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Critiques de Maria Candea (23)
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Le français est à nous !

Un grand merci à Net Galley et aux deux autrices pour ce bijou !

Deux autrices (qui d’ailleurs nous expliquent l’origine de ce mot) passionnantes et passionnées, deux maîtresses de conférences qui sont spécialisées dans la langue mais qui ont su écrire (très bien) un ouvrage simple que tout un chacun peut lire/dévorer, s’il est amoureux de la langue française.

Le texte est concis mais très complet et comprend l’Histoire de la langue, l’Histoire tout court, une réflexion sur la définition de la langue, sur la faute, la francophonie, les débats qu’ont suscités notre belle langue, la révolution numérique…

Un ouvrage fascinant qui nous pousse parfois dans nos retranchements (de façon très saine) et qui partage avec nous cet amour de la langue.

Un livre à lire de toute urgence !
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Le français est à nous !

Les deux autrices, spécialistes de la langue Française, en délivrent l’histoire, la géographie, l’évolution, ses aspects sociaux et politiques de manière très documentée et très claire. Elles tentent, avec de nombreux exemples de prôner une grande tolérance sur ses évolutions, souvent jugées déplorables par des puristes souhaitant la figer sous des aspects élitistes qu’ils maîtrisent. Les membres éminents de notre académie Française en prennent pour leur grade, car leur dictionnaire très en retard par rapport aux autres est insignifiant et rétrograde. Très beau panorama de toutes les problématiques langagières.
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Le français est à nous !

Cela fait longtemps que je dois vous chroniquer cet essai reçu via la plate-forme NetGalley. Peu avant sa sortie en avril de cette année, j’avais déjà repéré ce bouquin quand son éditeur La Découverte en faisait la promotion sur Twitter. La linguistique ainsi que l’histoire et l’évolution de la langue française ont en effet toujours attisé ma curiosité et le titre « Le français est à nous ! Petit manuel d’émancipation linguistique » ne pouvait que m’intéresser ! Respectivement docteure en linguistique et docteure en langue et littérature françaises, les deux autrices, Maria Candéa et Laélia Véron, savent de quoi elles parlent et vulgarisent très bien le sujet en abordant de nombreux sujets actuels sur langue et en remettant en question des convictions ancrées chez beaucoup de locuteurs francophones.



Dans cet essai, les deux autrices veulent nous convaincre qu’il faut s’approprier notre langue et ne pas avoir peur de sa prétendue dégradation. De nombreux ouvrages alarmistes sur la langue voudraient nous faire croire qu’il faut absolument lutter contre les menaces que seraient les anglicismes, les barbarismes ou encore le langage SMS. Il faut oser s’interroger sur la langue, la remettre en question, ne pas la voir comme une entité figée appartenant seulement à l’Académie française ou aux équipes de rédaction des dictionnaires comme elles l’expliquent très bien dans le préambule de ce livre.



L’essai se divise en trois parties. La première pose quelques bases de la linguistique de façon claire sans entrer dans les détails en abordant la définition de la langue, la notion de faute, la grammaire ou encore les néologismes. La deuxième partie « Au nom de la langue » traite des aspects politiques et sociétaux qui ont secoué ou secouent la langue encore aujourd’hui comme la masculinisation du français, la diffusion du français dans les colonies ou la notion de francophonie. Enfin, la dernière partie revient sur des périodes clés de l’histoire qui ont forgé le mythe de la langue de l’Âge classique à la révolution numérique.



Dès le début, le ton provocateur des deux autrices et le propos de ce livre m’ont fait penser à un spectacle-conférence que j’ai vu il y a quelques années au théâtre qui s’appelait « La convivialité ». Deux anciens profs de français partaient du postulat simple que la langue française est un dogme. Pour la plupart d’entre nous, elle n’est pas susceptible d’être remise en question sans susciter une levée de boucliers de la part des puristes et pourtant, la liste de ses absurdités dressée par les deux profs pendant le spectacle est longue. Pas mal de mes idées préconçues sur la langue et l’orthographe ont volé en éclat à la sortie de ce spectacle (le texte a d’ailleurs été publie si cela vous intéresse sous le titre La faute de l’orthographe). Cet essai est donc dans la parfaite continuité de cette première approche de la linguistique.



Grâce à la première partie, on comprend facilement des notions de base en linguistique car elles sont expliquées clairement sans termes outrageusement techniques. Les autrices abordent de nombreux concepts sans trop survoler et sans trop rentrer dans les détails. Le tout se lit de manière très fluide et elles nous proposent à la fin de nombreuses références pour creuser la question. Ensuite, elles entrent dans quelques sujets polémiques notamment la féminisation de la langue ou l’écriture inclusive. Des anecdotes savoureuses nous éclairent sur l’absurdité de certaines règles établies il y a plusieurs siècles pour des raisons purement arbitraires.



Les autrices procèdent de la même manière pour nous ouvrir les yeux sur l’incohérence de certaines règles orthographiques et tirent à boulets rouges sur l’institution vieillissante et obsolète qu’est aujourd’hui l’Académie Française. Volontairement provocatrices et avec leur rigueur toute scientifique, les deux autrices nous amènent à poser un regard critique sur notre langue qu’on pensait pourtant figée. Pourquoi, par exemple, le recours à l’acronyme CQFD est encouragé alors que l’utilisation de MDR est mal vue ? Elles nous font remarquer de manière rationnelle que tous les deux ont le même statut linguistique mais que l’on va juger le niveau social de la personne qui le dit. Tous ces exemples nous amènent à réfléchir et à prendre du recul sur le fétichisme dont fait parfois l’objet le français. Elles abordent enfin le temps perdu à l’enseignement, par exemple, des règles du participe passé à l’école, des règles qui pourraient être plus logiques et plus simples (sans rendre la langue simpliste pour autant !).



En conclusion, on peut aimer le français tout en acceptant ses évolutions et en étant pas réfractaire aux tentatives de réforme de la langue. Tout en combattant l’insécurité linguistique, les deux autrices dressent un portrait succinct de la langue, de ses évolutions et nous placent devant nos contradictions. On peut ne pas être d’accord avec tout ce qu’elles disent dans cet essai mais force est de constater qu’en refermant ce livre, nombre de vos certitudes sur la langue pourraient bien être ébranlées. Vous pourriez bien vous dire : « Et finalement, pourquoi pas ? » quant à la dernière réforme de l’orthographe qui finalement ne va peut-être pas assez loin et que vous aviez toujours dénigrée car, après tout, le français est à nous !
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
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L'Académie contre la langue française

Suite à l’élection d’Angela Merkel au poste de chancelière en 2005, on a pu trouver dans Le Figaro (porte-parole favori de l’Académie pendant très longtemps) la phrase suivante : « Chaussé d’escarpins à talons aiguilles et vêtu d’un coquet tailleur rose, le chancelier allemand a serré la main de Jacques Chirac. » En lisant cela, on se dit que la féminisation a encore du chemin à parcourir.



L’Académie contre la langue française : le dossier « féminisation » relate la guerre menée par les Quarante de l’Académie contre la féminisation de la langue française au niveau des noms de métiers, fonctions et titres. L’idée de ce livre est née de l’affaire Sandrine Mazetier et Julien Aubert, ce dernier persistant à appeler Sandrine Mazetier « Madame le Président » en 2014.



« Le présent ouvrage retrace pour partie l’histoire de cette guerre picrocholine, qui n’est d’ailleurs pas tout à fait terminée, en incitant les lecteurs et lectrices à prendre du recul pour en comprendre les origines lointaines. Il donne à voir l’énergie, la violence, la mauvaise foi et le sexisme qui ont été mis au service de ce combat. Il donne à voir, surtout, l’incompétence d’une institution qui se proclame « gardienne » de la langue française, mais dont aucun membre ne maîtrise le b-a-ba de la linguistique, et qui ne réalise même plus elle-même l’inutile Dictionnaire de l’Académie qui est officiellement sa raison d’être. »



Ce livre montre l’incompétence et le conservatisme de l’Académie. Ces membres (moyenne d’âge : 77 ans) nés de Richelieu, comme ils le répètent à l’envi, ont toujours été incapables de produire un dictionnaire correct. Leurs exemples étaient élitistes, mais surtout ils avaient toujours un train de retard sur la langue usuelle. Avec seulement huit éditions en plus de 300 ans, cela peut se comprendre…

La première femme élue fut Marguerite Yourcenar en 1980 (que l’on ne vit guère sous la coupole après son élection) et seulement sept la suivirent. Son élection fut prétexte à de véhémentes discussions. Gaxotte déclara d’ailleurs : « Si on élisait une femme, on finirait par élire aussi un nègre. ». Il n’avait pas tort : ce fut Léopold Sedar Senghor en 1983.

En 1984, la création d’une commission de terminologie relative au vocabulaire concernant les activités des femmes par Yvette Roudy fut le déclencheur de leur colère. Une des missions de cette commission : « éviter que la langue française ne soit porteuse de discriminations fondées sur le sexe. » A les écouter, c’est la Révolution, c’est l’Apocalypse et la langue française ne s’en relèvera pas.



Leurs déclarations sont la preuve d’une ignorance, d’une arrogance, d’une mauvaise foi et d’un élitisme incroyables. Pire, elles relèvent souvent d’un sexisme révoltant. J’ai été sidérée lors de ma lecture par la violence de leurs propos. On a parfois du mal à croire que cela a été dit ou écrit au XXe siècle (voire XXIe siècle puisqu’un texte de Druon date de 2005).

Evidemment, l’offense, pour eux, concerne la féminisation des noms de fonctions supérieures. Les autres importent peu : pas de problème pour dire une boulangère, une hôtesse de l’air, une secrétaire… du moment que celle-ci sert un patron, et non pas l’Etat !



« Ce sont les autres qui les dérangent : celles qui bousculent l’ordre traditionnel en parvenant aux postes prestigieux qui étaient autrefois le monopole des hommes. Pour elles, une véritable anomalie est préconisée : à poste prestigieuse, port obligatoire du nom masculin ! »



Ils rabâchent encore et encore les mêmes arguments éculés – du genre « l’ambassadrice est la femme de l’ambassadeur » ou « le masculin est non marqué à l’inverse du féminin » – et s’enfoncent de plus en plus au fil de années tandis que l’usage fait entrer la féminisation dans le langage quotidien.



Cet ouvrage s’attelle à démonter les arguments fallacieux utilisés par les habits verts. Pour ce faire, de nombreuse notes de bas de page soulignent leurs erreurs, apportent des précisions, etc.

Il y a beaucoup d’humour dans ces commentaires sur les textes d’Académicien-nes. Yannick Chevalier disait, lors d’une rencontre à la librairie Violette & Co, que cela avait été « assez amusant à faire ». De mon côté, je vous confirme que c’est très amusant à lire.

Toutefois, l’humour n’empêche pas le sérieux : auteur et autrices savent de quoi ils parlent. Ils sont sociolinguistes, maître et maîtresses de conférence, écrivain-es, historiennes… : ce sont donc des personnes parfaitement compétentes pour discuter de la langue, de sa construction ou de son histoire, à l’inverse de l’Académie française qui ne compte pas de linguistes ou de grammairiens dans ses rangs.



Ce livre est organisé en chapitres qui filent la métaphore religieuse. Nous commençons bien évidemment par une présentation du Saint-Siège avant de découvrir les offenses et leurs douze points de doctrines. Suivent les bulles (les déclarations officielles) et les exégèses (différents articles écrits par des Académiciens). Ensuite, quatre suppliques (cris de désespoir adressés à Jacques Chirac, président de la République, René Monory, président du Sénat, Lionel Jospin, Premier ministre, et Ségolène Royal, ministre déléguée à l’enseignement scolaire – cette dernière supplique étant parfaitement méprisante) et le chapelet des perles clôturent le livre.



Nous avons hérité d’une langue masculinisée, souvent allant contre toute logique, et ce livre (comme le précédent ouvrage d’Eliane Viennot, Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin !, que je vous conseille fortement également) est important. On prend conscience de certains usages bien ancrés dans nos têtes qui perpétuent cette masculinisation abusive de la langue française et on peut petit à petit se corriger pour adopter une langue non sexiste.
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Le français est à nous !

Ce n'est pas un secret, j'aime beaucoup la langue française, je crois la manier de façon plutôt correcte, en général. Pour autant, je n'adhère pas aux discours passéistes, qui sont surtout l'occasion, pour un trop grand nombre de personnes de mon âge, de chouiner (en ligne) sur "l'horrible décadence des jeunes, leur inculture et leur addiction à internet, le wokisme et la société du tout-fout-l'camp, ma pov' Lucette".



Je craignais un peu, en ouvrant cet essai, de tomber sur un nouveau torchon conservateur (oui, sous ma plume, c'est un pléonasme); j'ai donc eu une très agréable surprise en trouvant un texte, bien argumenté, en faveur de l'évolution de la langue. Parce que le français est vivant, que je n'aime les cadavres que dans les polars, que l'orthographe et la grammaire française sont bourrées d'incohérences et d'absurdités qui devraient disparaître, j'aime vraiment le point de vue des autrices et je recommande vraiment cette réjouissante lecture.
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Le français est à nous !

Quelques notations historiques intéressantes, et le choix assumé d'un point de vue subjectif à la mesure des thèses auxquelles les auteures (autrices) s'opposent. D'utiles références bibliographiques en fin de chapitre.



On peut cependant regretter que l'expertise savante reste souvent allusive, même si la cible éditoriale est large. On est surpris par la dimension passionnée de cette expertise linguistique : les idées ennemies sont souvent réduites à la portion congrue. On aurait enfin aimé une écriture un peu plus travaillée.



Ce dernier propos me condamne définitivement.
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L'Académie contre la langue française

Faire entendre – donc comprendre – que les femmes existent





« En juin 1984, l’Académie française déclarait la guerre aux partisanes et partisans de la « féminisation des noms de métiers, de titres et de fonctions ». »



Une fois de plus, pour certain-e-s, le masque ou le grimage masculin serait « non-marqué » et devrait exprimer la neutralité ou l’universel. Il aurait la capacité à représenter les deux sexes, et serait donc extensif, alors que le féminin serait marqué, particulier ou intensif…



« Le présent ouvrage retrace pour partie l’histoire de cette guerre picrocholine, qui n’est d’ailleurs pas tout à fait terminée, en incitant les lecteurs et lectrices à prendre du recul pour en comprendre les origines lointaines. Il donne à voir l’énergie, la violence, la mauvaise foi et le sexisme qui ont été mis au service de ce combat. Il donne à voir, surtout, l’incompétence d’une institution qui se proclame « gardienne » de la langue française, mais dont aucun membre ne maîtrise le b-a, ba de la linguistique, et qui ne réalise même plus elle-même l’inutile Dictionnaire de l’Académie qui est officiellement sa raison d’être. »



Les mécréant-e-s (ainsi se nomment les autrices et auteur) reviennent sur l’histoire de cette compagnie « Le Saint Siège » dont les traits constitutifs sont bien « son homosocialité » et « son activisme en faveur de la masculinisation de la langue française ».



De Malherbe à Richelieu, de Richelieu à la Révolution, de Napoléon à nos jours, une longue tradition « de masculinisme et de misogynie », la construction de « règles sûres » pour la langue française, la mise en ordre masculin…



Confusion entre objets inanimés et êtres humains, mots, vocabulaire et règles de grammaire, invariabilité du participe présent, disparition du pronom attribut (« vous êtes peut-être satisfait, moi, je ne la suis pas »), effacement de mots, guerre à l’accord de proximité (« Les hommes et les femmes sont belles », « Toutes sortaient des les couteaux et les dagues qu’elles avaient affûtées », « Joyeuses, des clameurs et des cris montaient de la foule », ou comme Racine « Mais le fer, le bandeau, la flamme est toute prête »)…



Les autrices et l’auteur parlent, entre autres, de déclarations péremptoires, infondées, réactionnaires et sexistes, de « teneur spécifiquement antiféministe », d’une institution incompétente, d’absence de savoir sur la langue, de légitimation du sexisme, de partisans du « genre le plus noble » … et analysent en détail, avec souvent grande ironie, les productions de ces secrétaires perpétuel-le-s ou non (le perpétuel étant déjà incompatible avec les exigences démocratiques !).



Les analyses détaillées sont présentées dans des chapitres justement nommés : Les offenses, Les points de doctrine, Les bulles, Les exégèses, Les suppliques et se terminent sur Le chapelet de perles…



Des êtres humains injustement nommés « immortels » (cerbères de la langue), doctement sexistes, sempiternellement réactionnaires, ignorant-e-s toute forme de contextualisation, d’historicisation et d’analyses du langage et de ses fonctions sociales, Jean Dutourd, Alain Peyrefitte, Georges Dumézil, Jean Guitton, Jean-François Revel, Marc Fumaroli, Maurice Druon, Helène Carrère d’Encausse, Hector Biancotti, des prises de positions et des argumentaires qui ne manqueront pas de faire grincer les dents et lever les poings…



Comme l’écrivent les autrices et l’auteur « En réalité, la lutte pour une langue exprimant l’égale légitimité des femmes et des hommes à exercer tous les métiers est, depuis les années 1980, l’un des signes les plus patents d’une meilleure compréhension des mécanismes de la domination ». En effet, modifier la grammaire ou le vocabulaire pour rendre visible les femmes et favoriser l’égalité des femmes n’est ni illégitime ni arbitraire… C’est une décision politique que de faire du masculin le générique, la perpétuer ou non est aussi une décision politique. Les langues évoluent comme toutes les pratiques sociales. La tradition, toujours réinventée, masque des choix effectués ou imposés et entend figer ce qui ne peut être qu’en mouvement.



Puis, comme une fenêtre vers les possibles, les dépassements, lire l’ouvrage de Katy Barasc, Michèle Causse : requiem pour il et elle, paru chez la même éditrice.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Le français est à nous !

Génial! J'ai adoré ma lecture de ce livre. Le français est à nous! est à mettre entre toutes les mains pour mieux connaître notre langue mais aussi l'évolution des langues en général.

Les deux autrices inscrivent l'évolution de la langue dans l'histoire, démontent méticuleusement les préjugés, les mythes, les croyances erronées; pour nous permettre de réfléchir, de penser par nous-même et de changer notre vision du français.



Le livre est non seulement très bien écrit, structuré mais également sourcé et passionnant.

À lire et à faire circuler dans le plus grand enthousiasme.
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Parler comme jamais

Avec précision, méthode  (l'ouvrage est très didactique et même interactif) humour aussi, Laélia Véron, maîtresse de conférence en stylistique et Maria Candea, professeure en linguistique françaises s’attelle à une rude tâche: dégommer les clichés concernant la langue française et son prétendu déclinisme.

Non, contrairement à ce que prétend le linguiste Alain Bentolila qui se répandait il y a quelques temps dans tous les médias, certains jeunes n’utilisent pas 400 mots de vocabulaire !

On sort de cette lecture revigoré par les preuves que la langue française est certes parfois bizarre, mais surtout changeante, pleine d'inventivité et donc pleine de vie !
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Le français est à nous !

Jamais un livre n'aura bousculé à ce point et aussi rapidement mes préjugés, jusqu'à (peut-être) me faire devenir un ardent défenseur de l'évolution de la langue.

Quel découverte que s'apercevoir qu'il est vain de vouloir enfermer notre langue dans des règles désuètes, illogiques (pourquoi "donner" et "donateur", pourquoi l'accord du participe passé et parfois non, pourquoi le phonème "ph"), savoir accepter les néologismes comme un enrichissement normal de toute langue vivante (un anglicisme, une fois qu'il est admis et utilisé couramment, devient un mot français et dire courriel plutôt que mail ne change finalement pas grand'chose).

Oui, vivante est ce qu'il faut retenir : le français est vivant, et n'est absolument pas en danger, même si "aller au coiffeur" fini par s'imposer, car il a belle-lurette que le coiffeur ne reçoit plus ses clients chez lui.

La grammaire, compliquée, sert à maintenir l'élitisme, et son apprentissage, qui monopolise tant d'énergie en primaire, est une perte de temps au détriment des véritables finesses de la langue, de l'éloquence, etc...

Dit comme ça, l'ouvrage semble va-t-en-guerre, mais rassurez-vous, il est accessible, parfois drôle et surtout très instructif.

Tout un chapitre est écrit en orthografe revisitée, c'est assez surprenant et... pourquoi pas ?

Les amoureux de la langue française, et nul doute qu'il sont nombreux sur Babelio, devraient lire ce petit ouvrage, histoire de malmener nos certitudes.

Je recommande chaudement et n'hésitez pas à laisser vos commentaires !
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Le français est à nous !

Excellent essai qui abordé différents thèmes autour de la langue française. Tout est appuyé par des sources solides qui permettent de poursuivre sa réflexion. Ce livre permet de comprendre qu'il y a un véritable rapport de force au niveau même du français. À lire absolument !
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Le français est à nous !

Après plus de décennies à travailler professionnellement avec les mots, il était peut-être temps que je m’intéresse aux dessous de mon outil de travail, et à ses évolutions. Parmi les titres qui m’ont été chaudement recommandés, figure Le français est à nous ! de Maria Candea et de Laélia Véron. Ce court texte qui se veut un « petit manuel d’émancipation linguistique » est sorti une première fois en 2019 et cette version chroniquée a été revue en 2021. Écrit par deux spécialistes de la linguistique et de la langue française, ce n’est ni un précis de grammaire, ni un livre d’histoire des langues et encore moins un texte militant pour la sauvegarde de la langue ou au contraire prônant plus particulièrement telle ou telle évolution. C’est tout simplement un essai s’attachant à comprendre ce qu’est le français, tel qu’on le parle et l’écrit au XXIe siècle, d’où il vient et comment il a été un instrument politique à travers les âges et les continents. Il se divise donc en trois grandes parties. La première « Qu’est-ce que la langue ? » s’intéresse à la fabrication d’une langue, et à la façon dont un consensus s’établit — ou non — sur ses règles, au rôle des dictionnaires et à l’(in)utilité de l’Académie française, ainsi qu’aux différences entre un créole, un dialecte et une langue. La deuxième « Au nom de la langue » est à mon avis la plus ardue : elle se penche sur les pouvoirs des mots et la façon dont ceux-ci ont été et sont encore instrumentalisés pour devenir des instruments de domination ou d’émancipation sociale, de genre, coloniale ou économique. La troisième « Langue et débats : promenade dans les histoires de la langue » cherche à démonter certains préjugés sur la langue française et notamment ceux concernant le fait qu’il y aurait eu un âge d’or et que depuis les usages iraient en un appauvrissement de celle-ci.

Vous l’aurez compris, Le français est à nous ! tord le cou à de nombreuses idées reçues sur la langue et sur la façon dont celle-ci évolue au quotidien. Il rappelle au passage que l’écriture inclusive ne se limite pas à l’adoption ou non d’un point médian (·) mais que celle-ci peut prendre plusieurs formes, et certains mots avaient une déclinaison féminine volontairement effacée par cette chère Académie française lors des siècles précédents avant de revenir en force. L’orthographe et sa simplification, la grammaire et ses règles truffées d’exceptions sont également passées en revue. En fin de compte, que vous soyez ou non pour l’accord de proximité, la simplification du participe passé suivant le verbe « avoir » ou l’application de la dernière réforme en date de l’orthographe (de 1990 tout de même !), ce petit essai ludique, souvent très drôle et d’abord très facile ouvre de nombreuses pistes de réflexion sur vos propres façons de manier le français, à l’écrit comme à l’oral. À vous de vous en réapproprier les usages en toute connaissance de cause !
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Le français est à nous !

Excellent ouvrage de linguistique. Il remet en question beaucoup de fausses vérités et véritables idées reçues un petit peu trop établies. De plus, le texte reste accessible, même pour des gens ayant peu ou pas de notions en la matière.

Par ailleurs, les autrices s'expriment de manière extrêmement didactiques et claires et partagent leur savoir avec un humour toujours bienvenu.
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Le français est à nous !

En un plus de 10 chapitres, les deux autrices mettent à mal un certain nombre d'idées reçues et de nombreux poncifs répétés ad nauseam par des Finkelkraut et autres éditorialistes que leur soi-disant maîtrise du Français légitimeraient pour énoncer des mensonges à tout bout de champ. En fait, elles destructurent les "vérités" autour de l'orthographe et la grammaire porteuses d'universalité intemporelle, énoncés qui oublient que leur maîtrise est un rapport de classe, une forme de pouvoir sur d'autres et surtout que la langue est en perpétuel devenir, mutation et outil de communication. L'enseignement devrait plutôt se donner comme objectif de travailler sur le sens, et la maîtrise de l'usage de la langue tant oral qu'écrit avec l'apport du numérique.

Un ouvrage à consulter régulièrement pour se rassurer quant à sa maîtrise de la langue.



https://www.fabula.org/actualites/article90858.php
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Le français est à nous !

"Le français est à nous !" ou comment les deux autrices (Maria Candea et Laélia Véron) nous permettent de nous approprier les débats sur langue française.

Facile à lire et intéressante, je recommande cette petite introduction à la linguistique à tous.
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Parler comme jamais

Le podcast « Parler comme jamais » était très intéressant pour ceux qui voulaient découvrir la langue française sous tous ses aspects, au delà des clichés. Le livre permet de retrouver l’essence du podcast : des questions variées avec des éclaircissements(le dictionnaire, l’histoire de la langue, l’écriture inclusive, les erreurs d’orthographe, l’humour, les paroles ouvrières, le parler « jeune »…), des spécialistes qui viennent alimenter la réflexion, des références bibliographiques pour chaque thèmes. Cela se lit très facilement, notamment pour les non linguistes (comme moi).
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Le français est à nous !

Excellent livre qui ouvre les esprits. Très instructif, et qui rappelle que la langue française appartient au peuple francophone, disséminé partout sur la planète, et qu'il est en perpétuelle évolution. Que la fameuse langue de Molière nous serait bien incompréhensible aujourd'hui. Qu'il est inutile de crier au scandale lorsqu'un nouveau mot entre dans le dictionnaire, sous prétexte que tout le fout le camp et que c'était mieux avant. Quelle richesse de lire ce genre d'ouvrage. Bravo !
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Le français est à nous !

Tout est dans le titre !

Bouquin jubilatoire qui a fini de me rassurer sur mes nombreuses tares grammaticales :-)

Les deux autrices remettent les pendules à l’heure, cassent (pas mal) le joli roman que l’on nous sert habituellement, rappellent que notre langue est également née du bas latin (qui venait envahir la Gaule ? Plutôt des soldats et des commerçants, non…?). Bref, que la langue est un truc vivant que nous contribuons à maintenir quotidiennement, pas un machin figé décrété par quelques personnes.

Très chouette ouvrage, drôle, pétillant ! Et les autrices sont à suivre sur Twitter, qu’on se le dise !
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Le français est à nous !

Aux ardents défenseurs de la langue de Molière, à ceux qui crient "Outrage, honte, décadence..." quand on s'interroge sur telle ou telle règle (grammaire ou autre), je leur conseille cet ouvrage.



Pour réviser votre "langue de Molière", profitez des scans de la BNF.



Ci-dessous le lien vers la cérémonie du malade imaginaire :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5819472v/f6.image.texteImage



Merci aux autrices Maria Candea et Laélia Véron !
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Le français est à nous !

Livre indispensable pour qui veut mieux comprendre les complexités de la langue français au delà des débats simplistes qui ressurgissent régulièrement. Un livre très clair et efficace sur la linguistique qui se lit même (et surtout) si on n’y connaît rien. L’appauvrissement (soit-disant) de la langue, l’écriture inclusive, plein de thèmes actuels qui permettent de mieux comprendre les enjeux autour de la langue.
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