaquer à mes habitudes, je m'étais enfermé dans le débarras minuscule où s'entassent mille témoins extravagants de mon passé : objets divers auxquels seul le souvenir qu'ils évoquent saurait donner un nom.
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On ne saurait taxer d'irréalité ce qui m'arrive la nuit. Ce n'est pas des rêves : mon emploi du temps m'interdit tout sommeil, ma charge est de veiller sur les choses endormies. Sitôt enfuie la débandade écervelée du personnel diurne, et closes les portes, et tirés les lourds vantaux du soir, rien ne se meut dans l'ombre que n'enregistre immédiatement mon œil aux aguets.
(p.55, "La visiteuse nocturne")
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Marcel Béalu
Le néant s'agite et crie…


Le néant s'agite et crie
Mais le miracle attendu
Depuis le début des temps
Arrive à pas de souris

Ah reste encore immobile
Un seul geste un seul regard
Le ferait s'évanouir

Il grandit grandit grandit
Il va s'abattre sur toi

Non ne te retourne pas
Tu pourrais mourir de joie


//Inédit
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Une boutique est un lieu privilégié. les gens les plus divers entrent et sortent. Quels que soient ses dimensions, son installation, l'endroit où elle se trouve, une particularité lui est commune: la porte ouverte sur la rue. (p. 9)
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Des poètes et non des moindres, ceux qui furent les "poètes de la Résistance", ont donné leur voix aux vicissitudes d'alors. Je ne me voyais pas emboucher ce clairon. Pendant qu'Aragon, Eluard, Pierre Emmanuel et d'autres se faisaient l'écho d'un patriotisme de circonstance, les porte-voix d'une renaissance barrésienne, je vivais replié, refermé sur moi-même, m'efforçant de trouver un langage exprimant non ce refus, mais, dans une époque d'anéantissement, le point où subsisterait encore un espoir de continuité, ce point secret que nulle éventualité ne peut atteindre. (p.26)
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Et qu'est le désintéressement sinon la vraie noblesse ?
(page 115)
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[...] mon invocation à la Troisième Ténèbre :
"Nuit qui écartèle les astres et te tiens debout sur nos têtes, je requiers ton pouvoir contre ce jour fade qui agite à l'horizon ses lanternes de pauvres, ses lueurs de désastre ! [...]"
No man's land (page 15)
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Ce métier de courtier en ouvrages précieux ou rares m'initiait aux fluctuations des goûts et aux vraies valeurs, ajoutant un fleuron à ma panoplie d'expériences. Il réclame une grande connaissance. Plus d'un des bougres qui l'exercent, farouches individualistes, souvent "anars" de droite ou de gauche, en savent plus sur la littérature contemporaine qu'un énarque. Les plus grands écrivains le pratiquaient avant moi, qui affectèrent ensuite de mépriser le négoce. (p.83)
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La Source, d'Edmond Haraucourt

A Gaston Béthune

Source vénérienne où vont boire les mâles !
Fissure de porphyre où frise un brun gazon,
Qui, fin comme un duvet, chaud comme une toison,
Moutonne dans un bain de senteurs animales.

Quand un homme a trempé dans tes eaux baptismales
Les désirs turgescents qui troublaient sa raison,
Il en garde à jamais la soif du cher poison
Dont s’imprégna sa peau dedans tes eaux thermales.

Ô Jouvence des cœurs ! Fontaine des plaisirs !
Abreuvoir où descend le troupeau des désirs
Pour s’y gorger d’amour, de parfum et d’extases !

Il coule de tes flancs, le nectar enchanté,
Elixir de langueur, crème de volupté…
Et pour le recueillir nos baisers sont des vases !

1348 - [p. 278]
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