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Critiques de María Oruña (21)
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Le port secret

Heureusement pour moi , je ne suis pas bricoleur et il ne m'est jamais venu à l'idée de restaurer une maison bourgeoise . En effet , se lancer dans une telle entreprise peut se révéler vraiment dangereux ainsi qu'a pu le constater le jeune Oliver Gordon , rentré d'Angleterre pour démarrer une nouvelle vie en Espagne , en Cantabrie , plus précisément . Il est vrai que lorsqu'il s'agit d'une vieille bâtisse familiale ......

Et puis , Gordon , il ne va pas bricoler , non , il va confier les travaux à des gens compétents, des professionnels du bâtiment qui ...dès les premiers coups de pioche ...exhument le cadavre d'un bébé mort depuis longtemps...Alors , oui , Gordon , il ne bricole pas mais le voilà tout de même " embarqué " dans une drôle de galère. Il est des vieux souvenirs familiaux qui ne demandent qu'à rester enfouis , bien cachés. Dans le cas contraire , c'est la foudre qui s'abat , un tsunami qui renverse tout sur son passage , le passé le plus sombre qui resurgit , un passé dans lequel , bien malgré lui , il va se trouver transporté...Fait incroyable , cette macabre découverte entraine, dans les alentours immédiats , des meurtres vite rattachés à l'événement. Et oui , ouvrir la boîte de Pandore, hein....

Dès lors , le roman va se scinder en deux , partagé entre le récit de la période contemporaine et de l'enquête , et la découverte d'événements anciens à travers les propos écrits dans un journal ...Naturellement , le rapprochement va s'opérer....

Et on va en découvrir des personnages , il va s'en passer des choses , "maintenant et avant". C'est addictif et pourtant il faut bien suivre pour ne pas s'égarer avec des noms et prénoms à consonance ibérique et des actions survenues à des époques révolues . Les personnages , notamment certains d'entre eux , " occupent l'espace " et leur psychologie interfère souvent sur les autres .Chacun gagne " en épaisseur " au fur et à mesure et on doute parfois sur le rôle que peut avoir joué l'un ou l'autre . Je me répète mais une attention soutenue est nécessaire pour pénétrer les méandres de cette saga familiale complexe dont on ne devine pas vraiment où elle va nous conduire.

Et puis , il y a dans ce récit, une part non négligeable et fort intéressante d'une page douloureuse de l' histoire espagnole , avec la guerre civile encore bien présente dans les esprits . Enfin , l'auteure aime son pays , ses régions au point de se montrer très précise , mais sans ostentation exagérée , sur les paysages , les boutiques , les monuments , les traditions ...

C'est , pour moi , un très bon roman , bien écrit ( traduit ) qui mêle avec bonheur des genres différents , un petit " pavé " de 500 pages qui se laisse lire sans ennui . L'auteure prend le parti de " ralentir " parfois pour nous apporter des éléments didactiques de nature à nous permettre de mieux cerner les personnages , les évènements....

C'est un premier roman , écrit par une avocate ? C'est le premier d'une trilogie ? Et bien , pour moi , c'est décidé, je " m'abonne".Je suis persuadé de ne pas être le seul.....







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Le port secret

Le Britannique Oliver Gordon quitte Londres pour s'établir en Espagne, pays dont sa mère était originaire. Il a hérité d'une belle villa à Suances, village côtier de Cantabrie dont il veut faire un hôtel pour touristes fortunés. Son existence va basculer lorsque des ouvriers trouvent dans un des murs de la résidence le cadavre d'un nourrisson momifié qui porte une amulette aztèque.

La découverte morbide va provoquer l'ouverture d'une boîte de Pandore familiale dans une bourgade où tout le monde se connaît. D'autres meurtres vont être perpétrés et pour résoudre cet imbroglio, les enquêteurs vont devoir fouiller le passé des notables du coin et se pencher sur les répercussions qu'eut la guerre civile dans la vie des habitants de la localité.

Premier roman de la trilogie de l'avocate galicienne María Oruña, Le port secret, depuis suivi de Un lugar donde ir et de Donde fuimos invencibles, met en scène la lieutenant de la Guardia Civil de Santander Valentina Redondo.

Si l'on apprécie les verts paysages peu arpentés par le genre polardeux de la Cantabrie, ainsi que les personnages féminins farouchement décidés à s'extirper par la violence de leur condition sociale, c'est l'évocation des maquis que je retiendrai de cette lecture. Rares sont les ouvrages grand public qui sortent des limbes des épisodes de la post-guerre. Maria Oruña ne manque pas de mêler à sa trame narrative une partie de l'histoire espagnole, en mettant en scène dans les montagnes de la région des Républicains contraints de se cacher pour éviter la prison, les exécutions ou désireux de poursuivre la lutte: « Les combattants qui étaient partis se cacher dans la montagne au cours de l'hiver 1937 furent considérés comme des « fugitifs ». Mais ceux qui, comme David, prirent le maquis à la fin de l'année 1944 dans une résistance organisée furent qualifiés de « guérilleros ». Chaque cellule de guerilla se composait d'une dizaine d'hommes. Dans celle de David , il y avait Pedro, le Manchot, et d'autres républicains pour la plupart issus de la prison provinciale de Santander ou du centre pénitentiaire d'El Dueso. Parmi eux, certains combattants n'étaient pas idéalistes, pas même révolutionnaires, mais l'oppression dans leurs villages était telle qu'ils avaient choisi la résistance à une vie moins rude mais pétrie de servitude ».

Le port secret est un ouvrage très dense, focalisé sur la psychologie des personnages ainsi que sur la thématique de la filiation, au détriment du contexte historique survolé alors qu'il est partie intégrante de l'intrigue. Je pense à l'un des personnages principaux dont on apprend tout à coup le passé militant (la romancière s'inspire de l'existence incroyable de la Républicaine Marina Vega de la Iglesia, originaire de Torrelavega, espionne au service de la Résistance française, qui fit passer clandestinement la frontière à des centaines de réfugiés et prit une part active dans la traque des nazis réfugiés dans la Péninsule ibérique) sans que Maria Oruña ne développe cet élément d'un passé pourtant déterminant dans la construction de la personnalité de l'héroïne. Une petite page et puis s'en va...comme d'autres petits cailloux semés sans que cela ne mène à rien ni personne. Qui trop embrasse etc, etc, est une pensée qui ne m'a pas quittée durant toute cette lecture aussi plaisante fut elle.
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Le port secret

J’ai posé mes valises en Espagne avec ce fabuleux roman de María Oruña. J’ai découvert la Cantabrie au fil des pages : Santander, Suances, Santillana del Mar que des noms qui me font rêver avec leurs plages, falaises et vieux villages en pierre. Bref ce roman est avant tout une invitation à découvrir une magnifique région mais pas que…



L’enquête est, elle aussi, vraiment prenante. Oliver vient d’hériter d’une maison sur la côte espagnole. Il décide de la transformer en hôtel mais pendant les travaux, le cadavre d’un bébé est retrouvé. L’enquête commence ici et l’on va de révélations en révélations tandis que les morts se succèdent. « Un court instant, sa forteresse intérieure a failli la trahir, mais le labyrinthe qui reliait son âme, son cerveau, son cœur brisé et sa colère lui a donné la force d’achever ce qu’elle avait entrepris. Si la scène devait être décrite par un rythme atroce ou une mélodie, les premiers accords de Carmina Burana résonneraient dans le salon, accompagnés de leur percussions, des vois des sopranos, des ténors et des barytons à la limite du cri apocalyptique. Leur chant deviendrait assourdissant du premier au dernier coup de hache alors que le sang d’Ignacio giclait sur les meubles, le fauteuil baroque et les carreaux de la fenêtre, abreuvant de sa source puissante le tapis de la bibliothèque ; il s’épanchait encore, tel un rideau de sang liquide et dense, lors que le silence inonda enfin la pièce. »



Oliver est attachant, son coté britannique et son humour m’ont beaucoup plu. Mais c’est la flic, Valentina Redondo qui reste mon personnage préférée. Je l’ai trouvé touchante par son histoire familiale, bosseuse dans son enquête, et dur d’apparence mais qui tombe doucement sous le charme de notre anglais au fil des pages. « Valentina démarra et mit en marche la radio, un réflexe qu'elle avait chaque fois qu'elle voyageait seule. Back to black d'Amy Winehouse passait à l'antenne, et ses accents désespérés collaient parfaitement avec cette journée grise et pluvieuse. »



Enfin l’auteur nous offre tout un pan sombre de l’histoire de la guerre civile. Le récit est vraiment très documenté et j’ai appris beaucoup. « Dans les manuels d’histoire, il est écrit que la Guerre civile espagnole dura trois ans. Qu’elle éclata sur cette plage de Suances en mille fléchettes de sable, bouleversant à jamais la vie de Jana, jusqu’à prendre fin dans les premiers bourgeons d’avril 1939. N’en croyez rien ; ce n’est qu’un mensonge de plus parmi ceux qui voguent au gré des marées de nos voix et de nos silences. L’un de ces mensonges qui se cachent derrière des vérités minuscules paraphées au bas des documents officiels. Les manuels d’histoire ne sont pas toujours exacts. Ils ne reflètent pas les nuances qui font toute la profondeur de la réalité. Ils ne disent pas que ce furent des temps sordides, des heures grises qu’il fait bon oublier. »



María Oruña est donc définitivement un auteur à suivre et j’espère que ses prochains romans seront traduits en français.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Le port secret

Ce roman est passionnant. L'âme humaine est dépeinte avec une finesse et une profondeur rare, en nous racontant ce qui a forgé celles de ses personnages.

Oliver, jeune célibataire anglo-espagnol, fait rénover une vieille demeure reçue en héritage à la mort de sa mère et située à proximité de l’océan, non loin de Santander en Cantabrie. À son arrivée d’Angleterre, il apprend que le cadavre d’un bébé, en partie momifié, vient d’être découvert dans un mur de la maison. L’histoire ne manque pas d’intérêt : elle alterne une enquête policière contemporaine menée par des enquêteurs aux tempéraments bien différents à la suite d'une découverte macabre, et dont le chef de groupe V. Redond et l'histoire de Jana devenue une octogénaire.

Bien des thèmes sont abordés : des situations tragiques créées dû aux passions interdites nouées entre maîtres et serviteurs, de terribles secrets de famille, le dilemme entre amour et fortune, le désir d’ascension sociale.

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Le port secret

Ce roman est passionnant. L'âme humaine est dépeinte avec une finesse et une profondeur rare, en nous racontant ce qui a forgé celles de ses personnages.

Oliver, jeune célibataire anglo-espagnol, fait rénover une vieille demeure reçue en héritage à la mort de sa mère et située à proximité de l’océan, non loin de Santander en Cantabrie. À son arrivée d’Angleterre, il apprend que le cadavre d’un bébé, en partie momifié, vient d’être découvert dans un mur de la maison. L’histoire ne manque pas d’intérêt : elle alterne une enquête policière contemporaine menée par des enquêteurs aux tempéraments bien différents à la suite d'une découverte macabre, et dont le chef de groupe V. Redond et l'histoire de Jana devenue une octogénaire.

Bien des thèmes sont abordés : des situations tragiques créées dû aux passions interdites nouées entre maîtres et serviteurs, de terribles secrets de famille, le dilemme entre amour et fortune, le désir d’ascension sociale.

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Le port secret

On néglige trop en France les littératures policières méditerranéennes, que ce soit l'italienne ou l'espagnole, au profit des littératures scandinaves, auxquelles on fait beaucoup trop d'honneur.

Avec son Port Secret, Maria Oruna rejoint la liste des bons, et je dirais même très bon, auteurs de polars espagnols. Publié en Espagne en 2015, et traduit en français seulement en 2020, elle inagure une trilogie (en atteandant le suite)

Comme c'est maintenant souvent le cas, ces trois ouvrages mettent en scène des personnages récurrent, et s'inscrivent dans une suite chronologique. Aussi, et bien que cela ne soit pas indispensable, il est préférable de lire ces volumes dans leur ordre de parution, ou au moins de commencer par le Port Secret, en se réservant de lire la suite, si affinités.

Sur le livre, il s'agit d'un police procedural : l'enquête est menée par la police, comme dans la vraie vie, et les enquêteurs paraissent (je ne connais pas la procédure pénale espagnole, qui semblent cependant assez proche de la française) suivre les règles légales ; ils travaillent sous l'autorité du procureur et du juge d'instruction ; ce ne sont pas des cow boys comme souvent hélas dans les romans français. Notons que certains des personnages sont torturés par de lourds secrets issus de leur passé, comme il est maintenant de règle dans le roman noir, mais sans excès ; et même...(spoil évité de justesse)

L'intrigue en revanche est originale et menée subtilement ; deux lignes narratives s'entremêlent :

-l'une qui suit dans ses heurs et surtout malheurs une famille ouvrière du début de la guerre civile aux premières années du pouvoir franquiste et au-delà, dont une bonne part est constituée par le journal d'un mystérieux diariste, qui s'adresse à un lecteur futur tout aussi mystérieux

-et l'autre contemporaine, émanant d'un « narrateur omniscient » qui suit les péripéties de l'enquête sur les meurtres (naturellement qu'il y en a) et la vie personnelle des enquêteurs, qui, comme souvent, n'est pas la partie la moins intéressante du livre. Les deux lignes narratives se répondent, elles sont reliées par les meurtres et fusionnent à la fin, qui n'est pas tout à fait inattendue, une piste explicative apparaissent aux deux tiers du livre ; je n'en dirai pas plus.

Il n'y a pas d'invraisemblances, il est cependant amusant de noter qu l'intrigue repose en partie sur des filiations cachées que l'on découvre à la fin, comme dans un bon vieux roman feuilleton du XIXème siècle.

Le livre est bien écrit, et contient des description inspirées de la côte cantabrique, à laquelle il est ce que l'Île des âmes de Pier Giorgio Pulixi est à la Sardaigne, à laquelle est cependant bien supérieur, tant le livre de Pulixi est gâché par ses incroyables invraisemblances.

Je ne résiste pas au plaisir de signaler une petite erreur : le revolver de calibre 38 qui est l'arme de l'un des crimes, se transforme mystérieusement en calibre 22. Et l'un des policiers émet l'hypothèse que l'arme était dotée d'un silencieux, ignorant apparemment que cet accessoire ne peut réduire le bruit de la détonation d'un revolver pour des raisons techniques.

Bon, je sais, vous n'en avez rien à faire, je suis toujours à chercher la petite bête, mais ça m'amuse

Ah, tant que j'y suis : une erreur sur le Concile de Nicee. Il n'a absolument pas affirmé que le Christ avait été créé par Dieu le Père mais qu'il était "le fils unique du Père, engendré non pas créé, né du Père avant tous les siècles et par lui tout a été fait". Quand au Saint Esprit "il procède du Père et du Fils". Cette dernière formule, le "Filioque", n'a jamais été acceptée par les Églises d'Orient et est l'une des causes du schisme

Le but de Constantin en convoquant le Concile, était bien d'aboutir à une condamnation de l'arianisme qui niait la nature divine du Christ. Ce qui n'a pas empêché que l'Empereur ait sans doute reçu le baptême d'un évêque arien

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Le port secret

C'est une belle histoire qui vous entraine, je dirais même plus qui vous enchaine car vous avez envie de connaitre la suite au fur et à mesure que vous avancez dans le roman. Mais ce roman vous apprend aussi la misère en Espagne profonde, misère des paysans et désir des filles de vouloir s'en sortir de ne pas finir comme leur mère à n'importe quel prix. Il nous parle aussi des Républicains espagnols pur et dur qui se sont réfugiés dans la montagne et ont continué la lutte, ceux qui sont partis en France oui je dirai ce roman m'a beaucoup appris car je ne connaissais absolument pas ce coin d'Espagne et je vous dirai si vous le trouvez allez y lisez le il ne vous décevra pas.
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Le port secret

Pour un premier roman de la part de l'auteur, c'est une belle réussite.



Un joli pavé qui nous transporte tantôt dans la guerre civile espagnole tantôt dans notre époque mais tout finit par se rejoindre et se connecter.



Mêler les 2 époques au travers d'une même histoire de famille vieille de nombreuses années et qui ressurgissent un jour de travaux.



L'écriture est fluide et agréable. L'intrigue se tient jusqu'au bout. Un bon polar selon moi qui mérite d'être lu et apprécié.
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Le port secret

Très bon polar! Même si on se doute assez rapidement de la chute on a envie de poursuivre la lecture et de continuer le chemin avec ses secrets de famille.

La partie historique a l'air très bien documentée et m'a (pour ma part) permis de découvrir un pan de l'histoire de l'Espagne que je ne connaissais pas.

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Le port secret

Quand je suis tombée sur la critique de Jean-François Lemoine, je me suis dit que ce roman était pour moi. Une saga familiale, la petite histoire mêlée à la grande avec la guerre civile en Espagne. J’ai pensé à Dans la grande nuit des temps de Molina et je me suis lancée.

Ce roman est addictif. On a envie de savoir qui est ce petit cadavre retrouvé dans les fondations de la maison de Cantabrie que l’Anglais Oliver Gordon a hérité de sa mère. L’auteur nous embarque sur une période d’une centaine d’années avec de nombreux personnages. Les femmes sont très présentes et certaines ont la rage de sortir de leur condition. Meurtres en série, secrets de famille, ajoutez à cela le dépaysement de la Cantabrie fort bien décrite sans virer au dépliant touristique.

J’ai beaucoup apprécié ce roman mais étant de nature chipoteuse, j’ai quelques bémols. Je suis toujours sceptique quand une personne au centre d’une affaire participe à l’enquête, main dans la main avec la police. Et puis il y a cette fin qu’on voit venir de loin (et je ne parle pas de la résolution de l’enquête). Surtout j’aurais aimé que la grande Histoire soit un peu plus présente. La guerre civile est souvent évoquée avec ses implications dans le quotidien des protagonistes mais j’en voulais plus.

Le port secret est le premier roman de l’auteure, alors j’arrête de chipoter. J’aimerais bien être capable d’écrire un premier roman comme Maria Oruna avec ces bémols.
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Le port secret

Un polar super documenté où le passé et le présent s'entrecroisent dans la région magnifiquement décrite d'Espagne: la Cantabrie. On y découvre donc l'Histoire de la guerre civile d'Espagne, de la misère des petites gens, de la violence des affrontements entre républicains et franquistes. Un page turner haletant, une écriture fluide et un roman des plus instructif tout cela sur fond de secrets de familles inavouables. Une auteure à suivre!
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Le port secret

Lisant rarement des romanciers espagnols, j'ai été attirée par la couverture, puis, par le résumé de ce polar.



J'ai vite été happée par l'intrigue, même si elle se déroule à notre époque, prends ses racines pendant la guerre civile.



Des extraits d'un journal intime, mais, écrit anonymement, datant de la guerre civile émaillent le récit. Cette alternance entre passé et présent ne gêne absolument pas. Elle permet de mieux appréhender des faits qui se sont déroulés lors de la guerre civile, puis, pendant la période du franquiste, avant de trouver leur aboutissement à notre époque.



On s'aperçoit ainsi que personnages, faits s'imbriquent entre eux afin de former une seule entité.



Le Port secret est le premier roman écrit par une avocate, et cela promet pour la suite. A la condition, bien sûr que Maria Oruna en écrive d'autres de polars, et, qu'ils soient publiés en français.



Ce fut pour moi, un véritable coup de coeur pour cette romancière.

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Le port secret

"C'était leur port secret, le camp où ils étaient invulnérables."



Ce roman est autant un livre sur la guerre d'Espagne et l'après-guerre, sur la vie difficile des gens de cette époque, qu'un polar contemporain.



Il est découpé en deux parties : l'enquête policière de nos jours, entrecoupée très régulièrement d'un mystérieux journal dont on connaitra le ou la propriétaire à la toute fin, à propos de la vie de Jana Ongayo. Enfin, celle qui s'appelle comme ça de nos jours, car elle a eu plusieurs maris et presque vécu plusieurs vies !



L'histoire :



Olivier Gordon est un jeune trentenaire anglais, qui décide après la mort accidentelle de sa mère, et une rupture, de tout quitter à Londres pour venir dans la région du nord de l'Espagne réaliser des travaux dans une maison de famille afin d'en faire un petit hôtel de charme.

Sur la route, les ouvriers l'appellent paniqués, ils viennent de découvrir sous une chape de ciment le corps presque momifié d'un nouveau-né, qui semble être ici depuis une soixantaine d'années !



Valentina Redondo est chargée avec son équipe, de l'enquête. Ou plutôt des enquêtes, car très vite dans les jours suivant cette découverte, deux hommes d'un certain âge vont mourir assassinés.

Il semblerait que tout cela ait un rapport avec la découverte du petit corps. Corps qu'on a retrouvé dans un petit linceul de draps, avec une amulette mexicaine posée tout contre lui.



Et Olivier de découvrir au fur et à mesure de l'histoire de sa famille, et il va devoir recoller pas mal de morceaux.



Le journal intime :



En parallèle, quelqu'un nous narre l'histoire des années 30/40, de Jana, de sa grande sœur Clara, de David et Antonio, ses deux frères. Ce sont des gens de peu, mais ces enfants sont heureux avec leurs parents. Jusqu'à ce que la guerre d'Espagne éclate, qu'il faille se cacher dans des grottes et/ou vivre dans des conditions bien misérables. La maman et le petit frère de Jana vont mourir broyés par une bombe, et la vie ne sera plus jamais comme avant.



Le père au comble du désespoir n'arrive plus à s'occuper de ses enfants, et décide de les confier à de vagues parents ou à des maîtres, pour leur apprendre un métier, mais il va surtout commettre l'erreur de les séparer tous les trois.



Jana croit d'abord qu'elle ne s'en remettra pas, mais elle fait la rencontre d'un jeune homme, Luis dont elle tombe très amoureuse. Elle aurait pu vivre avec lui, si sa soeur Clara n'avait pas une certaine tendance à se mêler de ses affaires. Toujours pour son bien, bien évidemment... j'ai aimé suivre leur histoire, à travers le journal.



Sur la forme :



L'autrice María Oruña est avocate en droit du travail, et nul doute que toutes les informations policières ou de justice sont parfaitement vérifiées ! C'est peut-être même ce qui m'a donné l'impression d'un style légèrement scolaire à certains moments, mais l'écriture est bien fluide. Écriture qui m'a permis de supporter les longueurs.



Si l'histoire est bien amenée, passionnante, avec des rebondissements qui évitent l'essoufflement, un roman peut bien faire 800 pages, cela restera toujours un plaisir. Là au bout de 300 pages sur 450, j'avais envie que ça bouge...



Et j'avoue (c'est le moment ou jamais pour utiliser cette expression si usitée de nos jours ! 😉) que j'ai été déçue par la fin de l'histoire. Il y a eu quelques bonnes idées, mais cela ne m'a pas convaincue.



Je n'ai pas abandonné, car le style est vraiment plaisant, et que dans un roman policier on attend évidemment la fin !

Nourrie de Grangé, de Adler-Olsen, de Läckberg, j'ai peut-être pris de mauvaises habitudes. 😀



Il n'en reste pas moins que j'ai appris plein de choses sur cette période si noire de la guerre d'Espagne.

L'autrice m'a fait voyager dans le temps mais aussi dans de jolis petits villages ibériques.



J'ai aimé le personnage de Valentina, droite dans ses bottes, pas facile à aborder, devant faire preuve d'autorité devant son subalterne qui la teste souvent, mais elle ne se laisse pas démonter.



Et j'ai également aimé le personnage de Jana depuis sa tendre enfance jusqu'à ses derniers jours.

Maria Oruña donne la part belle à des femmes au caractère trempé et d'une grande complexité.



J'ai trouvé ce livre dans une boîte à livres il va donc y retourner, mais j'en garderai tout de même un bon souvenir.



Je me suis un petit peu emmêlée des pinceaux avec les noms espagnols, j'aurais presque dû faire des fiches pour m'y retrouver ! 😃



Dans un style absolument différent bien sûr, avec La commode aux tiroirs de couleurs de Olivia Ruiz, j'ai lu très récemment mes premiers romans sur l'Espagne.



Vous en auriez à me recommander ?
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Le port secret

Alors qu'Oliver Gordon, un jeune Anglo-Espagnol, revient à Santander pour faire de la maison familiale un hôtel de charme, un cadavre de bébé est découvert dans un mur, emmailloté avec une mystérieuse statuette précolombienne. De là, l'enquête va le faire remonter dans de sombres histoires de famille. A l'aide du lieutenant Valentina Redondo, c'est dans les méandres de la folie et de la Guerre Civile qu'il va se plonger.



Ce roman mêle deux intrigues, le présent marqué par l'enquête policière et le passé sous forme d'un journal intime dont on ne connaît pas l'auteur qui éclaire les événements et qui apporte sa dimension historique au roman.

J'ai trouvé cette histoire prenante, agréable à lire. J'ai bien aimé l'alternance avec le journal intime, l'aspect historique qui ancre bien dans le contexte espagnol. Mais il m'a manqué quelque chose. Peut-être un dénouement un peu trop prévisible, peut-être quelques longueurs, peut-être une intrigue parfois un peu tarabiscotée. J'ai trouvé que l'auteure lançait plusieurs perches, plusieurs options mais j'ai parfois eu du mal à situer certains personnages et certains liens qui, au final, n'avaient pas grand chose à apporter.

Par exemple: SPOILER



L'importance accordée à la statuette de Tlaloc au début du roman laissait présager une dimension mystique, finalement elle devient un objet lambda sans grand relief dans l'épilogue.



Les deux personnages principaux apportent un plus au récit, j'ai particulièrement apprécié Valentina que je vois bien comme personnage central dans une série.



En résumé, une lecture avec quelques petits défauts mais qui vaut le coup.
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Le port secret

Une belle découverte grâce à Kube. Un roman policier comme je les aime, du suspense, de la réflexion, des personnages attachants, et pas d'hémoglobine superflue.

L'auteur sème des indices au fil des pages, nous oriente parfois vers de fausses pistes. On pense avoir trouvé la solution.. et puis non, pas tout à fait..



Au final, c'est une vraie fresque familiale qui nous est racontée à travers le meurtre, et c'est passionnant.



Un seul tout petit regret : les descriptions des lieux des paysages ne sont pas parvenues à m'emporter en Espagne. Peut-être d'une précision trop chirurgicale pour ça ?



Je comprends de la fin du livre qu'il y a ou aura une suite.. je vais surveiller ça !
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Le port secret

Le début de ce polar est prometteur (comme souvent) : Oliver Gordon quitte l’Angleterre pour venir vivre dans le Nord-Ouest de l’Espagne, dans une sorte de manoir qu’il a hérité de sa mère espagnole. Au cours des travaux de restauration, on découvre le cadavre momifié d’un nouveau-né, caché donc là depuis de longues années. Voilà un scénario original pour démarrer. Mais très vite deux meurtres et une tentative de meurtre prennent le pas sur cette histoire ancienne. On ne voit aucun lien entre eux, et l’on se demande pourquoi les enquêteurs s’acharnent à vouloir les relier. Sans doute pour faire plaisir à l’autrice, car sans lien son roman n’aurait plus de sens !

Maria Oruna fait preuve de beaucoup d’imagination pour faire évoluer son histoire. Malheureusement, le scénario s’avère à la fin être assez tordu, et certains événements complètement inimaginables.

Un bon point toutefois pour l’évolution de l’énigme, qui ne se résout pas brutalement dans les dernières pages. Oruna intercale très régulièrement des chapitres qui racontent le passé des personnages principaux. Elle démarre lors de la guerre civile espagnole et avance lentement dans le temps. Parallèlement, l’enquête actuelle se plonge de plus en plus dans ce passé. Le mystère s’éclaircit donc petit à petit et la solution complète survient quand ces deux mouvements dans le temps se rencontrent. Dommage que cette solution soit aussi alambiquée !

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Le port secret

L'histoire se déroule en deux temps. Tout d'abord, on suit la police et le propriétaire de la "villa Marine" dans leur enquête concernant la découverte d'un bébé. Ensuite, les parties d'un journal intime expliquant la vie de Jana et sa famille pendant la guerre civile d'Espagne vont s'intercaler dans le 1er récit.



J'ai adoré trouver les indices dans le journal qui m'ont permis de m'imaginer les résultats de l'enquête. La fin n'est pas claire dès le début, car l'auteure nous donne les infos au compte goutte. Même si je pensais avoir résolu l'affaire, j'ai été surprise par les révélations finales.



J'ai préféré l'histoire actuelle à celle du passé, mais c'est à mon avis dû au côté dramatique de la guerre. Les choix de certains personnages du journal m'ont parfois irrité, ce qui fait que j'ai eu difficile à les apprécier ; contrairement à ceux du présent qui ont su me toucher par moment.



La plume de l'auteure est agréable à lire. La description des paysages et des villes m'a donné envie de visiter la Cantabrie, tellement je m'imaginais sur place.



L'enquête a du mal à démarrer mais ça ne m'a pas empêché de continuer ma lecture. J'ai lu les 200 dernières pages d'une traite car je sentais qu'on avançait bien et que le suspens était à son comble.



J'ai adoré la fin que ce soit au niveau de l'enquête mais aussi par rapport aux réponses à la plupart des secrets dont regorge cette histoire.



En conclusion, j'ai passé un agréable moment lecture avec ce livre.
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Le port secret

Un policier en Espagne ! Un inédit pour moi.

Oliver Gordon décide de changer de vie : direction une maison familiale héritée qu'il veut transformer en hôtel. Lors des travaux, une macabre découverte : un bébé momifié est retrouvé avec une amulette amérindienne. Dès lors les événements tragiques s'enchaînent : meurtres, agressions : tout est relié à ce bébé et à l'histoire familiale d'Oliver Gordon. Le lieutenant Valentina Redondo est chargé de l'enquête. Elle sera amenée à découvrir les secrets et les méandres de la vie de personnalités du passé. D'ailleurs parallèlement à l'enquête, on est en présence d'un journal où une mystérieuse personne raconte les événements passés et tragiques d'une famille sous fond de guerre civile espagnole et plus. On sait bien que l'histoire de ce journal et l'histoire d'Oliver Gordon se rejoindront.

Très bon policier (et très prometteur pour un premier roman). La fin laisse à penser à une suite. Idéal à lire en vacances. Une histoire complexe et bien ficelée, de l'action et des lieux bien décrits, ( parfois trop). Des personnages qui renferment des secrets. Je veux bien lire la suite ou un autre livre du même auteure.
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Là où nous fûmes invincibles

Là où nous fûmes invincibles est le troisième volet avec le lieutenant Valentine Redondo (nom que l'auteure a choisi pour rendre hommage à Dolores Redondo de la trilogie du Baztan).

Je découvre cette auteure avec ce tome et je regrette un peu de ne pas avoir lu les autres car je sens bien que je manque d'un certain back ground avec les personnages.

Le style du livre est assez calme, lent, très explicatif, un peu à la façon d'Agatha Christie.

Le titre émane de l'époque où Carlos Green, l'un des protagonistes, était adolescent à Suances en Cantabrie et pratiquait le surf, un moment dans sa vie où prédominait une toute puissance.

La description du lieu est somptueuse, cela donne envie de visiter et découvrir. La villa qui est au coeur du récit, Quinta del Amo, existe vraiment, mais ce sont des ruines.



Il y a trois piliers narratifs : la cas policier, l'histoire de Carlos Green et les faits autour de phénomènes paranormaux.

Carlos Green revient à Suances après 20 ans car il a hérité la villa après la mort de sa grand mère. Il s'y installe pour écrire un livre sur sa vie et aussi pour organiser la vente du domaine. Il appartient à une riche famille nord-américaine d'origine espagnole. Peu de temps après son installation, des phénomènes très étranges vont se produire avec deux morts à la clé.

Le cas sera confié à Valentina Redondo qui vit à Suances avec son fiancé anglais.

Les phénomènes paranormaux seront confiés à un blogueur qui s'y intéresse, Christian Valle, qui demandera de l'aide à un professeur spécialiste en Sciences Neurocognitives.

Les informations scientifiques sur les phénomènes paranormaux sont fascinantes.

La grand mère de Carlos Green passait plusieurs mois par an à Suances, elle était grande lectrice et avait acheté un incunable de Copernic qu'elle avait legué à la bibliothèque du patelin; mais sa mort subite fera qu'on ne sait pas où est caché l'incunable.



Voici en gros la trame de ce roman qui se lit bien, livre qui a un tempo un peu différent, plus narratif, plus lent, ce qui fait que la lecture délasse bien, même si il y a des moments d'haute tension.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Le port secret

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