Citations de Marco Pianelli (24)
Sa superbe venait de faire faillite, le front offert à la sudation et la jambe droite remuant de manière épileptique, hurlaient le langage de la trouille.
Celui qui disparaîtrait sans qu’on le retrouve jamais, celui dont on ne saurait rien, celui aussi impalpable qu’une ombre et aussi tangible que la mort, allait maintenant se retirer.
Dans le salon, Alan venait d'allumer son cigare, ses lunettes de soleil en miroir masquant son regard unique, dans son costume noir et sa chemise blanche. Ca fleurait bon l'ambiance Parrain. ET bientôt tout ça se teinterait de sang et d'os. C'était écrit et les trois prisonniers savaient tous lire.
La pluie s'acharnait, comme intentionnelle. Elle faisait payer quelqu'un. C'était en tout cas son impression. Il faisait du stop depuis l'aube. Il tombait de quoi noyer un navire. Et maintenant la nuit venait de s'emparer de l'horizon jusqu'à ses pieds.
-Je ne suis pas vraiment une anguille, major, plutôt un phacochère, faudrait pas que je reste coincé dans un terrier.
-Au moins, ça bouchera une sortie
Lander, dans son véhicule, avait élaboré un plan d'action. Ça allait être de l'équilibrisme. Faire se rencontrer deux adversaires pour en réduire le nombre et accomplir sa double mission d'un seul coup. Sur le papier c'était envisageable. Il savait très bien que sur le terrain, l'aléatoire et les hasards jouaient avec le destin. Il faisait confiance à ses réflexes en action, à son calme et à sa capacité d'adaptation. Il s'était entraîné longtemps et régulièrement, jusqu'à ce que son corps et son esprit réagissent mécaniquement dans de telles circonstances. Mais lors d'un ballet en enfer, les chorégraphies s'improvisent, il le savait aussi.
"Mais on ne contraint pas des loups sans les briser chaque jour. La muselière ne suffit pas. Il faut leur raboter les crocs quotidiennement, les affamer, les chasser."
La décadence des plus grandes civilisations s'enracinait dans leur grandeur, quand la faiblesse en leur sein les y prédestinait.
Arrivé à la porte d'entrée du bâtiment, il regarda à nouveau sa montre. Le bus devait être au bout de la rue. Encore trente secondes. Il entrouvrit et constata que c'était bien le cas. Il compta dans sa tête, et sortit au moment où celui-ci passait. Les flics en planque n'auraient rien vu, rien entendu. On conclurait à un suicide
Une seule fois pourtant la récalcitrante était sortie du script. C'était le problème avec les starlettes... Elle avait répondu selon le scénario : la jeunesse, l'emportement, son engagement politique, sa guerre contre la société de consommation et autres conneries compréhensibles du quidam moyen. Puis elle avait ajouté : aujourd'hui je prends les hommes tels qu'ils sont et les lois telles qu'elles peuvent être.
Tu me fatigues parfois... Soit t'es une lumière, soit t'es un abat-jour, c'est très déstabilisant.
Ben, je suis pas très malin, mais je ne suis pas tout à fait con non plus, conclut-il avec un clin d'œil.
Paco attendait. Immobile. En agneau expiatoire. L'autre était trop sûr de sa suprématie. Trop alcoolisé aussi pour réfléchir. Il devait penser que sa victime était pétrifiée. Ce serait vite terminé.
Le morceau guillotiné tomba à ses pieds et une ejaculation de sang se répandit en éventail sur le sol. La surprise avait pris de vitesse la douleur. L homme qui ne mourrait pas venait de se priver de son arme favorite et absolue. Il pressa ses mains à cet endroit maintenant vide.
Pour combattre les démons, on gagne à faire appel au diable.
[...] Pour arrêter un homme tel que lui, il faudrait le tuer …
[...] — T’es vraiment arrivé ici par hasard, ou tu bosses pour la concurrence ? Ou pour la police ? Ou je ne sais pas, moi, pour les services secrets ?
[...] Ça racontait l’histoire d’un étranger de passage qui provoquait la chute de la puissance en place. [...] Était-il d’origine biblique, ou simplement issu d’un western ?
[...] Ça fleurait bon l’ambiance Parrain. Et bientôt tout ça se teinterait de sang et d’os.
[...] - Je reprends une enquête avec cinq ans de retard. Ça va me demander de l’imagination et à toi de l’indulgence. Et tant que tu ne me donnes pas l’ordre d’arrêter, je continue.